mercredi 14 mai 2014

Accoucheuses exclues de la répartition des primes de risque en colère contre le ministère de la santé

Accoucheuses exclues de la répartition des primes de risque  en colère contre le  ministère de la santé  Elles sont plus d’une dizaine à crier leur ras-le bol devant la presse. Accoucheuses en majorité. Parmi elles aussi deux nutritionnistes. En majorité, elles sont toutes des mères de familles qui capitalisent une longue expérience dans le métier qui sauve la vie aux mères et aux enfants. Les plus anciennes parmi elles, travaillent depuis 28 ans.

L’ancienneté des autres varie entre 10 et 15 ans. Pratiquement, ce sont elles qui tiennent la gestion de la plupart des postes médicaux du département de M’Bagne, de Bababé, et même de Maghta Lahjar, d’Aleg et de Boghé. Elles font le boulot le plus difficile durant toute la période de l’année. Elles remplacent les sages femmes dans leurs rôles le plus noble, sauver la vie.

Donc, réduire le taux de mortalité infantile, néo-natal et maternelle. Une priorité de l’Etat mauritanien et des nations unies poursuivi pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement à l’horizon 2015.

Ces braves dames, sont purement et simplement négligées voire totalement oubliées par nos gouvernants. Elles dénoncent le recrutement sur des bases subjectives (parenté, amitié, tribalisme) de femmes analphabètes et sans formation comme accoucheuses par l’ancien ministre Bâ Housseynou Hamadi et dont les rémunérations sont supérieures aux siennes. Situation incompréhensible et à la limite injuste s’écrie Bâ Maîmouna Siaw, l’une des accoucheuses.

Un exemple pour corroborer les propos de ces braves dames. Eya Mint Saîd est née en 1991 à El Vora (Moughatta de Bababé), elle a été engagée le 01 Juillet 2012. Elle porte le matricule 1300962. Elle est affectée à Tadioukel dans le même département. Son net à percevoir est de 44.372 UM.

Comparez son revenu avec celui d’El Moumna Mint Hmeyid, née en 1970 à Aleg, titulaire du matricule 1300568 en service officiellement au poste de santé d’El Vordont la date d’engagement ne figure pas sur le bulletin de solde (voir fac-similé), affirme exercer dans le secteur depuis 1998. Soit une ancienneté de 15 ans. Son net à percevoir est de 39.500 UM. Faites la différence.

Ce qui est encore bizarre, c’est qu’El Moumna, tient le laboratoire d’analyses du centre de santé de Bababé. Comme aussi sa collègue, Bâ Maîmouna Siwa, accoucheuse axillaire qui exerce depuis 2002, gère la vente des médicaments et la caisse du centre médical. Elles ont brandit leurs diplômes (voir fac-similé) qu’elles ont décrochés à l’école de santé publique contrairement à la plupart de celles qui ont été recrutées par le prédécesseur de Ould Hademine.

El Moumna
a affirmé avoir rencontré plusieurs fois le ministre Ba Housseynou pour attirer son attention sur cette injustice dont elles sont victimes mais en vain. Il n’a honoré aucun de ses engagements vis-à-vis des accoucheuses qui réclament la régularisation de leur situation dans la fonction publique, le versement des primes de risques dans les délais, l’accès aux stages de formations, aux concours de l’école nationale de santé publique, bref ; que l’Etat mette fin de cette injustice.

Elles réclament justice dans les plus brefs délais. « Il est inadmissible que l’Etat Mauritanien fasse de la discrimination entre les travailleurs de la fonction publique » s’écrie Ramatoulaye Kane de Bagodine, très en colère. Comment peut-on verser une prime de risque de plusieurs centaines de milliers d’Ouguiyas à une partie des accoucheuses (celles qui viennent d’être recrutées dans des conditions douteuses) et en priver celles qui ont risqué leurs vies et leur santé depuis des années pour rester dans les brousses là où les sages femmes refusent de servir s’interroge Ramatoulaye.

La décision du ministère de la santé de les priver des primes de risque n’est pas pour arranger leur situation. Elles crient à l’injustice et réclament la réparation immédiate de cette faute grave des autorités gouvernementales.

