mercredi 28 juillet 2010

Festival ‘’Chemins de la Fraternité’’ à Boghé: Raffermir la cohésion sociale



C’est sous le signe de la diversité culturelle, de l’unité nationale et d’un désir ardent de s’acheminer davantage vers une réelle cohésion sociale qu’a été lancée, dimanche soir 25 juillet et sous un ciel clément, la première édition du festival national de la jeunesse de Boghé sur le thème: «Chemins de Fraternité». La mobilisation aura été grande à Houdalaye, village ayant accueilli la première vague des rapatriés de la région du Brakna.
Les festivités ont débuté par un somptueux défilé, pittoresque et coloré, des sites d’accueil des rapatriés: Houdalaye, en tête, suivi de Dar Es Salam, aux rythmes des traditions peulhs magnifiant l’authenticité et l’hospitalité. Ensuite, ce fut la procession des douze délégations, avant celle des corps des métiers: pêcheurs, cordonniers, griots, etc.
L’orchestre Gomou Pinal de Houdalaye souhaite, en musique, la bienvenue aux participants. L’entame du cérémonial officiel est marquée par des échanges de discours. Premier à prendre la parole, le chef du village de Houdalaye. Ba Harouna salue la tenue de la manifestation et les nobles objectifs qu’elle vise. Il remercie les partenaires au développement, pour leur soutien durant le processus de rapatriement.
Ba Harouna a surtout loué les efforts entrepris par la commune de Boghé, en faveur de la cohésion sociale et au profit de la couche vulnérable des rapatriés. Lieu symbolique, Houdalaye a réuni toute la jeunesse mauritanienne. 250 jeunes ont ainsi accouru des 13 régions du pays.
La manifestation fait partie du programme national de prévention des conflits et de cohésion sociale, un programme gouvernemental qui constitue l’une des fenêtres des fonds pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), financé par le Royaume d’Espagne, avec l’appui technique des Nations-Unies. Le programme MDG FUND vise à développer les notions de droits humains, la culture de la paix, la tolérance et la démocratie, la non-discrimination, sous toutes ses formes, y compris l’esclavage et ses séquelles. Le festival de Boghé fait suite aux forums ayant réuni les maires et les jeunes des communes du Brakna et aux rencontres dites de dialogue intergénérationnelle – grands-parents, parents et enfants – organisées, en mai dernier, à Aleg et M’Bagne.
«Les populations mauritaniennes vivent dans un pays en paix», a estimé Sow Abdoul qui s’exprimait au nom du représentant de l’UNICEF. Les Nations-Unies et, particulièrement, l’UNICEF, se réjouissent de cette situation. Car ce sont les femmes et les enfants qui font toujours les frais des guerres. Les jeunes sont l’avenir de tout pays et la jeunesse mauritanienne a un rôle essentiel à jouer, dans la prévention des conflits. C’est pourquoi le festival revêt, aux yeux de Sow, une importance capitale car il regroupe les jeunes de tous les horizons de Mauritanie. Il constitue un cadre approprié pour que ceux-ci débattent des différents sujets relatifs aux droits humains, en général, et, plus particulièrement, ceux les concernant directement, à travers le théâtre, le cinéma, la musique et la peinture. Enfin, Sow Abdoul a formulé l’espoir que les résultats de cette rencontre permettront à la jeunesse mauritanienne de contribuer à l’ancrage de la démocratie, des droits humains et à la consolidation de l’unité nationale, pierres angulaires des priorités nationales.

