mardi 27 décembre 2011

Le Président du Sénat à Maghama : L’heure des bilans.




« Vous ne pouvez vous prévaloir d’aucun projet ou d’aucune initiative en faveur des Maghamois.… » « Kéllé mone ! « Kéllé mone » ! Auraient scandé en chœur les femmes chargées de la cuisine et du service. Un rectificatif d’abord. Diallo Abou Moussa est Président de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics plutôt que Président du Conseil d’Administration de l’ANAIR où il a été remplacé par Bâ Bocar Soulèye.

Toutes nos excuses à l’un et à l’autre pour cette erreur malencontreuse. Cela dit, dans notre précédente édition, nous faisions état de la visite dans le département de Maghama, du Président du Sénat M. Bâ Mamadou dit M’Baré. Une tournée débutée le lundi 19 décembre 2011 par Dolol, Daw, Taaga et qui a fini par Wali son village natal pour la première journée.

Dans cette édition, nous vous proposons le compte-rendu complet des étapes suivantes à travers le département.

Selon nos sources, mardi 20 décembre, pendant que le Président du Sénat recevait des notables de sa commune, et présentait des condoléances aux familles de son clan en deuil depuis son dernier séjour début 2011, Kane Isma, Diallo Daouda, Mamadou Bass, Massa Ould Hawa dit Mberké et Diop Oumar Démé se démenaient, semble t-il, pour négocier une visite apaisée dans la commune de Maghama, et mobiliser leurs sympathisants, afin de réserver un bon accueil à leur leader.

Une telle démarche était nécessaire pour désamorcer la tension politique née de l’annonce de la visite du Président du Sénat. Les jeunes encore en colère menaçaient de descendre dans la rue pour manifester contre une telle visite d’un fils du terroir qu’ils ne portent plus dans leur cœur.

Selon nos informations recoupées sur place auprès de plusieurs sources indépendantes, des notabilités de la ville de Maghama, appuyées par des figures emblématiques du groupe présidé par le Colonel Sogho, avaient déjà réussi à dissuader les jeunes révolutionnaires à mettre en œuvre l’accueil heurté qu’ils comptaient réserver au Président du Sénat.

Il leur aurait été conseillé de privilégier le boycott paisible pour mettre en évidence son impopularité et celle de ses soutiens venus tout spécialement de Nouakchott. Pour contrebalancer la désaffection des Maghamois, les soutiens de Bâ M’Baré ne se seraient pas ménagés sur le terrain pour ratisser le plus large possible afin de ramener le maximum de personnes attirées pour la plupart, en cette période de vaches maigres, par la perspective d’un déjeuner copieux et des espèces sonnantes et trébuchantes.

Une méthode digne du PRDS de l’époque. De la sorte, les proches du Président du Sénat ont, durant toute la journée et une bonne partie de la nuit suivante, sillonné Fimbo, Kahé, Gourel Mama Nettou, Gourel Hayré, Sonko et Dar El Beida, villages de la commune de Maghama. Kane Amadou Tijane, Maire de Dolol et Brahim Saadou ancien douanier de Daw, auraient pour ce faire, affrété trois véhicules pour acheminer des renforts dès la 1ère heure le lendemain.

A Fimbo, 2ème localité de la Commune, un véhicule sonorisé aurait sillonné la localité invitant les populations à accueillir chaleureusement le Président du Sénat le lendemain, lors de son passage en route pour Maghama. Partis de Wali son village natal mercredi 21 décembre 2011 vers 10h, le Président du Sénat et sa garde rapprochée firent, comme prévu, halte à Fimbo au domicile du dénommé Samba Tacko.

A en croire notre source, la déception était très perceptible car l’endroit était quasi désert. Précisant que seuls les membres de la famille de ce dernier et une dizaine de curieux étaient présents. Par cette première étape sur le chemin de Maghama, Bâ M’Baré venait déjà d’appréhender l’ampleur du boycott massif qui l’attendait dans la capitale départementale de la part des populations de la ville.