1- Bâ Maîmouna Siwa (accoucheuse axillaire)- CM de Bababé - 2002
2- Tall Aîssata Seydi (accoucheuse auxiliaire) PS- Aéré M’Bar - 2002
3- d’El Moumna Mint Hmeyid (accoucheuse auxiliaire) CM de Bababé -1998
4- Ramatoulaye Kane (accoucheuse auxiliaire)- PS-Bagodine- 1999
5- Binta Sall (accoucheuse auxiliaire) PS-Niabina-1999
6- Hassina Mint Berrouh (accoucheuse auxiliaire) PS-Sabouallah-1999
7- Hawa Samba Sy (Nutritionnistes) 2004 – PS- Sèno Boussobé
8- Thioulal Sarr (accoucheuse axillaire) 1987 – PS- Wothie
9- Sy Fatimata Samba (accoucheuse axillaire) PS- Féralla-2002
10- Hawa Anne (accoucheuse axillaire) PS-Sorimalé-1999
11- Diop Fatimata El Hadj (accoucheuse axillaire) CM-M’Bagne-2002
12- Aminata Thiam (accoucheuse axillaire) PS-Garlol- 2002
13- Hawa Bolol (accoucheuse axillaire) 1985- CM- Boghé
14- Zeînebou Diallo (Nutritionniste) 1985-CM-Aleg

Le Terroir 

Gorgol : le PAM en atelier d’étude de cadrage d’un nouveau programme IPSR

Gorgol : le PAM en atelier d’étude de cadrage d’un nouveau programme IPSR [PhotoReportage] Depuis quelques années, la Mauritanie est traversée par des crises récurrentes liées entre autres à la sécheresse, aux inondations et d’autres facteurs dépendant du marché mondial comme la hausse des prix qui, depuis 2010 constitue, jusqu’à nos jours un poids sur les ménages.

Au delà de la volonté de l’état d’assister ou d’alléger les chocs, le PAM (Programme Alimentaire Mondial) dont l’expertise dans l’assistance des populations vulnérables n’est plus à démontrer, se fonde sur les conclusions de l’ancien programme IPSR (Intervention Prolongée de secours et de Redressement 200474 finissant ( Avril 2014),pour initier un autre(IPSR200640) qui vient en poursuite du précédent dans une optique novatrice « de développement intégré et cohérent» soulignera la chef du sous bureau du PAM Marième Sakho.

Pour donner corps à cette nouvelle approche qui capitalise les expériences, les réussites et les échecs du premier à travers des multiples interventions qui vont du cash transfert estimé à 158040000 UM répartis sur 2634 bénéficiaires au renforcement des SAVS ...

>en passant par les activités annexes liées à la réhabilitation, le nouveau programme ,se donne comme démarche d’ identifier les besoins spécifiques pour établir une planification articulée à trois niveaux :le communal, le départemental et le régional.

Comme objectif de Répondre aux besoins nutritionnels et alimentaires des ménages très pauvres et vulnérables et de renforcer leur résilience face aux chocs, les trois ateliers qui sont déroulés du 11 au 14 Mai sont enrichis par la participation des partenaires, des autorités administratives et de la société civile qui ont dégagé sur la base des différentes matrices proposées par le consultant du PAM monsieur Thibault Vande Velde chargé de l’étude cadrage PRRO-IPSR des dispositions réalistes qui découlent de l’existant et autres idées axiales qui cadrent avec l’objectif affiché.

Ainsi, à l’ouverture de l’atelier régional le wali du Gorgol Mohamed Moustapha Ould Mohamed Vall exprimé l’importance de ces activités de résilience auxquelles l’état et ses démembrements restent attachés pour au mieux, aider les populations vulnérables dans l’amélioration des conditions de vie.

Dans un contexte de pauvreté ou ,d’après l’enquête Food Security Monitoring Système (FSMS, juillet 2013),800.000 personnes souffrent de l’insécurité alimentaire, l’incidence de ce phénomène entraine dans son sillage un taux (13%) élevé de prévalence de malnutrition aigue en période de soudure, auquel s’ajoutent l’accès difficile ou insuffisant aux moyens de production, le niveau d’endettement des ménages à faibles revenus toutes choses qui montrent que, malgré les efforts investis ,le phénomène de l’insécurité alimentaire demeure , comme une épée qui tient en laisse tous les programmes d’investissement, car aléatoires et souvent imprévisibles mais surtout subtiles par ses effets pervers .

