vendredi 28 mai 2010

Alliance Populaire progressiste : Déclaration




La localité d’Oudey Chrak 2 est le théâtre d’un conflit insolite qui défie tout entendement dans un état organisé. Cette localité est connue comme étant dans son écrasante majorité sympathisante de notre parti.

Ces paysans démunis se sont investis depuis 1987 pour construire, comme c’est souvent le cas à leurs frais, l’école primaire de la localité qui fonctionne sans discontinuer et non sans succès.

Le maire, militant farfelu de l’UPR Monsieur Cheikhna Ould Sileimane n’a pas mieux trouvé que de proposer au cours de la campagne d’implantation de son parti le marché suivant : L’Etat reconstruit l’école de votre village en dur moyennant votre adhésion au parti du général Abdel Aziz, ou bien je la transfère dans une autre localité.

Au début le préfet de Mounguel Monsieur Ould Ahmed Miské avait trouvé la démarche insoutenable ; mais, sans doute sous une forte injonction venue de très haut, il se rallie à la démarche ; et la coalition politico-administra tive envoya un peloton de la Gendarmerie Nationale pour transférer en d’autres lieux les matériaux de construction qui étaient déjà stockés sur le site de l’école.

Depuis le vendredi 14 mai on assiste à un bras de fer entre les autorités et les populations qui s’opposent à cette décision de transfert injuste.

Voila un épisode bien singulier dans cette implantation du parti du « Président des pauvres » et les populations réellement pauvres de Oudey Chrack 2, département de Mounguel.

Alliance Populaire Progressiste ;

surpris par le caractère provocateur, et profondément indigné par cette décision des autorités locales et qui défie le bon sens dans un état civilisé,

• proclame sa totale solidarité avec ses militants et toutes les populations qui ont construit cette école au prix d’énormes sacrifices et qui se mobilisent pour la défendre contre ce marchandage politicien et préserver l’avenir de leurs enfants,

• leur demande d’éviter les provocations et tout affrontement avec les éléments de la Gendarmerie,

• lance un appel à l’opinion nationale, à toutes les forces éprises de démocratie et d’équité à marquer avec nous leur solidarité avec les populations paisibles d’Oudey Chrack 2 pour le maintien de leur école sur son site initial et sa rénovation avec les moyens de l’Etat,

• exige du gouvernement de se démarquer du zèle aveugle politicien des autorités locales et de réaliser le projet de rénovation de l’école de Oudey Chrack 2.

Le Bureau Exécutif

Décès de la jeune femme battue et brulée




La jeune femme victime de coups violents et d’actes de brulure dont nous avions évoqué, il n y a pas longtemps le cas, a rendu aujourd’hui l’âme à Kiffa, au cours de son évacuation de l’hôpital d’Aioun vers Nouakchott.

Après avoir constaté que l’état critique de la malheureuse est toujours stationnaire, le médecin qui était chargé du traitement de Vatimetou Mint Sidi Mohamed, battue et brulée selon des sources, par ses beaux parents, aurait décidé d’évacuer la femme vers l’hôpital national de Nouakchott.

Mais, à l’entrée de Kiffa, la pauvre était agonisante et mourra suite à ses profondes brulures et aux coups brutaux dont elle a été victime, dans une localité, qui s’est révélée, du domaine des compétences administratives du Hodh Charghi au lieu Aioun.

L’enquête sur les présumés auteurs et les mobiles de cet acte barbare n’ont pas encore été connus jusqu’à présent, en raison du transfert des prérogatives d’investigation de la gendarmerie d’Aioun à celles de Nema.


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Info source :
Emjad (Mauritanie)

Un Cyber à Dabbé (Moughata’a de M’Bagne).




Dabbé est une localité située à moins d’un kilomètre de la ville de M’Bagne et plus précisément au Sud-Ouest de la capitale départementale du Hébiyabé et Yirlaabé. Ce village situé sur la lisière du fleuve compte quelques cadres dans l’administration mais la majorité de ses ressortissants ont opté pour l’immigration vers les pays d’Europe, du continent Américain ou de l’Afrique centrale.

Les retombées de l’immigration sont visibles à travers les somptueuses bâtisses qui poussent comme des champignons dans cette localité et les infrastructures hydrauliques et agricoles réalisées grâce à l’apport de l’immigration des fils du village.

Ceux qui connaissent réellement le très pauvre département qu’est celui de M’Bagne, dépourvu de toutes les infrastructures de développement (électricité, routes bitumées, périmètres agricoles, parcs de vaccination, écoles de formation) 50 années après l’accession de notre pays à la souveraineté internationale auront du mal à croire à cette réalité.

