Les populations des villages de Zem-Zem, Maï-Maï Tendgha et Maï-Maï Bay (commune de Ould Birome, mouqata’a de Boghé) ont organisé mardi en début de matinée, un sit-in de protestation contre la rétrocession de leur forage à l’homme d’affaires Khliva Ould Housseïn.
Cet ouvrage réalisé en 2005 par l’entreprise chinoise qui exécutait les travaux de construction de la route bitumée Boghé-Rosso puis réhabilité en 2011 par le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement par le biais de l’entreprise SOCOSAF-TP alimente en eau potable plus de 450 familles.
C’est un message du ministère de l’hydraulique et de l’assainissement transmis dimanche au Wali du Brakna sommant le responsable de remettre les clefs du forage à l’homme d’affaires Ould Housseïn qui a provoqué l’ire des populations des 3 villages qui ne sont pas disposées à accepter cette décision « arbitraire et injuste qui privilégie l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général ».
Après un sit-in de près d’une heure, les manifestants ont érigé des barrières sur la route Boghé-Rosso pour mieux faire entendre leurs voix en scandant des slogans hostiles à l’homme d’affaires : « Nahn ndoor illa sondage na ! » (Nous ne voulons que notre sondage !) Entonnaient-ils en chœur.
Les porte-paroles des villages concernés (Soulèye O. Saïd O. Yarg, Seyyid O. Hadoua, Amadou Aliou Dia et Yacoub O. Mourba) ont tour à tour condamné cette décision et exprimé leur ferme détermination à s’y opposer de quelque manière que ce soit. « Nous sommes prêts à laisser nos vies pour défendre ce droit absolu ! », « cet homme marchera sur nos cadavres avant d’obtenir les clefs de ce sondage ! », ont-ils hurlé devant les représentants d’organes de presse venus relayer l’évènement. Ils exigent l’annulation pure et simple de la décision du ministère de l’hydraulique.
Rappelons que les populations des villages précités avaient adressé dès 2005 une demande au ministère de l’intérieur s/c de la voie hiérarchique pour obtenir la propriété de cet ouvrage mais cette requête est restée sans suite. Malgré cela, elles continuaient à utiliser les eaux du forage. C’est ainsi que le 24 septembre 2011, les 3 villages ont crée un comité de gestion présidé par Bambaye O. Seïgha et comprenant MM. Ethmane O. Mamelouk (trésorier), Brahim O. Bah (pompiste) et Ibrahima Ndongo (contrôleur).
Selon de nombreux observateurs, cette attribution serait liée à l’installation dans cette zone agro-pastorale de la communauté Rhahla, beaux-parents de l’homme d’affaires Khliva O. Housseïn. Des personnalités nichées au plus haut sommet de l’Etat seraient derrière cette décision qui fait couler beaucoup de salive.
En effet, l’installation de quelques familles nomades Rhahla dans l’espace vital du village de Zem-Zem avait fait l’objet d’une plainte déposée le 13 mai dernier par des notables auprès du Hakem de la mouqata’a. La décision du MHA ne risque-t-elle pas de jeter de l’huile sur le feu ?
Dia Abdoulaye et Brahim O. Ely Salem
