En juin dernier, le Quotidien de Nouakchott rendait compte rendu de la réunion contre nature entre la SNIM et la Société Mauritanienne des Industries de Raffinage (SOMIR).
Ce partenariat avait pour objectif de permettre d’une part à la SNIM, grosse consommatrice de produits pétroliers, d’assurer un approvisionnement régulier et d’autre part à la SOMIR de procéder à une réhabilitation, même partielle de ses installations.
La SNIM mettait sur la table 7 milliards d’ouguiya (28 millions de dollars) pour la réfection de l’appontement de débarquement et des cuves de stockage. En retour elle pourra, pour une période de 20 ans, stocker ses hydrocarbures au prix préférentiel d’un dollar par tonne au lieu des 3 $/tonne pour le stockage payés par les les autres clients.
Le montage qui a été arrêté est la création d’une nouvelle entité dénommée GIP et qui est détenue à 68% par la SNIM et 32% par la SOMIR. Donc les actifs de la SOMIR ont été cédés à la nouvelle société qui elle réhabilitera et gérera les installations. Quelques semaines plus tard nous faisions état de dépenses douteuses effectuées par le tout nouveau directeur générale de cette nouvelle structure. Mais le pire était à venir !
Le 23 Novembre dernier le Premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf donnait le coup d’envoi de la première phase consistant en travaux de réhabilitation de l’appontement pétrolier et de la jetée pour une enveloppe de 11,8 millions d’euros. On ne sait dans quelles conditions l’appel d’offre a été lancé ou s’il y a des travaux supplémentaires mais une étude commandée en Mars 2008 par la Somir auprès des bureaux d’études canadiens CIMA International et OPTEC chiffre la réhabilitation de l’appontement ainsi que du réseau pipelanier à 9 550 000 dollars soit à peu près 8 millions d’euros !
Ainsi donc les scandales économico financiers se succèdent et se ressemblent avec pour point commun l’impunité des présumés auteurs. Sinon comment peut on expliquer cette inflation de plus 25 % de ce marché ?
Malgré les efforts de Mohamed Ould Abdel Aziz et de sa cohorte de contrôleurs et d’inspecteurs, les marchés publics continuent certes, un peu moins qu’avant – maigre consolation- à être l’occasion pour certains de se remplir les poches au détriment de la communauté.
Bouna Cherif
Source : Le Quotidien de Nouakchott