mercredi 24 mars 2010

Commune El Meddah : Graret Levras, une localité éternellement oubliée



Des voix s’élèvent partout en Mauritanie pour revendiquer le dialogue politique et social, une plus grande lutte contre les pratiques esclavagistes, une amélioration substantielle du train de vie de réinsertion des anciens réfugiés… Ce ne sont pas les seuls cris de détresse qui sont lancés par les spoliés.

Bien au contraire, les populations de certaines localités du pays vivent aujourd’hui, comme hier, les plus difficiles conditions d’existence possible. Pourtant, tous les demandeurs de suffrages électoraux, se sont succédés devant les habitants de ces localités, réalisant au passage leur calvaire et promettant pour la circonstance d’y mettre fin, une fois l’objectif électoral réalisé.

Mais, les promesses des uns et des autres n’ont jamais été honorées, condamnant toute une communauté rurale à affronter un environnement naturel des plus durs, dans le silence total des autorités qui restent indifférentes.

La commune d’El Meddah, dans la région de l’Adrar fait parler de ces localités totalement oubliées qui attendent toujours un sauvetage providentiel.

Le pouvoir tarde encore à s’attaquer aux vrais problèmes auxquels est continuellement confronté le pays. Pourtant, les défis de la Mauritanie de demain ne sont pas seulement d’ordre politique, mais, ce sont plutôt ces priorités qui doivent être axées sur une meilleure décentralisation de l’administration et une plus grande implication dans la recherche du bien-être des populations.

Si pour les capitales politique et économique du pays, respectivement Nouakchott et Nouadhibou, la priorité est dans le lotissement et l’arrêt des gazras, ce n’est point le cas, des localités rurales du pays, où les populations souffrent de l’absence de structures de santé, d’éducation, mais surtout d’autorités publiques réellement conscientes de leurs obligations d’assurer d’excellentes conditions de vie des populations.

Malheureusement, le mandat présidentiel du Président de la République arrivera dans les prochains mois à mi-chemin de son parcours, sans que des avancées réelles soient réalisées.

Elles sont nombreuses, ces communes du pays qui luttent dans le silence total pour survivre. Nous évoquerons ici le cas de la Commune d’El Meddah, relevant de la Moughata d’Aoujeft, dans la Wilaya de l’Adrar.

Là, d’autres calvaires, plus durs que l’esclavage, que la déportation sont le lot quotidien des citoyens. Aujourd’hui, en lieu et place des autorités locales, des familles ont mobilisé sur leurs propres moyens, 7 voitures tout terrain, pour chercher dans le désert, sur les regs, dans les oueds et les vallées montagneuses un sexagénaire déclaré perdu depuis 6 jours.

Aucune nouvelle n’a été encore donnée sur ce cas de disparition, qui accable le pouvoir, dés lors où ces services décentralisés sont restés indifférents devant les appels et les détresses des citoyens, venus leur demander assistance dans leurs investigations.

Jusqu’à quand se poursuivra cette indifférence de l’Etat devant ses responsabilités de doter les localités de leur propre cadre d’auto-développement et d’intégration dans le tissu socioéconomique national, par la réalisation de projets générateurs de revenus et d’emploi, mais également de prise de conscience du devoir des élus envers leurs électeurs.

Le présent appel à la conscience national doit susciter aussi bien au niveau des hautes instances du pouvoir, qu’au niveau de l’administration décentralisée un plus grand engagement dans la réalisation du développement local, dans ces communes, où les populations avaient pour seuls moyens de substance, l’agriculture et l’élevage.

Des sources de revenus aujourd’hui totalement épuisées, en raison des effets de la sécheresse, mais surtout de l’indifférence des autorités. En effet, dotées de plusieurs commissariats chargés aussi de la sécurité alimentaire que de l’action sociale et humanitaire, ces autorités circonscrivent leur champ d’action à la capitale et à quelques grandes villes, alors que ce ne sont pas ces seules contrées dans lesquelles se trouvent des mauritaniens.

Ce qui frappe le plus dans ce silence des autorités, c’est le fait que le pouvoir aurait été beaucoup embarrassé, si le disparu précité était un hartani,un négroafricain ou un marabout, alors que tous les citoyens devaient être traités sur le même pied d’égalité.

Ce n’est surtout pas les nombreuses Ong des Droits de l’Homme qui vont observer un mutisme sur une telle tragédie, cherchant à user de toutes les tribunes nationales et internationales, pour accuser l’Etat de grande passivité dans les disparitions de ces protégés.

Ahmed ould Bettar


www.cridem.org


Info source :
Ahmed Ould Bettar

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