Et pourtant, nous n’avons rien inventé, vous le constatez de vos propres yeux à travers les photos que nous avons prises sur place, lors de notre visite du lieu dans le village de Dabbé. Un Cyber café logé dans une salle de 12 mètres carrés est opérationnel depuis le 26 Avril 2010.

Dans cette salle, 6 unités informatiques permettent désormais aux jeunes du village, aux femmes et aux adultes d’échanger avec la diaspora de la localité établie dans les différents coins de la planète. Les postes de travail sont reliés à des écrans plats tout neufs venus de la Suède.

Ces différentes unités informatiques fonctionnent grâce à l’énergie solaire. Les panneaux solaires qui alimentent les postes en énergie, sont d’une capacité de 1300 Watt et marche 24 heures sur 24 heures a affirmé le gérant.

En plus, une imprimante et une photocopieuse toute neuves sont installées à l’intérieur de la salle pour diverses prestations. Un cyber fonctionnant avec de l’énergie solaire perdu dans un coin aussi reculé, c’est là une nouveauté qui pourrait provoquer le déplacement de Nicols Hulot jusqu’à Dabbé.

Nous sommes restés pendant une bonne demi-heure entrain de naviguer sans que l’énergie solaire ne nous fausse compagnie. A ce moment, nous étions accompagnés par un conseiller municipal du village, Ismaîl Guissé qui n’a pas hésité à occuper l’un des postes pour se connecter sur l’Internet.

« Hier, nous avons reçu la visite de Diop Yaya, ancien maire de M’Bagne qui était venu pour consulter sa boîte électronique et le traitement de quelques textes» nous a indiqué le jeune Ciré. Comprenez donc que les gens viennent désormais de la capitale communale pour se connecter.

Les internautes de Dabbé peuvent naviguer de 17 heures jusqu’à 21 heures selon le « Webmaster» du Cyber, Ablaye Ciré, la quarantaine révolue même s’il reste quelques petits réglages à faire au niveau des unités mises en service. Pour une heure de navigation, il faut payer 300 UM.

Pour ceux qui veulent photocopier une page, ils doivent s’acquitter de 50 Ouguiyas alors que l’impression d’une page est fixée à 200 UM. Ce dernier est ex-immigré en Côte d’Ivoire où il a subi une formation en maintenance informatique. Il s’est par la suite spécialisé dans l’installation des antennes paraboliques, des panneaux solaires. Ablaye est également le pompiste du forage qui alimente en eau potable les habitants de la localité.

Pour l’instant, le Cyber connaît une forte affluence de navigateurs. Ce projet a vu le jour grâce à un généreux ressortissant du village, monsieur Demba Abou Bâ et son épouse, une Hollandaise du nom de Woody Wiljo (Bâ). Ce jeune ressortissant du village compte à son actif d’importantes réalisations dans le département.

On peut citer entre autres le forage de Dabbé, de Haîmedatt, de Niabina et m’Bahé (tout nouveau), la réalisation des périmètres maraîchers de Dabbé et Haîmedatt ainsi que la réhabilitation d’écoles, de dispensaires, et du forage de Garlol.

Le couple Bâ devrait très prochainement faire le déplacement en Mauritanie pour assister à la cérémonie inaugurale du Cyber café apprend on auprès de leurs proches. Voilà un exemple à encourager par le Président de la république afin que les autres immigrés Mauritaniens puissent suivre les traces de ce généreux donateur.

Atelier de couture des Femmes fonctionnel avec l’énergie solaire

Toujours dans le même village, au même endroit, dans une autre salle juxtaposée avec celle qui abrite le Cyber, nous avons visité des femmes membres d’un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) et qui exploitent un atelier de couture. Ce centre de couture est équipé de quatre (05) machines qui fonctionnent avec l’énergie solaire. Dans cette salle de couture, nous avons trouvé des femmes en pleine activité.

Chacune des dames occupant une machine à coudre rivalisait d’ardeur avec sa consoeur pour terminer la première son travail. Ce projet a vu le jour également grâce Demba Bâ qui a voulu par ce geste apporter sa contribution à la promotion des activités féminines en passant par la formation dans le domaine de la couture. Une activité intense des femmes dans la salle de couture au moment de notre arrivé.

Marième Doro est une couturière du centre ; elle raconte : « c’est les jeunes femmes de Dabbé qui sont là. Elles ont crée ce centre et l’ont baptisé : centre Woody (épouse de Demba Bâ). Elle nous a apporté ces machines à coudre avec Demba Bâ. Nous avons commencé à travailler avec les machines depuis plus d’une année avant de revenir ici avant-hier (26/04 /2010).

