vendredi 1 août 2014

Sélibaby, une ville sinistrée !

Sélibaby, une ville sinistrée ! [PhotoReportage] La ville de Sélibaby a enregistré 66 mm de pluie, mercredi dernier. C’est une pluviométrie, certes importante, mais loin d’être extraordinaire dans une ville qui fait partie des régions les plus arrosées du pays.

En revanche, ce qui sort de l’ordinaire, c’est sans doute le caractère inhabituel des dégâts engendrés par les eaux jetant dans la rue plusieurs familles.

On ne déplore aucune victime mais les dégâts matériels sont énormes, eu égard à l’ampleur de la catastrophe et à la boulimie de ces eaux exceptionnelles qui ont fait leur lit dans les habitations et dans des quartiers entiers.

Les familles durement éprouvées et complètement sous les eaux, se situent toutes dans un même axe notamment en amont et en aval du pont de l’hôpital de Sélibaby , dont l’ancien pont a été détruit et remplacé par un autre construit à la faveur de la réalisation de la route sélibaby- Gouraye.

Il y a des signes qui ne trompent pas ! Le capital symbolique souvent négligé dans la conception des ouvrages tels les barrages et les ponts finissent toujours par donner raison aux populations qui connaissent mieux que tout expert leur environnement et leur territoire.

Ces inondations destructrices qui ont jeté dans la rue de nombreux foyers – le décompte des familles affectées se poursuit en ce moment- sont tributaires grandement, selon plusieurs notables et cadres de la ville du Pont et des travaux de construction de la route Sélibaby-Gouraye.

Dès lors, pour arrêter ce calvaire des populations, il faut que les autorités au sommet de l’Etat engagent des experts pour déterminer l’origine de cette montée des eaux.

Certains esprits pensent déjà aux effets néfastes du changement climatique, mais j’estime que l’avis des experts nous édifiera plus sur la réalité de ce nouveau phénomène d’inondation de la ville de Sélibaby connue pour être une espèce d’entonnoir où les eaux ne stagnent jamais et restent canalisées dans le talweg du cour d’eau sans exubérance ou débordement.

Cette étude est nécessaire et vitale pour les habitants de Sélibaby qui inspirent la commisération et la compassion à l’image des populations de M’Bout qui sont loin d’oublier le Ramadan 2014 et les Sélibabiens, l’après l’Aid El Fitr.

En attendant les résultats de cette étude qui m’est chère, l’urgence est ailleurs : la mise en place d’une cellule de gestion de crise, recensement des familles affectées par ce drame, l’évaluation des dégâts, apporter l’aide et l’assistance nécessaires aux victimes en termes d’hébergement, de soins, de kit d’hygiène et de vivres.

Les autorités doivent sortir de leur mutisme et se mobiliser comme elles l’avaient fait à Tintane.

En effet, il n’y a pas deux républiques ! Il n’a pas de traitements à géométrie variable. La mobilisation n’a pas été grande à M’Bout, les autorités doivent dès lors se ressaisir pour prouver qu’effectivement - le citoyen qu’il soit de sélibaby, d’Akjoujt , d’Atar ou de Tintane ou de Zoueratt- est la raison d’être de l’action gouvernement ale et des politiques publiques.

Une telle catastrophe ne peut être occultée. J’attends de la presse nationale que les inondations de Sélibaby soient à la une de leurs publications, et titrées dans les journaux des radios et télévisions publiques et privées. C’est un sujet qui offre une source intarissable de réflexion autour de la genèse de nos villes, leur avenir face aux nouveaux défis de l’urbanisation et du comportement de nos élus, les mandataires du peuple, avec en toile de fond leur légitimité réelle : sont-ils proches de ceux qui les ont élus ? Une large diffusion, informer juste et vrai sur les questions qui touchent et intéressent le peuple, c’est cela le rôle de la presse, si elle ne veut pas trahir sa mission.

Les Sélibabiens qui ont pris l’habitude de compter sur eux-mêmes depuis des années se déploient avec les moyens du bord pour juguler les effets pervers de ces inondations jamais connues de mémoire de Sélibabiens. Cependant, ils regardent du côté de Nouakchott et espèrent que la réaction des autorités sera à la mesure de l’éclat de la dimension des récentes visites qu’ils ont réservé au chef de l’Etat dans la capitale du Guidimakha.

« Le cri du pauvre monte jusqu’à dieu mais, il n’arrive pas à l’oreille de l’homme ! »

A quelques jours de l’investiture du président de la république, pour un second mandat, je souhaiterais que les autorités entendent le cri de détresse des populations de Sélibaby et du Guidimakha, qui ont plébiscité le choix de Mohamed Ould Abdel Aziz.


Avec Cridem, comme si vous y étiez...








Etudiant 73

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