dimanche 20 décembre 2009

Lettre ouverte au président Abdel Aziz, le président des pauvres.





J’ai l’honneur et le plaisir de porter à votre attention le vieux litige domanial qui oppose ma famille, celle de feu Mamadou Diam Sow à M. Mohamed Ould Amar, homme d’affaires et maire de Chinguitty.

En effet, depuis 2000, ce dernier nous empêche d’occuper notre lot situé au Carrefour de Boghé sur la route d’Aleg attribué sous le numéro 296 (permis d’occuper N°15 signé par le gouverneur du Brakna le 12-4-1985, voir fac simulé 1). Deux ans après, nous y avons construit deux magasins nous conformant ainsi à la loi en vigueur..

Je signale au passage que nous sommes parmi les premiers occupants de cette partie de la ville. 13 ans plus tard, M. Mohamed Ould Amar nous intima l’ordre de quitter les lieux estimant que le terrain lui appartient. C’est ainsi qu’en 2007, le Hakem de Boghé d’alors, accompagné de deux gardes, nous sommèrent de détruire notre hangar séance tenante.

Ce hangar me sert d’atelier pour mes travaux de soudure. Il menacera aussi de détruire nos deux magasins. Entre-temps, il y a eu un changement de régime et le problème est resté en suspens.


Face au pourrissement de l’affaire, l’administration locale a autorisé le délégué régional du ministère de l’équipement, de l’urbanisme et l’habitat de mener des investigations sur le terrain. Le 15 août 2007, celui remet son rapport. Il est sans équivoque :

« La famille de feu Mamadou Diam Sow est bénéficiaire du lot N°296 de la zone carrefour de Boghé par la lettre d’attribution en date du 12/4/1985 et la deuxième partie est acquéreur du lot B41 de la même zone », écrit-il. Plus loin, le délégué précise : « la famille de feu Mamadou Diam détient une partie du plan de morcellement de la zone comprenant le lot 296 » (voir fac simulé 2).

Mieux, le procès verbal de réunion de la commission des litiges daté du 17 janvier 2008 et signé dans les locaux de la mouqata’a de Boghé par le Hakem d’alors Ahmeddou Ould Abdallah (son président) en présence du maire de la commune, du commissaire de police, du commandant de brigade, de l’adjudant-chef de la garde et du délégué du ministère de l’équipement, note qu’ « il n’a pas été constaté l’existence de lots dont l’immatriculation est précédée par la lettre B ». La commission avait déclaré en conséquence que « le lot 296 est bien la propriété de la famille feu Mamadou Diam Sow » (voir fac simulé 3).

Toutes ces preuves matérielles n’ont pas dissuadé le camp adverse qui a saisi à nouveau la justice en juillet 2009. Dans une lettre datée du 27/7/2009, M. Sidi Mohamed Ould Ahmed Ould El Amine, cadi de Boghé assisté de la greffier en chef Djeïnaba Sy renvoie l’affaire devant l’administration locale à qui il de lui fournir des informations complémentaires au sujet de ce litige. Après d’intenses recherches (car les archives de la wilaya n’ont pu donner l’information requise), le lot B41 a été retrouvé au carrefour sur la route de Kaëdi mais la justice s’obstine à trouver une solution définitive à ce litige qui n’en est plus un.

En effet, le procureur de la république pour la wilaya du Brakna, a donné des instructions verbales au commissaire de police de Boghé pour me dire de ne pas construire sur mon terrain sans obtenir l’aval du procureur général. Comment pourrais-je rencontrer le procureur général ? Le lot ne m’appartient-il pas ? Le droit de propriété n’est-il pas garanti par l’article 15 de la constitution ? Tous les citoyens ne sont-ils pas égaux devant la loi ? Des réseaux mafieux corrompus et népotistes veulent me déchoir de ces droits inaliénables et indéfectibles.