Pour la mise en place de ce nouveau programme sous le leadership du gouvernement mauritanien ,la mise en œuvre des « filets sociaux » de sécurité face à l’insécurité alimentaire s’articule sur une mutualisation des synergies aussi bien des activités de l’IPSR que sur celle des autres opérations du PAM d’une part ,et d’autre part sur l’expérience de l’état, des ONG et des agences des Nations Unies et autres partenaires.

Comme trait d’union entre le triptyque : urgence, relèvement et développement, le programme s’impose ainsi une démarche systémique qui a permis aux participants de visiter et de revisiter tous les tableaux socio économiques de la wilaya certes pas très reluisants mais positivement évolutifs dans la cohérence de l’espace-temps.

Pour ce faire, la prise en charge des besoins nutritionnels et alimentaires des ménages vulnérables se fera à travers des appuis inconditionnels (cash transfert, distribution gratuite des vivres),le renforcement des « actifs productifs » par la promotion des VCA (vivre contre Actifs) et VCF (vivre contre formation ) appuyés par un investissement conséquent sur les SAVS.D’autres actions non moins importantes comme l’éducation nutritionnelle ,la détection précoce de la malnutrition ,aideront au développement du capital humain.

Dans la perspective de répondre aux attentes, les trois ateliers ont permis, au cours des discussions et débats de mettre en évidence les atouts du programme sur lesquels de réelles opportunités s’offrent aux populations vulnérables de changer de statut.

Il faut noter que les wilayas de l’Assaba et du Hodh El Chaghi ont testé les mêmes outils de planification, à vulgariser sur l’ensemble des zones ciblées (Régions, Communes) qui sous tendent le nouveau programme IPSR. Donc, en attendant la validation des documents par le PAM pour le démarrage du nouveau programme (juillet 2014), peut être que les premières pluies qui commencent déjà à tomber contribueraient aussi à la résilience des populations.

S.Diagana


Avec Cridem, comme si vous y étiez...












Rosso: sit in des enseignants

Rosso: sit in des enseignants - [PhotoReportage] Les enseignants de Rosso ont fait un sit-un devant la wilaya de Rosso ce 13 mai. Ils demandaient notamment, la généralisation des indemnités d'eloignement et des lots à usage d'habitation dans la ville nouvelle du PK 7.

Depuis le 1er mai ces revendications avaient été portées à la connaissance du Wali qui avait précisé qu'il était prêt à recevoir les délégués des enseignants à tout moment. Cependant les délégués qui l'ont rencontre il y a quelques jours ont constaté comme un manque d'engagement de l'autorité régionale pour la satisfaction de leurs doléances.

Le wali aprés avoir promis de transmettre la demande de généralisation des primes à qui de droit a demandé aux délégués d'être raisonnables quant à la demande d'octroi de terrains au PK 7. Selon lui, l'attribution des lots dépend du ministère de l'habitat et de la société Iskan et que tous les enseignants de la ville ne pouvaient être servis.

En conséquence, le wali a demandé de procéder à un tri pour ne retenir que les vrais nécessiteux. Naturellement, les enseignants ne partagent pas ce point de vue. Aussi, malgré les efforts du nouveau Dren récemment 'parachuté' à Rosso, la décision était prise de débrayer le 13 à 10 h et de se rassembler devant la wilaya.

C'est ainsi que plus de 100 enseignants venus des écoles Houda, Varough, Sattara, Rosso 1 et 2, Mairie, Ndiourbel, collèges de Rosso 1 et 2, lycée de Rosso, collège du PK 7, écoles du PK 6 et 7 se sont rencontrés devant la wilaya.

Leurs délégués ont été reçus pendant plus d'un tour d'horloge par le wali avant de venir rendre compte aux manifestants. Il ressort de leur compte rendu que le Wali, chef de l'exécutif regional est non seulement incompétent pour l'attribution de lots mais encore qu'il ne trouve pas cette demande raisonnable. Quant aux primes d'éloignement, il semble que contrairement à ce qui est avancé elle n'est pas généralisée partout ailleurs qu'à Rosso.

