mercredi 2 juin 2010

Tagant L’ADC de Dendane au cœur d’un conflit



L’association de développement communautaire mis en place à Dendane par le PDRC est traversée depuis deux ans par un sérieux conflit sur fond d’accusation de détournement formulée à l’égard du président de l’ADC et son trésorier par certains membres de l’association.
En effet, Teyib Ould Taqhi président de l’ADC et Ahmed Salem Ould Boude son trésorier sont accusés par Aly Ould Sidi vice président de l’ADC, Mohamed Ould Mouhamd Salem Ould Mohamed El Moctar et El Moctar Ould Lebatt Ould Mohamed Vall, d’avoir détourné l’équivalent en nature (grillages, ciment, charrette, pèles, brouettes…) de 6.014.000 UM.
Le coordinateur régional du PRDC monsieur Moustapha Ould Naha est accusé lui-aussi par les mêmes individus d’être en connivence avec le Président de l’ADC et de lui permettre de s’approprier frauduleusement et à titre personnel, des biens qui devaient revenir à toute une collectivité.
Mohamed Ould Mouhamd Salem Ould Mohamed El Moctar et El Moctar Ould Lebatt Ould Mohamed Vall sont fermes : « le coordinateur régional du PRDC est de mèche avec le président de l’ADC et son trésorier, il n’hésite pas à les défendre en usant des mêmes arguments fallacieux que ces derniers. Nous avons tenté plusieurs fois de lui présenter notre version des faits, il n’a pas accepté de nous écouter » soutiennent-ils.
Il convient de souligner que le problème qui secoue l’ADC de Dendane est vieux de plus de deux ans et depuis lors les plaignants continuent à faire le pied de grue à Tidjikja pour faire entendre leur cause.
« Nous sommes venus voir Lemine Mint Moma ancienne Wali du Tagant, elle nous a envoyé voir l’ancien Hakem de Tidjikja Abdallahi Ould Moctar mais l’affaire est restée sans suite. Nous sommes revenus à la charge avec le nouveau Wali du Tagant, le Hakem de Tidjikja et le chef d’arrondissement de Rachid mais jusqu’à présent le problème est resté entier » disent en chœur les plaignants Aly Ould Sidi, Mohamed Ould Mouhamd Salem Ould Mohamed El Moctar et El Moctar Ould Lebatt Ould Mohamed Vall.
Notons que le problème qui se pose au niveau de l’ADC de Dendane est sensiblement le même que celui qui s’est posé il y a cinq mois au niveau de l’ADC de Vraa Etalh localité qui dépend de la commune de Boubacar Ben Amer. Là-également, le responsable régional du PRDC est accusé de détournement et de favoriser un groupe au détriment d’un autre.
Khalil sow
Khalil1965@yahoo.fr

Brakna : Le village de M’Botto a soif



Situé dans le département de M’Bagne, le village de M’Botto, peuplé de plus de trois mille âmes souffre d’une soif devenue endémique depuis quelques années. Les 4 puits que les populations ont fait forer de leurs propres moyens tarissent à chaque période des grandes chaleurs. Il ya deux jours, le chef de village, Mangane Amadou Aliou a appelé la rédaction du Calame pour relayer le plaidoyer des populations du village. « Je vous apprends qu’aujourd’hui, les quatre puits ont tous tari et les pauvres femmes chargées de la corvée quotidienne d’eau ne savent plus où se donner de la tête ; nous en appelons à l’Etat et aux autres bonnes volontés pour nous aider à trouver une solution urgente à ce problème endémique » Selon notre une autre source, après avoir sollicité l’Etat, le village avait été retenu dans la programmation annuelle 2008/2009 ; mais avec la rectification, le programme en question, s’il n’a pas été purement et simplement annulé, a accusé un gros retard préjudiciable aux populations. Toujours selon la même source, faute de trouver une oreille attentive, les populations du village ont décidé trouver une solution, comme d’habitude (écoles, oiseaux granivores, Sésamia…) à ce problème récurrent. C’est ainsi qu’une commission de 6 membres a été constituée à Nouakchott pour piloter l’opération de mobilisation des fonds auprès de tous les ressortissants du village au pays et dans la diaspora. Tablant sur un montant de 22 millions, la commission va procéder à la répartition de ce montant entre les ressortissants du village, suivant les capacités financières de chacun. Elle s’est donné un délai de 10 mois pour mobiliser ce montant. Cette entreprise intervient après la mobilisation des jeunes du village qui ont mobilisé et consigné dans un compte à la BMCI, un montant de près de 3 millions d’Ouguiya. Ces jeunes réunis dans une coopérative ont aussi commandité, en mars 2007, une étude hydrogéologique et géophysique de l’implantation du forage, comme ils ont démarché certaines ambassades implantées à Nouakchott.
Il est à rappeler que les puits qui alimentent ce village présentent une certaine salinité, ce qui expliquerait les dents « rouillées » de presque tous les enfants qui naissent depuis quelques années. Le Quotidien de Nouakchott a publié, dans l’une de ses éditions du mois de mai, un reportage poignant de son correspondant au Brakna. Dans ce reportage, les femmes, tout âge confondu, racontent leur calvaire quotidien. Peu avant, le site Saharamédias avait lui aussi relayé la plainte des populations, mais jusque là, l’Etat à travers ses structures déconcentrées demeure sourd et ceux qui sont censés défendre la cause des femmes et enfants dont certains ont implantées au Brakna restent insensibles au drame qui se joue dans ce village. Pourtant dizaines de puits et de forages ont été réalisés dans les départements de Boghé, de Maal, de Maghtaa Lahjar et de Bababé.
Un général du défunt HCE, à qui le problème a été posé, a demandé si ce village ne dispose pas de cadres ou élus pour plaider sa cause. Une façon de dire « vous n’avez qu’à vous prendre à vous-même ». Son interlocuteur lui a répondu que si, mais le village n’en a pas encore profité. Parlant d’élus justement, les populations de M’Botto n’en voient que pendant les élections, les campagnes d’implantation ou des « visitations.» Les maires, les députés et les sénateurs, qui n’assistent pas aux réunions des comités régionaux de développement chargés de la répartition des investissements de l’Etat entre les différentes communes de la Wilaya du Brakna, ne peuvent en aucun cas être un recours efficace pour remonter les doléances des populations des circonscriptions électorales. Pour ceux qui désirent se rendre utiles pour le village, veuillez appeler au 6611602 ou contacter le Calame.
DL

