jeudi 26 août 2010
Plaidoyer pour un avenir radieux pour Kaédi.
Jadis perle du Fouta, étape incontournable de tout artiste de la vallée du fleuve Sénégal (rive sénégalaise et mauritanienne) en quête de notoriété et point de ralliement de tous les villageois de la région souhaitant nouer avec les avantages de la grande ville (produits, équipements...), Kaédi poursuit sa redoutable et triste regression liée à l'indifférence des politiques publiques et à la distanciation de ses propres natifs auxquels je ne me dissocie point.
Toutes les villes du monde qui se développent correctement sont le produit de politiques publiques volontaristes et le résultat des investissements engagés par leurs propres natifs. Ici, nous sommes loin de cette dynamique...
La situation actuelle de notre bonne ville s'explique aussi par les faiblesses des successives gestions municipales locales. Aucun réel effort de planification urbaine n'est entrepris pour construire une agglomération cohérente et attirante. Aucune ambition politique n'est affirmée pour sortir la capitale du Gorgol de la torpeur et du désordre urbains.
Aucune orientation sociale et économique, susceptible de traiter les questions d'exclusion, n'est encouragée. Les études et les préconisations d'urbanisation faites, il y a plus de 20 par l'ONG italienne Africa 70, n'ont pas été appliquées. Les occupations abusives exposent ainsi une partie des habitants à moult dangers...
Si certaines occupations et développement des quartiers périphériques (Kilinkaré et Wandama entre autres) ont été au départ du seul fait de populations rurales en quête frénétique de propriété foncière, il n'en demeure pas moins que les pouvoirs locaux (municipalité et représentants de l'Eat) ont tacitement entériné ces pratiques qui sont du reste courantes dans toutes les villes mauritaniennes.
Ils ont laissé faire. D'ailleurs se sont-ils vraiment donnés les moyens de s'opposer à cette dynamique? Quelle alternative pouvaient-ils proposer? Rien, si l'on s'en tient uniquement à leur inexpérience dans la gestion urbaine et la faiblesse de leurs moyens techniques et financiers.
Le contexte présent (inondation successive de quartiers) doit nous interpeller vigoureusement et nous conduire à nous interroger collectivement et surtout amener les autorités locales municipales à entreprendre de manière urgente une véritable reflexion sur le devenir de la ville. Un devenir devant pallier aux désordres à l'oeuvre et dont rien ne semble freiner l'évolution pour l'instant.
En définitive, les quartiers détruits par les eaux doivent être complètement évacués et interdits de toute occupation future. L'urbanisation de la ville sera réorientée vers le nord-est entre autres. Le développement des zones sabloneuses du "djéri" qui ne seront jamais inondées sera encouragé. Cela constitue sans aucun doute une piste de réponse à privilégier...
Tidiane Koïta
Cridem
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