En conséquence, les enseignants de Rosso ont décidé de se rencontrer le jeudi 15 mai dans une des écoles de la ville pour décider de passer à une vitesse supérieure. Avec la fin d'année qui se profile, il est a craindre que les débrayages, mots d'ordre de grèves, rétention des notes voire boycott des examens ne soient les prochaines formes de revendication.

Rappelons que du fait des inondations récurrentes qui frappent certains quartier de Rosso, le président avait décidé il y a quelques années, la création d'une nouvelle ville au PK 7. Sur les 10000 lots prévus prés de 5000 ont déjà été attribués à des populations deguerpies du PK 7, de Demal Deuk, aux diplômes chômeurs reconvertis dans l'agriculture, à des squatters', des militaires semble-t-il et autres dignitaires.

Il y a un an, le bureau régional de l'habitat avait reçu les demandes d'achat de lots à usage d'habitation déposées par les populations ce qui était l'occasion de queues interminables et de bousculades indescriptibles. Par la suite, le Wali de l'époque avait permis aux enseignants de déposer des demandes au niveau de la Dren (Direction régionale de l'éducation nationales).

Depuis cette date les braves enseignants dont plusieurs sont allés à la retraite, attendent et espèrent pendant que l'espace se rétrécit au PK 7. Ils ne comprennent pas les réticences à satisfaire leur doléance d'autant plus qu'ils sont à peine 500 à Rosso et dans les environs immediats.

Au rythme où vont les choses, l'objectif initial de la création de la ville nouvelle est loin d'être atteint et il faudra sans doute créer une autre ville nouvelle.

D.A.



Avec Cridem, comme si vous y étiez...











Faits Divers : L’Imam assommé à Hamdallaye.

Faits Divers : L’Imam assommé à Hamdallaye. Le Terroir - L’Imam de la mosquée de Hamdallahi, le nomme Kalidou El Hadj Seydi, un village rapatrié situé dans la commune de Dar El Avia à 35 kilomètres de Boghé a été victime d’une sévère agression de l’un ses proches cousins. C’était le 23 avril 2014 aux alentours de 5 H 45 du matin juste après la prière d’El Vejr (l’aube).

L’agresseur, Djibril Samba Bidji, l’a assommé avec une grosse pierre lorsqu’il s’apprêtait à accomplir avec un groupe de fidèles de la Tariqua Tidjane, la Wadhiva. L’Imam s’en est sorti avec une blessure sur la tête. Son agresseur a été poursuivi par d’autres proches de l’Imam qui l’ont sévèrement battu.

Les deux individus ont été transportés au centre médical de Boghé où ils ont été hospitalisés. L’agresseur sera même évacué au centre hospitalier d’Aleg car se trouvant dans un état de santé critique.

A l’origine de cette agression de l’Imam, un différent des villageois du site des rapatriés autour du contrôle de la chefferie du village qui a mal tourné entre les protagonistes de l’affaire.

L’agresseur rapporte une source avait l’habitude de faire l’appel du muezzin avant les prières dans la mosquée. Mais à chaque fois qu’il trouvait la porte de la mosquée fermée avec un cadenas, il n’hésitait pas à défoncer le cadenas. Ce qui provoquait l’ire de l’Imam. Et la dernière fois, le marabout a menacé d’emprisonner l’auteur de ces pratiques, s’il parvenait à l’identifier.

Le muezzin se sentant visé par ces menaces ne cessait à son tour de contester l’Imam en assénant à l’endroit de ce dernier, qui vous a désigné d’ailleurs en qualité d’Imam de cette mosquée ? Un échange de propos qui a mal tournée pour les deux.

La gendarmerie s’est saisie de l’affaire. Et aux dernières nouvelles, nous apprenons que les deux parties ont accepté un arrangement devant le parquet qui a imposé à l’agresseur de verser une amende de 100 000 Um à sa victime. L’Imam quant à lui, il a reçu l’interdiction de diriger la prière jusqu’à ce qu’il obtienne une reconnaissance du ministère des affaires religieuses à défaut qu’il fasse l’unanimité autour de sa personne rapporte une source au parquet.