Rappelons au passage que Fimbo est le village d’origine de l’ancien député Bâ Abdoul Fatah, un ami avec lequel Bâ M’Baré a rompu et celui aussi du Sénateur UDP de Kaédi, Sangott Ousmane Racine, du parti UDP qui vient d’être renforcé du ralliement de Sao Abdoulaye, maire de la commune de Naibina-Garlol dans le département de M’Bagne. Ce qui n’est pas rien pour qui connaît le poids politique de cet homme auprès des siens.

Maghama, la ville rageuse de colère

Arrivée à Maghama aux environ de 11h, la délégation conduite par le Président du Sénat se rendit directement au domicile de feu Abdoul Kader Thiam, frère ainé du Colonel Thiam El Haj un ancien diplomate à la retraite. Une surprise inattendue au point d’intriguer les observateurs de la scène maghamoise. Et pour cause, pendant plus de 10 ans le gite et le couvert étaient assurés à Bâ M’Baré ainsi qu’à nombre de ses proches chez les Thiam.

C’est là qu’il avait installé son quartier de campagne lors des élections sénatoriales de janvier 2007. Jouissant d’une considérable notoriété dans l’ensemble du département, en raison de son poids démographique et de celui de ses nombreuses alliances, la famille Thiam de Maghama avait joué un rôle décisif dans l’élection du Président du Sénat alors candidat Sénateur de la Moughataa de Maghama.

Mais depuis son accession à la présidence du Sénat en mai 2007, ni lui, ni ses proches, ni aucun de ses soutiens, comme par exemple Demba Soumaré son Directeur de cabinet et ancien maire de Toulel, Kane Amadou Tijane maire de Dolol, Samba NDiaye adjoint au maire de Sanghé, et Diallo Daouda DGA de l’Ener, n’auraient remis les pieds chez les Thiam. Le président du Sénat a systématiquement contourné Maghama lors de ses rares visites dans le département. Ses soutiens évitaient le quartier de la famille des Thiam lors de leurs incursions dans la ville.

Dès lors, en guise d’explication, tous les observateurs avertis, ont perçu dans cette initiative, un message annonçant une probable manœuvre de retour en zone. Il leur parait évident que, face à l’adversité et à l’hostilité que lui manifestent les Maghamois, le Président du Sénat s’est fait violence pour revenir sur les lieux de ses beaux jours dans le chef-lieu du département, nourrissant le secret espoir de renouer des fils fortement distendus ou peut être déjà rompus.

Toujours est-il que de la maison des Thiam, la délégation de Bâ M’Baré s’est ébranlée à destination de la commune de Beylougué-Litama voisine du département de Mbout, et distante d’environ 20 km. Rappelons que Beylougué-Litama est une commune remportée par l’App aux dernières élections municipales de novembre 2006.

L’étape a été, semble t-il, particulièrement brève, moins de 15 mn, en raison de la désaffection des populations de cette commune dont le Maire Hachem Ould Mbareck Sebkha navigue, suivant l’air du temps, entre l’UPR et l’APP. Le Président du Sénat y a cependant consacré ses propos, à la nécessité d’une réconciliation entre les deux tendances de l’UPR qui s’étripent dans le département. Chose qu’il n’a jamais envisagé avant qu’il ne soit dos au mur.

Franc-parler sans détour

De retour à Maghama vers 13h, le Président du Sénat et sa délégation ont pris leurs quartiers chez Kane Isma, ancien Maire de Maghama, membre de la Direction de l’Autorité de Régulation nommé sur le quota du Président du Sénat. En dehors des membres de la délégation, et des personnes chargées de la cuisine et du service, le rassemblement ne comptait pas plus de 70 convives dont une dizaine de Maghamois de souche.

Après le tajine, le Président du Sénat a d’abord entamé des audiences pour arbitrer la rivalité qui oppose, Mamadou Bass proche de Diallo Abou Moussa Président de l’autorité de régulation des marchés publics, à Diallo Daouda DGA de l’Ener, tous deux candidats déclarés au poste de maire de Maghama. Les partisans de l’un et de l’autre sont depuis le début de l’hivernage dernier, à couteaux tirés.

Selon nos sources, l’opération aurait été vaine car, Mamadou Bass refuserait de s’effacer devant Diallo Daouda dont on dit qu’il aurait la faveur du Président du Sénat. Ces audiences sélectives auraient, semble t-il, par ailleurs, fortement mécontenté des membres de la Communauté maure présente.

