mercredi 20 mars 2013

Boghé : Les démonstrations Culinaires sur la Patate Douce

Le centre des producteurs ruraux de Boghé abrite depuis ce lundi 18 Mars 2012, une formation aux profits de 83 Coopératives des quatre Wilaya : le Brakna, Gorgol, Guidimakha et l’Assaba. Etaient présents à la cérémonie le Hakem de la Moughataa de Boghé, le directeur du centre Mr Camara Bouyagui, le représentant de la FAO Virginie, le communicateur de la Fao, l’expert en agriculture Mr Kane plus les formateurs. L’objectif principal est de les former sur les techniques de transformation et conservation de la patate douce. C’est une activité de la FAO qui concerne la production et promotion de la patate douce au sein des coopératives maraîchères. Ces objectifs fondamentaux sont : Donner ou offrir une visibilité aux activités de la FAO et de ses partenaires pour le renforcement des coopératives maraîchères, sensibiliser le public à l’importance de la diversification de l’alimentation quotidienne, notamment en incorporant la consommation de la patate douce. C’est dans le contexte d’un de ces projets en faveur des populations vulnérables, financé par les états unis d’Amérique (OFDA), la Fao met en place des activités pour contribuer à l’amélioration de la nutrition des ménages ruraux. La FAO, en étroite collaboration avec la direction de l’agriculture du ministère développement rural (MDR) et ses délégations régionales a renforcé cette année 122 coopératives avec des semences maraîchères, du matériel de protection pour les jardins et certaines d’entre elles ont également bénéficié D’un renforcement technique sur la production des légumes et la lutte contre les ennemis des cultures.
Pourquoi, la patate douce ?
En introduisant la culture de la patate douce, c’est une variété riche en vitamine A, appelée variété ndiol, la patate douce joue un rôle important dans la nutrition des ménages, dune part elle est riche en éléments nutritifs et d’autre part car sa récolte coïncide avec le début de la période de soudure, époque où les denrées alimentaires sont rares. En outre, la patate douce, ne peut être adoptée dans l’alimentation quotidienne que si les coopératives ont bien assimilé les techniques de production mais également de préparation culinaire. La Fao, par cette optique souhaite donner une certaine visibilité à l’ensemble de cette activité de renforcement des coopératives, à travers des émissions radiophoniques sur les radios rurales d’Aleg, Kiffa, Selibaby et Kaédi . Pour s’assurer que la patate douce sera bien intégrée dans le régime alimentaire des ménages. La FAO travaille désormais en étroite collaboration avec le centre de formation des producteurs ruraux de Boghé pour sensibiliser les femmes de ces coopératives sur l’importance nutritionnelle de la patate douce et pour le faire découvrir les modes de préparations à travers des démonstrations culinaires et des séances de dégustation. Rappelons que 83 coopératives maraîchères ont été formées sur la production de la patate douce et ont reçu des boutures pour en produire elles- mêmes dans leur jardin. Les premières récoltes devraient démarrer mi- Mars coïncidant ainsi avec le début de la période de soudure. Les résultats attendus à l’issus de ces séances de formation : quatre émissions radio d’une trentaine de minutes de type reportage incluant la présentation des activités de la FAO et des interviews des femmes bénéficiaires, des partenaires (MDR, CNRDA, CFPR de Boghé) et la FAO. Les émissions seront véhiculées sur les langues locales des milieux en question, c'est-à-dire en Pulaar, Hassaniya, et soninké. En fin les enregistrements de ces émissions de radio seront mis à la disposition de la FAO Mauritanie pour son utilisation interne et le partage avec les partenaires techniques et financiers.
Diop Mohamedou Abou dit Hbodiel CP le Véridique au Brakna.
Source : Albert Camus Diop

Mort suspecte à Aleg d’un homme après son arrestation sur instruction du Hakem

Omar Ould Breika, la quarantaine, arrêté par la police d’Aleg, est subitement décédé lundi deux jours après son arrestation, apprend-on mercredi de source de Alakhbar. Selon ce site, le jeune homme avait été arrêté deux jours plus tôt (lundi) en compagnie de 9 autres individus sur instruction du Hakem de la moughataa alors qu’ils se trouvaient tous sur un chantier de construction d’une villa dans la même ville. Un véhicule bondé de policiers dépêchés sur place avaient emmené tous les travailleurs au commissariat, sans raison apparente. Selon des sources citées par Alakhbar, Omar Ould Breika serait tombé dans un coma dont on ne connait pas encore les raisons. Il fut acheminé à Nouakchott où il décédera par la suite. Selon les sources de Al Akhbar, le jeune homme aurait trouvé la mort des suites d’une hypertension artérielle. Les mêmes sources feraient porter la responsabilité du jeune homme au hakem de la moughataa d’Aleg.
Source : Mauriweb (Mauritanie)