Situation inquiétante
Prenant alors la parole, le premier édile de Boghé, Ba Adama Moussa, a exprimé son immense plaisir d’accueillir, dans sa commune, la première édition de ce festival, tout en souhaitant que la manifestation soit un grand moment de raffermissement de l’unité entre les différentes communautés nationales: Hal Pulaar, Hassaniya, Soninké et Wolof. Il a souligné que la forte mobilisation nationale de la jeunesse mauritanienne traduit tout l’intérêt que les pouvoirs publics, les communes, les partenaires au développement et les ONGs accordent à la promotion et à l’épanouissement de cette composante de notre population. Selon Ba Adama, «la fraternité n’est pas un vain mot. Raison pour laquelle nous devons déployer tout ce qui est possible dans notre génie créateur, afin d’ancrer le message de fraternité dans l’esprit de nos jeunes, qui constituent l’avenir du pays».
«Au delà du divertissement, du spectacle et du folkore, cette manifestation», note le maire, «doit être l’occasion de jeter un regard sur les problèmes que vivent les jeunes rapatriés, dans les villages d’accueil, afin que nous puissions, dans un futur proche, orienter efficacement les investissements qui leur sont destinés». Les récriminations sont fortes dans les sites où les langues se délient pour dénoncer l’exploitation de la misère des rapatriés par des personnes et des ONGs sans scrupules. Les programmes initiés ne semblent guère répondre aux aspirations des présumés bénéficiaires. La précarité est le lot quotidien dans les camps où tout fait défaut, surtout les services de base.
La jeunesse mauritanienne qui représente une part importante de la population, traverse, aujourd’hui, une situation difficile et inquiétante. Et, parmi les maux qui la gangrènent et compromettent son avenir, Ba Adama Moussa cite la baisse du niveau de l’enseignement dans les écoles, les déperditions scolaires, le tabagisme, la drogue, le VIH/SIDA, l’absence de qualifications professionnelles, le chômage... A ces problèmes s’ajoute l’inexistence d’infrastructures de loisirs et de centres de formation capables de prendre en charge les préoccupations des jeunes. Aussi le festival «Chemins de Fraternité» constitue-t-il une opportunité, pour les jeunes participants, de faire entendre leur voix, en présence des décideurs et des partenaires au développement. Enfin, Ba Adama a invité les jeunes «à s’inscrire davantage dans la dynamique de réconciliation nationale et à mettre en place des structures capables de prendre en charge ses préoccupations».
De son côté, Hama Ould Souvi, président du REseau NAtional des Jeunes (RENAJ) a, quant à lui, affirmé que son organisation va renforcer la culture de la paix et la cohésion sociale au sein de la jeunesse mauritanienne. Ainsi, le RENAJ s’engage à œuvrer en faveur de l’unité nationale et à consolider les liens séculaires entre toutes les composantes nationales, en promouvant le partenariat, sous toutes ses formes. Enfin, le chef de mission de l’ONG Inter SOS Yanos a abondé dans le même sens, en se félicitant de la tenue de ce festival qui anime un brassage entre les jeunes Mauritaniens et permet de véhiculer des valeurs de solidarité.
Le lancement du festival de Boghé s’est déroulé devant un panel d’invités constitué des maires de Bababé, Magta Lahjar, Ould Birom et des députés de Boghé, sous la présidence du chef d’arrondissement de Dar el Barka, en l’absence du préfet de Boghé. Le programme prévoit des rencontres sportives – tournoi de football, de basket et des épreuves d’athlétisme – des veillées culturelles – sketchs, poésies, ballets, musiques – des ateliers vidéo et des projections de films. Des opérations d’assainissement sont également prévues. La cérémonie de clôture, le 29 juillet, sera marquée par les prestations de la grande diva Thiédel M’Baye, de Hamady Gawdel et de N’Dèye Coumba Dia.
THIAM MAMADOU
Envoyé spécial à Boghé

