mercredi 24 mars 2010

Dépôt de produit chimique à Letfetar/ Les populations riveraines ne seraient-elle pas en danger ?



Le délégué régional de l’Environnement chargé du Tagant s’est rendu la semaine passée à Letfetar (localité située à 23km de Moudjéria) pour s’enquérir de la menace (réelle ou supposée) liée à l’existence d’un dépôt de produits chimiques dont les effluves commencent à inquiéter, sérieusement, les populations locales. La visite que vient d’effectuer le délégué régional fait suite à la décision de son ministère de tutelle, saisi de l’affaire par le sénateur de Moudjéria, d’avoir le cœur net sur la nature et la provenance des produits en question.
Sur place, le délégué régional a interrogé les populations avant de se rendre sur le lieu du dépôt pour constater les faits. De ses entretiens avec les habitants de la localité, il en est ressorti deux versions opposées. Ceux qui sont convaincus du danger que représente ces produits et ceux qui soutiennent le contraire. Les premiers avancent comme argument le décès en 1992 par « contamination » d’un enseignant qui habitait à proximité du dépôt. Un argument réfuté par le deuxième groupe n’y voyant que de l’affabulation.
Sur l’origine du dépôt, les habitants de Letfetar(le vieux surtout) ont laissé savoir au délégué régional qu’il date d’une trentaine d’année et qu’il a été mis sur place par les services du Centre National de Lutte Antiacridienne.
Monsieur Ba Mamadou Moussa devrait consigner tous les éléments recensés sur place dans un rapport détaillé qui sera transmis à son ministère de tutelle pour conduite à prendre.
La direction de la pollution en charge de ce dossier devrait statuer au plus vite sur cette affaire afin de prémunir les populations de Letfetar d’un danger dont les probables dégâts pourraient leur être préjudiciables.
Khalil sow
Khalil1965@yahoo.fr

Mauritanie/ Toujours sans nouvelles du disparu Limeimi Ould Limimi




Après 8 jours d’intenses recherches, menés à pied, à dos de chameau et par les voitures tout terrain, l’espoir s’estompe de plus en plus de trouver le disparu Limeimi Ould Limimi en vie.
Ce sexagénaire, père de plusieurs enfants et petits enfants, n’a pas donné encore signe de vie, depuis ce jour où il était parti, comme à son habitude, chercher ses chameaux, laissés paitre l’herbe dans les zones montagneuses ou regs de Graret Levrass.
Mises au courant de cette disparition qui remue aujourd’hui tous les ressortissants de la Commune d’El Meddah, les autorités n’ont pas encore prêté main forte aux recherches, d’ailleurs faites en l’absence de moyens utiles pour ce cas de figure comme les TPS, et même plus grave, de provisions suffisantes de carburant, pour des voitures qui devront sillonner plusieurs contrées désertiques.
Insupportable, affligeant et inquiétant pour la progéniture de ce notable très connu dans la localité de Graret Levrass, qui, devant l’incapacité de faire plus pour trouver le père égaré, espère toujours des autorités une réaction instantanée et un déploiement rapide, pour peut-être sauver Limeimi d’une lutte qu’il pourra toujours mener jusqu’à ce jour contre la soif et la faim.
Tout en espérant que cette famille meurtrie par la longue disparition de son père, le plus grave et indigne pour les autorités est de laisser le sort de Limeimi, lié au mystère, sans qu’il soit possible de connaître s’il est réellement vivant, s’il a fait l’objet d’une mort naturelle ou s’il a été victime d’un complot, dans un pays, où les règlements de compte sont devenus une tradition pour se faire justice.
Autant dire, que le devoir humain et moral interpelle bien les autorités d’agir et de déployer tous les efforts pour lever le mystère d’une disparation non encore élucidée.


A l’heure où nous venons de terminer cet élément, des sources proches des enquêteurs affirment que Limeimi a été retrouvé mort, à cause de la soif, non loin du campement, échappant aux recherches qui s’étaient orientées vers des zones plus éloignées. Qu’Allah le Tout Puissant l’accueille en son Saint Paradis.

Il n’en demeure pas moins que les autorités doivent à l’occasion du Sommet des dirigeants du Sahel sur l'eau et la faim le 25 mars au Tchad, tirer les leçons qui s’imposent de cette tragédie, pour honorer leurs responsabilités et surtout, pour doter le pays de plus de points d’eau, notamment dans les zones comme la commune de Graret levrass où entre les oasis éloignées, il n’a pas de source d’eau.