Face à cette injustice flagrante, je m’adresse à vous en tant que chef de la magistrature suprême pour trancher. Car, je n’ai ni la force, ni les moyens de faire face à d’interminables procès. Je demeure convaincu que vous ne ménagerez aucun effort pour me rétablir dans mes droits car vous êtes l’avocat des pauvres sans défense. Sachez aussi, monsieur le président, que ces derniers qui sont souvent victimes d’injustices de toutes sortes, ne savent plus à quel saint se vouer pour recouvrer leurs droits spoliés.

Dans l’espoir de trouver auprès de votre très haute bienveillance, une parfaite compréhension, je vous prie de croire à l’expression de mes sentiments distingués et de ma très haute considération.

Sow Alioune dit Samba Dabbel,
soudeur à Boghé
Tel 653 80 32

Sy Abdoulaye, nouveau maire de M’Bagne :


« Si nous tiraillons entre tendances ou partis, si nous nous tirons les uns sur les autres, la mairie va replonger dans la même léthargie qu’elle vient de vivre. »


Elu maire de la commune de M’Bagne, le 21 novembre dernier, Sy Abdoulaye, alias Sada Bamby, est originaire du village de Dawalel, à quelques quatre kilomètres de M’Bagne. Très actif sur la scène politique départementale et communale, ce jeune professeur d’histoire-géographie, au lycée de M’Bagne, coopté par l’UPR, a battu, de loin son adversaire et non moins cousin de l’UDP.
De passage à Nouakchott, celui qui porte, désormais, les espoirs de la commune explique, l’ambition qu’il a pour cette dernière, sa stratégie pour «mettre en place une véritable équipe de travail». Celui qui se veut «maire de tous» tend la main à toutes les bonnes volontés, afin d’«édifier une bâtisse commune.» Un sacré défi pour sortir, de sa torpeur, une mairie placée sous la tutelle administrative, depuis plus d’une année.
Le Calame : Vous venez d’être élu à tête de la commune de M’Bagne. C’est un honneur et un challenge, en même temps. Comment avez-vous réagi à cette espèce de consécration ?
Sy Abdoulaye : Ça a été une grosse émotion. Quand on est en compétition électorale, l’émotion vous envahit, une fois que votre nom est prononcé, vous contenez, difficilement, vos larmes. C’est ensuite que vous revenez à la réalité, pour réaliser ce qui vient de se passer, pour mesurer l’ampleur de la charge qui vient de vous être confiée, par vos collègues du conseil municipal. A travers leur choix, j’ai réalisé que je comptais, beaucoup, pour pas mal de gens. La charge que j’ai désormais le devoir de porter sur mes épaules est, certes, très lourde mais, ensemble, avec tout le conseil municipal, nous allons nous atteler au travail, pour nous acquitter de la tâche que les citoyens de la commune ont bien voulu nous confier. Pour ne pas les décevoir. Surtout. Ce n’est pas facile, je le reconnais.

Vous êtes élu pour terminer un mandat qui court depuis bientôt deux ans et demi. Avez-vous, déjà, une idée de la tâche qui vous attend? Comment se porte la mairie de M’Bagne?
Effectivement, nous ne disposons que de 24 mois de mandature. C’est très court et les défis sont immenses. J’en suis pleinement conscient. J’hérite, aussi, d’une situation très peu reluisante, pour ne pas dire d’un certain laxisme: les recettes ne rentraient pas, il n’y a pas, sur le territoire communal, d’activités économiques susceptibles de générer des recettes publiques. La commune comptait, essentiellement, sur la subvention de l’Etat, appelée « fonds régional». Cependant, en dépit de toutes ces contraintes, majeures, je reste optimiste. Avec un peu de bonne volonté, nous pourrons, à défaut de gagner le pari, remporter une bataille. Je pense pouvoir compter sur les citoyens, cadres et partenaires de la commune. Je leur lance un vibrant appel, une invite citoyenne, pour bâtir, ensemble, notre commune. Si chacun apporte sa pierre, une grande bâtisse s’élèvera, j’en suis sûr.

