jeudi 6 novembre 2014

Zouérate/Quand le maire jette de l’huile sur le feu : dérive autoritaire ou mégalomanie

Zouérate/Quand le maire jette de l’huile sur le feu : dérive autoritaire ou mégalomanie

  Aujourd’hui, comme vous le savez, le pays traverse une situation d’ordre général étant très gravissime. En fait, c’est bien dangereux de gaspiller les biens de l’Etat par détournement. Mais, plus grave, c’est de voir le peuple mauritanien, vivant hier ensemble en communion totale, se diviser à présent et au quotidien sur tous les plans.

Encore, pire, c’est de voir un pays comme la Mauritanie se délaisser de son devoir de protection de ses citoyens, sans distinction de race ou de sexe, au détriment d’une poignée d’individus, historiquement dégoûtés, n’ayant aucune idée sur le sens et la valeur de l’Etat. Et, qui par la force de l’Etat, essaie d’imposer leurs idées et leurs visions pernicieuses pour se faire plus de respect au sein des populations et venir à bout d’une série de règlements des comptes.

En fait, les exemples ne manquent pas. Le plus proche, est le comportement contradictoire du Maire de Zouerate. Un monsieur qui veut se mettre au -dessus des lois de l’Etat en les transgressant, et par sa paranoïa piétine tout sur son passage en méprisant les populations qui l’ont élu. Ainsi, dans son fameux discours lors de la campagne des dernières élections législatives et municipales , devant les populations venues de tous azimuts, il déclarait que sa quote-part annuelle de la Direction de la Surveillance Maritime dépassait quatre milliards d’ouguiyas, équivalent à 48 % des recettes de cette Institution.

Cette déclaration fut une grande surprise pour le peuple mauritanien, qui n’a jamais cru, qu’un citoyen mauritanien puisse tenir de tels propos, dans une ville où l’écrasante majorité croupit sous la misère. D’autant plus surprenant, la déclaration fut retransmise à la TVM et suivie par tout le peuple mauritanien, pauvre et affamé.

Pendant ce temps-là, le président de la République, déclarait que la lutte contre la gabegie a permis de recouvrer 1 milliard d’UM, dans une période de cinq ans. Alors que le « respectueux » Cheikh ould Baya percevait, selon ses propos, 4 milliards de nos ouguiyas par an, depuis 2005, ce qui ferait facilement 36 milliards d’UM. L’on se demande combien d’écoles, d’hôpitaux, de routes, de stades peuvent être réalisés avec ce montant ? La plus grande interrogation des populations est comment une personne peut-elle faire une pareille déclaration sans être inquiétée ? Alors que, dans un Etat de droit, sa place devait être la prison à vie.

Bien avant, on pensait que le Maire était un homme vraiment simple, nationaliste et réaliste. Mais vite, son élection à la tête de la commune de Zoueratt a servi de preuve pour dévoiler son vrai visage. Un individu qui veut se faire empereur : intimider, minimiser, obliger ou pousser les autres à le respecter. Plus clairement, un individu dont la seule mission est de dompter tout ce qui bouge au niveau de la wilaya du Tiris Zemmour, Autrement, les populations n’ont pas apprécié sa façon d’agir.

Elles ont trouvé en lui un antagoniste pessimiste au lieu d’être un sauveur. Le bonheur et la réputation ne sont que pour lui seul. A cela s’ajoute, la fortune du pot, sa folie de faire prévaloir une politique qui ne favorise ni la cohésion nationale ni la cohabitation sociale, mais au contraire une nouvelle approche "Baya" de créer et approfondir les divisions et les divergences entre les populations.

Entre autres, il est interdit aux autres sans filiation à trois tribus, d’occuper des postes électifs ou administratifs dans la wilaya. Contradiction flagrante : l’édile de Zoueratt prône une politique d’exclusion et de marginalisation, pendant qu’il n’est pas né ici, il est absent du Tiris zemmour depuis belle lurette, ses enfants ne sont pas nés ici, il n’a jamais habité ni travaillé ici. Totalement inconnu dans le milieu politique, il n’est apparu pour la première fois dans la région qu’en 2009 à la faveur de l’élection présidentielle.

Ce retour politique n’est pas pour arranger les intérêts des populations de Zouerate. En effet, dans son terrorisme sociopolitique, l’édile de Zouerate, a bien mis en pratique sa politique de marginalisation en renvoyant aux calendes grecques tous les conseillers municipaux. Pratiquant alors une gestion individuelle et autoritaire du Conseil Municipal.

Plus grave, « notre héros national » fait immixtion dans la gestion des affaires courantes de l’Etat, au niveau régional en apparaissant comme un briseur de carrières. En renvoyant arbitrairement des fonctionnaires consciencieux réellement connus par le dévouement, la dextérité, la transparence et l’impartialité dans la gestion des biens publics. Voire sans motif professionnel pour mettre à leur place ses pions.