Ces machines nous ont été d’une très grande utilité. Lorsque nous fondé la coopérative et nous avons ouvert ce centre en le baptisant « centre Woody », elle nous apporté ces 5 machines. A cette période, on se regroupait ici et chacune d’entre nous coud ses tissus. Nous avons réussi à former 11 femmes à la couture. Il faut signaler que c’est Demba et son épouse (Woody)qui assurait le salaire des deux formateurs qui ont formé toutes les femmes dans le domaine de la couture et de la teinture.

C’est grâce au soutien matériel (machines à coudre, tissus) qu’ils nous ont apportés que nous avons pu atteindre ces résultats. Les couturières cousent leurs commandes, les teinturières aussi teignent leurs tissus et les ressources générées par ces prestations ainsi que les cotisations mensuelles des membres de la coopérative sont versées dans la caisse de la coopérative du centre. Nous aussi nous avons œuvré alors d’arrache pied pour mériter cette aide ».

A la question de savoir si leurs prestations génèrent d’importantes recettes impactant positivement sur le panier de la ménagère, Marième Doro répond par l’affirmative en précisant qatue les femmes du centre sont très motivées. Voilà, une autre réalisation à inscrire à l’actif de Demba, un Yirlaadio qui a au cœur le souci constant de changer le cours des choses dans sa terre d’origine, l’Afrique.

Thièrno souleymane Cp Brakna
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Info source :
Jules Diop

Tostan : 78 Communautés disent non à l’excision et aux mariages précoces à M’Bagne.



Pour l’évènement, le comité local d’organisation de Tostan à M’Bagne a tout mis en œuvre pour la réussite de ce grand rendez-vous dédié à la promotion des droits de la femme. La cérémonie solennelle de cette déclaration publique s’est déroulée en face de la Moughata’a sous le haut patronage du Secrétaire général du Ministère Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF), M. Mohamed Eli O Telmidi.

Il y’avait également à ses côtés le Représentant adjoint de l’UNICEF, M. Saîd Nemri ; la Directrice de la Promotion du genre au MASEF, madame, Maîmouna Mint Taki, madame le Wali du Brakna, Zeînebou Mint Ahmed Nah, le Hakem de la Moughata’a de M’Bagne Mohamed Mahmoud O mohamed Lemine et le maire de la commune.

Une ambiance folle régnait au milieu du rassemblement monstre organisé pour marquer la lecture cette déclaration publique de 78 communautés du Brakna qui ont renoncé à l’excision et aux mariages précoces des filles.

Gomou Pinal (la troupe artistique de M’Bagne) encadré par Kaya Diop tenait en haleine des heures durant le public à travers les démonstrations chorégraphiques des danseurs de la troupe accompagnées par la voix merveilleuse de, Diami Gaye.

Les garçons et filles de la troupe étaient déguisés en tenues aux couleurs de la république (jaune et vert). Au même moment, plusieurs groupes folkloriques venues de Dawalel, Wending, Dabbano, de M’Bagne ville défilaient devant les différentes délégations rendant ainsi le décor encore plus beau à voir. Ainsi, plusieurs facettes du riche patrimoine culturel des peuples « de l’eau » et du Fouta ont été étalées pendant cette grandiose manifestation à la place de l’indépendance de M’Bagne.

Les pasteurs ont gratifié le public d’une parade d’ovins et de caprins appelé « Diaro » (en langue pulaar) ponctuée de temps à autre de coups de fusil de traite tirés en l’air. Cette parade fait partie des grandes manifestations culturelles de la communauté Peulh. Les scouts encadrés par Binta Gadio, Maîmouna Touro, Ramata Cissé, Sileymani Diop, et Hawo Sy étaient là pour nous replonger dans les années de gloire d’un mouvement qui a joué sa partition dans l’éducation des jeunes Mauritaniens avant son « déclin ».

A l’arrivée de la délégation officielle vers 11 heures, l’animation avait baissé de rythme suite au retrait par le Hakem des fusils de traite et un ordre intimé aux pasteurs d’arrêter la parade. Les officiels, à leur arrivé ont salué le public, toutes les délégations ainsi que l’ensemble des groupes folkloriques présents sur place.

C’est le discours de bienvenue du maire qui a donné le coup d’envoi officiel de la cérémonie riche en couleurs et marquant ce qu’on appelle ici désormais « Déclaration Publique de M’Bagne ». Après avoir souhaité la bienvenue à l’assistance, le premier Magistrat de la ville n’a pas caché sa satisfaction devant « le choix la ville de feu Mamadou Samba Diop dit Mourtodo (paix à son âme) » pour abriter dit-il abriter « une manifestation d’une telle envergure ».

