lundi 25 mai 2015

Libre Expression : Les rossossois dans une Mauritanie une et plurielle

Libre Expression : Les rossossois dans une Mauritanie une et plurielle
La ville de Rosso a eu par le passé la réputation d’être une pépinière de cadres pour l’Administration Publique car le Lycée de Rosso a joué un grand rôle non seulement dans le rayonnement intellectuel, culturel et sportif de la ville et du pays en général mais il fut et doit demeurer un lieu de brassage culturel où la Mauritanie une et plurielle doit se retrouver pour que notre développement économique et social puisse reposer sur un socle solide pouvant mener à l’émergence.

Les générations d’avant et celles venant juste après l’indépendance n’ont pas connu de problème identitaire ou communautaire car il n’y-avait pas une seule famille à Rosso qui n’ait pas été le correspondant d’un enfant venu des Hods, de l’Assaba, de l’Adrar ou de tout autre coin de la Mauritanie et ceci n’était pas souvent du fait des parents mais des enfants car chaque enfant de Rosso par humanisme et par générosité adoptait toujours des camarades de classe venus d’autres contrées.

Le Centre d’Instruction des Armées, les écoles de formation des gendarmes ainsi que des gardes républicains ajoutaient à ce melting-pot un cachet particulier dans une totale symbiose caractérisée par un esprit d’enracinement et d’ouverture car Rosso, en plus d’avoir été un centre intellectuel est aussi la porte d’entrée de la Mauritanie dans sa frontière Sud à travers laquelle l’essentiel du pays était desservi.

La fermeture du Lycée d’excellence qu’était Rosso avec son internat, haut lieu de brassage des cultures dans un cadre unitaire fut un frein au développement et à l’épanouissement de cette ville et la mutation du lycée en un centre de recherches et d’études agronomiques n’a pas encore eu l’impact attendu tant au niveau de la recherche scientifique qu’au niveau du développement économique et social de la ville de l’agrobusiness saisonnier entre les mains de lobbys d’agriculteurs du weekend bénéficiant de toutes les facilités au détriment des autochtones.

Les campagnes agricoles démarreront chaque année avec faste mais sans aucune conviction pour les concernés car non soumis à des objectifs dans le cadre d’un plan national visant progressivement à l’autosuffisance alimentaire pour certains céréales de première nécessité afin de réduire les importations grevant lourdement notre balance des payements avec des sorties inconsidérées de devises pour alimenter souvent d’autres marchés étrangers.

Certains cadres noirs de la vallée ont occupé des postes de haut rang dans l’administration où ils ont excellé mais peu parmi eux se sont aventurés dans le secteur privé soit directement après leurs études supérieures encore moins après avoir bénéficié de leur pension de retraite alors qu’il y a tant à faire dans tous les secteurs d’activité.

L’absence injustifiée des noirs, haratines et Znaguis même dans la structure de gouvernance de la confédération des employeurs constitue une anomalie à corriger pour montrer à la Mauritanie entière et à la face du monde que la Mauritanie est une et plurielle et que tous ses enfants selon leurs compétences et degré d’engagement ont leur place dans la société quelle que soit leur condition sociale d’origine.

La marginalisation de certaines communautés se retrouve également dans l’analyse de l’encours des crédits à l’économie octroyés par les banques nationales (toutes entre les mains d’une seule communauté) ainsi que dans la répartition des richesses nationales mais également dans l’attribution des marchés publics et ou privés ; cette situation n’est donc pas de la seule responsabilité des pouvoirs publics qui a toutefois un devoir de régulation

Cette discrimination dans l’octroi des crédits explique que les cadres de la vallée pour la plus part peu fortunés ne peuvent pas s’investir dans l’agrobusiness et continuent à pratiquer l’agriculture traditionnelle car ne disposant pas de moyens financiers ni l’expertise technique ce qui explique le bradage des terres au profit de ceux qui peuvent en assurer une bonne exploitation.

Cette situation ne doit pas être une occasion pour certains intellectuels en manque de popularité ou à la recherche d’une certaine légitimité auprès de ceux qu’ils étaient censés servir pendant qu’ils étaient dans les rouages de l’Etat et pour y avoir failli, de vouloir les utiliser à nouveau en tentant de diviser les communautés ce que personne n’acceptera à Rosso, Qui est Wolof, qui est Pulaar, qui est Hartani, Mathiouldé, Znagui ou Beïdane tellement les populations sont imbriquées et apparentées qu’aucune division communautaire ne saurait y trouver un terrain fertile à son développement.