Ces derniers contesteraient la prééminence accordée à Massa Ould Hawa dit Mberké et n’excluraient pas de claquer la porte. Elles auraient été, semble t-il, l’occasion pour certains des convives d‘empocher quelques billets de banque.

Puis ce fut la séquence des échanges avec les convives massés sous une bâche dans la cour du domicile de Kane Isma, consacrés exclusivement à leurs problèmes socio économiques : Santé, Education, eau potable, électricité et Infrastructures routières. Le Président du Sénat aurait assuré son auditoire que le Président de la République va engager le démarrage du projet de la Route Kaédi – Maghama dans un délai de trois mois.

Pour les autres problèmes soulevés, bien que la partie ne soit pas facile, il verra ce qu’il y a lieu de faire dès son retour à Nouakchott. Ainsi, ni les résultats du Dialogue National, ni le plan d’urgence du Gouvernement pour faire face aux effets de la sécheresse sur les populations et sur le bétail, n’ont été évoqués. Bâ M’Baré s’est ensuite inquiété de l’absence de la jeunesse.

Ce à quoi un des deux jeunes présents, répondant au nom de Adama Mbodj alias Grand Rosa MBodj et neveu de Diop Oumar Démé conseiller municipal et thuriféraire du Président du Sénat, lui répondit en ces termes : « La jeunesse de Maghama est très mécontente de vous et de vos compagnons. Une journée entière ne peut suffire pour énumérer tous ses griefs. Je peux tout de même vous les résumer. Votre accession à la Présidence du Sénat a nourrit beaucoup d’espoir au niveau des populations du département.

Force est de constater que vous n’avez rien fait ni pour le département ni pour ses populations. Vous ne pouvez vous prévaloir d’aucun projet ou d’aucune initiative en faveur des Maghamois. Vous êtes par conséquent inutile. Depuis bientôt quatre ans que vous êtes en fonction, c’est la 1ère visite que vous rendez à Maghama. Aujourd’hui, veille des élections, vous venez promettre ciel et terre. Veuillez m’excuser pour la franchise mais c’est la stricte vérité ».

« Kéllé mone ! » « Kéllé mone » ! Auraient scandé en chœur les femmes chargées de la cuisine et du service. Ainsi une salve d’applaudissements salua, semble t-il, l’intervention de Adama Mbodj. Après avoir accusé le coup, et difficilement surmonté le choc, Diallo Daouda et Demba Soumaré auraient tenté vainement de sauver la face à leur leader. Cette initiative leur valu les huées et quolibets d’une grande partie de l’assistance.

Tel fut l’accueil des jeunes révolutionnaires de Maghama au Président du Sénat et à sa délégation. Le président du Sénat prit congé. Il serait reparti plus vite qu’il n’était venu, directement à Wali, son village natal. Ainsi, son passage à Maghama n’aurait duré en tout et pour tout qu’environ une heure et 30 minutes, semble t-il.

La bataille des tendances UPR au grand jour

Jeudi 22 décembre 2011, la délégation du Président du Sénat a mis le cap sur Vraa-Litama, la plus importante concentration peule dans le département. Là aussi, des informations qui nous sont rapportées indiquent qu’en 30 mn, de 16h à 16h 30, le Président du Sénat et sa délégation traversèrent la commune de Vraa-Litama, en passant en revue les villages de Touejila, Vraa, Debaye Sidi, Weli-ngara, Helléré, Bourlé dans une ambiance morose. A travers l’indifférence affichée, les villageois voulaient-ils signifier au Président du Sénat et à ses compagnons, qu’ils étaient indésirables chez eux ?

En tout cas les observateurs de la scène politique maghamoise relèvent que la présence de Diallo Daouda, directeur adjoint de l’ENER et la caution de Diallo Abou Moussa, Président de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics n’aurait eu aucun effet sur la communauté peule de la commune de Vraa-Litama dont ils se disputent le leadership.

Il faut noter que dans cette commune, la tendance politique UPR du Président du Sénat dont fait partie le maire Mohamed Elgaray dit Didon, n’aurait pu engranger qu’une seule unité de base lors de la phase adhésions de l’implantation avortée des structures du parti dans le département de Maghama. Après Vraa-Litama, c’était au tour de Toulel –fief du Colonel Sogho Alassane- de recevoir le Président du Sénat. Selon nos informations, c’est à 17h 10 que la délégation fit son apparition à Toulel.