Monsieur Sy Abdoulaye a également mis en garde les participantes contre tout recul dans ce combat. Il a aussi salué les efforts déployés par Tostan contre les pratiques néfastes que sont l’excision et les mariages précoces et le rôle qu’elle joue dans le raffermissement de l’unité et de la cohésion sociale du peuple Mauritanien. Le maire a plaidé en faveur de la poursuite et de l’extension du programme de Tostan et s’est engagé à le défendre auprès des l’Union des Maires du Brakna.

A sa suite, le coordinateur national de Tostan, Mamadou Baba Aw a dressé le bilan de son organisme en trois années d’exercice sur le terrain. Dans le cadre de l’exécution de ce projet, intitulé : « Education aux Droits Humains de 30 Communautés du Brakna et Promotion des Pratiques Néfastes telle que l’Excision » par Tostan en partenariat avec l’UNICEF et le MASEF , « 48 communautés ont été sensibilisées sur cette pratique néfaste à travers le modèle de diffusion organisé dira t-il avant d’affirmer que ce programme a touché 32.072 personnes qui sont favorables à rompre catégoriquement avec ce fléau qui a occasionné tant de mal dans les familles ».

Monsieur Aw a remercié le gouvernement Mauritanien, l’UNICEF et la Communauté de Madrid qui ont appuyé ce programme. Le Saîd Némri dans son intervention a s’est félicité de la déclaration publique d’abandon des mutilations génitales féminines de 78 communautés du Brakna.

Le diplomate Onusien a dit que « cette pratique des MGF viole les droits humains et met en danger la santé de 3 Millions de filles et de femmes en Afrique et au Moyen Orient, est aussi ancrée dans les traditions Mauritaniennes, à une prévalence moyenne de 72% ». Avec un taux de prévalence de 88% dans la région du Brakna, le renoncement de plusieurs milliers de femmes et d’hommes et d’exciseuses ne peut susciter des espoirs de voir un jour ces pratiques contraires au respect des droits de l’enfant disparaître».

Enfin, madame Marième Hamadi Diop, enseignante de formation a lu la ″Déclaration ″ tant attendue au nom des 78 communautés Pulaar et Maures de Brakna et par laquelle, ces femmes s’engagent à abandonner les pratiques néfastes comme l’excision et les mariages précoces des filles. « Nous, les représentants de 78 communautés Pulaar et Hassaniya des départements de Boghé, Bababé, M’Bagne, Aleg et Maghta Lahjar réunis ce Mardi 25 Mai 2010 à M’Bagne prenons l’engagement solennel en toute connaissance de causse d’abandonner la pratique de l’excision et des mariages précoces des filles au sein de nos communautés ».

C’est à sa suite que le SG du MASEF a prononcé le mot de la fin dans lequel, il a loué l’action de Tostan contre les pratiques néfastes et le rôle qu’elle a joué dans le changement de comportements des femmes dans la Wilaya du Brakna. Il a également indiqué que le MASEF a élaboré une stratégie nationale de lutte contre ces pratiques néfastes (excision et mariages précoces) et qui sera mise en œuvre dans les Wilaya du Brakna, du Guidimakha, des deux Hodhs et du Tagant.

Il faut noter que plusieurs organisations nationales et internationales ont pris part à cette manifestation. Des délégations de Tostan venues de la Gambie, de Guinée Bissau et du Mali ont pris part à cette rencontre.

Il n’est pas facile d’évaluer de façon exhaustive le résultat de l’action accomplie en trois années par l’ONG Tostan sur le terrain mais, eu égard à la forte mobilisation des femmes leaders d’opinion, des Imams de mosquée, des notables, des chefs coutumiers, des jeunes, des élus locaux issus de toutes les couches de la société, il nous est permis d’affirmer qu’un grand pas a été franchie. Rien que la mobilisation en elle-même a eu un effet psychologique sur les esprits de tous ceux qui ont participé à la rencontre de M’Bagne.

Les festivités de la veille

Dans l’après-midi du 24 Mai 2010, la ville de M’Bagne s’est vidé de ses occupants. Tous les habitants de la ville ont convergé vers la berge du fleuve pour assister à une parade de pirogues sur les eaux du fleuve Sénégal et baptisé « Bombéré » par les Hapulaaren.