TAGANT: MENACE SUR LES ZONES HUMIDES



La wilaya du Tagant, en dépit de son enclavement et l’aridité de son climat, compte quelques zones humides d’une grande importance, grâce à la Tamurt N’Aj, poumon écologique de toute la région. La Tamurt irrigue la partie sud de la wilaya, notamment la commune de N’Beika, et permet de maintenir un climat particulier, grâce à la présence de l’eau et à ses forêts denses, constituées de gonakiers et autres végétations luxuriantes.
« Déjà en 1958», selon les sources de la Délégation Régionale de l’Environnement et du Développement Durable (DREDD) au Tagant, «trois forêts classées avaient été identifiées dans la Tamurt, par le chef de service des Eaux et Forêts de l’époque, mais il aura fallu attendre l’indépendance, pour que leur classement soit définitivement approuvé». Les trois forêts en question sont celles de Titane, Leikhdeim et de Méchra, qui couvrent une superficie de 6.000 hectares. On trouve aussi deux mares dont la célébrité des noms a largement dépassé les frontières de la commune de N’Beika. Il s’agit de Matmata et de Guebou, où les touristes viennent observer les quelques rares espèces de caïmans se prélassant au soleil. Un patrimoine fortement menacé de disparition.
Dans les lacs et mares de la Tamurt qui s’étendent, presque partout, en été, viennent se refugier et nager de très nombreuses espèces migratrices d’oiseaux d’eaux douces. Pendant l’hiver, très rigoureux, de l’Europe et du Maghreb, de nombreuses bandes descendent dans la Tamurt, pour trouver des eaux plus clémentes et calmes, y nager et pêcher, avant de repartir. Malgré les menaces qui pèsent sur ce potentiel, les pouvoirs publics ont peu agi pour le préserver. La fondation, il y a quelques années, d’une délégation régionale de l’Environnement n’aura, quasiment, servi à rien. Parce qu’elle est dépourvue des moyens pour accomplir sa mission. Comment peut-on protéger l’environnement, dans ces vastes étendues, avec seulement des bras, et encore, en nombre réduit? Ni ressources humaines suffisantes et qualifiées, ni locaux, encore moins de logistique (véhicules). Il aura fallu les grâces de la délégation régionale du MDR pour loger la direction de l’Environnement dans deux petites chambres. Il faut quand même signaler, à l’actif de la DREDD, qu’elle célèbre, chaque année, la Journée de l’Arbre, en en plantant des milliers. Mais les fragiles pousses meurent, le plus souvent, faute de moyens, notamment en eau et en suivi de proximité.
Pour effectuer la moindre mission d’inspection, le délégué régional doit courir derrière l’autorité administrative afin de lui arracher le véhicule d’un collègue. Et, pour couronner tout, son maigre budget annuel, d’environ un million d’UM, traîne toujours. Comment, dans ces conditions, lutter contre les braconniers? Comment effectuer l’identification des espèces – faune et flore – de la Tamurt? Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre? Il est, en tout cas, celui de la paix…
En Mauritanie, on a cette manie de mettre en place des structures pour ne rien faire. Ou, plutôt, si: meubler les organigrammes. Des coquilles vides, tout simplement!

Dalay Lam

Festival des dattes de Tidjikja: Recommandations




La première édition du festival des dattes de Tidjikja a pris fin le dimanche 19 juillet dans la capitale du Tagant. Durant, finalement, trois jours, au lieu des deux officiellement prévus, la rencontre de Tidjikja autour du palmier dattier aura permis de sensibiliser l’ensemble des acteurs de la filière - exploitants, structures de l’Etat - sur la dégradation du «don de Dieu», c’est-à-dire l’oued de Tidjikja. Un oued marqué par la raréfaction de l’eau, l’érosion, l’ensablement, l’enclavement des zones de production, etc. De gros défis que les participants se sont engagés à relever.
La clôture a été marquée par un exposé du maire de Tidjikja, en lieu et place de deux ateliers sur la production et la commercialisation des dattes. Dans son exposé, le maire a, de façon ramassée, évoqué les voies et moyens d’accroître la production, de prospecter les zones de son écoulement, de développer et de vulgariser l’espèce Mehboula, une exclusivité du Tagant. Mohamed Ould Biha a souhaité, enfin, que le festival puisse se renouveler chaque année, au grand bénéfice des populations de l’oued.
Au terme de riches débats marqués par la présence de nombreuses personnalités de la ville – Mohamed Abdallahi Ould Zein, Abdallahi Ould Ismaïl, Mohamed Lemine Ould Zein, maitre Mine Ould Abdoullah, Mohamed Abdallahi Ould Kharchi, Sidi Ould Choumad… - la commission de synthèse, dirigée par Yahya Ould Béchir, un grand propriétaire de palmiers dattiers, assisté de Mohamed Ould Abed, MAED de la transition 2005-2007, et Idoumou Ould Mohamed Lemine, conseiller spécial de Sidioca, a soumis les recommandations suivantes aux festivaliers.
1- veiller à la pérennité de la manifestation dont la grande affluence des habitants, aux différentes activités, et le succès éclatant qu’elle a obtenu, malgré le peu de temps réservé à sa préparation, prouvent combien la scène locale en avait besoin;
2- prendre en considération les recommandations des ateliers et veiller, en collaboration avec les services étatiques concernés, à leur mise en œuvre, dans l’intérêt de la ville et de son développement économique et social;
3- mettre l’accent sur le problème de l’eau, de manière à protéger la nappe qui alimente l’oasis, contre le pompage abusif, et à couvrir, prioritairement, les besoins en eau potable de la population. A ce sujet, les participants ont recommandé la désignation d’une commission spécifique qui assurera, en collaboration avec la commune, le suivi de la question avec les autorités concernées;
4- charger le comité de supervision de procéder à l’évaluation de la première édition du Festival des dattes de Tidjikja et d’entamer, en toute diligence, les préparatifs de la seconde édition;
5- les participants tiennent à exprimer leurs vifs remerciements au maire et au conseil municipal de Tidjikja, pour cette initiative heureuse et proclament leur disponibilité entière à contribuer à la pérennisation de cette dernière pour en faire, comme souhaité, un rendez-vous annuel de l’ensemble des oasiens mauritaniens. Ils adressent également leurs vifs remerciements et toute leur gratitude, aux autorités administratives, pour tout ce qu’elles ont accompli afin d’assurer le succès de la manifestation, ainsi qu’à tous les invités qui ont honoré Tidjikja et ses habitants de leur présence aux activités de ce Festival.



