mercredi 27 juin 2012

Zouerate: Un atelier de formation sur l’art plastique et un autre sur la restructuration des clubs de jeunes.

Deux ateliers de formation ont démarré à Zouerate le dimanche 24 juin 2012 dans les locaux de la maison de la société civile. Organisés par la Mairie de Zouerate et la Snim en collaboration avec l’Union des Artistes et Peintres de Mauritanie, ils interviennent après deux autres ateliers, l’une en dessin et art plastique et l’autre sur le théâtre, organisés par la Mairie de Zouerate au profit des jeunes en avril 2011. Le lancement des activités de formation a eu lieu en présence de l’adjointe au Maire chargée des affaires socioculturelles et du délégué régionale de la Culture de la Jeunesse et des Sports. Ainsi la formation sur l’art plastique permettra non seulement d’insérer les jeunes dans le domaine artistique mais de créer une opportunité de l’utilisation de l’art comme moyen de sensibilisation en vue d’un changement des comportements. Quant à la formation sur la structuration des jeunes, elle aura comme objectif de créer un cadre institutionnel pour les activités des jeunes afin de leur permettre d’avoir des regroupements qui peuvent initier des activités génératrices de revenus à travers les clubs culturelles ou sportifs. Pour Khaled Moulaye Idriss Président de l’union des Artistes et Peintres de Mauritanie, ces formations représentent une excellente opportunité pour UAPM dans la réalisation de ces objectifs qui visent entre autres la promotion des arts en Mauritanie. www.cridem.org Source : Abdallahi Dieng Ould Cheikh

Ari Hara : Journée de Sensibilisation des éleveurs sur l’importance de la scolarisation des enfants !