Caravane du REFELA: Les responsables du Réseau des Femmes Elues locales d’Afrique au Tagant

Après le Brakna, les deux Hodhs et l’Assaba, la caravane du Réseau Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA), a séjourné au Tagant la soirée du dimanche 17 mars et la matinée du lundi 18 mars. Les responsables de cette caravane conduite par Mme Fatimetou Mint Abdel Malick maire de Tevragh-Zeina, ont animé une rencontre avec leurs consœurs du Tagant au cours de laquelle les questions centrales de participation des femmes à la vie politique locale et le renforcement du leadership féminin, ont été abordées. Mme Mint Abdel Malick et ses collègues du REFELA ont invité les femmes du Tagant à mettre à profit les prochaines consultations électorales pour conquérir les conseils municipaux et se faire représenter dignement au niveau du parlement. Plusieurs interventions ont émaillé la rencontre et toutes ont porté sur des questions précises portant sur les stratégies à mettre en œuvre pour rehausser l’image de la femme et l’amener à prendre conscience de l’importance de son poids électoral qui doit se traduire par une forte représentativité au sein des instances de décision. Le Wali du Tagant Mr Yahya Ould Cheikh Mohamed Vall présent à la cérémonie d’ouverture de la rencontre a laissé savoir que la femme joue un rôle essentiel et par conséquent elle devrait occuper la place de choix qui lui revient de droit. Il a évoqué, pour étayer ses propos, le rôle fondamental joué par la femme musulmane du temps du Prophète Mohamed Paix et Salut sur lui, cette femme brave qui n’hésitait pas, selon lui, à porter les armes pour faire face aux mécréants. La Coordinatrice régionale du MASEF Mme Aminétou Mint Neama tout comme la Coordinatrice régionale du REFELA Mme Khadijetou Mint Bouna n’ont pas manqué à leur tour à magnifier le rôle de la femme avant de s’engager à travailler à l’émergence d’un véritable leadership féminin local.
Le Wali du Tagant honoré par les femmes du REFELA
Reconnaissantes, les femmes du REFELA ont tenu par le biais de leur présidente Mme Fatimetou Mint Abdel Malick à remettre au Wali du Tagant Mr Yahya Ould Cheikh Mohamed Vall une clé symbolisant la marque de considération qu’elles lui accordent. « Partout où nous sommes passées nous avons été bien reçues mais c’est seulement au Tagant qu’un Wali a pris la peine de venir nous témoigner sa gratitude. Cet acte nous va droit au cœur et nous avons tenu à notre tour à l’honorer en lui remettant cette clé » indique Mme Mint Abdel Malick.
Khalil Sow-Tagant

Entretien avec Mme Fatimetou Mint Abdel Malick Présidente du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique

« Notre objectif c’est de travailler pour qu’il ait une meilleure représentativité des femmes dans plusieurs instances décisionnaires »
En marge de la rencontre entre les responsables du Réseau REFELA et les femmes du Tagant, nous avons tendu notre micro à la Présidente du Réseau Mme Fatimetou Mint Abdel Malick maire de Tevragh Zeina. Nous vous livrons dans ce qui suit ses impressions sur différents aspects liés au rôle et à la représentativité de la femme mauritanienne, et sur des questions d’actualité
Quels objectifs visez-vous à travers l’organisation de cette caravane qui vient de sillonner plusieurs Wilaya ?
FAM : Je suis Abdel Malick Fatmetou, je suis maire de Tevragh-Zeina et je suis présidente du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique et actuellement présidente du Réseau en Mauritanie. Cette caravane entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du REFELA en Mauritanie. Elle a sillonné dans sa première étape cinq Wilaya : le Brakna, les deux Hodhs, l’Assaba et le Tagant. Cette caravane vise à faire connaitre davantage le réseau mais surtout d’échanger avec les femmes élues locales et d’autres de la société civile qui sont des élus locale potentielles pour diagnostiquer les problèmes, les obstacles qui se dressent devant les femmes mais aussi proposer des solutions pour des problèmes qui se posent aux femmes de façon générale. Cette caravane est composée de plusieurs membres du bureau de REFELA venant de formations politiques de tous bords. Au niveau du REFELA nous oublions notre appartenance politique, tribale, communautaire pour ne considérer que les problèmes que rencontrent les femmes. La thématique femme est pour nous un thème central autour duquel nous pouvons toutes converger. Je rappelle au passage que La caravane va sillonner d’autres Wilaya les jours à venir.
: Des voix s’élèvent de plus en plus pour fustiger le recul de la représentativité féminine au niveau des instances de décision. Etes- vous de cet avis ?
FMAM : Naturellement c’est un de nos combats. Notre objectif c’est de travailler pour qu’il ait une meilleure représentativité des femmes dans plusieurs instances décisionnaires
Vous reconnaissez donc qu’il y a recul ?
FAM : Bien sûr les constats sont là ! Au niveau des bureaux exécutifs des partis politiques, il y a peu de femmes, au niveau de la haute administration, il y a très peu de femmes, au niveau des communes, nous ne sommes actuellement cinq femmes maires. Nous n’étions d’ailleurs jusqu’ à avant-hier, quatre femmes sur deux cent seize maires. Ce n’est pas normal ! Les collectivités locales doivent être gérées par les femmes. Je suis parmi celles qui pensent que les collectivités locales sont faites pour les femmes. Parce que non seulement elles ont non seulement une capacité d’écoute, elles sont plus proches des citoyens, elles connaissent les problèmes des citoyens parce qu’elles les vivent au quotidien au niveau de leur foyer.
« S’imposer et arracher» des termes que vous avez utilisé dans le film que nous venons de visionner. Est-ce la meilleure stratégie pour que la femme mauritanienne puisse recouvrir ses droits ? Ne devrait-elle pas aussi négocier ?
FAM : S’imposer oui mais arracher non ! Arracher peut être mais par voie démocratique. Il faut négocier, il faut convaincre à travers le rendement des femmes, leurs réalisations, leur contribution à l’avènement d’une société développée, juste et égalitaire. Je ne suis pas parmi celles qui sont pour un arrachement au sens violent du terme mais plutôt une adepte de la souplesse mais une souplesse qui n’est pas synonyme ni de faiblesse encore moins de compromission. Nous voulons être impliquées à tous les niveaux. L’élaboration des stratégies doit se faire désormais avec les femmes qui savent plus que quiconque définir leurs besoins. Maintenant tout cela doit se faire dans le calme, dans la souplesse.
Mais cette stratégie vous l’avez déjà expérimentée sans résultat, ne faudrait-il pas changer de fusil d’épaule ?
FAM : Il faut reconnaitre que nous n’avons jamais eu l’occasion d’être associées en grand nombre. C’est d’ailleurs pour cette raison que nos voix continuent à être inaudibles. Il faut impérativement une forte mobilisation pour que les autres soient plus attentifs à nos revendications. Parce que figurez-vous certaines femmes, et elles sont nombreuses, ne sont pas intéressées par la politique. Elles sont juste utilisées pour meubler les listes électorales. Il y a un désintéressement total. Mais rassurez-vous nous ne baisserons pas les armes, le combat de la représentativité de la femme nous le mènerons jusqu’au bout.
Vous venez de visiter plusieurs Wilayas et de rencontrer plusieurs de vos consœurs, avez-vous le sentiment qu’elles comprennent et adhèrent à votre discours ?
FAM : J’étais agréablement surprise de constater que les femmes au niveau local dans les coins du pays les plus reculés sont très fines dans leurs analyses et qu’elles ont une vision très nette de ce qu’elles ambitionnent. Elles sont conscientes de leur rôle et leur place. Je répète une fois encore, j’ai été agréablement surprise devant tant de finesse, tant de clairvoyance et tant d’engagement.
La situation politique actuelle du pays ne semble pas être au beau fixe. Quelle contribution votre réseau devrait pouvoir apporter pour aider à l’apaisement si tant est que vous avez une place à occuper et un rôle à jouer ?
FAM : Je ne suis pas de ceux ou celles qui disent qu’il y’a une crise dans le pays, je ne le qualifie pas comme ça, même si je dois dire qu’il reste encore beaucoup à faire pour changer la situation dans laquelle se trouvent les femmes.
Je faisais plutôt allusion à la « crise politique et institutionnelle »
FAM : Je pense que la femme a un important rôle à jouer, d’ailleurs ce rôle à été joué à merveille dans les pays africains où les femmes ont contribué de façon positive à la résolution des conflits. Elles ont été très efficaces. Personnellement, je pense qu’il n y a pas de développement sans stabilité et pas de stabilité sans la cohésion et la femme est par excellence un élément déterminant de cette cohésion sociale. Donc sans son implication n’y a pas de cohésion, pas de justice sociale, pas de stabilité et pas d développement. Il faut impliquer les femmes à la hauteur de leur poids démographique et à leur espérance de vie vue qu’elles vivent plus longtemps que les hommes. Au niveau du Réseau nous sommes conscientes que dés lors qu’on prend comme pivot la thématique femme, nous nous servirons de ces mêmes femmes pour instaurer la paix ; assurer le développement mais il faut nécessairement leur donner l’occasion en les associant.
Propos recueillis par Khalil Sow-Tagant