jeudi 26 août 2010

Le véhicule du commandant de la brigade de gendarmerie de Tidjikja emporté par les eaux


Le véhicule du commandant de la brigade de gendarmerie de Tidjikja a pu être récupéré, jeudi, après avoir été emporté, 36 heures par les eaux de ruissellement.


Tard dans la nuit du mardi, le commandant de brigade qui travaillait dans son bureau, devrait le quitter pour son domicile et c’est en traversant la petite Batha de Tidjikja que sa voiture a été emportée par le torrent. Le CB, qui était au volant est parvenu, in extrémis, à sortir du véhicule avant qu'il ne coule sous les eaux.
Et c'est seulement le jeudi que la voiture a pu être récupérée sans grands dommages.
La veille de cet incident, une forte pluie s’est abattue sur la ville de Tidjikja , provoquant des ruisselements et des courants d’eau dans le lit de la batha.
Ces pluies ont occasionné des dégâts matériels considérables, notamment dans les quartiers de Ghadima, Gâde et Zira.
Khalil sow

Maghama : reportage dans un site de réfugié de retour du Sénégal : « Ari Malé » est-il devenu « ari boré » ?


Matinée du mercredi 18 Août 2010 à 10 H, après les fortes pluies de la veille au camp des rapatriés « Ari-Malé », littéralement « qui arrive trouve le bonheur.» Spectacle désolant. C’est comme si un tsunami était passé par là. Habitations constituées de bâches et de tentes, les unes trouées, les autres déchirées, des huttes éventrées par les fortes précipitations qui s’abattent depuis le début de l’hivernage dans la zone.

Ces rapatriés de huit familles, soit cinquante et quatre personnes au total, sont venus du Sénégal la nuit du 9 Décembre 2010 et déposés à 2 km à l’ouest de la ville de Maghama (Mauritanie), sur un terrain vague, sans aucune infrastructure vitale, par le HCR sous la supervision des autorités locales. Le lendemain, 10 Décembre, l’ANAIR procède à la distribution de la dotation de l’accueil composée de : deux vaches laitières, 100 kg de blé, 6 kg de sucre, 6 litres d’huile, une marmite, un bol, deux petits réchauds à gaz, une natte, une couverture et une petite moustiquaire quelque soit le nombre d’enfants, par famille.
Trois mois plus tard, en Mars 2010, les rapatriés recevront une deuxième distribution de vivres composée de 100 kg de blé, de 6 kg de sucre et 6 litres d’huile.
Ils se plaignent de l’insuffisance de ces vivres qui ne couvrent nullement leurs besoins réels et déplorent l’absence de suivi et de régularité dans la distribution des vivres.
A première vue, les enfants du camp sont dénudés et morveux, le ventre gonflé, signe de la malnutrition qui les affecte sérieusement.