Les filles qui tombent en transe, un phénomène qui prend de l’ampleur dans les collèges et lycées

Il ne se passe pas une semaine sans qu’une élève ne tombe en transes. Avec comme point commun des filles pour victimes. Elles se mettent à pousser des cris extrêmement forts accompagnés d’une forte agitation de tous les organes du corps. Il faut beaucoup de bras forts pour maîtriser ces adolescentes lorsqu’elles tombent en transes.

Depuis quelques années, le phénomène de transe se multiplie dans les établissements scolaires de la région. Seulement, si les causes de ce phénomène peinent encore à être clairement identifiées, les populations semblent désormais savoir qui en sont les «coupables».

Au lycée de Boghé, entre le mois de Mars et le mois d’Avril 2014, plus de 15 filles sont tombées en transes dans les classes de 1ère, 2ème, 3ème (collège) et la classe de 6ème D (lycée). Les sorcières sont pointées du doigt à la fois par les victimes et leurs parents. Ce d’autant que pour les populations impuissantes face à cet étrange phénomène, l’explication est toute trouvée et le coupable désigné sur la base des accusations dont les éléments de preuve ne sont toujours pas apportés. Ce qui se passe est mystique.

Les enfants qui tombent réclament leurs cœurs à la sorcière qui les a arrachés mystiquement. Quand vous regardez leurs agissements, vous comprenez facilement qu’elles ne sont plus conscientes de ce qu’elles font. C’est désormais la puissance mystique qui les habite.

Le plus souvent, dès qu’elles sont en contact avec des charlatans ou des marabouts, elles se calment et reprennent après conscience. La plupart des parents des filles victimes du phénomène de transes ne sont pas convaincus encore de l’efficacité de la médecine moderne pour soigner leurs filles.

Daouda Abdoulkader Diop Dit Jules
Directeur de publication du journal Le Terroir
BP: 01 Boghe, Tél. 46 59 85 99 / 27 00 62 71
mail: terroirjournal@yahoo.fr

Camp de Mbera en Mauritanie : « de belles choses peuvent survenir même dans les conditions les plus extrêmes »

Camp de Mbera en Mauritanie : « de belles choses peuvent survenir même dans les conditions les plus extrêmes » Frédéric Manantsoa Laï, chef de mission de MSF dans le camp de réfugiés de Mbera, en Mauritanie, fait le point sur les besoins des réfugiés maliens mais aussi des populations locales, et explique comment nos équipes y répondent.

Où en est-on des activités de MSF dans le camp de Mbera ?

La première de nos activités est l’accès pour les réfugiés maliens à des soins de santé primaires : nous gérons un centre de santé à Bassikounou et trois postes de santé à Fassala et Mbera, même si nous insistons, dans nos activités de communication publique, sur le fait que ces services sont disponibles à la fois pour les réfugiés et la population locale.

Dans le projet situé dans le camp de Mbera, nous avons dispensé en 2013 plus de 101 000 consultations, soit près du double comparé à nos chiffres de 2012. De plus en plus de gens viennent dans nos structures, notamment grâce à une réelle amélioration des locaux. Mais c’est aussi un signe de confiance envers notre travail et notre organisation.

En plus de ces structures de santé, nous avons également des travailleurs communautaires (« home visitors »), qui mènent quotidiennement des activités de porte-à-porte. Nous avons également ouvert un bloc opératoire à Bassikounou pour les interventions chirurgicales vitales, comme les césariennes, les accidents etc... En ce moment, MSF dispense environ 8500 consultations par mois, mais on peut atteindre 12 000 au moment de la saison des pluies.

Quels sont les principaux besoins des réfugiés ?

Les précédents chiffres montrent à quel point les besoins sont importants et permanents. Le camp est géographiquement situé dans une zone à l’activité économique très basse et où les sols sont extrêmement secs. A la population totale du district de Bassikounou, qui compte 42 000 personnes, s’ajoutent les 59 000 réfugiés ; la population réfugiée dépasse donc les habitants de la région.

Les maigres récoltes des dernières années, et les crises nutritionnelles et alimentaires récurrentes dans la zone sahélienne, rendent la situation très compliquée. Les conditions de vie des réfugiés vivant dans le camp sont ainsi très dures, et dépendent presqu’entièrement de l’aide humanitaire pour survivre.

