vendredi 25 novembre 2011

La commune de Boghé est désormais membre de l’AIMF.




La commune de Boghé a été admise en qualité de membre associé au sein de l’Association Internationale des Maires Francophones, lors de la 31ème Assemblée Générale, tenue le 25 et 26 octobre 2011, à Erevan en Arménie.

La décision de l’AIMF d’admettre la ville de Boghé au sein de l’organisation qui regroupe des élus de l’espace francophone a été notifiée au maire de la commune de Boghé, M. Adama Moussa Bâ par son collègue, M. Ahmed O Hamza, président de l’Association des Maires de Mauritanie, également président de la Communauté Urbaine de Nouakchott au nom de l’AIMF. La nouvelle a été bien accueillie par les élus locaux et les populations.

Cette adhésion ouvre beaucoup de perspectives en termes d’opportunité en matière de développement local au profit de la commune de Boghé qui avait grandement besoin de ce parrainage pour nouer des relations partenariales avec les collectivités locales de l’espace francophone.

Le dynamisme de la commune et la diaspora de celle-ci ainsi que le plaidoyer du président de la Communauté Urbaine de Nouakchott, M. Ahmed O Hamza ont pesé de tout leur poids pour convaincre l’AIMF à accepter la demande d’adhésion de Boghé. Nous disons encore merci au Maire de la commune de Boghé et toute l’équipe qui l’entoure pour avoir réussi à faire adhérer la commune au sein de cette organisation.

Thièrno Souleymane
Cp Brakna

Enrôlement: Où est passé le cadi de Boghé ?!




L'enrôlement objet de toutes protestations çà et là à travers le territoire national connaît une amélioration sensible dans ses procédures. Il n'empêche que malgré ces améliorations, des citoyens continuent de souffrir de la procédure impliquant la production d'un certificat de décès des parents dans le cas où ils ne sont pas vivants.

Le reporter du journal s'est rendu à Boghé, au Centre d'Accueil des Citoyens (CAC) dirigé par Mohamed Teyib Mohamed Lemine Sid'Ahmed, pour s'enquérir de la situation. Centre d'Accueil des Citoyens, il est 10 heurs 30 minutes quand nous posons pieds. A l'entrée du bâtiment, un jeune visage dégoulinant de sueur, un vieillard rachitique et malade (82 ans) entre les bras, arpente une à une les marches à pas lent, pour le faire enrôler. Le garçon est l'un des fils.

Il ne peut s'enrôler avant ses parents. A l'en croire, il vient de débarquer en provenance de Kigali (Rwanda) pour se faire enrôler.

" Je pensais que c'était simple mais quand je suis venu, il m'a été signifié que mon âge ne me permettais pas de m'enrôler faute des 45 ans requis. Pourtant j'ai ma carte d'identité, mon acte de naissance et la copie de mon RANVEC. Malgré tout je ne peux pas m'enrôler tant que mes parents sont vivants et qu'ils ne sont pas enrôlés. Voilà pourquoi j'ai décidé de transporter mon père pour l'enrôler. L'opération n'est pas simple et la procédure est fastidieuse surtout qu'étant à l'étranger nous n'avons pas toujours les bonnes informations sur la question. J'ai 4 frères qui sont éparpillés entre les Etats-Unis et l'Europe.

Mint Koueïbir se plaint pour sa part de l'absence du cadi pour l'acte de décès de sa mère qu'elle doit impérativement produire si elle veut s'enrôler. Ils sont nombreux à se plaindre de l'absence du cadi et sur lequel d'ailleurs ils n'ont aucune information. Mais selon de source bien informée, le cadi titulaire est en congé. Son intérim est assuré par un autre cadi qui ne serait jamais sur place alors qu'il est aperçu souvent, semble t-il, déambulant au marché central de Boghé.

Vrai ou faux, cette situation fâche les citoyens demandeurs d'actes de décès pour lesquels ils doivent déjà déployer tous les efforts pour fournir un acte de naissance dans un pays où l'état civil est d'histoire toute récente (1998). Des demandes faites dans les règles de la procédure et signées par le hakem de la moughataa, Mohamed Lemine Ould Ahmedna, après vérification des documents produits.

Signalons au passage, que le bureau du hakem que nous avons visité, ne désemplit pas de demandeurs qu'il reçoit à tour de rôle toute la journée. Malgré cette promptitude à ne pas faire souffrir les citoyens, la chaîne est grippée dans sa procédure par la justice représentée par un cadi insouciant même s'il n'assure que l'intérim.

Au Centre d'Accueil des Citoyens, l'ambiance est bon enfant. Chaque jour l'équipe d'enrôlement enregistre entre 60 à 80 personnes si l'on en croît un agent d'enrôlement interrogé sur place. Des fois, ajoute t-il, l'enregistrement peut aller jusqu'à 100 ou plus. Contrairement à beaucoup de centres d'enrôlement, celui de Boghé dirigé par Mohamed Teyib Mohamed Lemine Sid'Ahmed ne désemplit pas de monde durant les jours de travail. Chaque matin ils sont nombreux, les citoyens qui prennent d'assaut très tôt, les locaux de l'Instance Départementale d'Enrôlement des Populations (IDEP).

C'est elle qui fournit le Numéro Unique de la Commission (NUC), le Numéro National d'Identification (NNI) et le Numéro Unique de la Demande (NUD). Des étapes suivies de manière pointilleuse pour l'enrôlement des citoyens. Toute une équipe qui semble veiller au grain sans désemparer, donnant des informations sur la procédure par-ci ou toute autre information sur interpellation des candidats à l'enrôlement par-là.

Pour les réfugiés, c'est tous les mercredis qu'ils sont accueillis et enrôlés sans difficulté puisqu'ils sont déjà répertoriés. Mieux, l'ANAIR qui a en charge leur gestion, donne 4000 ouguiyas par jour à chaque famille pour les frais inhérents à l'enrôlement.

L'organisation du centre, son accueil, la grande courtoisie du chef de centre, son sens de l'écoute et la disponibilité de l'équipe d'enrôlement semblent avoir eu raison, du moins une bonne partie de l'opinion locale, des réticences à l'enrôlement.

Tout au plus se plaint-on ici, si l'on en croît les langues fourchues, du retard pris pour le paiement des indemnités des agents d'enrôlement. Il semble que cela dure depuis six mois. Comprenne qui pourra cette situation, alors que cette opération d'enrôlement biométrique bénéficie d'une enveloppe financière de 17 millions 800 mille euros.

Moussa Diop




Source :
Le Quotidien de Nouakchott