Vous aurez à gérer, tout de même, un conseil municipal complètement éclaté. Chacune des sept listes candidates a eu sa part de conseillers. Même si 14 conseillers, sur 15, ont voté pour le candidat de l’UPR, comment entendez-vous vous y prendre pour arriver à une cohésion, au sein du conseil municipal, gage de votre réussite?
Vous avez parfaitement raison. Le parti auquel j’appartiens, même s’il a gagné la mairie, ne dispose que de 4 conseillers élus au sein du conseil municipal, très éclaté, donc, comme vous avez eu à le relever. C’est la raison pour laquelle j’ai, aussitôt après mon élection, fait connaître mes intentions, mon ambition de former une équipe, dynamique, au service de tous les citoyens, sans exclusive. La campagne électorale étant derrière nous, j’ai invité tous les conseillers au travail. Je suis maire de tout le monde, c’est la mission que je m’assigne et je m’efforcerai à le demeurer, durant mon mandat. Aussi ai-je rendu visite à tous les conseillers, même ceux n’ayant pas voté pour moi, en vue de leur exprimer mon entière disposition à travailler avec tout le monde, j’ai besoin de l’apport de tous, pour développer notre commune. Il y va de notre intérêt car, si nous tiraillons entre tendances ou partis, si nous nous tirons les uns sur les autres, la mairie va replonger dans la même léthargie qu’elle vient de vivre.

Quelles sont, alors, les premières priorités de l’équipe municipale?
Nous sommes une commune essentiellement rurale où prédominent les activités agropastorales. Nous ne disposons pas de moyens colossaux, pour nous engager dans des projets agricoles, mais mon prédécesseur, Mamoudou Yéro, agronome de formation, avait ficelé un plan de développement local, très ambitieux, de 50 projets dont le coût me paraît, compte tenu de nos disponibilités, exorbitant: 3 milliards d’ouguiyas. Nous allons revisiter ce plan et sélectionner les projets à notre portée, afin de les mettre en œuvre. Pour le reste, nous allons faire appel à divers bailleurs de fonds, à la diaspora de la commune et à d’autres bonnes volontés. Comme je l’ai dit, nous sommes une commune rurale où les préoccupations majeures concernent l’agriculture, avec, notamment, la sécurisation des cultures, face aux animaux en divagation. D’ailleurs, à la veille de mon départ de M’Bagne, des agriculteurs sont venus chercher l’autorisation d’ouvrir une fourrière. Nous allons veiller, aussi, à l’approvisionnement du marché central en produits vitaux. Les papiers d’état-civil sont un véritable casse-tête pour les populations, aussi allons-nous sensibiliser les parents pour que les femmes en état de grossesse se fassent suivre par les services de santé, pour que les enfants, une fois nés, soient déclarés au service compétent. Nous allons, également, travailler avec les écoles primaires, le lycée et les parents d’élèves, pour endiguer la déperdition scolaire, surtout chez les filles.
Nous avons une pensée particulière pour les jeunes: notre ambition est d’en faire un véritable moteur de développement de la commune. Nous essayerons de fonder les meilleures conditions pour leur épanouissement. Nous envisageons de construire des aires de jeux, le dallage d’un terrain de basket, à M’Bagne, d’organiser une coupe du maire, pour rapprocher et favoriser la fraternité, entre les jeunes des différents villages. Ensuite, nous allons encourager et motiver les femmes regroupées dans des coopératives ou dans des groupements pré-coopératifs. Comme vous le savez, le facteur genre joue un rôle important, dans le processus de développement. Avec les maigres moyens que nous avons, nous allons les appuyer pour développer les activités génératrices de revenus (AGR). Il s’agira de leur octroyer des semences améliorées, du grillage, de petites subventions pour le gasoil, etc.