Par le passé des vétérans comme Mr Kane Elimane et Hadya Diagana se sont investis dans des secteurs pointus avec beaucoup de succès reconnus par leurs pairs qui les avaient cooptés au niveau des organes de gouvernance du syndicat des employeurs alors on peut se demander si la Mauritanie a tellement changé que même les structures privées ne tiennent plus compte des compétences et efforts financiers déployés par des opérateurs comme Abdallahi Breihim dans le transport, Feu Mohamed Boibou, Mahmoud Ryad ou Moro CISSE pour ne citer que ceux-là d’autant que ce dernier qui bénéficie d’une grande expérience dans les domaines financiers et des industries touristiques, vient de terminer la construction d’un village de vacances (voir photos) au PK 28 sur la Route de Rosso en bordure de mer pour booster notre tourisme balnéaire grâce à un important investissement.

Ce site d’une belle architecture et dont la qualité des ouvrages répond aux normes internationales ainsi qu’aux exigences des Tours Opérateurs, ne doit plus être ignoré par les autres opérateurs car il constitue un complément à leurs réalisations et mérite que l’Etat lui apporte davantage de soutien ainsi que sa reconnaissance car l’investissement ainsi réalisé dans des conditions difficiles aurait pu être affecté à d’autres fins moins productives

Il est de notoriété publiques que les propriétaires de campements de bien moindre importance, des petites tentes le long de nos routes nationales font beaucoup de tapage et bénéficient d’avantages fiscaux et de privilèges fonciers considérables au détriment de ceux qui investissent réellement et contribuent de manière significative à l’accroissement du nombre et de la qualité des réceptifs de notre pays sans tambour ni trompette mais avec des résultats dont nul ne saurait contester la valeur et l’importance dans un cadre sécurisé pouvant intéresser les touristes et les nationaux les plus sceptiques.

Ces individualités doivent être encouragées par l’Etat ainsi que par tous les opérateurs économiques et leurs relatives réussites portées en triomphe car toutes les communautés ont besoin de repères, de symboles et de modèles à travers lesquels s’identifier, la politique n’étant pas et ne devant pas être la seule source d’émancipation sociale, les investisseurs indépendants doivent être des sources d’inspiration pour les jeunes générations afin de les amener à avoir l’esprit d’entreprise, l’Etat ne pouvant pas être le seul employeur.

Y’aurait-il donc deux poids et deux mesures alors que dans le cas d’espèce la discrimination positive devrait profiter aux membres des communautés défavorisées pour ne pas dire marginalisées car ce n’est qu’ainsi que d’autres membres de ces communautés auront le courage d’investir ou de s’y essayer en mettant à profit leurs carnets d’adresses de manière à ouvrir le pays à d’autres investisseurs potentiels, sachant qu’en République, tous les citoyens ont les mêmes chances et les mêmes droits et obligations.

Comment et jusqu’à quand pourrons-nous continuer à faire croire aux jeunes et à nos enfants que tous les citoyens ont les mêmes droits et que la liberté d’entreprise existe avec le soutien de l’Etat si les pionniers que sont certains sont totalement ignorés alors que le pays pour son équilibre socioéconomique a besoin de beaucoup de « Moro CISSE » et « autres », une seule communauté ne pouvant s’accaparer de tout le tissu économique sans que l’Etat ne joue son rôle de régulateur en adoptant une politique de discrimination positive car la base a toujours les yeux orientés vers le sommet mais si l’horizon est brumeux aucun espoir n’est permis.

La création de la Monnaie Nationale a été l’occasion pour le gouvernement d’alors de promouvoir une nouvelle classe d’hommes d’affaires nationaux qui ont bien réussi dans tous les secteurs de l’activité économique grâce au concours de l’Etat ce qui a facilité la transition entre les anciennes entreprises coloniales et les entreprises nationales qui ont brillamment assuré la relève grâce à l’appui des autorités monétaires sous l’impulsion de l’Etat.

Aujourd’hui, le manque de visibilité fait que des jeunes diplômés restent chômeurs sans oser entreprendre, sachant pour certains qu’aucune ligne de crédit ne leur sera accordée ni aucune possibilité d’embauche et ceux qui sont à l’étranger préfèrent y faire carrière car n’ayant pas de repères qui puissent les encourager à entreprendre dans leur propre pays du fait de leur statut social et les séminaires sur l’emploi organisés à coût de millions n’y feront rien.

