jeudi 2 septembre 2010

Brakna : Niabina-Mbahé : Polémique autour d’un forage !





Depuis un an, les populations de Mbahé et de Niabina (villages du département de Mbagne) attendent avec impatience le fonctionnement effectif du 2e forage construit à leur profit par M. Bâ Demba, un natif du terroir émigré en Hollande.

Et pour cause, la suspension par le Hakem de la mouqata’a des raccordements sociaux censés alimenter en liquide précieux les foyers de ces deux villages du Djéry situés à une douzaine de kilomètres du fleuve à la suite d’une plainte formulée par le gérant du 1er forage, l’homme d’affaires Abdoulaye Yéro Sow plus connu sous le nom de Abdoulaye Thiampane.

Ce dernier estime en effet que les travaux de la nouvelle extension risqueraient d’endommager "ses" tuyaux, des tuyaux dont ses concurrents estiment qu’ils sont aussi les leurs parce qu’étant le fruit de leurs cotisations.

Le village de Niabina situé sur l’axe bitumé Boghé-Kaédi dispose pourtant depuis 2005 d’un forage doté d’un château d’une capacité de 30 m3 réalisé sur financement de la coopération saoudienne et qui alimente quelques 300 abonnés. La distribution dans les foyers étant satisfaisante, les 8 bornes fontaines publiques qui étaient disséminées çà et là dans le village ont dû fermer faute de clients. Une assemblée générale extraordinaire avait alors confiée la gestion de cet outil précieux au commerçant Abdoulaye Thiampane, natif du village.

Celui-ci ne tarda pas à établir, le 6 décembre 2005, un contrat de gérance avec l’ANEPA (Agence nationale de l’eau potable et de l’assainissement) par lequel il s’engagea à distribuer 1963 m3 d’eau par mois à raison de 150 UM par unité. Parallèlement, la commune perçoit une taxe mensuelle de 5 UM par m3. Selon de nombreux observateurs locaux, « l’homme d’affaires versait régulièrement ses redevances à l’Agence qui assurait les dépannages de la motopompe et des panneaux solaires ». Quant à la distribution, elle était jugée satisfaisante aussi bien en qualité qu’en quantité par de nombreux usagers.

« L’abondance de biens ne nuit pas» dit la locution proverbiale ! C’est dans ce contexte que les habitants de Niabina ont accueilli aussi favorablement le projet de construction du 2e forage par l’émigré Demba Bâ qui est également initiateur de plusieurs actions d’intérêts communs (forages, jardins maraîchers, cyber etc.) dans ce département considéré comme le parent pauvre des investissements publics dans la Wilaya du Brakna. Cependant, ce projet sera arrêté dès le début de son exécution en août 2009 par le Hakem pour « non possession d’une autorisation délivrée par le ministère de l’hydraulique ».

C’est après obtention de ce fameux sésame que les travaux vont redémarrer pour s’achever au début de l’année au grand bonheur des populations bénéficiaires, surtout celles de Mbahé (où les besoins en eau étaient plus accrus) qui s’empressèrent de réaliser des raccordements sociaux destinés à alimenter leurs foyers.

C’est dans cette foulée que le chef de l’exécutif départemental revient à la charge pour suspendre à nouveau cette étape cruciale à la suite d’une plaine déposée auprès de lui par le gérant du 1er forage qui estime que les nouveaux branchements qui empiètent sur ses tuyaux porteraient préjudice à son réseau d’adduction.

Au-delà de cet aspect technique, le commerçant aurait eu des craintes sur les effets d’une concurrence rude que ne manquerait pas de lui faire subir le futur comité de gestion du 2e forage. Certains usagers auraient eu vent d’une possible livraison du m3 à un prix inférieur à 150 UM risquant de créer « une concurrence déloyale ». Pour l’instant, seules les bornes fontaines de Mbahé fonctionnent en raison de l’acuité du problème d’eau qui y régnait et, en l’absence de comité de gestion, la distribution est gratuite.

Interrogé à ce sujet, le maire de la commune de Niabina, M. Sao Abdoulaye Samba, explique : « il s’agit d’un blocage regrettable auquel nous sommes entrain de chercher une solution acceptable pour les deux parties. Nous souhaitons vivement que le nouveau forage soit opérationnel pour profiter aussi aux populations comme l’a été le premier ». Poursuivant ses propos conciliants, l’édile confie : « Nous oeuvrerons auprès de l’administration et des usagers pour obtenir une gestion séparée ou commune des deux forages ».

Dans tous les cas, l’administration, en accord avec les services concernés, doit convoquer une assemblée générale en vue de trouver une solution définitive à ce problème pour qu’enfin le nouveau forage puisse jouer pleinement son rôle : renforcer l’alimentation en eau des populations de Niabina et faire épargner aux femmes et filles de Mbahé les longues et pénibles corvées menant des foyers vers les puits.

Dia Abdoulaye
camadia6@yahoo.fr


Source :
Dia Abdoulay

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