
Le ministère de la culture et de l'artisanat a organisé du 30 au 31
décembre 2015, un atelier sur le lancement du programme de valorisation
du patrimoine pour le développement des villes anciennes et leurs zones
environnementales.
L'objectif de cet atelier est la promotion et le développement durable
et harmonisé des villes anciennes particulièrement, celles qui sont
classés comme patrimoine humain et leurs zones environnementales à
travers la revalorisation et la promotion intégrée de leur patrimoine
culturel (matériel et immatériel) et naturel, leur potentiel économique
et social.
En plus des quatre villes classées comme patrimoine mondial par l'UNESCO (
Chinguitti, Ouadane,Tichitt et Walata), douze autres lieux de sites ont
reçu à la fin de cet atelier leur statut de ville classée patrimoine
national.
Il s'agit de :
Aoujeft, Atar et Ain Ehl TAYA en Adrar
Tidjikja, Tamouret Naaj, Elwahat et Boubacar BENAMER au Tagant
Koubi saleh et Nema au Hodh charghi
El mabrouk au Hodh Elgharbi
Boumdeid en Assaba
Djeol au Gorgol
Ce programme est fondé sur une approche participative par le
développement d'activités, d'outils de production et de gestion durable
des ressources culturels et naturelles.
La mise en place du plan de gestion des villes et des sites anciens.
Le renforcement des capacités des acteurs locaux dans la gestion des
sites et la création d'un développement local généré par les
potentialités propres de ces sites.
La promotion d'activités génératrice de revenus.
Le développement d'un tourisme durable, capable de faire connaître le
riche patrimoine des sites ciblés et fixer les populations locales à
leur terroir. Promouvoir les produits artisanaux et agricoles.
Parmi les objectifs de l'atelier, la mise en place d'un système de
veille, de suivi et de supervision des conditions sociales, économiques
et environnementales.
Les problèmes soulevés par les représentants des sites sont approximativement identiques :
L'ensablement;
L'émigration;
Le chômage au niveau des jeunes;
Le manque d'infrastructures de base ( écoles, santé, routes, hôtels ou auberges, etc.)
Manque d'activités génératrices de revenus;
Problèmes d'écoulement de la production agricole;
Revalorisation des métiers (artisanat et/ou taille de la pierre);
La sensibilisation et la communication.
L'atelier était l'occasion de rappeler qu'une ville classée patrimoine
mondial ou national dispose désormais d'un statut particulier, qui lui
confère des privilèges, certes, mais lui impose des restrictions
énormes.
L'octroi de ce statut ne répond pas à des velléités
politiques ou une reconnaissance de façade, mais l'existence d'un
patrimoine culturel et naturel a sauvegarder. Il engage en outre
l'Etat Mauritanien à respecter les recommandations de l'UNESCO pour les villes élevées au statut de patrimoine mondial et les cités élevées au statut de patrimoine national.
L'Etat doit désigner un" conservateur", chargé de veiller sur
la sauvegarde et la particularité du patrimoine qui se trouve dans ces
cités. Il doit susciter une nouvelle prise de conscience et de nouveaux
comportements vis-à-vis de ces cités, dont les monuments passent de
propriété privée à patrimoine national et/ou international. En
l'absence du conservateur le maire doit jouer ce rôle en étroite
collaboration avec les ONG's agissants dans le domaine.
Il est urgent que chaque cité imagine son propre plan de développement
socio-économique local. Les moyens de pérennisation des actions
entreprises, de survie des populations locales et de maintiens des
Autochtones.
Comme il n'est pas correct que les populations même
d'un site ne connaissent pas l'importance et le porté du patrimoine
dont ils sont censés être les gardiens voire participent à la
dégradation de certains vestiges.
Les villes et sites classés patrimoine culturel mondial ou national
regorgent de potentialités à explorer. Les acteurs locaux doivent
abandonner la mauvaise habitude de la main tendue. Attendre
l'intervention "quinquennale" des pouvoirs publics à l'occasion des festivals des villes anciennes.
Chaque
cité peut à son niveau imaginer et réaliser des actions génératrices de
revenus. L'exemple des Tijikjois, qui ont réussi leur rendez-vous
annuel du festival des dattes, est révélateur. Quoique certaines régions
possèdent des oasis probablement de plus grandes importances.
La sauvegarde et la protection du patrimoine surtout architectural
doivent être la priorité des "gardiens" des lieux. Seuls les habitants
de Walata ont appliqué la réglementation en vigueur régissant les villes classées par l'UNESCO et
promulguées par le gouvernement. Ils ont instauré dans leur cité, des
autorisations obligatoires, préalables à toutes les modifications dans
l'architecture ou le design dans l'enceinte de la vieille ville.
Sidi BENTALEB
cadre/MCA
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