« LE PLUS GRAND MAL, C’EST l’ABANDON DE l’ECOLE PAR NOS ENFANTS »
« Mes enfants étaient scolarisés au Sénégal, mais depuis notre arrivée ici ils ne sont allés à l’école qu’une seule fois ; puis ils ont abandonné à cause de l’éloignement de l’école », se lamente M.T. « Ce qui me fait le plus de mal, ce n’est pas l’absence de vivres, mais l’abandon de l’école par nos enfants ».
B .A, déplore l’absence de vivres depuis six mois : « Nous sommes en plein mois béni de Ramadan, mois de partage et de solidarité, mais nous sommes oubliés et abandonnés ici depuis six mois ». Autre témoignage poignant de D.Diop : « je suis veuve, j’ai huit enfants en charge. Je n’ai aucune source de revenue, et mes vaches et leurs petits sont morts durant la période de canicule. C’étaient de vieilles vaches qu’on nous a donné »
Les rapatriés de « Ari-Malé » ont perdu huit vaches et leurs petits à cause de l’absence de pâturages et la vague de chaleur de Mai à Juillet.
A .IFRA affirme n’avoir reçu aucune dotation de l’accueil. Ses ballots sont confiés à ses voisins. Il ajoute : « quand il pleut, je reste debout attendant la fin de la pluie pour me coucher »
Parmi ces rapatriés, il y’a quatre familles originaires de Maghama où elles ont des parents. Mais elles ont été obligées de rester dans le camp pour bénéficier de la « dotation d’insertion »offerte par l’ANAIR. Néanmoins, elles ne survivent que grâce à la solidarité parentale. Que dire des autres rapatriés originaires du Brakna qui n’ont pas de parents ici ?
Le puits le plus proche du camp se trouve à 500m et se trouve être la propriété d’un éleveur, qui ne permet aux rapatriés de puiser qu’après avoir terminer d’abreuver ses animaux. Pendant la période de canicule, les rapatriés n’ont accès au puits que les après-midi ; la matinée étant consacrées à l’abreuvage des animaux.
Les rapatriés déplorent également l’absence de papiers d’Etat-civil.
Plusieurs sites de rapatriés dans la Moughata de Maghama, sont dans la même situation de détresse et de détérioration progressive de leurs conditions de vie à cause de l’absence totale d’infrastructures liées à l’eau, aux latrines, à l’école et à la santé. Ari malé (qui arrive trouve le bonheur) est-il devenu « ari boré » (qui arrive trouve le malheur) ?

DIALLO AMADOU
CP / MAGHAMA.

Département de M’Bagne : désillusions des populations auprès de leurs leaders politiques SANS cote.


La dernière implantation de l’UPR dans le département de M’Bagne avait encore une fois montré les fortes mésententes entre les leaders politiques locaux. Les deux plus grands ténors politiques ressortissants du village de Bagodine qui avaient rivalisé d’ardeur et de hargne pour tenir la mougata’a de M’Bagne en haleine au règne du PRDS ne baissent les armes. Ainsi, Cette localité fut Longtemps minée par des divisions fratricides entre deux éternels rivaux politiques BA Houdou Abdoul et BA Bocar Soulé.

Ce département, un des plus pauvres du pays, est loin de sortir de l’auberge du fait des positionnements politiques radicalement opposées de ses leaders locaux, et sur fond de propagande électoraliste. Et pourtant, les deux protagonistes ont occupé tour à tour de hautes fonctions dans les sphères de l’Etat, mais les réalisations dans le département sont quasi-inexistantes.

Des attentes des populations toujours déçues
Le projet de bitume du tronçon Niabina-M’Bagne distant seulement de 15 km et qui devait désenclaver les populations du Chef lieu département, qui souffrent en période d’hivernage est resté lettre morte alors que BA Bocar Soulé avait au temps de Ould TAya occupé le portefeuille de l’Equipement et des transports et son éternel rival était hissé dans des postes stratégiques de l’Etat.
Les services de base font largement défaut dans cette partie du pays, les habitants des villages de M’Bahé, de M’Botto, de Thilla et d’autres contrées boivent l’eau du puits après plusieurs demandes de réalisations de forages agro-pastoraux. Même les villages qui en disposent voient la capacité des forages diminuer du fait de la pression humaine. Récemment, BA Demba, immigré du village de Dabbé a réalisé un forage partagé entre les deux villages Niabina-M’Bahé, il avait fait le même geste pour d’autres villages, mais la bonne volonté se heurte parfois à des tracasseries administratives.
Des actes qu’aucun leader politique du département n’a tenté ni envisagé pour les populations qui vivent dans le dénuement.
Le centre de santé de M’Bagne est toujours resté sans médecin sans compter les dures conditions de travail du personnel soignant dans les structures de santé qui existent dans le département, absence d’ambulance médicale ou manque d’entretien et de maintenance des véhicules existants. Parfois des femmes enceintes à terme sont transportées par des charrettes vers des postes de santé pour accoucher.
Ainsi, Les deux leaders de la mougata’a de M’Bagne qui avaient toujours évolué dans le cercle du pouvoir avaient frappé les populations d’un grand étonnement tant et si bien qu’elles ne voyaient pas l’impact de la position de leurs leaders. Sinon, chacun cherchait à saborder les entreprises de l’autre ou tirer la couverture de son côté. C’est pourquoi, certains individus n’hésitaient pas à qualifier de personnes suivistes et jetées en pâture par des politiciens opportunistes. Pire encore même les fonctionnaires qui soutenaient chaque ponte politique n’ont pas pu obtenir de promotions dans leurs postes mais se contentaient des descentes aux villages pendant les campagnes électorales ou d’implantations du Parti-Etat.
Cette situation met à mal des populations qui n’hésitent pas à clamer devant des politiciens « on ne vous voit que lors des campagnes ou des élections, une fois élu, vous ne nous recevez même pas chez vous, faites des réalisations concrètes pour nous ! »
L’adhésion massive des populations de la mougata’a de M’Bagne à l’UPR sous l’égide de BA Bocar Soulé n’a pas eu d’effets réellement positifs sur leur quotidien. Pas de changement de leurs conditions de vie, ni de promotion de leurs cadres, cette opération coup de charme ne trompe pas le Président Aziz qui devrait avoir une oreille attentive pour ces pauvres populations prises en otage par des politiciens véreux et opportunistes.
DJIBRIL SY

