jeudi 2 août 2012

Tékane : une mosquée pas comme les autres

Alors que les travaux de rénovation et d’extension de la grande mosquée de Tékane (travaux de réhabilitation et d’extension voulus et financés par la quasi-totalité de la communauté tékanoise à la suite de concertations approfondies) ont été lancés depuis avril 2011 et sont à leur phase ultime de finition, une autre mosquée vient d’être inaugurée le vendredi 6 juillet 2012, distante seulement de 275m de la première. Il est à souligner que cette nouvelle mosquée est loin de susciter l’unanimité des Tékanois dans la mesure où elle leur a été imposée par une petite poignée de ressortissants de notre propre communauté profitant de leur position professionnelle et/ou politique pour dicter leurs vues à l’ensemble de la communauté villageoise au risque d’en dénaturer l’ensemble du tissu social et de distiller une atmosphère préjudiciable à la paix sociale et au développement harmonieux de notre communauté. En l’occurrence, cette décision à caractère minoritaire et unilatéral (décision prise en l’absence de toute concertation et à l’encontre de la position de la quasi totalité de notre communauté), ne prend en compte ni les prescriptions de l’islam stipulant une distance d’implantation d’au moins 500 m pour toute nouvelle mosquée, ni de l’avis de la quasi-totalité des habitants du village qui, depuis 2011, avaient opté pour la rénovation et l’agrandissement de la Mosquée d’origine pour laquelle ils ont consenti des sacrifices personnels et financiers exceptionnels. Monsieur Med Fall Oumeir s’étant visiblement rendu à Tékane aurait dû, au moins par respect pour sa profession et de la déontologie dont il relève, avant de pondre son texte indigne d’un stagiaire, se renseigner sur son sujet. Il ne s’agit nullement d’un conflit entre les « Kane » et les « Sy » comme l’a rapporté ce Monsieur dans son article paru sur Cridem le 7 juillet 2012, mais d’un différend entre une famille Kane soutenue par une minorité insignifiante et la quasi-totalité de la communauté villageoise (toutes familles confondues ,y comprises des familles Kane) comprenant notamment tout ce que Tékane compte d’oulémas, de marabouts et de personnalités religieuses reconnues. Il a donc fallu aller ailleurs, à Rosso précisément (55km à l’ouest de Tékane), pour démarcher un ancien gendarme à la retraite et lui confier la charge d’imam. Bien que Tékanois, Hamady Sy, l’imam en question, réside toujours à Rosso en qualité d’Imam et où il a exercé toute sa carrière et connaît mieux la capitale du Trarza que son propre village. Aujourd’hui, il s’est lui-même trouvé embrigadé dans une position peu enviable puisque rejeté par ses propres parents et amis. Pour votre gouverne personnelle M. Ould Oumeir, tout a commencé en 2005 quand Monsieur Ousmane Kane, ancien gouverneur de la BCM et ancien ministre des finances a émis le souhait de construire une mosquée à la place de l’ancienne dont le niveau de dégradation était très avancé et qui devait être réhabilitée.. Lorsque l’imam Ousmane Sy a été saisi de l’affaire, celui-ci a jugé que l’idée était bonne mais qu’il avait besoin de se concerter avec les notables du village avant toute décision et ce, par souci de préserver la paix sociale et rester en conformité avec les prescriptions de l’Islam en la matière. Dans l’intervalle de cette réflexion/concertation en vue d’une décision consensuelle, Monsieur Ousmane Kane décide unilatéralement de passer outre et d’envisager la construction d’une nouvelle mosquée en un autre emplacement du village. . Il fait savoir à l’imam qu’après avoir mûri sa réflexion, il avait décidé de délocaliser la mosquée en choisissant un autre site et en transformant la vieille en une simple « Zawi » c'est-à-dire ne pouvant plus abriter la prière du vendredi .Cette proposition fut rejetée en bloc par les villageois dès qu’ ils en ont été informés. Nonobstant cette réprobation générale, Monsieur Ousmane Kane décide de transgresser l’avis de la population et de mettre en œuvre son projet. Et ironie du sort ou simple provocation, le nouveau site choisi pour sa mosquée (celle de Monsieur Ousmane Kane) se trouve comme par hasard être un terrain appartenant à l’imam Ousmane Sy selon un plan de lotissement de Tékane sur la base de laquelle toute l’extension Sud du village a été construite. Puisque l’occupation a été imposée par Ousmane Kane dont le frère maire de Tékane a décidé à cet effet de refaire le plan d’occupation du village, ceci a effectivement occasionné un différend non pas entre les Kane et les Sy mais entre les occupants et le propriétaire de ce terrain. Après plusieurs mois d’occupation, Ousmane Kane et les siens se voient contraints de libérer le terrain eu égard à la forte mobilisation et à la grande détermination de la famille SY pour mettre fin à cette tentative de spoliation. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu pour qu’on en arrive à un affrontement entre les deux parties. Il fallait donc trouver un autre site. Ce qui fut la croix et la bannière car il a fallu à Ousmane Kane beaucoup de manœuvres vu que personne ne voulait ni vendre ni concéder gratuitement un terrain au nom d’une mosquée jugée illégitime et source d’instabilité au sein de notre communauté. Toujours est –il qu’un terrain a pu être trouvé même si ce terrain- là (destiné à l’implantation d’un lieu de culte musulman !) serait lui-même mal acquis puisqu’une partie appartiendrait à des personnes qu’on n’a pas encore clairement identifiées. Compte tenu de tout cela, les Tékanois se sont battus bec et ongles pour empêcher la construction de cette mosquée de la dissidence. Ils se sont encore battus pour empêcher son inauguration mais en vain malgré les annulations des autorisations officielles. Et pour cause : les autorités avaient finalement choisi leur camp après moult tergiversations. En effet, jamais les autorités (Ministères ….) n’ont fait preuve de tant d’indécision et de laxisme sur une question aussi importante pour les musulmans que celle de la construction d’une mosquée : pas moins de huit décisions ont été rendues entre le moment de la construction et celui de l’inauguration (interdiction, autorisation, interdiction, autorisation, etc.) Le dernier acte posé par les autorités et qui a suscité l’espoir de la communauté villageoise fut l’envoi à Tékane, le mardi 3 juillet 2012, d’une mission d’inspecteurs et de directeurs dépêchée par le Ministère de l’Intérieur et celui des Affaires Islamiques chargée de recueillir les avis des uns et des autres et de vérifier si la distance entre les deux sites était conforme aux prescriptions islamiques (minimum 500 m) . La mission a relevé une distance de 275 m entre les deux mosquées donc largement en deçà de la norme en vigueur en la matière. Un argument de taille qui pouvait largement suffire à remettre en cause cette nouvelle mosquée ! Un des arguments avancé par Monsieur Ousmane Kane et son camp est d’affirmer que la commune de Tékane était de nos jours trop peuplée et que l’ancienne mosquée ne pouvait plus recevoir tous les fidèles. Comme si tous les fidèles de la commune priaient à Tékane qui , du reste, est la commune la plus vaste de la Mauritanie. Une autre assertion de Monsieur Ousmane Kane consistait à dire que nombre de Tékanois ne se rendent plus à la mosquée depuis des années puisqu’ils n’ont pas confiance en l’imam Ousmane Sy. Même les personnes de mauvaise foi, qu’elles soient de Tékane ou non, savent que ces arguments-là sont fallacieux : Primo, la mosquée de Tékane est essentiellement fréquentée par les Tékanois ; très peu de personnes viennent d’ailleurs, et seulement des environs immédiats ; -secundo, tous les Tékanois résidant au village prient derrière l’imam Ousmane Sy à qui ils ont toujours témoigné une confiance et un respect indéfectibles eu égard à son savoir, sa sagesse, son intégrité et à sa piété. La dernière mission officielle venue de NKTT avait parfaitement cerné la réalité de la situation et promis au cours d’une réunion avec la communauté villageoise qu’elle rapporterait les faits tels qu’ils sont sans en changer un iota. Mais quelle ne fut la surprise des Tékanois d’apprendre (avant même que cette mission rende son rapport circonstancié), que l’autorisation d’inaugurer la mosquée avait été finalement accordée. Ce n’était donc qu’un coup de bluff, les dés étaient déjà pipés depuis longtemps à la faveur d’acrobaties inqualifiables. Ce pendant, en dépit de cette cérémonie indue d’inauguration officielle, l’ancienne mosquée avait attiré un monde fou ce jour -là dont même des personnes invitées pour l’inauguration de la nouvelle mosquée de Monsieur Kane Ousmane. L’imam dans son intervention faite après la prière devant les fidèles, est revenu par ailleurs sur toute cette histoire de mosquée, sur les différentes péripéties. Et en guise de conclusion, l’imam Ousmane Sy a lâché cette phrase sans équivoque : « sachez que quiconque prie dans cette nouvelle mosquée n’a pas de prière. » A bon entendeur salut ! www.cridem.org Source : Amadou Bocar Ba

Atar : 30 mille personnes seraient attendues pour la « Rencontre avec le peuple »

Quelques trente mille invités seraient attendus, dimanche prochain à Atar à l’occasion la « Rencontre avec le peuple », selon une source proche du comité d’organisation . Selon cette source, le comité d’organisation a choisi un stade(27000 m²) , avec 3500 sièges, pour accueillir cette manifestation pour laquelle des écrans géants seront également installés sur des place publique de la capitale de l’Adrar pour permettre aux téléspectateurs de suivre directement l’émission. Grnad oral devenu traditionnel, la « Rencontre avec le peuple » qui sera à sa troisième édition, est une émission diffusée en directe par la radio et la télévision nationales, au cours de laquelle le président de la république répond directement aux questions des citoyens et des journalistes. ANI