mardi 13 mars 2012

Nouadhibou: Aziz tire sur les ténors de l'opposition



Le Président s'en violemment pris à l'opposition en Mauritanie l'accusant d'être nostalgique de "l'ère dévolue de la gabegie". Dans un discours incendiaire prononcé devants des milliers de ses partisans, Ould Abdelaziz a répliqué aux accusations de l'opposition. Il a toutefois affirmé son respect à "l'opposition patriotique".

"On nous accuse de faire la guère par procuration au profit d'un pays. Ce pays à qui ils font allusion (La France, NDLR) a les moyens de se défendre. Il n'a pas besoin de la Mauritanie" a affirmé Aziz en réponse aux critiques formulées par la COD contre sa guerre contre le terrorisme.

Aziz s'est aussi moqué de l'opposition la qualifiant de "vieillards révolutionnaires". Pour lui elle est nostalgique du passé dévolue où la gabegie était roi. "Nous avons supprimé catégoriquement les marché gré à gré et les annexes des marchés, ce qui agace à beaucoup de monde" a-t-il rappelé.

Aziz a implicitement accusé Ely Ould Mohamed Vall d'avoir les sur les mains le sang des officiers négro mauritaniens et d'avoir amassé l'argent des bien public. "Qu'il parle de démocratie et de droits humaines, c'est tout à fait regrettable" a-t-il déploré.

"Nous sommes des vrais musulmans. Mais nous ne marchandons ni politisons la religion. Pour nous ça relève de tous les mauritaniens. Il est hors le jeu électoral" a-t-il martelé, ce qui semble une réaction aux critique proférées par le parti Tawassoul (Frères musulmanes), de plus en plus radical dans sa position et dont le rôle était clé dans l'organisation et la mobilisation, lundi,.de la marche de la COD.

"J'ai décidé, sans étude et sans réflexion, de créer une université islamique à Aïoun. L'ISERI restera ouvert" a toutefois affirmé. "La Mauritanie a besoin de médecins et techniciens, mais pas à autant des hommes de linéature" a-t-il pourtant noté.

Des étudiants avaient brandi devant le Président des slogans dénonçant "la fermeture de l'ISERI et la militarisation de l'Université".
"Pas de sècheresse en Mauritanie. Nous sommes optimistes. C'est pour eux (l'opposition) qu'il y'a une sècheresse" a-t-il lancé devant la foule.

Plusieurs banderoles portant revendications particulières ont été brandi. Ainsi, Des mareyeurs ont exigé devant Aziz la destitution du wali de Nouadhibou et le ministre de la pêche.

Au début de son discours, Ould Abdelaziz, a appelé le public de l'écouter, et de déposer les banderoles. Il a commencé son allocution par le remerciement de ce public pour la "présence massive".

Il a promis de changer le visage de la ville de Nouadhibou à travers des grands chantiers pour créer des emplois et installer une usine des chalutiers, et un stade olympique.

Ould Abdel Aziz a évoqué aussi son "combat contre la corruption", en indiquant que "ceux disent que le régime mène une politique de deux poids et deux mesures, ce sont eux-mêmes les plus corrompus".

Il a accusé ses opposants d'être derrière la situation déplorable économique, sociale, et politique du pays. il a raillé les leaders de l'opposition, en estimant que les "vieillards menteurs" ne peuvent pas être des révolutionnaires.
ALAKHBAR

Ould Abdel Aziz a eu la main lourde : Le Hakem d’Aleg limogé pourquoi ?




Au Brakna, ce n’est pas la première fois qu’on assiste à des sanctions contre des fonctionnaires en indélicatesse administrative. Hassan Ould Maouloud, alors wali du Brakna, fût aussi relevé de ses fonctions pour mauvaise manière de servir.

Ahmed Ould Deh, hakem de Boghé a eu pour sanction une mutation à Akjoujt pendant plusieurs années avant de se voir sortir de l’oubli pour une promotion à Tidjikja où il assume ses fonctions de préfet. Chaque pouvoir en place a eu sévir contre des fonctionnaires du commandement qui ont du mal à changer leur mentalité et de se mettre à la tête que la Mauritanie a besoin d’une administration de développement plus qu’une administration de répression.

Dans le cas d’espèce qui défraie la chronique, que reproche t-on à Mohamed Ould Cheikh Ould El Ghowf ? Visiblement, il a trop mal géré des dossiers sensibles qui ont conduit l’administration locale qu’il incarnait dans la capitale régionale du Brakna, à user de la force publique pour faire respecter une décision contestée.

En fait, à l’intérieur du pays, wali, hakem, chef d’arrondissements, autorités sécuritaires devraient se méfier de plus en plus des mauvaises gestions administratives des dossiers hyper sensibles que sont la terre, l’eau et l’agriculture. Car nous sommes un pays à vocation agropastorale. Du coup, les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont monnaies courantes un peu partout dans le pays profond. Voilà pourquoi, il n’est pas sorcier de comprendre la sanction infligée au malheureux hakem.

Il semble qu’il ait très mal géré les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs dans sa zone de compétence. Plus grave, il lui serait reproché aussi sa gestion du programme Emel 2012 et la réussite du récent meeting de l’opposition à Aleg. Vrai ou faux, l’intéressé ne s’est pas expliqué encore, la question qui se pose est pourquoi a t-il servi de fusibles à de gros bras tapis dans l’ombre ?

Fait curieux, il y’a le wali et le ministre qui sont quand même ses supérieurs hiérarchiques. L’ont-ils tous mis en cause pour décider le chef de l’Etat à le relever de ses fonctions ? Ou alors plus influent que ses supérieurs hiérarchiques, une ou des notabilités tribales très influentes, sont intervenus auprès du raïs pour punir le hakem ?

En attendant d’apporter des réponses à toutes ces questions, en profitent pour charger le malheureux hakem d’Aleg de tous les péchés. Si l’on en crît les informations de Alakhbaar qui cite des analystes «le Hakem d’Aleg n’a pas pu mettre un terme aux différents conflits relatifs à l’exploitation de l’eau entre les éleveurs et les agriculteurs dépendant de sa zone de compétence».
Ils donnent l’exemple de Legned relevant du district de Maale où «les autorités on fait recours à la violence après échec de réconcilier les éleveurs et agriculteurs qui disputaient autour de six puits : elles ont fait venir la Gendarmerie qui a réprimé les populations, mais fini par autoriser seuls les éleveurs à exploiter les puits».

A Mbidane et El Wassta dans la commune de Jelwar le Hakem a montré «sa faiblesse face aux maire et le directeur de l’ANEPA, Agence Nationale de l’Eau potable et de l’Assainissement, qui disputaient la gestion des bornes fontaine. Un différend, qui a dégénéré en conflit et causé neuf blessés dans les rangs des populations». A Diédida, un quartier à Male, «des populations parmi les anciens esclaves ont tenu un sit-in permanant devant les locaux de la Wilaya déplorant que l’eau potable ne leur parvienne pas.»

Il s’agit, deuxièmement, de deux éleveurs, Mohamed Ould Moustapha et Yahya Ould Vill qui «ont échangé des coups de point dans le bureau même du Hakem alors qu’ils se disputaient sur le programme Emel 2012 destiné à compenser le déficit pluviométrique. Dans le même registre, indique le site en ligne, la commune de Cheggaar a jugé insuffisant et refusé 60 tonnes qu’elle devait bénéficier dans le cadre du même programme. Et cela sans compter, dit-on, les plaintes des populations faisant état de nombreuses irrégularités dans l’établissement de listes des bénéficiaires du programme».

Moussa Diop


www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott