jeudi 23 décembre 2010

Oummeti La Tejtemiou Ala Dallala.



Décidément les habitudes ont la peau dure, les vents du changement qui ont défilé sur le pays depuis un certain août 2008 ont du mal à emprunter la route chaotique de Rosso. Des résistances perdurent encore; les vieux reflexes sont toujours vivaces et certains refusent catégoriquement de changer de comportement.

De quoi s’agit-il ?

Rien que des choses naguère habituelles : des dons adressés aux populations indigentes qui ne leur parviennent pas ou parcimonieusement. Une ONG arabe intervient auprès des populations pauvres par la distribution de moutons lors de la fête d’El Adha.

Elle a des antennes locales qui s’occupent de la répartition à raison d’un mouton pour quatre familles. Les autorités administratives et sécuritaires mettent sur pied une commission pour la distribution aux populations concernées. Au passage, comme d’habitude elles veulent leur dîme, collective et particulière.

D’abord c’est un représentant du ministère des affaires islamiques qui demande son mouton, ensuite c’est au tour du préfet de Jidrel Mouhguen, assurant l’intérim du nouveau préfet, de réclamer la part de la population de sa Moughataa, enfin ce sont le commissaire de police et le procureur de la république de jouer de leur influence pour sauvegarder les parts des locataires de la prison. Jusque là tout est banal.

Là où les choses se compliquent, c’est quant le jeune représentant de l’ONG décide, que cette fois ci, seuls les ayants droit bénéficieront des dons, c'est-à-dire les populations pauvres de Rosso.

Crime de lèse majesté ?

La commission convoque le représentant de l’ONG et lui remet une liste de 400 personnes. Ce dernier demande que les bénéficiaires se présentent à l’un des 3 sites de distribution de la ville où 100 moutons allaient être répartis en toute transparence. Le mouton est photographié vivant, en train d’être égorgé et lors de sa distribution aux familles qui devaient faire leur témoignage.

Après avoir procédé à la distribution de 15 moutons, sans la présence des autorités administratives et sécuritaires indisponibles (refus du représentant du ministère des affaires islamiques courroucé par le refus fait à sa demande et de l’indisponibilité du préfet de Jidrel Mouhguen), l’ONG est interrompue dans sa tâche par l’arrivée du préfet de Jidrel Mouhguen accompagné du commandant de brigade de la gendarmerie, du commissaire de police, du représentant du ministère des affaires islamiques et de deux gardes.

Mohamedou et deux de ses collaborateurs sont conduits au commissariat de police de la ville où après avoir été déshabillés, ils furent jetés en prison comme de vulgaires voleurs. Peu après, le commissaire de police leur annonça que leur libération est conditionnée par la reconnaissance de leur forfaiture et des excuses aux autorités publiques de la région ; ce que Mohamedou refusa.

Alors est-ce une infraction que de vouloir être honnête ? Est-ce un délit que d’être intègre et s’acquitter de sa mission, en représentant pour une fois dignement, son pays auprès des organisations internationales? Est-ce un crime que de vouloir assister les pauvres et partager avec eux les joies de la fête ?

C’est pour tout cela que Mohamedou Ould Ely instituteur de son état, conseiller municipal, responsable local de l’ONG et représentant du parti Tawassoul à Rosso, passa la fête d’El Adha en détention après avoir été humilié et brutalisé par le commissaire de police qui lui a enlevé toute dignité Mohamedou O. Ely n’a été libéré que le 3ème jour de la fête après avoir passé 2 nuits en détention et semble t-il, après pardon du gouverneur de la région qui aurait retiré sa plainte ; Quelle mansuétude !

Si Mohamedou est fautif, pourquoi a-t-il été libéré ? pourquoi n’a-t-on pas fait de son cas un exemple aux autres ? Mais si Mohamedou est innocent, justice lui doit être rendue.

Aujourd’hui, il s’agit de s’interroger sur le rôle de l’administration. Est-ce une administration de reflexe colonial dont le rôle est d’arnaquer les populations ou sommes nous devant des actes isolés d’individus véreux qui croient encore à l’impunité et au clientélisme ?

La suite qui sera donné à ce feuilleton nous indiquera sur l’état de santé de notre pays et les espoirs nourris sur la nouvelle orientation. Aura-t-on tourné le dos aux démons du passé ou n’est-ce qu’un coup d’épée dans l’eau ?

En tout cas, l’Etat affirme sa volonté de pourchasser les prévaricateurs et autres prédateurs et de les bouter hors de la Mauritanie nouvelle en devenir. Les autorités centrales sévissent contre de telles pratiques. L’inspection générale de l’Etat doit, rapidement et périodiquement, diligenter des enquêtes sur le comportement des autorités régionales vis-à-vis de leurs administrés.

Dorénavant, les patriotes doivent veiller sur le pays et accompagner les pouvoirs publics dans leur volonté d’assainir la situation et leur permettre de choisir, en toute connaissance de cause, des collaborateurs intègres, honnêtes, compétents et représentatifs, pour la réalisation du programme du Président de la République. Cette orientation doit consolider l’ancrage d’une réelle gouvernance politique et économique par la délégation de pouvoirs à des hommes, à des femmes choisis sur des critères objectifs.

Plus que jamais, il s’agit de redéfinir le rôle de l’Etat, celui des différentes institutions républicaines mais aussi et surtout, la place centrale désormais dévolue au peuple comme acteur et finalité de toute politique. L’administration est un outil central du développement.

Docteur Mohamed Mahmoud Ould Oumar






www.cridem.org


Source :
jiddou hamoud

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