Ainsi, le premier affecté avec désinvolture fut un jeune douanier du nom de Bekaye. Il a été privé de son droit de servir son pays longtemps à partir du Tiris, comme il l’avait toujours souhaité, pour être renvoyé à Atar. Bien entendu, son crime n’était rien que sa persistance et sa conviction de faire son boulot légalement.

Ici, on a rapproché au Maire sa déclaration où il avait promis de supprimer les taxes sur tous les produits venants du Sahara. La raison reste son désir de bien stocker et alimenter ses fours en farine moins chère et de bonne qualité. Chose promise et vite faite. Mais malgré tout, pendant le mois béni de ramadan le Maire a vendu son pain et ses gâteaux au même prix qu’Ould Likwery et les autres petits boulangers.

Au contraire, il fallait les distribuer gratuitement aux pauvres ou au moins s’abstenir de les concurrencer dans leur domaine d’activités. Quelle grossièreté ! C’est l’Etat qui peut déduire ou percevoir les droits imposés sur les marchandises exportés ou importés ou un maire ?

La deuxième victime, l’inspecteur de travail, du nom de Hady, connu par sa franchise, sa compétence et son attachement aux pauvres dans l’application de la réglementation en vigueur. Encore, Il a été renvoyé à Nouakchott, pour avoir seulement manifesté son désir constant de veiller à l’application de certaines lois de travail qui protégeaient un bon nombre de vieillards, purement menacés par la MSP (mauritanienne pour la sécurité privée). Quel crime !

Une telle situation préoccupe actuellement l’opinion nationale mauritanienne car des centaines de gardiens employés de cette société, qui ont marché plus de 700 Km entre Zouerate et Nouakchott en vue de recouvrer leurs droits spoliés, sont bloqués aux portes de la capitale, sur instruction de notre « colonel national » Cheikh Ould Baya, qui leur ferme toutes portes de dialogue et de négociations.

Tout cela pour préserver ses intérêts personnels en tant que président du Conseil d’Administration et le plus grand actionnaire, mais il risque de brûler Zouerate bientôt s’il persiste dans cette posture d’injustice et de déni. La troisième victime, c’est le jeune, Ethmane Ould El Vera, Responsable de l’antenne régionale de la FM Radio...

Dans le sens de diffuser la voie du citoyen pour promouvoir le développement des institutions de l’Etat, des journées portes ouvertes ont été organisées au niveau de la wilaya du Tiris Zemmour comme toutes les autres. Le Wali, le Hakem , les chefs Services régionaux, les populations, les bergers, les boulangers, les éleveurs …toutes les mairies , sauf celle de Zouerate qui a refusé, ont pris part, après invitation officielle bien sûr. Ainsi, toutes les populations critiquaient le rôle de la mairie dans le développement de la ville de Zouerate.

Encore, monsieur, le maire fut fâché. Il considérait que le pauvre Ould Verah est conspirateur. Pour le maire, le journaliste doit défendre ouvertement la mairie de Zouerate contre cette attaque farouche des habitants et même couper les mécontents intervenants. Au contraire, Ethmane a bien suivi la déontologie du métier. Il avait manifesté sa neutralité. Encore, comme châtiment, il a été ‘’envoyé’’ à Kaèdi pour être remplacé par Mohamed Ould Cheihk , personnel non permanent de FM Nouadhibou, agent de communication de la campagne de Ould Baya lors des élections municipales et législatives.

Surement à un moment donné, ses affectations - sanctions toucheront tous les autres fonctionnaires de l’Etat au niveau de la wilaya. A ne citer même, le Wali, dont la discrétion a été mainte fois touchée par le maire en présence même de certains ministres, les autorités administratives et sécuritaires ne seront pas du reste.

En plus de son empire politique, il va installer un empire économique. Ainsi, il a installé une société de vente de gaz butane au quartier « Tarhil » (quartier de recasement) où la Snim lui a alimenté en électricité, dans une zone où les pauvres populations qui végètent dans l’obscurité ne verront de la lumière qu’à partir des poteaux d’Ould Baya.

A dessein, le premier magistrat de Zouerate cherche à monopoliser la distribution, la commercialisation du gaz pour concurrencer et tuer la SOMAGAZ au niveau de la wilaya, une société d’Etat.

Finalement, partout on se demande si c’est le président Aziz qui a demandé à Ould Baya d’agir ainsi pour ruiner cette ville, , contenant toutes les richesses du pays, la plus grande société minière (SNIM) et tous les investisseurs étrangers en prospection minière et de bâillonner les populations ? Est-ce qu’Aziz veut que cette ville soit le début d’une insurrection populaire ?

En bref, Est- ce que c’est le vrai programme d’Aziz pour la gestion des ressources humaines ? Est-ce qu’Aziz est réellement au courant des actes immoraux de son compagnon d’armes qui tient à détruire l’Etat, la notion de citoyenneté, la cohésion sociale et la cohabitation ? Devant cette situation, il est urgent de se ressaisir avant qu’il ne soit tard.

A bon entendeur, salut.

 Bourdelly