Brakna: Vive polémiques à Aéré M’Bar




Une quinzaine de jours après les opérations d’implantation des structures de l’Union Pour la République (UPR), locomotive de la majorité présidentielle et parlementaire, on note, encore, des vagues et une vive polémique entre acteurs politiques, dans la commune d’Aéré M’Bar, la plus peuplée de la moughataa de Bababé. Cette contrée correspond à la partie de la province traditionnelle du Lao, côté mauritanien, c'est-à-dire sur la rive droite du fleuve Sénégal.
Après le choix des hommes chargés d’animer les instances – sous-section, au niveau communal; section, au niveau départemental et fédération régionale – rien ne va plus entre la tendance du maire de la commune, Dieng Mamadou Abdoul, et les partisans de Thiam Diombar, inspecteur général d’Etat, chaque pôle exprimant sa colère contre l’autre. Dans un discours, on le comprend aisément, diamétralement opposé. La polémique enfle.
Ainsi, l’édile de la commune dénonce «l’influence» du grand financier, actuel préposé à la traque des hauts fonctionnaires véreux, adeptes de la gabegie. Celui-ci aurait profité de sa posture actuelle, au sein de l’Etat qui, en temps normal, devrait lui interdire de s’impliquer, directement, en politique pour placer ses hommes dans les structures locales de la formation soutenant l’action du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Mode opératoire: pression constante sur Ali Ould Alada, chargé de l’organisation des opérations d’implantation de l’UPR au Brakna. De la sorte, l’IGE aurait «imposé» ses pions, partout où cela était possible. Pour le reste, «usage d’une stratégie complémentaire, particulièrement vicieuse», soutient M. Dieng, «qui s’est résumée, tout simplement, à «torpiller» notre camp, au profit des candidats des autres communes, là où le coup n’était pas jouable pour Thiam Diombar». Une démarche aux antipodes du consensus, qui démontre qu’au-delà de la rhétorique, la Mauritanie nouvelle ressemble étrangement à l’ancienne.
« Faux!», rétorquent les partisans de l’inspecteur général d’Etat, qui relèvent la vieille tactique du mauvais perdant et l’éternelle rengaine des «faux démocrates», s’abritant derrière l’écran de fumée de «la manipulation et de la fraude», pour éviter de reconnaître une défaite dont l’évidence, sur le terrain, «crève, pourtant, les yeux».
Une contestation derrière laquelle les amis de Thiam perçoivent l’ombre et l’action d’un vieux baron, un cagoulard qui avance bien masqué et dont ils se réservent le droit de décliner, plus tard, l’identité.

Bataille de chiffres

Pour la petite histoire dont le fil rouge est une véritable bataille de chiffres, le camp du maire avance avoir été «trahi», après un consensus initial. Voyons un peu les comptes. Le département de Bababé est fort d’un total de 37 délégués. Thiam Diombar et ses amis – Ba Mamadou, le maire de la commune de Bababé, Sall Boubou, ancien député, Ba Mamadou Racine, ancien ministre, soit une forte alliance que, logiquement, tous donnaient favorite dans les manœuvres locales – se sont assurés le contrôle de 25 délégués, sur un total de 37, au niveau de la section de Bababé.
C’est donc à travers une alliance avec les communes de Bababé et d’El Vor, au sein desquelles se dégageait un consensus, que Thiam Diombar a mis en échec le plan initial du maire. La raison: impossibilité de trouver un consensus, à cause de la configuration interne d’Aéré Mbar. Tous les développements politiques ultérieurs, dans les opérations d’implantation de l’UPR au niveau de la commune, du département et de la région, prennent leur source dans cette mésentente originelle. A qui la faute? Chacun rejette la responsabilité sur l’autre, jurant, la main droite sur le cœur, avoir tout fait pour s’entendre avec l’autre tendance.
Suite parfaitement prévisible : l’onde de choc et ses effets, conséquences directes et dégâts collatéraux de ce coup initial, seront irréversibles, jusqu’à l’élection de la fédération du Brakna. Une structure décentralisée du parti, où la moughtaa de Bababé dispose de trois délégués, au même titre que celle de M’Bagne. Alors qu’Aleg en compte quatre, Boghé et Maghta-Lahjar se taillant la part des lions, avec cinq délégués chacun.
En dépit de cette réalité, qui renvoie à un jeu d’alliances, faute de consensus, la suite étant, naturellement, le vote où chacun mesure sa représentativité, le maire persiste et signe: «j’ai le contrôle du terrain et il est loisible, à chacun, d’en faire la vérification sur place. Un avantage plus important que les manœuvres de couloir à Nouakchott». Panier de crabes, si loin de la côte? On voit de tout, en néo-Mauritanie ancienne…
Sneiba