L’accès à l’eau est crucial pour la survie des populations. Pour les réfugiés, l’approvisionnement est suffisant, d’autres acteurs humanitaires s’en chargent. Sur un plan médical, les maladies diarrhéiques constituent la deuxième raison de consultation dans nos structures de santé, notamment à cause des conditions d’hygiènes personnelles. Nous nous investissons sur ce point pour augmenter la connaissance des pratiques d’hygiène de base afin d’éviter au maximum les épidémies, surtout avec la saison des pluies approchant.

La situation nutritionnelle est meilleure mais encore fragile. Les soins de santé primaires se sont grandement améliorés, mais certaines maladies ou problèmes de santé requièrent une attention particulière. C’est le cas des maladies diarrhéiques et des infections respiratoires aiguës, qui sont exacerbées ici par les conditions environnementales : climat chaud et sec, tempêtes de sable fréquentes etc.

Quels sont les principaux challenges à l’avenir ?

Bien que nous ayons dépassé la phase de crise aiguë, la situation demeure fragile, et nous pourrions rapidement voir la situation se détériorer si nous ne maintenons pas des niveaux élevés d’assistance. Les besoins humanitaires ne sont pas moins importants que dans d’autres endroits comme par exemple au Soudan du Sud, par rapport à la santé, l’eau et la sanitation, la nourriture et les abris. Cela dit, ce qui nous inquiète, c’est que ces réfugiés pourraient être oubliés au détriment d’autres crises majeures dans le monde.

Nous devons tout faire pour que cela n’arrive pas. Par exemple, la situation nutritionnelle s’est peu à peu améliorée, mais les efforts doivent être continus et pérennes afin de réduire encore les niveaux de malnutrition sévère dans le camp. En ce moment, nous admettons dans nos structures environ 100 enfants chaque mois pour malnutrition sévère contre 300 l’année dernière. Mais il semble encore bien difficile d’envisager le retour des réfugiés au Mali. Le chemin vers la paix est long et ardu, et la restauration de la stabilité est la condition sine qua non de leur retour à la maison.

Que signifie une histoire comme celle des quadruplés pour les réfugiés vivant dans le camp de Mbera?

A 37 semaines de grossesse, les quadruplés sont venus au monde dans notre bloc opératoire. Trois garçons et une fille sont nés, et ils pesaient 1,5 Kg chacun ! Nous avons été très inquiets pour eux ! Mais ils sont aujourd’hui en bonne santé et grandissent normalement. C’est un signe que de belles choses peuvent survenir même dans les conditions les plus extrêmes.

Ces nouvelles vies sont un vrai espoir pour les réfugiés. Et en même temps, cela souligne aussi à quel point ces populations sont vulnérables. Imaginons un instant ce qu’il aurait pu advenir sans soins médicaux ! Si cette mère n’avait pas pu se rendre à l’hôpital, elle aurait sans doute perdu ses enfants, et peut-être aussi sa propre vie, laissant derrière elle six autres enfants et un mari sans revenus.

En 2013, MSF a mené près de 147 700 consultations, dont 101 000 directement dans le camp de Mbera et 46 700 en dehors du camp (dans les structures publiques du ministère de la Santé). MSF a également pris en charge 3 867 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, dont 3575 dans le camp de Mbera et 292 à Fassala.

De plus, 45 000 moustiquaires ont été distribuées, ce qui a largement contribué à la réduction du nombre de cas de paludisme passant de 6028 en 2012 à 2285 en 2013. MSF travaille en Mauritanie depuis 1994.

MSF

Tourisme : Reprise des vols Paris-Atar dès cet automne !

Tourisme : Reprise des vols Paris-Atar dès cet automne !

Point Afrique Mauritanie - Le chef de l etat accepte que la Mauritanie participe à hauteur de 50% à la prise de risque pour une série de vols Paris Atar avec le Point-Afrique des cet automne !!!!

Maurice Freund sera recu par le chef de l etat pour signature d une convention dans les prochains jours. Le retour de l activité touristique redevient une réalité.

Et la Mauritanie n est que justement remerciée des efforts entrepris pour la lutte menée contre le terrorisme depuis ces dernieres années. C'est un grand moment de joie et de bonheur que nous nous empressons de partager avec vous C est une grande victoire pour tous ceux qui aiment ce pays.

Source : Point Afrique Mauritanie