Votre prédécesseur, Mamoudou Yéro Bess, a été démis de ses fonctions, pour «malversation», selon ses détracteurs, pour des «raisons politiques», parce qu’il «n’est pas natif de M’Bagne», selon ses amis. Natif de Dawalel, ne craignez-vous pas que de telles frictions ne viennent entraver votre action à la tête de la mairie?
Je suis très mal placé pour accréditer ou démentir la thèse de malversation avancée par ses détracteurs. Mais, à mon avis, je pense, très sincèrement, que ces accusateurs auraient pu, sans aller jusqu’à la démission, demander un contrôle par des structures compétentes, tel l’IGE ou la Cour des Comptes. Ce faisant, ils auraient pu prouver ou non la véracité de leur accusation, mais, aussi et surtout, éviter, à la mairie, le temps que nous avons perdu.
Par ailleurs, les frictions, entre les castes, telles «Thiouballo» et «Torodo», les rivalités entre villages sont réelles, il ne faut pas se voiler la face mais, moi, je ne n’inscris pas dans cette optique. Je n’ai de problème avec personne, j’entretiens des liens de parenté, d’amitié et d’alliances traditionnelles avec tout le monde. De Winding à Ferallah, en passant par Dabano, Dabbé, M’Bagne, Haimedatt et, bien sûr, chez moi, à Dawalel, les citoyens de la commune me connaissent; ils savent que ces vocables sont bannis de mon lexique. Et puis, vous l’ignorez peut-être, comme beaucoup d’autres, ma maman est de M’Bagne et le candidat de l’UDP est mon cousin. C’est vous dire donc qu’a priori, il n’y a pas d’inquiétude à se faire.
Enfin, mon intime conviction, c’est que le choix des hommes doit obéir à des critères objectifs: compétences, expérience et choix des populations. Les frictions, instrumentalisées par certains, constituent, à mes yeux, un dangereux frein au développement de la commune. Je souhaite que l’expérience que la commune a vécue serve de leçon, à tous les acteurs politiques de la commune. En ce qui me concerne, donc, je ferai de mon mieux, pour éviter que de telles considérations viennent perturber les rapports et la sérénité au sein du conseil municipal.
Propos recueillis par Dalay Lam

Coopération mauritano - japonaise : deux ONG luttent contre l’enclavement des régions pauvres

L’ONG japonaise International Amateur Radio Volunteers (IARV) et son partenaire mauritanien l’Association Culturelle et Sociale pour la Promotion de Tichit (Rabita) mènent, depuis l’année 2000, une action sans relâche au profit des populations pauvres dans des zones enclavées du pays, par l’établissement de réseaux de télécommunications radio.

Parmi les services rendus aux habitants des régions enclavées grâce aux réseaux réalisés conjointement par IARV et la Rabita de Tichit, on peut citer :

sur le plan humanitaire, les évacuations sanitaires d’urgence et le suivi médical de malades ne pouvant se déplacer ainsi que le développement de contacts et d’échanges humains riches et multiples,
la recherche de bétail perdu : grâce au réseau, il suffit aujourd’hui de lancer un avis de recherche pour une bête perdue et l’information est propagée simultanément dans tous les villages et campements concernés avec des résultats d’une grande efficacité. Lorsque le lieu indiqué est assez loin, le propriétaire peut vendre, par radio, son animal et gagner ainsi sur plusieurs tableaux,
s’agissant des pluies, des pâturages et du niveau d’eau des puits , le contact régulier permet aux nomades de partager de précieuses informations y afférentes en vue d’amener leur cheptel dans les meilleurs endroits ou éviter des itinéraires dangereux en certaines saisons,
un flot incessant d’informations relatives à bien d’autres sujets intimement liés aux préoccupations des habitants est véhiculé, par ailleurs, régulièrement sur le réseau. Il peut s’agir d’activités administratives (élections, missions officielles) ou de manifestations socioculturelles locales d’une valeur inestimable améliorant, chaque jour davantage, les conditions de vie de ces populations.

