
Il est nécessaire et pressant de replanter le décor de la situation
qui est à l’origine du blocage du fonctionnement du conseil municipal
démocratiquement élu pour une gestion de proximité en vue d’un
développement harmonieux de la commune de
Sélibabi.
En effet les rapports transmis aux autorités compétentes concernées et
au responsable du parti (upr) qui a investi le maire actuel en plus des
écrits relatant la chronologie de cet événement paru dans les medias ne
reflètent pas totalement la réalité par le simple fait que les uns et
les autres se sont enfermés partiellement dans des dialectiques
d’appartenance à la fois à des sensibilités politico communautaire et/ou
à des alliances contre nature entre des partis d’opposition et le parti
de la majorité présidentielle contre le maire en fonction.
Toutes ces dialectiques animées par le maire et son entourage immédiat
ne constituent que des prétextes pour soutenir des politiques
velléitaires de gestion individuelle et autoritaire du premier
responsable communal face à une institution légale, délibérante, à
laquelle il appartient par ailleurs, dont seules les décisions prises en
majorité sont tenues en compte pour le fonctionnement de cette
institution. Cette institution s’appelle le conseil municipal.
Alors la question pertinente qu’il faudrait se poser est de savoir
comment se fait il qu’un maire au sortir d’élection disposant d’une
légère majorité n’arrive pas à faire fonctionner normalement son conseil
municipal ?
Voila ce qui se passe réellement.
Le conseil municipal de
Sélibabi composé de 19 membres
repartis comme suit: (10 membres du parti upr dont le maire et 09
membres du parti app), ne s’est jamais réuni pendant que le maire a
effectué des décisions et des dépenses engageant un conseil municipal
n’ayant jamais délibéré.
Ce conseil municipal s’est senti frustré du fait des décisions et
dépenses prises sans son aval et décida, lors de sa première séance (02
tentatives ayant avortées suite à un quorum non atteint), par une
majorité de 16 membres, les 09 conseillers de l’app et 07 (sur les 10)
de l’upr, de créer le blocage que nous vivons aujourd’hui, en demandant
les justificatifs des marchés passés de gré à gré à leur insu et en
exigeant l’envoi d’un contrôle d’état.
Nous constatons de ce fait qu’il s’agit uniquement du fonctionnement
d’un conseil municipal dont la majorité tous partis confondus réfutent
l’autorité d’un maire voulant faire cavalier seul et non d’une coalition
d’une partie des conseillers upr avec les conseillers app en vue de
saper l’autorité du maire.
Il faudrait rappeler que l’upr bénéficie d’une très courte majorité et
il suffit qu’un conseiller upr partage l’appréciation des conseillers
app pour que le maire et l’équipe upr soient bloqués sur toutes
décisions relatives à la politique du parti upr.
Sachant que les conseillers app participent à la gestion de la commune
et sachant qu’ils n’apprécient guère le maire et sa politique exclusive,
ce dernier devrait privilégier une politique consensuelle en maitrisant
avant tout les 09 conseillers upr au lieu d’instaurer une politique de
division au nom d’une neutralité dépourvue de tout fondement.
En parlant de replanter le décor pour une meilleure compréhension du
blocage que vit le fonctionnement du conseil municipal et pour tenter de
mettre en évidence la seule responsabilité du maire par rapport à ce
blocage il est fondamental de porter à la connaissance de ceux qui sont
concernés ce qui suit:
•La politique au
Guidimagha depuis les années 50 évolue
entre 02 grandes sensibilités qui renferment toutes les communautés
présentes. Après l’avènement de la constitution et l’émergence des
partis politiques ces tendances ont continué à militer dans les partis
état, actuellement l’upr concentre ses efforts pour leur rapprochement.
Il faut préciser que plusieurs tentatives de neutralité synonyme de
création d’une 3éme tendance sur base souvent communautaire ont toutes
avortées, à telle enseigne qu’on peut aisément confirmer que l’upr au
Guidimagha ne
connaitra que les 02 tendances traditionnelles qui au fil du temps
(depuis 1951) ont pu acquérir de l’expérience, rectifier les erreurs de
parcours (injustices sociales, exclusions communautaires etc.) et
consolider des acquis (politique sociale inclusive, développement à la
base, lutte contre la pauvreté, encadrement structurel (upr) de la
base..).
Ces tendances sont porteuses de programme de développement comme des
partis politiques et l’upr consciente de leur capacité d’organisation et
de mobilisation de la base reconnait leurs existences et en train
d’œuvrer pour leur rapprochement au sein de ce grand parti.
•Si les tendances précitées évoluent et s’organisent politiquement depuis 1951 le maire absent du
Guidimagha donc
totalement inconnu n’est apparu pour la première dans le milieu
politique que durant les élections municipales de novembre 2013 où il a
été coopté et soutenu par la tendance de
Yaya Kane qui
n’a ménagé aucun effort pour le porter avec la seconde tendance au 2éme
tour à la mairie de Sélibabi. Autrement dit le maire actuel a été
présenté, par la sensibilité
Yaya Kane en tant que membre de ce groupe politique puis soutenu jusqu’à être élu par les 02 tendances de l’upr.
