vendredi 27 février 2015

La communauté de Diougrera/Toufndé Civé remercie le ministre de l’hydraulique et Dr Bâ Coumba Conseillère à la présidence

Grève à la SNIM : Le mouvement s’étend, Le pouvoir hésite…

Grève à la SNIM : Le mouvement s’étend, Le pouvoir hésite… Au moment où les travailleurs de la SNIM à Nouadhibou s’apprêtent à rallier le mouvement de grève, les autorités de Nouakchott Ouest ont interdit une marche de soutien que la CGTM devrait organiser dans la capitale. C’est la première fois, depuis le déclenchement du mouvement de grève des mineurs du nord, qu’une administration publique affiche carrément son hostilité à l’une de leur activité.

Est-ce le début d’une ingérence plus prononcée du gouvernement en faveur des thèses défendues par la direction société minière? Zouerate. Lundi, 23 février. Des milliers de travailleurs de la SNIM, en majorité grévistes, ont accompagné, jusqu’au cimetière en dehors de la ville, la dépouille de Mohamed Ould Nagi Ould Rachid.

Un travailleur de l’entreprise qui vient d’être emporté par une grave maladie au cœur qui n’a pu être soignée ni en Mauritanie ni à l’étranger. Aux cris de ‘’Point d’autre seigneur que lui’’, les travailleurs ont sillonné les principaux artères de Zouerate. Les travailleurs de chaque département de l’entreprise marchaient ensemble vêtus de leurs combinaisons de travail. Un rite devenu une coutume chez les grévistes depuis le déclenchement de leur mouvement, il y a presque un mois.

Ceux-ci ont en effet profité de l’occasion pour marcher à côté des non grévistes et de l’administration, tout en évitant soigneusement d’utiliser les moyens de transport de la SNIM qui leur ont été proposés tout au long du trajet menant jusqu’au cimetière. Et surtout de faire passer leur message : ‘’la grève jusqu’à la satisfaction des doléances’’.

En dépit des mesures de rétorsion annoncées par l’administration de la société contre des dizaines de grévistes à Zouerate, et qui vont des mises à pieds jusqu’aux licenciements pur et simple, l’engagement des travailleurs est demeuré entier.

Encouragés par les habitants de la ville et par le niveau très important de suivi du mouvement de grève au sein de la SNIM, les mineurs jurent de continuer leur action jusqu’à faire plier la direction de leur entreprise qui, selon eux, demeure sourde à leurs appels et cherche plutôt à saper la grève à travers les mesures ‘’abusives’’ qu’elle a prononcées contre certains travailleurs.

Qu’elles soient abusives ou non, l’entreprise entend se servir de l’administration et de la justice afin de les exécuter. Déjà, certains travailleurs ont reçu la visite de huissiers qui leur ont transmis l’ordre de libérer leurs logements dans cinq jours. Les services de l’économat et de l’infirmerie ont été également fermés devant les grévistes.

Interrogé par Biladi, le secrétaire général de la CGTM, cette centrale syndicale qui a entériné la grève au sein de la SNIM et continue d’épauler les travailleurs en grève, a déclare ‘’qu’aux yeux de la loi qui régit le travail dans notre pays, les mesures annoncées par la SNIM contre des dizaines de ses travailleurs sont tout simplement nulles et non avenues’’.

Une position presque évidente de la part d’un syndicat à l’égard de l’action de ses adhérents. Mais celui-ci et sa centrale entendent allaient pus loin que cela en décrétant d’autres actions pour le soutien de ce qu’ils estiment être ‘’le droit légitime des travailleurs de la SNIM : l’application d’un accord signé avec les travailleurs’’.

Autre soutien de la grève à la SNIM : la députée Mint Hassena qui a publié une déclaration dans laquelle elle appelle le président Aziz à intervenir, personnellement, pour amener la direction de la SNIM à négocier avec ses employés.

Pourtant, l’ADG de la SNIM est descendu la semaine dernière à Nouakchott pour répondre à une convocation de son chef : le président de la République. Il est reparti directement à Nouadhibou presque juste après la sortie de l’audience avec le président. Qu’est-ce qu’on lui aurait dit ? On ne sait pas.

Toujours est-il qu’il parait encore bénéficier du soutien et de la bénédiction du boss. Pour combien de temps encore ? Difficile à dire. Même si l’entrée imminente des travailleurs de la SNIM à Nouadhibou, prévue mercredi à OH, risque bien de faire évoluer la situation ? Et surtout la position du gouvernement.

Mohamed Mahmoud Ould Targui 
RMI Biladi

Le MASEF, l’UNICEF et l’UNFPA face aux MGF : Sensibilisation à Tintane sur la tolérance zéro

Le MASEF, l’UNICEF et l’UNFPA face aux MGF : Sensibilisation à Tintane sur la tolérance zéro   Le chef lieu de la commune rurale de Dev’a qui relève du département de Tintane (Wilaya du Hodh Elgharbi) a abrité, le lundi 23 mars, une journée de sensibilisation sur les Mutilations Génitales Féminines (MGF).

Le lancement des activités, inscrites au programme, s’est déroulée sous la supervision de la directrice adjointe des études de la coopération et du suivi au ministère des Affaires Sociales de l’Enfance et de la Famille (MASEF) Mme Fatimettou Mint Mohamed Kaber Ould Mohamed Ahmed Ould Khattry et du chef de service du même département en présence de Mme Gaitana Mint Mohamed, du maire de la dite commune et de la coordinatrice régionale du MASF au Hodh Elgharbi Mme Mounina Mint Chah.

Cette journée est organisée par l’ONG ODZASAM dans le cadre du projet conjoint d’abandon volontaire des MGF qui est le fruit du partenariat avec le MASEF et les organismes onusiens : Unicef et UNFPA.

Dans un mot prononcé à l’occasion, la directrice adjointe a valorisé la coopération entre le département ministériel et ses partenaires particulièrement dans le domaine de la politique du gouvernement en matière de la famille, de l’enfance et de la population. Fatimettou a mis aussi l’accent sur la promotion féminine qui dit elle constitue une priorité pour le président de la République.

Pour sa part, le président de l’ONG ODZASAM M. Mohamed Elmokhtar Ould Mohamed Ahmed a présenté une communication sur l’importance de l’abandon de la pratique prohibée par l’Islam et nuisible à la santé mentale et physique de la victime a-t-il tenu a précisé.

Ould Mohamed Ahmed a par la suite dressé le bilan des campagnes de sensibilisations menées dans les zones cibles mettant en exergue les progrès réalisés dans le domaine.

A la fin de son intervention, le président de ODZASAM a remercié tous les partenaires et acteurs impliqués dans la lutte contre les MGF citant au passage les autorités administratives de la Wilaya du Hodh Elgharbi qui, renchérit, n’ont cessé d’apporter leurs appuis aux activités mises en œuvre sur leur territoire par les organisations de la société civile.

Moustapha O/ Bechir

Cp Hodhs
Le Calame

Politique : dans les méandres du programme de visites du Président de la République

Politique : dans les méandres du programme de visites du Président de la République
Au moment où les spéculations vont bon train et les analystes se contredisent au sujet de l’avenir du dialogue politique proposé par la majorité à son opposition, la presse détourne l’opinion vers des visites intentionnées par le Président de la République Mohamed Oud Abdel Aziz dans toutes les Wilayas intérieures du pays.

Ces visites démarreront, selon cette presse, à partir de la deuxième moitié du mois de mars prochain et commenceront par les deux grands réservoirs électoraux de l’Est, c’est-à-dire les Hodhs Al-Charghi et Al-Gharbi. En cherchant dans les méandres de ce programme surprise, on peut toujours imaginer des raisons selon qu’on est opposant farouche, laudateur dans la majorité présidentielle ou neutre.

Dans l’opposition, on ne cache pas la réjouissance de voir le Président de la République prendre finalement conscience de la gravité de la situation que vit son pays depuis longtemps et percevoir qu’une crise multiforme pointe à l’horizon. Pour elle, ces visites ne sont qu’une simple fuite en avant.

Une première raison de cette fuite en avant, en constitue l’impact négatif de l’absence de répercussion de la croissance économique réalisée sur les conditions de vie des populations et ce suite surtout à une répartition injuste des résultats cette croissance.

On cite aussi à ce sujet les conséquences, sur les possibilités de financement de l’Etat, du recul drastique des prix des principaux produits exportés (fer, or, etc.), des détournements dans les secteurs de recettes, du doute qui plane sur l’accord de pêche avec l’Union Européenne, de la crise financière des grandes entreprises de l’Etat, du départ de certains investisseurs étrangers, etc.

Si la chance d’organiser un dialogue inclusif entre la majorité et l’opposition devient grande, la réalisation des objectifs visés par les initiateurs de ce dialogue reste cependant incertaine.

C’est là une autre raison pour le pouvoir de chercher, à travers ces visites de tous les chefs-lieux des Moughataas du pays, à garantir la loyauté et l’allégeance des populations et à gagner leur confiance. Ceci facilitera, le moment opportun, une manipulation de ces populations pour des projets futurs tels que des réformes drastiques ( ), des élections anticipés (municipales, législatives et même présidentielles) ou des modifications de la constitution, notamment via un référendum.