Il s’agit de deux partenaires qui se complètent parfaitement : l’équipe japonaise, essentiellement composée d’ingénieurs en télécommunications à la retraite et infatigables amateurs radio globe-trotters, apporte le savoir-faire et les équipements au moment où la partie mauritanienne assure le suivi et la maintenance du réseau grâce à des techniciens formés au Japon par IARV et prend en charge la logistique locale des interventions. En 2003, la Rabita de Tichit a accompagné son partenaire japonais dans la mise en place d’un réseau radio au profit de zones enclavées dans la région de Nioro du Mali. Un projet similaire est prévu l’année prochaine en Guinée Bissau.
IARV et la Rabita viennent d’achever l’établissement d’un réseau radio au profit de la Moughataa de Ould Yenje et procéder à la révision du réseau de Tichit.

Ces actions hautement bénéfiques pour le développement durable des zones ciblées, sont soutenues par le Gouvernement du Japon, principal bailleur de fonds de IARV.

Brakna : Retrouvailles à Waboundé

Le mercredi 3 décembre 2009, plusieurs dizaines de cadres et notables des villages de Regbatt, de Roueimdi, d’Ould Birome, de Dar El Avia et de Bouhdida se sont donné rendez-vous à Waboundé, localité de la commune de Boghé. Sur une initiative de Jar Ould Inalla, premier conseiller de l’ambassade de Mauritanie au Japon, ces responsables tenaient à échanger leurs points de vue, sur tous les aspects de la situation du pays. Pendant toute une journée, plus de cents personnes, représentant une dizaine de villages, ont ainsi discuté, sans réserve, de l’ensemble des problèmes dont souffrent leurs différentes collectivités. Sur le plan économique et social, ces villages, dont certains datent de plus de trente ans, ont encore des problèmes d’accès aux services de base les plus élémentaires, comme l’eau potable, une structure de santé ou une école.
A eux tous, ils forment un ensemble de plusieurs milliers de Mauritaniens qui s’adonnent, principalement, aux activités agropastorales. Politiquement, beaucoup de ces villages sont, traditionnellement, de l’opposition, RFD et APP, principalement. «C’est peut-être», explique, ironiquement, Idoumou, «la raison de notre marginalisation». Même lors de la dernière élection présidentielle, la tendance, dans ces villages, était nettement en faveur des postulants du FNDD, comme le montre, d’ailleurs, les résultats. Souvent, les clivages politiques ont été à la base de graves tensions entre les ressortissants de ces localités. Aujourd’hui, grâce à cette rencontre, les représentants de ces ensembles ont décidé de dépasser ces querelles de minarets et d’unir leur force, pour reconquérir la place qui leur revient sur l’échiquier politique local. Des commissions de coordination et de suivi ont été mises en place, pour finaliser la stratégie sur la base de laquelle les différentes parties s’accorderont sur un cadre dans lequel ils pourront réaliser leurs objectifs.

Champs menacés
Grâce à un excellent hivernage, les agriculteurs des plaines, barrages et oueds de la ville d’Aleg ont vaqué, très tôt, à leurs occupations champêtres. Déjà, les champs fleurissent, promettant, à leurs propriétaires, des récoltes satisfaisantes. Seulement, comme chaque année, les pauvres paysans sont confrontés aux traditionnels combats, sans merci, contre, d’une part, les oiseaux granivores et, d’autre part, un bétail constitué de vaches et de chèvres laissées en divagation par les gens de la ville. Généralement, ces troupeaux ravagent, impunément, champs et plantations, seul espoir de quelques vieux exploitants, en charge de familles nombreuses. A défaut de leur avoir fourni le grillage pour clôturer leurs champs, les autorités devraient, au moins, les mettre à l’abri des troupeaux divagateurs des éleveurs irresponsables. Pour cela, la mairie devrait engager une opération de fourrière et sévir, fortement, contre ceux qui saccagent, par le biais de leurs bêtes, les efforts méritoires de pauvres gueux qui ne demandent que justice leur soit rendue, équitablement, en cas de préjudices.