Ahmed Ould Bettar

Commune El Meddah : Graret Levras, une localité éternellement oubliée



Des voix s’élèvent partout en Mauritanie pour revendiquer le dialogue politique et social, une plus grande lutte contre les pratiques esclavagistes, une amélioration substantielle du train de vie de réinsertion des anciens réfugiés… Ce ne sont pas les seuls cris de détresse qui sont lancés par les spoliés.

Bien au contraire, les populations de certaines localités du pays vivent aujourd’hui, comme hier, les plus difficiles conditions d’existence possible. Pourtant, tous les demandeurs de suffrages électoraux, se sont succédés devant les habitants de ces localités, réalisant au passage leur calvaire et promettant pour la circonstance d’y mettre fin, une fois l’objectif électoral réalisé.

Mais, les promesses des uns et des autres n’ont jamais été honorées, condamnant toute une communauté rurale à affronter un environnement naturel des plus durs, dans le silence total des autorités qui restent indifférentes.

La commune d’El Meddah, dans la région de l’Adrar fait parler de ces localités totalement oubliées qui attendent toujours un sauvetage providentiel.

Le pouvoir tarde encore à s’attaquer aux vrais problèmes auxquels est continuellement confronté le pays. Pourtant, les défis de la Mauritanie de demain ne sont pas seulement d’ordre politique, mais, ce sont plutôt ces priorités qui doivent être axées sur une meilleure décentralisation de l’administration et une plus grande implication dans la recherche du bien-être des populations.

Si pour les capitales politique et économique du pays, respectivement Nouakchott et Nouadhibou, la priorité est dans le lotissement et l’arrêt des gazras, ce n’est point le cas, des localités rurales du pays, où les populations souffrent de l’absence de structures de santé, d’éducation, mais surtout d’autorités publiques réellement conscientes de leurs obligations d’assurer d’excellentes conditions de vie des populations.

Malheureusement, le mandat présidentiel du Président de la République arrivera dans les prochains mois à mi-chemin de son parcours, sans que des avancées réelles soient réalisées.

Elles sont nombreuses, ces communes du pays qui luttent dans le silence total pour survivre. Nous évoquerons ici le cas de la Commune d’El Meddah, relevant de la Moughata d’Aoujeft, dans la Wilaya de l’Adrar.

Là, d’autres calvaires, plus durs que l’esclavage, que la déportation sont le lot quotidien des citoyens. Aujourd’hui, en lieu et place des autorités locales, des familles ont mobilisé sur leurs propres moyens, 7 voitures tout terrain, pour chercher dans le désert, sur les regs, dans les oueds et les vallées montagneuses un sexagénaire déclaré perdu depuis 6 jours.

Aucune nouvelle n’a été encore donnée sur ce cas de disparition, qui accable le pouvoir, dés lors où ces services décentralisés sont restés indifférents devant les appels et les détresses des citoyens, venus leur demander assistance dans leurs investigations.

Jusqu’à quand se poursuivra cette indifférence de l’Etat devant ses responsabilités de doter les localités de leur propre cadre d’auto-développement et d’intégration dans le tissu socioéconomique national, par la réalisation de projets générateurs de revenus et d’emploi, mais également de prise de conscience du devoir des élus envers leurs électeurs.

Le présent appel à la conscience national doit susciter aussi bien au niveau des hautes instances du pouvoir, qu’au niveau de l’administration décentralisée un plus grand engagement dans la réalisation du développement local, dans ces communes, où les populations avaient pour seuls moyens de substance, l’agriculture et l’élevage.

Des sources de revenus aujourd’hui totalement épuisées, en raison des effets de la sécheresse, mais surtout de l’indifférence des autorités. En effet, dotées de plusieurs commissariats chargés aussi de la sécurité alimentaire que de l’action sociale et humanitaire, ces autorités circonscrivent leur champ d’action à la capitale et à quelques grandes villes, alors que ce ne sont pas ces seules contrées dans lesquelles se trouvent des mauritaniens.

Ce qui frappe le plus dans ce silence des autorités, c’est le fait que le pouvoir aurait été beaucoup embarrassé, si le disparu précité était un hartani,un négroafricain ou un marabout, alors que tous les citoyens devaient être traités sur le même pied d’égalité.

Ce n’est surtout pas les nombreuses Ong des Droits de l’Homme qui vont observer un mutisme sur une telle tragédie, cherchant à user de toutes les tribunes nationales et internationales, pour accuser l’Etat de grande passivité dans les disparitions de ces protégés.

Ahmed ould Bettar


www.cridem.org


Info source :
Ahmed Ould Bettar