Plusieurs composantes du FNDU, soupçonnent déjà le pouvoir d’avoir proposé le dialogue aux fins d’entrainer l’opposition –globalement ou partiellement- pour partager la responsabilité dans les domaines où l’échec est patent et incontestable. Alors, cette opposition est rassurée que les populations ciblées dans la Mauritanie profonde ne sont pas dupes pour accepter aujourd’hui de partager les résultats d’une mauvaise gestion dont le pouvoir en place en est le seul responsable.

Contrairement à cette vision pessimiste, le camp de la majorité présidentielle juge, lui, que le Président de la République effectue ses visites pour tranquilliser les populations et les rassurer que le gouvernement a pris les mesures qui s’imposent pour neutraliser les éventuelles conséquences négatives du déficit pluviométrique qui inquiète déjà certaines régions du pays et qui pourra offrir, en même temps, un terrain fertile aux critiques des mécontents du pouvoir et de son opposition déclarée.

Ces mesures constitueront les détails d’un vaste programme de « sauvegarde des populations rurales » et d’une nouvelle version 2015 du programme « Emel », destiné uniquement à la lutte contre la précarité dans les grandes concentrations urbaines.

Serait aussi l’occasion pour Monsieur le Président de la République de s’enquérir directement de l’état d’avancement d’un ensemble de projets comptabilisés déjà dans l’actif du premier mandat.

Ce sont les projets qui avaient été largement exploités, lors de la campagne présidentielle de 2014, pour montrer la nécessité de réélire leur réalisateur pour qu’il puisse finaliser les nombreux chantiers entamés et continuer à faire avancer la Mauritanie sur la voie du progrès.

Les populations visitées seront rassurées que le gouvernement œuvrera pour une finalisation effective des grands projets en cours et pour une accélération de la réalisation des autres engagements électoraux de 2014.

L’importance qui sera accordée aux audiences, permettra de rassurer les notables et la vieille garde qu’on a confondus, à un moment donné, avec les cabegistes et les prévaricateurs. Sera-ce alors l’occasion de renouer avec de tels groupes sociaux, économiques, politiques et religieux sur lesquels se sont toujours appuyés, par le passé, les pouvoirs politiques.

Il s’agira de rassurer tous ces groupes que les réformes annoncées lors du premier mandat ou préconisées pour le mandat actuel, ne menacent guère ni leurs intérêts matériels, ni la place occupée dans la société. En d’autres termes, il n’y a aucune incompatibilité entre cette volonté affichée de changer la classe politique et de lutter contre « Al vessad » et « Al moufsidine » et la préservation du statut de ces intermédiaires qui s’opposent à leur enterrement.

Notre majorité soutient que ce contact direct entre le sommet et la base, permettra au Premier Chef du pays de faire l’inventaire des problèmes spécifiques de chaque département visité, d’inviter les populations à contribuer tant dans la recherche de solutions satisfaisantes à leurs doléances que dans la réalisation du programme du gouvernement en général.

On n’exclut pas que Son Excellence demande la solidarité de son peuple pour faire face aux évolutions futures de la situation du pays ou prépare l’opinion publique à des décisions inédites liées à la bonne gouvernance.

Outre ces deux grands camps politiques de l’opposition et de la majorité, on distingue celui de la société civile, supposé généralement neutre. Ce troisième camp est convaincu que la vie n’est pas exagérément noire comme la décrive l’opposition. De même, cette vie n’est pas aussi rose comme la voit la majorité présidentielle.

En conséquence, cette société civile, organisée et non organisée, invite le Président de la République à :

(i) confier à ses conseillers la tâche d’étudier profondément la situation actuelle du pays telle que décrite par l’opposition ainsi que les fondements des projections qu’elle fait de notre avenir.

(ii) écouter attentivement les populations visitées, à enregistrer leurs problèmes et doléances et à utiliser ses propres circuits d’informations en vue d’arrêter les vrais problèmes et de leur trouver des solutions selon un ordre de priorité précis ;

(iii) considérer ces visites comme un dialogue social et un prélude à un autre dialogue, politique, qui ne semble pas prioritaire pour la majorité des mauritaniens ;

(iv) prendre conscience du changement des mentalités d’une partie importante des mauritaniens et des risques de cet éveil –minime soi-il- sur la stabilité du pays ;

(v) savoir que tout tourne autour de la justice qui, comme le reste des insuffisances, est tributaire de la bonne gouvernance.

S’agissant enfin de mon avis personnel, je dirais que le chaos n’est pas fatal puisque les mauritaniens sont, tous, tolérants, pacifistes et profondément marqués par leur religion l’Islam. Mais, quelque chose est à faire et sur plusieurs fronts et dans les meilleurs délais.

Dr Sidi El Moctar Ahmed Taleb