Elle se serait offert une halte d’environ 30 mn sur une place publique à l’entrée du village. Un groupe d’environ 20 personnes auraient été à l’accueil. Le Directeur de cabinet du Président du Sénat et ancien maire de Toulel, aurait été incapable de recevoir son patron et la délégation d’accompagnement dans un domicile pour, ne serait-ce, que prendre un rafraîchissement. Visiblement, le village de Toulel serait complètement verrouillé.

Tout au long de la traversée de la ville sur le chemin du retour au village natal du Président du Sénat (Wali), des passants n’auraient eu de cesse de scander le nom du Colonel Sogho Alassane. Il faut reconnaître que Toulel, compte-tenu de l’adversité politique qui règne entre les deux tendances, n’est pas un endroit conquis pour le Président du Sénat.

Le maître des lieux s’appelle Sogho Alassane, la bête noire de M’Baré et qui n’est pas n’importe qui d’ailleurs dans le département. Il suffit de se rendre sur place et partout dans le département, pour s’en rendre compte. Sanghé, une entrée sur la pointe des pieds.

Vendredi 23 décembre 2011, nous apprendrons que dès 9 h une masse de jeunes hostiles au Président du Sénat s’est déployée à l’entrée ouest du village de Sanghé, piste naturelle la reliant à Wali sauf pendant l’hivernage. Informé du risque encouru, le Président du Sénat, après un grand détour, s’introduisit discrètement dans la ville par l’entrée nord là où personne ne l’attendait.

Arrivés vers 10h 20, le Président du Sénat et ses soutiens auraient été accueillis sur une place publique excentrée, en face du domicile de Mariata Sissokho, conseillère municipale. L’assistance comptait, semble t-il, moins d’une centaine d’hommes et de femmes venus pour la plupart du village voisin de Louguéré distant de 4 km.

C’est sous une bâche que le rassemblement a écouté le discours de bienvenue et les remerciements et encouragements de Bâ M’Baré. Après quelques apartés vite expédiés sur place, la délégation se serait dirigée par la suite vers le village de Koumbou situé sur la frontière administrative qui sépare le Gorgol et le Guidimakha. Distant de 5km de Sanghé, Koumbou est le village où la tendance du Président du Sénat exigeait l’adhésion de 200 de ses membres alors que le nombre de ses habitants inscrits sur la liste électorale est inférieur à 50 personnes.

A rappeler que Sanghé est le fief du maire, Bâ Sidi Tenguella victime d’un complot qui aurait été ourdi contre lui, dans une sordide affaire d’état civil qui a eu lieu dans le chef-lieu de la commune. Cela a failli le conduire en taule n’eût été la lucidité de la justice dans cette affaire.

Pour rappel, les faits qui se sont produits remontaient au mois de mars 2011 en l’absence du maire de la commune. Pourtant le ministère de l’intérieur et de la décentralisation qui avait eu à instruire ce dossier de la commune de Sanghé, s’était déjà prononcé en faveur de l’annulation des actes et la reprise en bonne et due forme de la procédure et l’enregistrement de ces naissances. Mais la décision de la tutelle n’a jamais été appliquée.

Pourquoi ? Allez-y savoir ! Le 11 octobre dernier, lors de la comparution du maire au tribunal de Kaédi, le juge n’a pas suivi le réquisitoire du procureur qui avait requis une peine d’emprisonnement ferme et une amende contre le maire de la commune. Bâ Sidi Tenguella a été acquitté. Par contre, le conseiller municipal délégataire de signature, l’infirmier de la commune et le secrétaire général de la mairie écopaient chacun d’une peine d’emprisonnement ferme de quatre mois et d’une amende de 150.000 ouguiyas.

Au finish, l’impopularité

Wali, fief du Président du Sénat depuis janvier 1989. Selon nos sources, c’est vers 17h passées, vendredi 23 décembre 2011, que le Président du Sénat y a présidé la réunion de fin de mission à huis clos. Les acteurs politiques, membres de son groupe et originaires des 8 communes du département de Maghama, étaient pour l’essentiel présents. Les absences de Diallo Abou Moussa qui n’a pas pris part à la mission, et de Oumar Ifra Watt rival historique de Isma Kane, ne sont pas passées inaperçues, semble t-il.