A l’initiative des lycéens et collégiens du village de Ari Hara, localité située à 18 kilomètres de Boghé, une grande journée pédagogique a été organisée le 21 juin 2012 dans l’enceinte de l’école fondamentale de ce village majoritairement peuplé de pasteurs. Pour l’évènement, les jeunes du village ont dressée des tentes dans la cour et installé des nattes et des tables bancs pour accueillir les invités et les parents d’élèves conviés à cette manifestation. Les organisateurs de la manifestation n’ont pas également lésiné sur les moyens pour la réussite de la journée. C’est aux alentours de 12 heures que les activités pédagogiques ont démarré avec un mot de bienvenue prononcé à l’endroit du public par mademoiselle Halima N’Gaîdé au nom des organisateurs. Elle a campé l’ordre du jour de la journée consigné dans une feuille de route et qui prévoyait des chœurs, des sketchs, des communications sur le sujet du jour, des séquences de « Génie en Herbe » et des témoignages. Aussitôt après l’intervention de Halima, élève de 5ème C au lycée de Boghé, la parole est revenue à M. Hamath Lô, directeur de l’école de Naîm (commune de Ouad Amour) qui a fait un exposé sur l’importance de la scolarisation des jeunes et le rôle que joue l’école dans l’éveil et la prise de conscience des masses et le développement d’un pays. Il a exhorté les éleveurs qui vivent à Ari Hara à inscrire massivement leurs enfants à l’école pour accélérer le rythme de progrès du village. Après cette intervention, les écoliers de la structure pédagogique de Ari Hara ont chanté un chœur dédié à la promotion du savoir. Une chanson qui a fait vibrer les cœurs de la plupart des personnes qui ont assisté à cette journée pédagogique. Par la suite, Aîchettou Hamet Sy, Banel Sow et Aminata Aliou se sont exprimées au nom de leurs consœurs pour saluer cette initiative des jeunes et encourager les participants à persévérer dans leur combat pour transformer les mentalités de leurs parents, plus tournée vers les activités pastorales que vers les études. Doro Sy, responsable actif au sein de l’association des jeunes de Ari Hara qui soutenu et accompagné les élèves dans leur initiative a pris la parole pour magnifier l’école et le message de progrès qu’elle véhicule dans la société. Il a regretté de n’avoir pas été scolarisé par ses parents. Aly Yall, étudiant à l’université de Nouakchott a lu un poème qui vante les bienfaits de l’éducation. De temps à autre, les discours étaient ponctués par quelques morceaux de musique traditionnelle de la troupe musicale « Lasli Fuuta », ou de Baba Maal. La pièce théâtrale représentée par un groupe d’écoliers et de lycéens et collégiens du village était axée sur l’importance de la scolarisation et les mariages précoces qui sont les principales causes de l’abandon des filles à l’école. Les jeunes ont attiré l’attention des parents d’élèves à Ari Hara sur la nécessité de stopper le phénomène des mariages précoces jusqu’à ce que la fille devienne majeure et atteigne un certain niveau d’études. A cette requête formulée par les écoliers, Aîchettou Hamet Sy, une parente d’élève a dit toute la disponibilité des parentes d’élèves qu’elles sont à répondre favorablement à cette doléance mais seulement à condition que les écolières et apprenantes de façon générale sauvegardent leur virginité jusqu’au moment où elles trouveront des maris. « Refuser de se livrer gratuitement aux hommes. » a martelé la quinquagénaire. Les élèves de Ari Hara ont également sensibilisé le public sur l’urgence de la prise en charge du transport des élèves au courant de l’année scolaire. Un groupe d’élèves a présenté une série d’exposés autour de plusieurs thèmes sur les avantages de l’éducation pour une société qui aspire au progrès. Les causes et les conséquences des déperditions scolaires ont été abordés méthodiquement par Issa Lô qui a présenté l’introduction du thème. Alassane Oumar a quant à lui développé la thématique en affirmant « l’éducation permet de transmettre d’une génération à l’autre, la culture nécessaire au développement de la personnalité et à l’intégration sociale de l’individu ». Et Alassane d’ajouter que « l’émancipation de l’éducation par rapport à la religion a commencé avec la révolution qui a permis à l’Etat d’assumer progressivement ses responsabilités en matière d’instruction devenue publique et gratuite ». Halima Alassane s’est elle focalisée sur les conséquences et les solutions de ce problème. Pour elle, la pauvreté des parents, la déstabilisation des foyers (divorce entre les couples), la discrimination des filles, l’éloignement des villages des établissements d’enseignement, les mariages précoces, les viols entre autres sont identifiés comme les causes de l’abandon scolaire. Cette intervention a reçu le soutien de Amadou Sokho. Halima a proposé à l’appui une série de solutions dont la relance du transport scolaire et la formation technique et professionnelle des jeunes et rendre la scolarité obligatoire jusqu’à la fin cycle primaire. Sur les conséquences de l’abandon scolaire, la drogue, la délinquance juvénile et l’oisiveté ont été pointés du doigt par Mamadou Boubou. C’est Alassane Djiby Boye qui a lu la conclusion en lançant à l’endroit du public « l’éducation de l’enfant et de l’adolescent repose sur la famille, l’école, la société mais aussi sur des lectures personnelles, et sur l’usage des médias comme la télévision et l’internet». Bocar Oumar, élève en 6 D au lycée de Boghé a intervenu pour saluer l’idée d’organiser cette journée pédagogique. Un autre intervenant a exhorté les éleveurs à accorder davantage d’attention aux études et à investir leurs économies dans l’éducation de leurs enfants. C’est le meilleur rendement qu’ils peuvent offrir à leurs enfants. « Quand une communauté détient le monopole de l’économie et du savoir, elle accédera forcément un jour au pouvoir » a dit cet intervenant. Après le déjeuner offert au public venu nombreux, les manifestations pédagogiques se sont poursuivies dans l’après-midi à travers des matchs de « Génies en Herbe » opposants différentes équipes d’écoliers et de collégiens. Pour la première fois, pareille manifestation est organisée dans cette localité où l’élevage de prestige des bovins, ovins et caprins primait sur toute autre activité pour les Peulhs qui habitent cette localité, où il faut le rappeler, la production laitière est désormais transformée sur place et vendu à Boghé. « Cosam Ari Hara », le nouveau label mis sur le marché grâce à l’appui de l’Ong AMAD et de ses partenaires au développement. C’est la première fois que l’école fondamentale de Ari Hara, dirigée par Ousmane Diko et qui compte 5 salles de classes accueille une journée pédagogique si mémorable et qui restera gravée dans les livres de l’histoire. Il faut rappeler que cette manifestation culturelle a reçu le soutien de tous les parents d’élèves de Ari Hara qui ont contribué pour la réussite de cette journée. Thièrno Souleymane Cridem