Premier cabinet d’Aziz II : Le gouvernement que nous méritons ?
"Toujours selon l’inamovible recette de cuisine mauritanienne : une pincée de tribalisme, une cuillerée de régionalisme, quelques grains de clientélisme et, enfin, deux à trois gouttes d’ethnicisme… A consommer avec modération. "
Quelqu’un a dit que les peuples n’ont que les gouvernements qu’ils
méritent. Cet adage dont certains mauritaniens voulaient s’affranchir
est, visiblement, très têtu. Les Mauritaniens se sont réveillés,
vendredi dernier, avec un nouveau gouvernement.
Leur attente aura duré près de vingt jours, après la prestation de serment du président réélu, le 21 juin dernier. Le Président prend tout son temps, entendait-on s’extasier, pour constituer un gouvernement à même de relever les défis de l’heure !
A l’arrivée, Aziz, qui semble bien connaître la mentalité de ses concitoyens, n’a pas produit d’autre surprise que de porter, à la tête de son cabinet, un Premier ministre que personne n’attendait. Yahya ould Hademine qui occupait, dans le précédent attelage, le portefeuille des Transports et de l’équipement.
Un poste stratégique, il est vrai, pour un président qui se voulait « bâtisseur » d’infrastructures.
Aziz n’a pas donc opéré « le » changement, du moins, pour le moment, que même ses soutiens de la majorité espéraient. C’est dire que ceux, très nombreux, qui pensaient leur heure venue ont déchanté.
Un cadre UPR, pronostiqué ministrable et visiblement déçu, a, tout simplement, qualifié le nouveau gouvernement d’« acceptable», tandis que les plus optimistes croient celui-ci « transitoire », en prévision du grand chambardement attendu.
En tout cas, ceux qui ont « contribué » à la réélection du chef peuvent ruminer leur déception. Avec ce nouveau gouvernement, on croirait qu’Aziz a fait sienne le slogan de campagne de son mentor, l’ancien président Maouya Ould Sid’Ahmed Taya, « changement dans la stabilité ». On pourrait dire, tout aussi bien, « continuité ».
Mais, bon, Yahya Ould Hademine n’aura pas eu à suer, pour dénicher quelque perle rare à offrir au président. Il n’avait qu’à acquiescer, à chaque nom avancé par le maître de céans. C’est tout ce qu’on lui demandait, pour se voir confiance renouveler.
Toujours selon l’inamovible recette de cuisine mauritanienne : une pincée de tribalisme, une cuillerée de régionalisme, quelques grains de clientélisme et, enfin, deux à trois gouttes d’ethnicisme… A consommer avec modération.
A l’arrivée, donc, nous voilà avec le gouvernement que nous méritons, et nous ne devons, en aucun cas, nous en plaindre. N’est-ce pas les Mauritaniens qui ont réélu Mohamed Ould Abdel Aziz, avec près de 82% des suffrages exprimées ? Cette confiance nous force à accepter tout ce qu’il nous propose.
Parce que nous sommes en cette république, très démocratique, du Gondwana dont les péripéties nous sont narrées, chaque matin sur RFI, par l’inégalable Mamane. Une République où le Président bien aimé pense – en bien, cela va sans dire mais cela va mieux en le disant – pour tous.
DL
Leur attente aura duré près de vingt jours, après la prestation de serment du président réélu, le 21 juin dernier. Le Président prend tout son temps, entendait-on s’extasier, pour constituer un gouvernement à même de relever les défis de l’heure !
A l’arrivée, Aziz, qui semble bien connaître la mentalité de ses concitoyens, n’a pas produit d’autre surprise que de porter, à la tête de son cabinet, un Premier ministre que personne n’attendait. Yahya ould Hademine qui occupait, dans le précédent attelage, le portefeuille des Transports et de l’équipement.
Un poste stratégique, il est vrai, pour un président qui se voulait « bâtisseur » d’infrastructures.
Aziz n’a pas donc opéré « le » changement, du moins, pour le moment, que même ses soutiens de la majorité espéraient. C’est dire que ceux, très nombreux, qui pensaient leur heure venue ont déchanté.
Un cadre UPR, pronostiqué ministrable et visiblement déçu, a, tout simplement, qualifié le nouveau gouvernement d’« acceptable», tandis que les plus optimistes croient celui-ci « transitoire », en prévision du grand chambardement attendu.
En tout cas, ceux qui ont « contribué » à la réélection du chef peuvent ruminer leur déception. Avec ce nouveau gouvernement, on croirait qu’Aziz a fait sienne le slogan de campagne de son mentor, l’ancien président Maouya Ould Sid’Ahmed Taya, « changement dans la stabilité ». On pourrait dire, tout aussi bien, « continuité ».
Mais, bon, Yahya Ould Hademine n’aura pas eu à suer, pour dénicher quelque perle rare à offrir au président. Il n’avait qu’à acquiescer, à chaque nom avancé par le maître de céans. C’est tout ce qu’on lui demandait, pour se voir confiance renouveler.
Toujours selon l’inamovible recette de cuisine mauritanienne : une pincée de tribalisme, une cuillerée de régionalisme, quelques grains de clientélisme et, enfin, deux à trois gouttes d’ethnicisme… A consommer avec modération.
A l’arrivée, donc, nous voilà avec le gouvernement que nous méritons, et nous ne devons, en aucun cas, nous en plaindre. N’est-ce pas les Mauritaniens qui ont réélu Mohamed Ould Abdel Aziz, avec près de 82% des suffrages exprimées ? Cette confiance nous force à accepter tout ce qu’il nous propose.
Parce que nous sommes en cette république, très démocratique, du Gondwana dont les péripéties nous sont narrées, chaque matin sur RFI, par l’inégalable Mamane. Une République où le Président bien aimé pense – en bien, cela va sans dire mais cela va mieux en le disant – pour tous.
DL