Il s’est agit au cours de cette réunion de fin de mission, précise nos sources, de tirer les leçons de la tournée effectuée. Les observateurs avertis considèrent que celle-ci a largement confirmé l’étendue de l’impopularité du Président du Sénat et de celles de ses soutiens. Alors, quelles conclusions en tirer ? Sinon que les carottes sont cuites pour la seconde personnalité de l’Etat ainsi que ses amis. Car, et cela ne fait l’ombre d’aucun doute aujourd’hui, tous les maires sortants de son groupe, y compris lui-même, sont menacés de subir de cuisantes défaites lors des prochaines élections municipales.

Quant aux membres de son groupe qui nourrissent des ambitions à Maghama, Daw, Toulel et Sanghé, la tournée a permis de mesurer que leurs chances de conquérir ces communes demeurent du domaine des miracles. Pendant la journée du 20 décembre et les quatre nuits passées dans son village natal, le Président du Sénat aurait, sans relâche, consulté pour évaluer la situation politique qui prévaut dans la commune dont il est maire depuis plus de deux décennies.

Pour sûr il est désormais conscient qu’il y a péril en la demeure. Car, pour espérer rempiler au poste de Président de la Chambre haute, il faut au préalable avoir été réélu Sénateur du département, chose inconcevable en cas de défaite aux municipales à Wali après 22 ans de règne sans partage. Alors, va-t-il faire preuve de sagesse et se retirer de la politique ou, va-t-il, comme son homonyme, prendre le risque d’une retentissante humiliation ? Wait and See !

Moussa Diop


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Source :
Le Quotidien de Nouakchott

21 kg de chanvre indien saisis par la police de Rosso : 'L’herbe qui tue' dans les champs du Trarza.




Le commissaire Isselmou Ould Mouftah et ses hommes viennent de saisir 21 kilogrammes de chanvre indien sur 5 guinéens résidents aux environs de Rosso dans les périmètres rizicoles. L’enquête immédiatement engagée à mené les policiers jusqu’aux demeures des cinq guinéens. La découverte était de taille : l’herbe était cultivée localement.

Les prévenus, assez subtiles, parvenaient à installer des plants de cette herbe au milieu de champs de riz à l’insu des propriétaires desdits champs. Le subterfuge avait réussi jusque-là puisque même les services techniques du ministère du développement rural, à charge du contrôle des périmètres irrigués, n’avaient jamais pu découvrir le pot aux roses.

Et tout porte à croire que les prévenus n’en soient pas à leur première expérience. Cette fois, l’affaire n’a pas marché. Ils ont été interceptés alors qu’ils transportaient leur récolte.

Voulant acheminer à pied et nuitamment leur produit du village de Tekech au PK 10, les guinéens se sont perdus en cours de route et n’ont pu joindre leur lieu de livraison que vers 2 heures du matin. Malheur en prit, puisque leur acheteur, impatient et inquiet du retard, avait fini par quitter le lieu de rendez- vous.

Quelque peu déçus, les cinq compères décidaient de remettre les choses au lendemain, se mettant à la recherche de leur acheteur. Et de crainte d’être arrêtés en possession de leurs produits, ils creusèrent un gigantesque trou dans le sable où furent enfouis les 25 kilogrammes de chanvre.

Par mal chance, le vent de sable qui soufflait dans la zone avait déterré le produit, découvert par des bergers qui en informèrent la police. Cette dernière tendit alors un guet apens autour du site, persuadée qu’elle était que les propriétaires des produits découverts, reviendront sur les lieux dans les plus brefs délais.

Deux heures plus tard, voilà que quatre de cinq guinéens se présentent à l’emplacement de leur trou. Ils n’eurent pas le temps de se poser des questions que les voilà entourés par des agents de police menés par le commissaire de Rosso.

Les personnes arrêtées sont actuellement entendues dans les locaux du commissariat de police. Jusque l’heure, leur cinquième compère n’a pas été retrouvé.

Sakho.


www.cridem.org


Source :
L'Authentique (Mauritanie)