lundi 7 décembre 2009

Kiffa: Un cadavre découvert dans un puits.

Le cadavre d’un jeune homme de teint clair a été découvert par des passants la matinée du 6 décembre dans le quartier de « Tweimirett » à Kiffa (600Kms à l’est de Nouakchott).

«C’est l’odeur du cadavre en décomposition qui a attiré l’attention des passants» rapporte une source sur place.

La même source ajoute que les autorités ont "enlevé le cadavre du puits et n’ayant pu l’identifier l’ont finalement déposé au cimetière, sans l’enterrer".



www.cridem.org


Info source :
Tahalil Hebdo (Mauritanie)

Casier Pilote de Boghé : Les paysans retrouvent le sommeil !

Un sommeil tranquille, les paysans de la moughataa de Boghé l’avaient perdu depuis plus d’une année maintenant qu’ils étaient pressés par l’Uncacem et par le biais de mise en demeure ferme, pour qu’ils s’acquittent de la totalité de leurs dettes de campagne.

Ould Abdel Aziz, conformément aux promesses qu’il leurs avaient faites, celles de trouver une solution à leurs problèmes d’endettement et autres, a joint la parole à l’acte en trouvant une issue à l’épineux dossier du problème agricole.

Il faut dire que ces agriculteurs le long de la vallée du fleuve (Trarza, Brakna, Gorgol et Guidimakha) en avaient bien besoin, étranglés qu’ils étaient par des dettes que réclame en totalité l’Uncacem menacée elle-même de mesures de rétorsions par ses créanciers nationaux (BMCI, BCI, BAMIS, BNM etc.) et internationaux si elle ne remboursait pas l’argent contracté dans ces institutions financières.

Raison pour laquelle d’ailleurs, l’UNCACEM n’avait pas d’autres choix que d’user de pressions allant du refus d’accorder des crédits de campagne pour l’année agricole 2008-2009, à l’envoi de mises en demeure ferme pour les contraindre à s’acquitter au plus vite de la totalité de leurs dettes vis-à-vis de l’Uncacem.

L’Etat, conscient du montant financier –environ 12 milliards d’ouguiyas à recouvrer- n’avait pas manqué de réagir en refusant de se prêter aux sollicitations des agriculteurs dans un premier temps avant de se décider à les sortir de l’impasse plus tard.

En quoi consiste cette solution d’ensemble ?

Après les mises en demeure de l’Uncacem, envoyés à 800 agriculteurs concernés, l’Etat mauritanien est intervenu pour trouver une solution. Elle répertorie les débiteurs de la banque agricole en trois catégories : les coopératives villageoises et les individus ; les privés et les prestataires de services (usiniers, décortiqueuses).

Pour les coopératives villageoises et les individus, les intérêts sur l’encours de la dette arrêtée au 31 décembre 2006 dans sa totalité depuis 1999 sont pris en charge par l’Etat. S’agissant du principal de la dette (capital du crédit), 50 % sont pris en charge par l’Etat et les 50 % restant sont supportés par les agriculteurs et rééchelonnés sur huit ans avec un différé de paiement d’un an au taux zéro.

Par cet arrangement, ces petits producteurs se retrouvent allégés d’un poids qui pesait sur leurs épaules. Car désormais ils n’auront pas grand-chose à payer de cet encours réduit à sa plus simple expression. Quant aux privés, même si les intérêts ont été effacés, l’Etat mauritanien n’a consenti à leur prendre en charge que 30 % du capital de la dette, leur laissant le soin de s’acquitter des 70 % qui restent.

La catégorie des prestataires de service voient eux aussi les intérêts sur la dette effacée mais l’Etat ne leur prend en charge que 20 % du principal de la dette contre 80 % qu’ils devront rembourser au bout de cinq ans, au taux zéro.

S’agissant des crédits contractés et impayés pour l’année agricole 2007-2008, les coopératives villageoises et les privés concernés, bénéficient d’une annulation intégrale des intérêts et de 50 % du principal, mais devront s’acquitter des 50 % restant au bout de trois ans à la suite de la signature du protocole.