Pagaille et flambée des prix
Les prix des denrées de première nécessité flambent, au Brakna. Certains des habitants des villages, sis au bord du fleuve, choisissent de faire leur marché sur l’autre rive. Car, ici, c’est une véritable pagaille. Sans instance de contrôle, les commerçants font ce qu’ils veulent. Comme eux, les vendeurs de viande, de poisson, de mil et autre denrée vitale fixent leurs prix, à leur seule convenance. Au Brakna, surtout à Aleg, à Magta Lahjar et à Boghé, c’est le laisser-aller total. Une vraie jungle. Les éternelles recommandations du président de la République de contribuer, à tous les niveaux, à l’émergence d’une administration moderne sont tombées dans des oreilles de sourds. Les chefs de services régionaux ne sont que rarement dans leurs bureaux. Certains peuvent rester, toute une semaine, à la maison, s’adonnant à bien d’autres occupations, sans aucun rapport avec leur emploi officiel. D’autres, préférant se la couler douce, aux confins du lac d’Aleg, y chassent, à coups de fusil, le volatile. Une vraie pagaille qui ressemble à la Seyba d’avant les colons.

Dren du Brakna : lacunes
A la direction régionale du Brakna, rien ne va. Malgré le grand nombre d’enseignants et de professeurs qui y sont affectés, certaines écoles manquent, cruellement, d’encadreurs. Alors qu’au sud, il y a un surplus d’instituteurs de français et un manque d’enseignants d’arabe, le centre et l’est de la wilaya souffrent, tout au contraire, d’un excédent d’arabisants et d’une carence de francisants. Pourquoi cette incapacité de la direction régionale à équilibrer son personnel, en rapport avec la carte scolaire? Pourquoi une école dispose-t-elle d’un complément d’effectifs, alors qu’une autre déplore un manque d’instituteurs? Il y a, certainement, anguille sous roche. L’éducation s’accommode mal de la politique et des considérations d’un autre âge. Laisser un instituteur de français traîner, sans affectation, à Boghé, ou un autre d’arabe vadrouiller, à Magta lahjar, alors que de petits enfants, dans les deux villes, souffrent, justement, d’un manque d’enseignants dans l’une ou l’autre langue. Pourquoi? Parce qu’un notable, un opérateur politique, député ou autre a demandé de négliger cette personne? Quel infantilisme irresponsable! Les femmes sont légion, dans l’enseignement, surtout au fondamental. Pourquoi les confiner, toutes, en ville, alors que les écoles de brousse égalent pratiquement, aujourd’hui, les écoles urbaines? Un enseignant est un enseignant. Homme ou femme, il n’a de droits que ceux que prévoient la Convention Collective ou les textes qui régissent la fonction publique de la République Islamique de Mauritanie. Lui en octroyer d’autres, sur la base du genre, est injustifiable. Tout comme présenter l’ensemble du personnel, à l’occasion des visites officielles, et le «remettre à sa place», une fois les missions de retour à Nouakchott, est irresponsable. Comment développer l’éducation, quand les moyens humains sont injustement répartis, les moyens matériels, mal entretenus, et les moyens financiers, détournés?
Sneiba

