jeudi 20 mars 2014

Rachid: aménagements des rues, ruelles et places publiques

Rachid: aménagements des rues, ruelles et places publiques Les travaux d’aménagement des rues et ruelles vont bientôt démarrer, à Rachid, chef-lieu de la commune de Wahaatt, département de Tidjikja. C’est du moins ce qu’a appris « Le Calame », d’une source proche du maire, le docteur Mohamed Ould Dié.

Comme toutes les villes anciennes, celle de Rachid, construite sur un oued, dispose de petites ruelles où la circulation des voitures et, même, des charrettes est difficile. Or la ville va bénéficier d’une bretelle de la route Atar-Tidjikja qui passe à quelques kilomètres de là. Quatre rues seront ainsi ouvertes et aménagées.

Pour faire profiter les Rachidiens de cette belle opportunité, le conseil municipal a fini par convaincre les riverains de la nécessité d’ouvrir certaines rues et d’en aménager d’autres, afin de rendre praticables les différentes parties de la ville accessibles aux véhicules et autres moyens de transport mais, aussi, de contribuer à la sécurité des populations.

Le projet a été approuvé, par une écrasante majorité des citoyens. Les habitants concernés par les incontournables démolitions vont bénéficier de dédommagements – l’évaluation des coûts est en cours – ou de terrains, dans un nouveau quartier de six cents lots, à établir sur l’autre rive de l’oued. Le bornage de deux cents d’entre eux va démarrer sous peu.

Parallèlement à ce projet, il est également prévu d’aménager (dallage) deux espaces publics, des escaliers, dans les rues en forte pente, et de construire un hôtel de ville, pour la mairie. Le maire a eu l’idée de fonder, à ces fins, une à deux PME, pour répondre aux appels d’offres locaux, la plupart des entreprises nouakchottoises rechignant à se déplacer dans la Mauritanie profonde, pour exécuter certains travaux.

Mohamed Ould Dié
mijote, également, l’extension des réseaux d’électricité et de téléphone, pour les zones non couvertes de sa commune. A la question de savoir d’où viendront les financements, la mairie ne disposant pas de recettes (budget d’investissements), le premier édile compte, non seulement, sur ses concitoyens, qui vont participer à l’effort de reconstruction et de bornage foncier, mais, aussi, solliciter les structures de l’Etat, comme le PDU.

Litige foncier à Donnaye au Brakna : Un camouflet !

Litige foncier à Donnaye au Brakna :  Un camouflet ! - [PhotoReportage]   Donnaye, n’a plus d’espace vital pour vivre. Le village est ceinturé par le projet paysan d’un homme d’affaires mauritanien Mohamed Saleck. Le plus grave encore, c’est la dévastation du cimetière du village par Mohamed Salek, qui crie haut et fort avoir eu l’autorisation des autorités locales pour faire cela puisque, selon lui, son canal doit forcément passer dans le cimetière.

Ainsi, certaines tombes sont détruites et d’autres sont restées. Après la protestation des villageois au niveau des autorités de Nouakchott, le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation aurait sommé le wali du Brakna Mohamed Ahmed Ould Abdallahi de régler ce problème.

Mais, malheureusement, il n’a rien réglé du tout. Son déplacement ce jeudi 13 mars 2014 à Donnaye n’a fait que pourrir d’avantage l’atmosphère puisqu’il aurait pris parti pour l’homme d’affaire Mohamed Saleck.

Nous avons été au cœur d’un village meurtri qui n’a que ses fils pour pleurer…

Donnaye est situé à l’Est et au Sud par le projet agraire de Mohamed Salek, au Nord par le projet « Toubab » non loin de Djatar et à l’Ouest par le fleuve Sénégal. Le village enterre ses morts depuis plus de vingt ans au Sénégal puisque n’ayant plus de nécropole. Selon leurs dires, ils n’en peuvent rien.

Les notables du village ont empêché leurs fils de faire quoi ce soit à Mohamed Saleck. Car, selon eux, l’homme d’affaire est en connivence avec certaines autorités locales au détriment de leur village. Une situation insupportable, certes, mais la paix sous la région et dans le pays est plus importante, selon le chef du village Amadou Moctar Wane.

Régler ce problème dans le calme, c’est ce qu’il souhaite. Mais, comment voulez vous la paix au moment où le village n’a même pas là où enterrer ses morts ? Lui, il ne veut pas le soulèvement des populations. Il a fait appel aux hommes politiques du pays.

Pour le moment, seul le président du parti Arc-en-ciel Ba Alassane Soma dit Balas a répondu à l’appel avec détermination. D’ailleurs, il passe, tout son temps avec les villageois de Donnaye. Son objectif premier selon lui, est de réconforter les villageois et de leur donner de la détermination pour affronter leurs difficultés.

Balas leur a exhibé là où ils doivent passer pour récupérer leurs terres du walo dans le calme. C’est ce qu’il souhaite. A défaut d’avoir cela, Balas se dit déterminer à se battre même avec des armes aux cotés des populations pour qu’ils aient au moins l’espace vital pour vivre.

Après plusieurs lettres sans suites adressées au chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, les villageois avaient décidé de faire des marches à Nouakchott. C’est dans cette optique que le Ministère de l’Intérieur aurait sommé le wali du Brakna Mohamed Ahmed Ould Abdallahi à trouver une solution à ce problème le plus rapidement possible. Ainsi, la marche a été reportée ultérieurement.