Présences remarquées
Parmi les nombreuses personnalités venues assister au festival, on a noté Mahfoudh Ould Bettah, président du parti Convergence Démocratique National (CDN), Mohamed Said Ould Homody, ancien président de la CNDH, et Fall N’Guissaly, directeur d’AMEXTIPE.



Petite curiosité

Jusqu’à quelques heures de l’ouverture du festival, les organisateurs n’étaient pas sûrs de la venue d’un officiel, pour présider la cérémonie. Le maire de Tidijikja avait déployé d’énormes efforts pour déplacer, en particulier, le ministre de l’Intérieur. On avait également évoqué le ministre du Développement Rural, celui de la Jeunesse et la Culture… Finalement, ce fut le directeur des collectivités locales, un fils du terroir qui se serait, fait-on remarquer, de toute manière et naturellement déplacé, qui a été envoyé à Tidjikja. Tout le monde, ici, a cherché une explication. Pourquoi aucun ministre n’a-t-il effectué le déplacement d’un tel évènement économique et culturel? Beaucoup pensent que c’est, tout bonnement, parce que le maire de Tidjikja et son groupe relèvent de l’opposition. Pourtant, la ville a «fortement» adhéré à l’UPR, lors de la première implantation de ce parti, et certains esprits malins affirment qu’ADIL aurait, déjà, emprunté le chemin vers la majorité présidentielle… Rumeurs ou intox?
Dalay Lam

Découverte d’un bébé abandonné devant le dispensaire de Tiguint. :





Un nouveau né a été abandonné dans la soirée du lundi devant la porte du dispensaire de la municipalité de Tiguint, sise à 108 kms de la route de Rosso.Il était en bonne santé, portait des vêtements propres et un sac contenant des vêtements et du matériel d'allaitement maternel posé à coté de lui (voir photo).

Selon le correspondant de Sahara Media, l'une des infirmières de la localité a pris sur elle et devant les autorités d’élever cet enfant en disant « qu’il doit être né depuis une semaine en raison de la guérison de son nombril et du fait qu’il semble avoir été bien lavé avec du savon ».

L’infirmière du dispensaire de la municipalité a estimé que la mère de l'enfant ne doit pas être une habitante de Tiguint et qu’elle doit lui avoir donné naissance dans une clinique ou en tout cas sous les auspices de spécialistes, vu la manière dont le nombril a été coupé, vu son état de santé générale et la qualité de ses vêtements.

www.cridem.org


Source :
Sahara Medias (Mauritanie)