Brakna: Champs menacés




Grâce à un excellent hivernage, les agriculteurs des plaines, barrages et oueds de la ville d’Aleg ont vaqué, très tôt, à leurs occupations champêtres. Déjà, les champs fleurissent, promettant, à leurs propriétaires, des récoltes satisfaisantes. Seulement, comme chaque année, les pauvres paysans sont confrontés aux traditionnels combats, sans merci, contre, d’une part, les oiseaux granivores et, d’autre part, un bétail constitué de vaches et de chèvres laissées en divagation par les gens de la ville. Généralement, ces troupeaux ravagent, impunément, champs et plantations, seul espoir de quelques vieux exploitants, en charge de familles nombreuses. A défaut de leur avoir fourni le grillage pour clôturer leurs champs, les autorités devraient, au moins, les mettre à l’abri des troupeaux divagateurs des éleveurs irresponsables. Pour cela, la mairie devrait engager une opération de fourrière et sévir, fortement, contre ceux qui saccagent, par le biais de leurs bêtes, les efforts méritoires de pauvres gueux qui ne demandent que justice leur soit rendue, équitablement, en cas de préjudices.

Pagaille et flambée des prix
Les prix des denrées de première nécessité flambent, au Brakna. Certains des habitants des villages, sis au bord du fleuve, choisissent de faire leur marché sur l’autre rive. Car, ici, c’est une véritable pagaille. Sans instance de contrôle, les commerçants font ce qu’ils veulent. Comme eux, les vendeurs de viande, de poisson, de mil et autre denrée vitale fixent leurs prix, à leur seule convenance. Au Brakna, surtout à Aleg, à Magta Lahjar et à Boghé, c’est le laisser-aller total. Une vraie jungle. Les éternelles recommandations du président de la République de contribuer, à tous les niveaux, à l’émergence d’une administration moderne sont tombées dans des oreilles de sourds. Les chefs de services régionaux ne sont que rarement dans leurs bureaux. Certains peuvent rester, toute une semaine, à la maison, s’adonnant à bien d’autres occupations, sans aucun rapport avec leur emploi officiel. D’autres, préférant se la couler douce, aux confins du lac d’Aleg, y chassent, à coups de fusil, le volatile. Une vraie pagaille qui ressemble à la Seyba d’avant les colons.

Dren du Brakna : lacunes
A la direction régionale du Brakna, rien ne va. Malgré le grand nombre d’enseignants et de professeurs qui y sont affectés, certaines écoles manquent, cruellement, d’encadreurs. Alors qu’au sud, il y a un surplus d’instituteurs de français et un manque d’enseignants d’arabe, le centre et l’est de la wilaya souffrent, tout au contraire, d’un excédent d’arabisants et d’une carence de francisants. Pourquoi cette incapacité de la direction régionale à équilibrer son personnel, en rapport avec la carte scolaire? Pourquoi une école dispose-t-elle d’un complément d’effectifs, alors qu’une autre déplore un manque d’instituteurs? Il y a, certainement, anguille sous roche. L’éducation s’accommode mal de la politique et des considérations d’un autre âge. Laisser un instituteur de français traîner, sans affectation, à Boghé, ou un autre d’arabe vadrouiller, à Magta lahjar, alors que de petits enfants, dans les deux villes, souffrent, justement, d’un manque d’enseignants dans l’une ou l’autre langue. Pourquoi? Parce qu’un notable, un opérateur politique, député ou autre a demandé de négliger cette personne? Quel infantilisme irresponsable! Les femmes sont légion, dans l’enseignement, surtout au fondamental. Pourquoi les confiner, toutes, en ville, alors que les écoles de brousse égalent pratiquement, aujourd’hui, les écoles urbaines? Un enseignant est un enseignant. Homme ou femme, il n’a de droits que ceux que prévoient la Convention Collective ou les textes qui régissent la fonction publique de la République Islamique de Mauritanie. Lui en octroyer d’autres, sur la base du genre, est injustifiable. Tout comme présenter l’ensemble du personnel, à l’occasion des visites officielles, et le «remettre à sa place», une fois les missions de retour à Nouakchott, est irresponsable. Comment développer l’éducation, quand les moyens humains sont injustement répartis, les moyens matériels, mal entretenus, et les moyens financiers, détournés?
Sneiba