![Sélibaby, une ville sinistrée ! [PhotoReportage]](https://lh3.googleusercontent.com/blogger_img_proxy/AEn0k_vNkoi3R2mjFCmveM3oPG4YeQnxfYpm1dypQI_ulkLqgjJa1YbH47KXu3sfmjpLCU3G0Dj6L4VUzGpXexlfTtQ95lAdE01bZxii-D7xSLAYG7ozHPJA7nqrPA9IZSxBdfLrr1H4w9DvmLqr6N-etIXRCA=s0-d)
La ville de
Sélibaby a
enregistré 66 mm de pluie, mercredi dernier. C’est une pluviométrie,
certes importante, mais loin d’être extraordinaire dans une ville qui
fait partie des régions les plus arrosées du pays.
En revanche, ce qui sort de l’ordinaire, c’est sans doute le caractère
inhabituel des dégâts engendrés par les eaux jetant dans la rue
plusieurs familles.
On ne déplore aucune victime mais les dégâts matériels sont énormes, eu
égard à l’ampleur de la catastrophe et à la boulimie de ces eaux
exceptionnelles qui ont fait leur lit dans les habitations et dans des
quartiers entiers.

Les
familles durement éprouvées et complètement sous les eaux, se
situent toutes dans un même axe notamment en amont et en aval du pont
de l’hôpital de
Sélibaby , dont l’ancien pont a été détruit et remplacé par un autre construit à la faveur de la réalisation de la route
sélibaby- Gouraye.
Il y a des signes qui ne trompent pas ! Le capital symbolique souvent
négligé dans la conception des ouvrages tels les barrages et les ponts
finissent toujours par donner raison aux populations qui connaissent
mieux que tout expert leur environnement et leur territoire.
Ces inondations destructrices qui ont jeté dans la rue de nombreux
foyers – le décompte des familles affectées se poursuit en ce moment-
sont tributaires grandement, selon plusieurs notables et cadres de la
ville du Pont et des travaux de construction de la route
Sélibaby-Gouraye.
Dès lors, pour arrêter ce calvaire des populations, il faut que les
autorités au sommet de l’Etat engagent des experts pour déterminer
l’origine de cette montée des eaux.
Certains esprits pensent déjà aux effets néfastes du changement
climatique, mais j’estime que l’avis des experts nous édifiera plus
sur la réalité de ce nouveau phénomène d’inondation de la ville de
Sélibaby connue
pour être une espèce d’entonnoir où les eaux ne stagnent jamais et
restent canalisées dans le talweg du cour d’eau sans exubérance ou
débordement.
Cette étude est nécessaire et vitale pour les habitants de
Sélibaby qui inspirent la commisération et la compassion à l’image des populations de
M’Bout qui sont loin d’oublier le Ramadan 2014 et les Sélibabiens, l’après l’
Aid El Fitr.
En attendant les résultats de cette étude qui m’est chère, l’urgence est
ailleurs : la mise en place d’une cellule de gestion de crise,
recensement des familles affectées par ce drame, l’évaluation des
dégâts, apporter l’aide et l’assistance nécessaires aux victimes en
termes d’hébergement, de soins, de kit d’hygiène et de vivres.
Les autorités doivent sortir de leur mutisme et se mobiliser comme elles l’avaient fait à
Tintane.
En effet, il n’y a pas deux républiques ! Il n’a pas de traitements à géométrie variable. La mobilisation n’a pas été grande à
M’Bout, les autorités doivent dès lors se ressaisir pour prouver qu’effectivement - le citoyen qu’il soit de
sélibaby, d’
Akjoujt , d’
Atar ou de
Tintane ou de
Zoueratt- est la raison d’être de l’action gouvernement ale et des politiques publiques.
Une telle catastrophe ne peut être occultée. J’attends de la presse nationale que les inondations de
Sélibaby soient
à la une de leurs publications, et titrées dans les journaux des
radios et télévisions publiques et privées. C’est un sujet qui offre
une source intarissable de réflexion autour de la genèse de nos
villes, leur avenir face aux nouveaux défis de l’urbanisation et du
comportement de nos élus, les mandataires du peuple, avec en toile de
fond leur légitimité réelle : sont-ils proches de ceux qui les ont
élus ?
Une large diffusion, informer juste et vrai sur les questions qui
touchent et intéressent le peuple, c’est cela le rôle de la presse, si
elle ne veut pas trahir sa mission.
Les Sélibabiens qui ont pris l’habitude de compter sur eux-mêmes
depuis des années se déploient avec les moyens du bord pour juguler les
effets pervers de ces inondations jamais connues de mémoire de
Sélibabiens. Cependant, ils regardent du côté de
Nouakchott et
espèrent que la réaction des autorités sera à la mesure de l’éclat
de la dimension des récentes visites qu’ils ont réservé au chef de
l’Etat dans la capitale du
Guidimakha.
« Le cri du pauvre monte jusqu’à dieu mais, il n’arrive pas à l’oreille de l’homme ! »
A quelques jours de l’investiture du président de la république, pour
un second mandat, je souhaiterais que les autorités entendent le cri de
détresse des populations de Sélibaby et du Guidimakha, qui ont
plébiscité le choix de
Mohamed Ould Abdel Aziz.
Avec Cridem, comme si vous y étiez...



Etudiant 73