samedi 28 avril 2012

Mobilisation des Ressources en Eau à Seeno Kuna : un projet d’avenir qui tire à sa fin.



Entamé au courant de l’an 2011 par l’Ong EGIRE en partenariat avec le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD), le projet « Mobilisation des Ressources en Eau Souterraines et de Surface» qui s’inscrit dans le cadre d’un ambitieux projet qui vise à satisfaire la demande en eau des populations rapatriées de la localité de Seeno Kuna tire à sa fin.

Un consultant du système des Nations Unis dépêché de New York, en l’occurrence notre compatriote, Mame Baye Dia, ressortissant de Monguel qui a opté pour la nationalité Canadienne est venu à Seeno Kuna accompagné d’une forte délégation pour évaluer le projet avec les bénéficiaires.

Il était accompagné d’une forte délégation comprenant entre autres M. Bâ Amadou (responsable des projets au PNUD), M. Tourad O Salek de l’OMS, de M. Moustapha de la FAO ainsi que de M. Bâ Mamadou Moussa (délégué régional du ministère de l’environnement au Brakna) et de l’Inspecteur départemental de l’environnement de Boghé.

L’expert consultant a indiqué devant les un parterre de femmes et d’hommes qu’il était envoyé par les partenaires du projet afin de voir avec les bénéficiaires du projet les insuffisances du projet en question en vue d’apporter des corrections ou des rectifications à l’avenir. Il a particulièrement insisté dans son face à face avec les populations pour connaître leurs vraies priorités en matière de santé, d’éducation et de d’eau.

S’agissant de savoir si elles peuvent aujourd’hui s’affranchir des prestations qu’offre l’Ong EGIRE aux habitants du village, les populations ont répondu par la négative faisant savoir qu’elles n’ont pas encore acquises l’expérience nécessaire et ne disposent pas de la ressource humaine qualifiée pour se passer de l’expertise de l’Ong EGIRE.

Elles n’ont pas manqué de remercier et de féliciter M. Bassirou Diagana et ses partenaires sans oublier de renouveler quelques doléances à l’endroit des bailleurs. Il s’agit du raccordement de tous les ménages au réseau de l’AEP. Les villageois ont aussi demandé le déplacement du château d’eau de sa position actuelle très basse vers un endroit plus élevé.

Le consultant Onusien a visité toutes les infrastructures hydrauliques réalisées dans le cadre de ce projet ainsi que les pépinières des cultures hors que l’Ong INTERSOS refuse d’accepter dans le périmètre maraîcher qu’il a réalisé au profit des rapatriés prétextant selon certains villageois que l’Ong EGIRE chercherait à s’approprier ses réalisations à Seeno Kuna.

Pour rappel, le projet « MRESK » a émergé à partir de l’initiative personnelle de M. Diagana Bassirou, hydrogéologue, agrée en ressources en eau et en environnement. Ancien directeur du Centre Nationale des Ressources en Eau qui a pris sa retraite et aujourd’hui reconverti dans les consultations à l’étranger. Ce projet a permis ainsi aux villageois de Seeno Kuna, de bénéficier d’une adduction en eau potable (AEP). La pompe à motricité humaine d’un ancien forage a été remplacée par une pompe solaire qui a permis de doubler la capacité de pompage du forage.

De 4 mètres cubes au début, elle est passée ensuite à 15 Mètres Cubes/jour avant d’être porté aujourd’hui à 40 mètres cubes jour sachant que les besoins en eau de cette population sont estimés quotidiennement à 30 mètres cubes. L’AEP de cette localité dessert une population d’environ 1500 habitants (rapatriés et populations d’accueil confondus).

Le prix du bidon de 20 litres est ainsi passé de 20 Um avant la réalisation de l’AEP à 5 Um après la mise en service de l’ouvrage a affirmé Abou Dia, le fontainier. Mais les villageois ont une faveur de plus car, pour 5 Um, ils peuvent se procurer 40 litres d’eau a ajouté le gérant de la borne fontaine.

Grâce à ce projet, un château d’eau d’une capacité de 15 mètres cubes, deux bornes fontaines et 4 robinets ont été construit dans cette localité. Une borne fontaine est implantée à Medina, village d’accueil de Seeno Kuna. Ces infrastructures hydrauliques ont offert trois emplois aux villageois (un fontainier et deux gérantes de BF).

Toujours dans le cadre de ce projet porté par EGIRE, une ancienne carrière (zone d’emprunt) a été surcreusée et un clôture aménagée tout autour qui a été transformé en bassin de rétention des eaux pluviales qui est exploité à des fins agropastorales par les populations rapatriées de Seeno Kuna. A ce jour, le surcreusement du bassin a permis l’augmentation de la capacité de stockage des eaux pluviales qui passe ainsi de 6 millions de M3 à 11.250 mètres cubes selon le responsable du projet M. Diagana Bassirou .

L’eau du bassin est entrain de tarir avec le déficit pluviométrique enregistré cette année dans notre pays. Une eau utilisée par les habitants pour la construction de briques en banco, pour les activités maraîchères et pour abreuver les animaux sur place évitant ainsi de longs trajets du bétail vers le fleuve. Maintenant, avec le surcreusement du bassin, l’eau pluviale peut y stagner de l’hivernage jusqu’au mois de Mai de l’année suivante alors qu’auparavant, l’eau n’y pouvait rester au-delà du mois de janvier ont confié les populations.

L’ouvrage a contribué à stabiliser le bétail à Seeno Kuna et réduit considérablement la divagation des animaux du village dans les champs selon les bénéficiaires. Les habitants de Seeno Kuna ont adressé leurs vifs remerciements à leurs partenaires (PNUD, MDGF, EGIRE, FEM) ainsi qu’au Royaume d’Espagne pour l’investissement grandiose réalisé dans leur localité.

Thièrno Souleymane
Cp Brakna Quotidien de Nouakchott.
Cridem