Cette prestation des « Soubalbés » ou (pêcheurs) entourée de pratiques mystiques dont le savoir reste exclusivement et jalousement détenue par les petits fils de Peinda Sarr ou les cousins de feu, Guélaye Ali Fall constituait une occasion d’exposer devant une gigantesque foule en liesse, toute la panoplie de leur tradition, sous fond de Pekaan, un genre artistique où seule la voix est utilisée.

Ce genre artistique, le Pékan assurait l’animation tout au long de cette démonstration. Plusieurs pirogues motorisées étaient mobilisées par les organisateurs pour faire cet évènement un éclatant succès. Deux d’entre elles, étaient magnifiquement décorées aux couleurs nationales (jaune et vert) et ornées du drapeau national dont une partie flottait également sur les eaux. Les piroguiers à bord habillés en tenus traditionnels, pantalon noir et chemise blanche avec des écharpes jaunes et vertes en bandoulière et rames aux mains frappés du sceau du drapeau de la république.

A mesure que les pirogues de Wending et de M’Bagne s’approchaient de la berge, les pêcheuses émerveillées par la scène, une à une ensuite en groupes isolés plongent dans l’eau pour aller saluer et applaudir leurs cousins et cousines. Ainsi, des femmes chiquement parés et portant des boubous brillants compactés par l’effet de la gomme n’hésitaient pas dans la foulée à mouiller leurs vêtements pour la circonstance.

Les détonations nourries, de temps à autre, qu’on entendait par là n’ont pas pu ébranler la quiétude des pêcheurs, grands et petits embarqués à bord des pirogues. Le Hakem, visiblement séduit par la démonstration félicite les pêcheurs ainsi les organisateurs avec qui il pris une photo en présence du « Boumoye » de Horé Fondé (Sénégal), Demba Lawo N’Diaye, vêtu de sa tenue traditionnelle pour coller à l’évènement.

Juste sur les berges du fleuve, nous avons visité une exposition de l’ONG Environnement et Développement Communautaire dont le siège est à M’Bagne. Dans la nuit, une soirée artistique a été organisée mais malheureusement elle a été arrêtée vers 00 heure sur ordre des autorités sans qu’on sache les vrais rasons.

Organisateurs mécontents du Hakem

La parade organisée au fleuve par les Soubalbés ou pêcheurs de M’Bagne a failli être annulée au dernier moment. Because alors, les organisateurs conduits par Kaya Diop, représentant de Tostan dans la ville et qui occupe le poste de 5ème adjoint au maire de la commune du même nom cumulativement avec ses fonctions de directeur artistique de la troupe Gomou Pinal n’ont pas introduit une demande d’autorisation auprès de l’autorité administrative. Raison pour laquelle, la police avait ordonnée momentanément la suspension de l’animation au fleuve.

Heureusement, le Hakem s’est ressaisi à la dernière minute en acceptant après avoir rencontré le maire de signer leur autorisation. « Pour la grande considération que les populations de M’Bagne ont pour moi, j’accepte de leur accorder l’autorisation » a déclaré le Hakem, cité par notre source. A cet instant, l’animation au fleuve était à son comble. Premier couac entre le Hakem et les organisateurs. Ensuite, durant la soirée, la police est venue arrêter la soirée artistique vers minuit.

Certains laissent entendre que c’est le commissaire de police qui a donné des instructions à ses agents pour arrêter la soirée. Et d’autres par contre désignent le Hakem. Pour l’un des organisateurs, ce sont ces derniers qui refusent de débourser le service payé de la police. Un droit tout de même. Pour un jeune artiste de Gomou Pinal, la puissance du volume de la sono a été frein car dit-il, le lieu choisi était trop proche de la résidence privée du Hakem pour que la première dame accepte laisser faire.

Dans tous les cas, l’autorité est souveraine dans ce domaine là. Deuxième couac avec le comité local de Tostan. En pleine animation des groupes folkloriques Maures et Pulaars, le Hakem en personne saisit publiquement les fusils de traite entre les mains de certains individus et qu’il remet à la police pour les garder. Peu après, toujours lui le Hakem, ordonne d’arrêter la parade. La cause à en croire notre source, les bêtes créent du désordre. Suffit pour provoquer l’ire des organisateurs qui estiment que l’autorité veut gâcher la fête.

Troisième couac. Heureusement le tout s’est déroulé jusqu’à la fin et l’évènement a été un succès éclatant. Et en aucun cas, l’autorité est indissociable de ce succès, le Hakem en tête. Et, il faut souligner que c’est grâce à lui que la presse a été installée dans une maison après des heures d’errance dans la ville à la recherche des organisateurs qu’il a lui-même téléphoné pour s’enquérir de leur situation.

Thièrno Souleymane CP Brakna


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Info source :
Jules Diop