
Annoncée pour le 08 avril puis reportée au 13 courant, la visite présidentielle au t
iris zemmour tient l’haleine dans cette partie de la
Mauritanie.
Les préparatifs vont bon train, c’est le branle-bas du combat pour
accueillir un président qui a infligé un embargo économique de deux mois
aux habitants de
Zouerate suite à une grève des employés de la
Snim.
A peine les plaies de ces blessures cicatrisées, l’homme fort de
Nouakchott débarque Onze jours seulement après la fin de la grève à la
Snim. Rencontres, concertations, sensibilisations sur les préparatifs sont légion dans les quartiers, maisons et salons huppés de
Zouerate.
Dans ce cadre, les autorités administratives font presque le porte-à-
porte pour convaincre les populations réticentes à aller accueillir le
président le jour
« j », rapportent des sources. Mais, la
grande inconnue de cette visite sera la capacité de mobilisation des
populations, même si au dur moment de la grève, les travailleurs avaient
bénéficié du soutien de certains élus locaux.
Ce soutien a été vite occulté par la prise de position du président en
faveur de l’entreprise, doublée d’un mépris. Les grévistes n’avaient pas
hésité à l’indexer comme responsable de leurs malheurs.
Partant de ce constat, La cité minière est-elle prête à recevoir avec enthousiasme le président
Ould Abdelaziz ? Dans une région où tout manque. Eau, électricité, infrastructures routières, pédagogiques et sanitaires.
Dans cette ambiance frénétique, des sources précisent que de nombreux visages étrangers sont présents à
Zouerate, plus de 200 véhicules sont entrés dans la ville les 48 H passées.
Le plus grand rêve de ces populations le raccordement de leur capitale régionale au réseau national routier,
Zouerate reste la seule capitale régionale qui n’est pas reliée à ce réseau, malgré son apport à l’économie du pays.
Les travaux de la route
Zouerate-Kseir Terchane près d’
Atar, dont le coup d’envoi fut donné par l’actuel Premier ministre
Ould Hademine, en 2012, trainent encore. Seuls 38 km du tronçon
F’Dèrick-Twajil sont
bitumés. Le président n’aura à visiter que des projets inachevés,
indiquent des sources, des établissements scolaires et sanitaires en
plein délabrement, sans équipements, ni médicaments.
Le projet des 600 logements connait de grands décalages entre les différends chantiers. Les logements
Snim sont
quasiment terminés alors que parmi ceux de l’Etat des constructions
sortent à peine de la terre, des entrepreneurs voyous qui avaient gagné
ces travaux ne les ont pas totalement exécutés. Autre chantier capital
dont le démarrage était prévu fin 2014, accuse un grand retard, le
projet
Guelb II.
Le hic dans tout cela c’est que des politiciens véreux et des
responsables corrompus veillent et veilleront à masquer les dures
réalités des populations. Ainsi, Les autorités pédagogiques commencent à
faire du neuf sur du vieux ? Dans des structures où tout manque, on
installe des tables-bancs, l’on ne sait d’où elles viennent, le temps
que le
« boss » passe, allez, hop, ramenez.
Idem pour la santé, une unité d’hémodialyse sera installée à l’hôpital
régional, peut-être qu’on amènera une personne en bonne santé pour dire
au président de donner le coup d’envoi de cet acte médical. Dans cet
hôpital, l’eau manque, le groupe électrogène de secours, acheté par la
Fondation
Snim ne marche plus.
Les pharmacies de l’hôpital, du centre de santé de
Zouerate et de
F’Dèrik ont
été remplies de médicaments précieux alors que les patients ne les
trouvaient pas. Partout, on cherche à colmater les brèches. Une sage-
femme principale a été envoyée manu-militari et en pleurs à
Bir Mogrein, une autre envoyée à
F’Dèrik, renseignent une source.
Ainsi, va la
Mauritanie, pauvre de nous.
Bosseya Bobo