Lorsque les habitants ont été contraints de quitter Donnaye en 1989, Mohamed Salek en a profité pour confisquer toutes leurs terres du walo, selon le chef du village. Il a pris 702 hectares. Actuellement, les terres ne sont même mises en valeurs depuis plus de cinq ans. Ce sont des animaux chevages qui y vivent tranquillement. Personne n’ose s’approcher de son projet agraire. Il a dit à toutes les populations de Donnaye de se tenir à l’écart de ses terres cultivables.

Les habitants vivent terriblement. Leurs protestations devant les autorités locales n’ont rien réglé. Donnaye s’est senti humilié par le wali du Brakna lors de sa visite. Mohamed Ahmed Ould Abdallahi leur a demandé de chercher un consensus et de vivre paisiblement avec celui qui a osé détruire en plein jour leur cimetière pour en faire un canal.

Le wali du Brakna, pas clair

Accueilli chaleureusement par Donnaye ce jeudi 13 mars 2014, Mohamed Ahmed Ould Abdallahi aurait pris parti clairement au profit de Mohamed Saleck. Pourtant, dans le cimetière anéanti par les machines de l’homme d’affaires, Mohamed Ahmed Ould Abdallahi s’était montré affecter par ce qu’il a vu.

Sous ses pieds des os des morts de Donnaye sont visibles. Le front ridé, il avait demandé à ce que le sous préfet de Dar El Barka lui appelle tout de suite l’homme d’affaires. « Qu’il m’amène tous ses dossiers », dit le wali. « J’ai tous les dossiers avec moi, Monsieur le Wali », répond Ahmed Ould Mohamed Mahmoud, sous préfet de Dar El Barka. « Je ne veux pas tes dossiers. Je veux ses dossiers à lui », lui dit le wali avec un ton grave. Le wali était déterminé visiblement.

Le sous préfet et le maire de Dar El Barka respectivement Ahmed Ould Mohamed Mahmoud et Mohamed Bilal, chacun, prenait son portable pour essayer de joindre Mohamed Saleck l’homme d’affaires. En ce moment là, les populations de Donnaye croyaient que tout allait finir tout de suite. « Voilà c’est comme ça. Nous allons aujourd’hui retrouver nos terres et notre cimetière inchallah», jubile un villageois.

Il était 11h00. Mohamed Salek l’homme d’affaires, n’était pas là. Il est injoignable sur son portable. Pourtant, la veille le sous préfet lui avait demandé de venir. Quelques minutes plus tard, le sous préfet dit au wali que l’homme d’affaires va venir.

C’est à 13h05 que Mohamed Salek avait foulé le sol de Donnaye en compagnie de sa délégation. Quand il est entré sous le hangar, il a été salué froidement. Le sous préfet Ahmed Ould Mohamed Mahmoud et le nouveau maire de Dar El Barka Mohamed Bilal ont semble t-il calmé un peu le wali du Brakna puisque le wali n’est plus « chaud » comme avant. Le gouverneur ne lui avait pas demandé, pourquoi est-il venu en retard alors qu’il était averti il y a une semaine. Il était venu également sans ses dossiers.

Bizarrement, le wali a changé de « veste » d’un clin d’œil. Pourquoi ? Les gens ne comprennent pas. Il posait ses questions au chef du village de Donnaye Amadou Moctar Wane qui répondait tranquillement mais il avait fini par dire « moi, je ne comprends pas, pourquoi vous me demander tout cela. C’est Mohamed Saleck qui a confisqué nos terres, détruit notre cimetière ».

« Vous me demandez si nous avons des dossiers pour nos terres du walo. Je vous ai dit plusieurs fois que nous n’en avons pas. C’est clair. Ces champs là, nous les avons hérités de nos ancêtres», martèle le chef de village de Donnaye visiblement emporté par le comportement du wali du Brakna.

Le wali Mohamed Ahmed Ould Abdallahi demande au chef du village Amadou Moctar Wane et Mohamed Saleck de quitter la réunion et d’aller quelque part pour trouver un consensus. Il va les attendre sous le hangar. Ils partent avec le maire de Dar El Barka pour discuter face à face.

L’homme d’affaires accepte de céder, Le nouveau maire de Dar El Barka refuse. Mohamed Bilal élu nouvellement maire de Dar El Barka, n’a pas été apprécié par les populations de Donnaye. Lorsque Mohamed Saleck a accepté de céder après des âpres négociations, c’est lui, le nouveau maire de Dar El Barka qui aurait refusé.

Devant le Wali du Brakna, le maire avait déformé les propos de Mohamed Saleck qui n’a pipé mot. Cela a provoqué la colère du chef de village de Donnaye Amadou Moctar Wane.

En fin, le wali du Brakna a donné un nouveau rendez vous à Mohamed Saleck pour qu’il lui apporte ses dossiers. Il est fixé au jeudi 20 mars 2014 à Aleg. Depuis lors, les villageois de Donnaye ne décolèrent pas. Balas également. Ils ont adressé une nouvelle lettre au Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.

Mamadou Demba Sy, envoyé spécial à Donnaye


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