Il a fallu bien du temps pour arriver à résoudre tous les problèmes qui empêchaient aux paysans de se mettre au travail. NDiaye Daouda Directeur de la plaine et président du bureau régional de la Fédération des Agriculteurs et Eleveurs du Brakna rappelle : ‘‘ c’est le 26 mars 2009 à Boghé, lors d’une visite, que le général Mohamed Ould Abdel Aziz alors président du HCE accompagné de son ministre du développement rural, Mme Messouda Mint Baham, avait pris l’engagement de réhabiliter la station de pompage et de curer les canaux pour permettre aux agriculteurs de reprendre leur campagne agricole compromise par une conjonction de facteurs’’.

Puis il ajoute : ‘‘le 4 avril une mission d’évaluation est dépêchée pour faire le point de la situation. Tous ces efforts ont finalement aboutit à des résultats positifs. Que grâce soit rendu à Dieu et au chef de l’Etat pour avoir tenu ses promesses à l’endroit des agriculteurs’’.

Une cerise sur le gâteau

Cerise sur le gâteau pour les paysans de Boghé, la station de pompage a été réhabilitée tandis que le curage du canal principal et de quelques canaux secondaires comme au secteur ‘Rahma’ vient de s’achever. Les électropompes étaient au nombre de six (6) qui assuraient l’irrigation des périmètres de différentes surfaces du casier pilote, explique M. Bâ Adama Moussa ingénieur en machinisme agricole, haut cadre de la Sonader et maire de la commune de Boghé auquel avait été confié la réhabilitation de la station de pompage devenue, selon lui, trop vétuste pour supporter une campagne agricole 2009.

Vétuste parce que 80 % des pompes en service depuis 1983 ne fonctionnaient plus, indique l’expert technique de la Sonader en charge de l’hydraulique le long de la vallée du fleuve. ‘‘Un diagnostic avait été fait au mois de mai 2009 sur les possibilités de réhabilitation de la station’’, précise t-il. Maintenant toute cette situation est dépassée et la station de pompage est prête à redémarrer. Elle attendrait d’être réceptionnée avant sa mise en service pour une campagne de contre saison financée, semble t-il, d’un peu plus d’un million d’euros par l’UE avec l’implication de du croissant rouge français.

Une mutuelle d’assurance ?

NDiaye Daouda, président du bureau régional de la Fédération des Agriculteurs et Eleveurs s’inscrit en porte-à-faux contre les arguments selon lesquels, les problèmes de l’agriculture sont imputables à l’endettement des agriculteurs. A l’en croire, cette ardoise n’est qu’un aspect du problème qui prend ses sources de l’absence d’une politique agricole conséquente.

Doublé de cela que depuis 1999, date des premières catastrophes, les paysans n’ont vécu que dans l’improvisation et la mauvaise gouvernance qui a gangrené le secteur. Il a donné l’exemple de l’année agricole 2007-2008, période pendant laquelle, les paysans ayant besoin d’engrais pour le premier et le second épandage, n’en trouvaient plus, parce que les magasins de la Sonimex étaient vide de cette denrée vitale pour les plantes à ce moment là. C’est plus d’un mois après que l’engrais refait sa réapparition alors que c’était trop tard. Le mal était déjà fait.

Du coup aucun paysan n’a récolté un gramme de riz. Ce qui n’a pas empêché le crédit agricole de demander la dette de cette campagne. A cela, il ajoute que les inondations, l’invasion des criquets pèlerins, les oiseaux granivores et la sésamie ont toujours compromis les résultats des différentes campagnes agricoles depuis plus de dix ans. C’est pourquoi, estime –t-il, il y a lieu pour les pouvoirs publics de penser à créer une mutuelle d’assurance agricole qui aurait à prendre en charge les catastrophes naturelles.

Moussa Diop



www.cridem.org


Info source :
Le Quotidien de Nouakchott