C’est la désolation entière dans la vallée du fleuve
Sénégal,
où le spectre de l’expropriation des terres, opéré à grande échelle à
l’époque, par des mauritaniens contre leurs propres compatriotes,
pendant les années de déportation massive des négro-mauritaniens vers le
Sénégal et le
Mali dans les années 80 et 90, vient de reprendre de plus belle.
Mais,
cette fois, ironie du sort, après le processus de rapatriement des
réfugiés organisé avec un demi-succès par l’actuel pouvoir, on assiste
dans la consternation totale,
à une expropriation silencieuse de grande envergure des richesses
foncières de la vallée du fleuve.
Une opération menée avec le
consentement coupable de l’Etat en connivence avec des consortiums
saoudiens sous le fallacieux pseudo de la mise en valeur de ces terres,
qui intervient au moment où certains revenants réclament toujours mais
en vain, la restitution de leurs anciennes habitations ainsi que de
leurs périmètres arables confisqués à l’époque.
Une politique de pillage systématique du potentiel agropastoral
s’inscrivant dans le cadre de la politique non avouée des investisseurs
de placer leurs capitaux dans des paradis non pas seulement fiscaux tels
qu’offert gracieusement par le régime de
Nouakchott,
mais également fonciers comme l’illustre cette volonté de rétrécir le
droit de propriétaires des terres de leurs richesses et de leurs
ressources de vie depuis des siècles.
Une politique suscite de plus en plus de l’indignation et de la
stupéfaction pour des communautés importantes d’éducation agropastorale,
dépossédées de leurs biens fonciers pour la réalisation d’intérêts
particuliers et incontestablement étrangers, dés lors où les
investissements quelque soient leur faiblesse sont de l’argent qui
appelle de l’argent.
Plusieurs voix se sont élevées hier, aujourd’hui et se feront entendre
demain pour dénoncer donc cette mascarade foncière qui s’annonce
catastrophique à moyen et long terme pour les populations locales qui
n’ont de sources de vie que l’exploitation de ces terres.
C’est dans ce cadre aussi que les
FLAM se sont érigées
« avec force contre cette décision pernicieuse » mettant en garde le gouvernement sur les tentatives, en coulisse,
« de légaliser ces spoliations de terres par l’octroi de titres fonciers aux prédateurs ».
Le mouvement exprime également son soutien et toute sa solidarité aux
populations victimes de cette politique d´occupation, en particulier à
celles de
Donaye, appelant les autorités administratives à mesurer le danger de telles pratiques à la limite de provocation.
« On ne peut initier des projets de développement qui se veulent viables, sans associer les acteurs ruraux concernés » disent les
FLAM paraphrasant feu
Nelson Mandela quand il dit :
« ce qui est fait pour nous, que d’autres ont décidé sans nous, est en réalité contre nous », rappelant que si
« le Système a changé de visage »
il continue de garder au vu et au su de tous le même message.A propos
de cette expropriation, notons que l´Etat mauritanien vient encore
d’octroyer des terres des populations paisibles de la zone
Boghé à des hommes d´affaires Saoudiens.
« Cette décision, dangereuse, s’inscrit dans la droite ligne de la
réforme foncière scélérate de 1983 (Ordonnance numéro 83127 du 05 juin
1983) qui vise, rappelons-le, à déposséder les populations paysannes de
la vallée du fleuve, pour les transformer en ouvriers agricoles sur
leurs terres ancestrales » indiquent les
FLAM
selon lesquelles cette nouvelle décision ignore l'avis et les intérêts
des populations concernées et constitue, de fait, un déni du droit de
propriété.
Le projet agricole mauritano-saoudien
Les autorités ont tenu récemment une réunion dans la ville de
Boghé avec les agriculteurs de la wilaya du
Brakna.
Elles ont rappelé à cette occasion que le secteur rural a réalisé
d'importantes productions au cours des dernières années grâce aux
améliorations apportées au niveau de cette filière, précisant que ces
efforts ont permis la couverture de 60% des besoins nationaux en riz.
Elles ont évoqué aussi une situation d'incertitude dans laquelle vivait
le secteur avant 2009, les dettes des agriculteurs, le manque des outils
agricoles et l'absence de professionnalisme dans leur exploitation.
Les autorités ont parlé également de la vente prochaine d’outils et
d’équipements dont des moissonneuses et tracteurs au profit des
agriculteurs à des prix préférentiels avant le mois d'avril prochain
pour permettre une maîtrise de l'agriculture et pour accorder la
priorité aux franges démunies, soulignant les liens entre le secteur et
la caisse de dépôt et de développement qui exige selon eux des garanties
pour bénéficier des prêts après l'obtention de la propriété foncière.
Elles ont rappelé aussi la recherche en cours d'un mécanisme d'assurance
agricole contre les catastrophes naturelles, rassurant les habitants de
Boghé sur la viabilisation des anciens périmètres de la ferme de
Boghé couvrant 790 ha.
Evoquent le projet agricole mauritano-saoudien proprement dit, ces
autorités ont indiqué après avoir évoqué les mesures prises pour
l'annulation des dettes des agriculteurs et des conditions devant être
réunies pour obtenir des crédits agricoles, qu’il s’agit d’un projet de
développement important comportant des parties se trouvant ans les
wilayas du
Trarza et du
Brakna.
Le projet vise à combler le déficit enregistré dans la production du blé
mauritanien avec un objectif de récolte de 200 mille tonnes par an en
plus de la production d'autres produits comme sorgho et l'aliment
bétail.
D’une durée de 5 ans, son coût est d'un milliard d'ouguiyas avec un bail
des périmètres exploités. Ils ont rassuré enfin les agriculteurs de la
construction prochaine d’une usine laitière à
Boghé et d'une unité d'emballage des dattes en
Adrar.
Md O Md Lemine