lundi 1 février 2016

"Festival du Livre" (1ère édition) à Boghé : une réussite !

  Ouvert le 29 janvier 2016 par le Hakem de Boghé, El Bouh O Vadel dans l’enceinte du Lycée, la première édition du "Festival du Livre" s’est achevée dans la ferveur populaire le 30 janvier 2016 aux alentours de 22 heures du soir.

Discours, communications de chercheurs, table ronde sur « le rap et livre », génies en herbes, concours de poésie, de lecture, de dictée dans les deux langues d’apprentissage, l’arabe et le français, et chants de rap ont été les temps forts de cette 1ère édition qui était placée sous le patronage de Doudou Wane, chef du département des langues nationales à l’Université de Nouakchott et de Mariata Abdallahi Dia, directrice du collège de Touldé.

Un évènement rehaussé par la présence de Abdourrahmane N’GAIDE, historien, essayiste, romancier et poète qui enseigne l’histoire à l’Université Cheîkh Anta Diop de Dakar et chercheur résident à l’Institut d’Etudes Avancées de Nantes.

L’occasion pour M. N’GAIDE, ce fils du terroir de renouer le contact avec sa ville natale et de revoir le lycée de Boghé dans lequel il a fait ses études primaires, plus de 20 ans après. Lorsque le modérateur de la cérémonie, notre confrère Khali Diallo prononce son nom et brandit un à un les ouvrages écrits par Abdourrahmane, c’est une salve d’applaudissements qui retentit dans le public. Une vive émotion se lisait sur le visage de Bassel (comme le surnomme les Boghéens) qui n’a pu retenir ses larmes.

Un autre grand acteur de ce festival s’est fait remarquer bien qu’absent. L’écrivain Cheikh Hamidou Kane, auteur de "l’Aventure ambigüe" à qui les organisateurs du festival ont dédié cette première édition. Son message a été lu devant le public.

Le promoteur du "Festival du Livre", Bocar Baîdi Dia, a remercié les bonnes volontés qui ont permis la tenue de cette première édition. Quant à l’idée d’organiser cette manifestation, elle découle selon lui de la volonté de promouvoir le livre en général et l’écrivain Mauritanien en particulier. Il y’a aussi à travers ce festival, le souci d’attirer l’attention des autorités, des parents d’élèves, du personnel éducatif et des élèves eux-mêmes, sur les défis de l’éducation.

Tous les intervenants qui ont pris la parole au cours de ces journées dédiées au livre, ont déploré la crise qui secoue notre système éducatif national. Le promoteur a aussi évoqué l’importance de lecture et de l’écriture dans l’apprentissage avant de céder la parole à son père, Dia Mamadou Amadou alias Paul qui a prononcé un discours fleuve et riche d’enseignements.

L’ancien surveillant général du Lycée de Boghé a rendu un vibrant hommage à son aïeul, Bocar Baîdi qu’il a qualifié de « 1er locataire de la ville de Boghé », à la première élite intellectuelle de Boghé (Thièrno Amadou Moctar Sakho, un Cadi célèbre du 20ème siècle, Alassane M’Beckou BA, sortant de l’Ecole Normale de Sébikhotane et 1er directeur de la CNSS, professeur Seck Mame N’Diack, docteur Es Sciences, Elimane Mame N’Diack Kane, 1er agrégatif d’histoire et de géographie, membre du BIT, entre autres.

L’instituteur à la retraite est revenu largement sur les causes de l’échec de notre système éducatif avant de faire une série de propositions tendant à sortir notre système scolaire de la crise.

Sylla Ibrahima, responsable de la bibliothèque du Lycée a prononcé un discours pathétique dans lequel, il a fait l’éloge de Cheîkh Hamidou Kane avant de fustiger la crise qui affecte le système éducatif Mauritanien tout appelant la famille éducative à s’assumer et fréquenter la bibliothèque.

Abdourrahmane N’Gaîdé a salué le public avec des gestes empruntés à la tradition japonaise selon lui. L’historien chercheur de lâcher « c’est le système éducatif Mauritanien décrié de toute part qui m’a façonné, je suis le produit de ce système ». Il a tressé des lauriers au promoteur du festival, Bocar Baîdi Dia, son cousin de plaisanterie qu’il a désormais anoblit avant d’encourager les élèves à conquérir le savoir. L’historien a fait savoir que la crise scolaire n’est pas une exclusivité Mauritanienne, tous les pays du monde en souffrent reconnait-il.

Les nouvelles technologies d’information et de communication contribuent à la formation et à l’éducation des élèves mais elles causent beaucoup de dégâts en même temps fait remarquer M. N’GAIDE. Bassel est revenu sur son parcours scolaire en affirmant qu’il est admis au concours d’entrée au collège avec le cycle arabe avant de changer plus tard de cycle pour devenir francisant. Abdourrahmane a affirmé que c’est la conviction qu’il porte pour le livre qui l’a persuadé de revenir au pays. Il s’est engagé à créer une bibliothèque populaire et à prendre en charge les frais de la publication du rapport de synthèse de la 1ère édition. L’écrivain a reçu un cadeau offert par une association locale dénommée AJT et dirigée par Abdoulaye Mamadou Bâ.

Le commissaire poète Sall Djibril introduit par Dembélé Oumar Samba a entonné son poème « Soweto», dédiée à la lutte contre l’apartheid qui a été salué par un tonnerre d’applaudissements.

Les rappeurs issus des groupes "Yontamen", "Minen Tey", "Three-R" et l’artiste Birane Wane ont galvanisé le public avec des morceaux traditionnels et de rap. Le concours de génie en herbe a été remporté par les élèves de la 5ème D du lycée de Boghé qui ont affronté pour la circonstance, ceux du lycée privée AVENIR de Boghé.

Des prix ont été offerts aux différents lauréats. Mais aussi des attestations de reconnaissance à certains invités.

La marraine, Mariata Abdallaho Dia a prononcé le mot de la fin. Elle a parlé des bienfaits du livre, du système éducatif, du rôle dévolu aux parents d’élèves, aux personnel enseignant avant de remercier le promoteur et de l’encourager à persévérer dans sa démarche.

Rappelons que la 1ère édition du "Festival du Livre" a été organisée par "Lewlewal Production" en partenariat avec "l’ASC- Dara Salam" et le ̀Club Scolairè du Lycée de Boghé.

Daouda Abdoul Kader Diop





Avec Cridem, comme si vous y étiez...