•Une fois élu le maire actuel animé d’ambitions politiques personnelles se détacha du groupe politique de
Yahya Kane
et de ses conseillers pour adopter une soit disant position de
neutralité entre les 02 grands groupes politiques tout en voulant animer
un 3eme groupe constitué de jeunes et de dissidents du parti wiam.
L’animation de ce groupe s’est fait en dehors du parti upr et de ses
structures dénotant encore une fois une volonté manifeste de se
particulariser sous le parapluie d’appartenance au conseil national.
•Ayant échoué dans ses tentatives de devenir leader de groupe et perdu
toutes crédibilités auprès des populations qui l’ont élu parce que
assoiffées de changement (l’app a dirigé la commune 12 ans durant) et
surtout ayant été désavoué par les conseillers de l’app et perdu la
confiance de la quasi-totalité de son groupe upr, le maire de la commune
de
Sélibabi, par ses agissements est le seul responsable du blocage survenu dans le fonctionnement du conseil municipal.
Lors du seul conseil municipal où le blocage a été constaté, l’administration de tutelle était représentée par le hakem de
Sélibabi lequel
a déchargé aussi le rapport envoyé au ministère de l’intérieur par
l’ensemble des conseillers qui contestent l’autorité du maire.
Il s’agit maintenant à l’autorité de tutelle de constater ce blocage et
de débloquer cette situation conformément aux procédures réglementaires
en vigueur et nous rappelons que cet événement de non fonctionnement
d’un conseil municipal ne pouvant perdurer l’autorité compétente prendra
très prochainement les dispositions nécessaires, d’autant plus que
c’est arrivé plusieurs fois de changer des maires désavoués par leur
conseil municipal pour le bonheur des collectivités locales qui ont
besoin dans le cadre de la politique de décentralisation menée par le
gouvernement d’un conseil municipal performant, uni pour un
développement de gestion de proximité optimale.
Nous pensons d’ailleurs que le degré de conscience de ce maire est si
élevé que de lui-même il rendra son tablier permettant ainsi, sous la
supervision de l’autorité administrative de tutelle, d’installer un
autre maire upr consensuel aux fins de permettre au conseil municipal de
fonctionner d’autant plus que le budget doit être examiné et approuvé
par cette institution délibérante avant fin novembre.
Nous venons d’être informés, au moment de conclure nos propos qu’un
conseil municipal devant se tenir ce matin mardi 04/11/2014 a tout
simplement avorté.
En effet les conseillers qui contestent l’autorité du maire se sont
réunis hier soir quand ils ont pris confirmation auprès du hakem que le
maire avait déposé à son niveau une convocation du conseil municipal
pour ce matin avec 02 points à l’ordre du jour (étude du budget initial
2015 et adoption d’un projet d’assainissement) sans les aviser d’aucune
sorte ni par la procédure réglementaire par apposition d’une signature
dans une circulaire avec le délai imparti ni d’une manière informel.
Après cette confirmation, auprès du hakem étonné de recevoir une
convocation d’un conseil municipal alors que la majorité des concernés
viennent de lui confirmer qu’ils n’ont pas été informés, les conseillers
décidèrent d’assister à cette réunion et de bloquer les 02 points
d’ordre du jour ayant compris que le maire avait l’intention de faire la
réunion en présence de l’autorité administrative et des 03 conseillers
qui lui sont acquis (les seuls invités) en vue de faire passer ses
délibérations notamment celle qui concerne le budget initial 2105 que le
ministère de l’intérieur attend impatiemment avant le 15 /11/2014.
Ainsi ce mardi 04/11/2014 les conseillers, l’autorité administrative de
tutelle et le maire totalement surpris de trouver tout ce monde,
autrement dit un conseil municipal avec un quorum atteint et propice
pour siéger et faire passer le projet de budget initial 2014 tant
attendu par la tutelle, déclara que le conseil doit être reporté et
convoqué de nouveau selon les procédures réglementaires suite à la
plainte formulée par les conseillers qui ont estimé que le maire
continue de faire cavalier seul et pire convoque des conseils restreints
pour faire passer les délibérations qu’il souhaite.
Les conseillers lui rétorquèrent qu’il ne veut pas tenir la réunion
parce qu’il pensait qu’ils ne viendraient pas et qu’en tenant la réunion
présentement le blocage systématique s’appliquerait, qu’il sache par
ailleurs tant qu’il ne démissionne pas le blocage persistera quoiqu’il
fasse.
La séance fut levée. Affaire à suivre...mais nous pensons qu’une municipalité ne peut être dirigée de cette façon.
Mamadou Yaya Kane
Cadre UPR au
Guidimagha