Alors que par le passé les offres et les demandes d’emploi étaient centralisées par le bureau de la Main d’œuvre dont les statistiques étaient fiables, aujourd’hui il est difficile de faire un recensement correct et de donner à chacun la chance d’avoir un emploi mérité, on ne doit pas avoir honte de publier des statistiques sur l’emploi car le chômage touche même les grandes nations mais un pays a besoin de planification pour mieux gérer les situations en parfaite connaissance de cause.

En cette veille du mois béni du Ramadan , nous souhaitons qu’avant la prochaine visite de proximité du Président Aziz dans les dernières wilayas pour boucler la boucle et se faire une idée globale de la situation que vivent les populations à l’intérieur du pays profond, que la Cour d’Appel annule la décision rendue en première instance condamnant Biram et ses codétenus ou que le Président Aziz usant de ses prérogatives gracie Biram et ses codétenus après confirmation éventuelle par la Cour d’Appel de l’Arrêt rendu par le Tribunal de première instance de Rosso afin d’apaiser le climat social autrement sa visite à Aleg pourrait être perturbée par des éléments incontrôlés malgré son statut d’hôte de marque de la Wilaya

Par ailleurs, nous espérons que les faucons du palais feront une bonne lecture de la situation qui ne se prête à aucune confrontation autre que des idées et qu’aussi bien pour Rosso et toute la Wilaya dont le visage a changé par la nouvelle route à travers champ la reliant à Boghé ainsi que la nouvelle ville bâtie au PK7 avec les commodités de toutes nouvelles villes

Néanmoins, nous considérons que la construction de villes nouvelles est une bonne chose en soit mais elle doit être accompagnée d’un plan d’urbanisation et d’assainissement; le morcellement des terrains et leur cessions aux populations ne suffit pas car ces mêmes personnes défavorisées vont les céder aux plus offrants alors que la SOCOGIM aurait pu être réhabilitée et disposer d’une ligne de crédit pour la construction de logements sociaux à défaut d’octroyer aux bénéficiaires des terrains d’un crédit immobilier logé dans une banque à des taux concessionnels pour leur permettre de construire et devenir propriétaire foncier à leur tour et combler ainsi leur rêve; des fonds existent pour la construction de logements sociaux publics ou privés, il suffit de présenter de bons dossiers à SHELTER Afrique ou auprès d’autres organismes de financement avec un bon suivi de l’exécution des travaux.

Au cours de sa prochaine visite, Le Président Aziz sera attendu principalement sur les réponses aux questions d’emploi des jeunes, d’exploitation des terres, de logements sociaux ainsi que sur l’accès des populations locales au crédit bancaire de même que sur la reconnaissance et la valorisation des efforts déployés par les dignes fils du Trarza ainsi que des autres wilayas qu’il aura à visiter.

Nous n’avons aucun doute qu’il sera toujours et partout reçu avec faste et solennité ce n’est pas trop demander pour que la fête et la communion soit belle que des réponses claires soient données avec des engagements et un chronogramme d’exécution d’autant qu’il n’est nul besoin de se déplacer pour recenser les problèmes des populations qui ne sont pas nouveaux ni pour les concernés ni pour les autorités.

Notre souci nous les pauvres c’est que notre Président prenne en charge nos problèmes et nous les résolve et, nous ne sommes pas du tout intéressés par le débat des politiciens et des intellectuels sur le nombre et la durée des mandats présidentiels ni sur l’âge du Président; nos suffrages seront pour celui qui aura réglé nos problèmes de survie et, à celui-ci nous manifesterons notre solidarité et notre engagement tant qu’il restera au service de son peuple souverain, garant de sa légitimité.

Toutefois si, lié ou contraint au respect des dispositions et à l’esprit de la présente constitution pour ne pas solliciter un nouveau mandat au terme de cette magistrature, nous retiendrons en même temps que l’histoire ce qu’il aura fait en faveur de certaines communautés en termes de discrimination positive pour un meilleur équilibre social propice au développement économique et social de notre pays.

Diop Samba Demba

Urgent: Suicide d’une femme à Achmime

Urgent: Suicide d’une femme à Achmime   Une femme répondant au nom de Aichetou Oumy Mint Sidiya s’est pendue dimanche 24 mai courant dans la localité d’Achmime, située à 30 km à l’Est de la ville de Néma, capitale de la wilaya du Hodh Charghi.

Les mobiles du suicide n’ont pas encore été identifiés dans cette zone du pays où d’autres personnes s’étaient données la mort auparavant dans des circonstances restées mystérieuses. Feue Aichetou Oumy, qui a laissé derrière elle plusieurs enfants, était âgée de 35 ans seulement.
Atlantic Media
Traduit de l’Arabe par Cridem