Plaidoyer pour un avenir radieux pour Kaédi.




Jadis perle du Fouta, étape incontournable de tout artiste de la vallée du fleuve Sénégal (rive sénégalaise et mauritanienne) en quête de notoriété et point de ralliement de tous les villageois de la région souhaitant nouer avec les avantages de la grande ville (produits, équipements...), Kaédi poursuit sa redoutable et triste regression liée à l'indifférence des politiques publiques et à la distanciation de ses propres natifs auxquels je ne me dissocie point.

Toutes les villes du monde qui se développent correctement sont le produit de politiques publiques volontaristes et le résultat des investissements engagés par leurs propres natifs. Ici, nous sommes loin de cette dynamique...

La situation actuelle de notre bonne ville s'explique aussi par les faiblesses des successives gestions municipales locales. Aucun réel effort de planification urbaine n'est entrepris pour construire une agglomération cohérente et attirante. Aucune ambition politique n'est affirmée pour sortir la capitale du Gorgol de la torpeur et du désordre urbains.



Aucune orientation sociale et économique, susceptible de traiter les questions d'exclusion, n'est encouragée. Les études et les préconisations d'urbanisation faites, il y a plus de 20 par l'ONG italienne Africa 70, n'ont pas été appliquées. Les occupations abusives exposent ainsi une partie des habitants à moult dangers...

Si certaines occupations et développement des quartiers périphériques (Kilinkaré et Wandama entre autres) ont été au départ du seul fait de populations rurales en quête frénétique de propriété foncière, il n'en demeure pas moins que les pouvoirs locaux (municipalité et représentants de l'Eat) ont tacitement entériné ces pratiques qui sont du reste courantes dans toutes les villes mauritaniennes.

Ils ont laissé faire. D'ailleurs se sont-ils vraiment donnés les moyens de s'opposer à cette dynamique? Quelle alternative pouvaient-ils proposer? Rien, si l'on s'en tient uniquement à leur inexpérience dans la gestion urbaine et la faiblesse de leurs moyens techniques et financiers.

Le contexte présent (inondation successive de quartiers) doit nous interpeller vigoureusement et nous conduire à nous interroger collectivement et surtout amener les autorités locales municipales à entreprendre de manière urgente une véritable reflexion sur le devenir de la ville. Un devenir devant pallier aux désordres à l'oeuvre et dont rien ne semble freiner l'évolution pour l'instant.

En définitive, les quartiers détruits par les eaux doivent être complètement évacués et interdits de toute occupation future. L'urbanisation de la ville sera réorientée vers le nord-est entre autres. Le développement des zones sabloneuses du "djéri" qui ne seront jamais inondées sera encouragé. Cela constitue sans aucun doute une piste de réponse à privilégier...

Tidiane Koïta


Cridem