jeudi 22 avril 2010

Assaba: UPR, retour à la case départ



C’est dans un contexte particulièrement pénible que les populations de la wilaya de l’Assaba font face au démarrage de la campagne d’adhésion du parti au pouvoir, lancée, officiellement, le 10 avril 2010. Hausse vertigineuse des prix, soif aiguë, mauvaises récoltes et absence totale d’actions susceptibles d’améliorer les conditions de vie: telles sont les principales caractéristiques du quotidien, dans cette wilaya pauvre et peuplée. Piètres conditions pour l’envoi d’une campagne d’implantation que l’UPR a choisi de lancer dans l’enceinte de la maison des jeunes de Kiffa, lors d’un meeting tribal, où chaque sous-groupe se fait représenter auprès du conseil suprême, dirigé par le chef traditionnel du groupe considéré, fraction ou tribu. De fait, ces deux regroupements constituent les meilleurs cadres de concertation, aussi bien pour les missionnaires du parti que pour ses adhérents potentiels. Certaines chefferies tribales disposent, même, de bureaux contigus aux locaux de l’administration, sans pour autant susciter la moindre réaction de la part de cette dernière. Les hauts responsables natifs de l’Assaba ont afflué vers la wilaya et font feu de tout bois pour faire adhérer leurs cousins au parti, moyennant promesses utopiques et duperies, sans lésiner sur les moyens de l’Etat. Citons, à titre d’exemple, le SG du Ministère de l’Environnement qui sillonne la région à bord d’un véhicule 4 x 4, immatriculé: D 62 78 TT…
En dépit des clivages et animosités manifestes, les groupes tribaux convergent vers l’UPR pour la simple raison qu’il est le parti au pouvoir et permettrait, selon leur entendement, de se prévaloir des prébendes et faveurs de l’administration. Aucune tribu ou personnalité en vue ne peut se hasarder à adopter une position contraire. Ce serait céder la place à l’adversaire, pour ne pas dire l’ennemi, et pourrait être fatal. Cette grave situation, identique à celle que nous avons connue, sous le régime d’Ould Taya où il n’y avait pratiquement plus d’espoir d’alternance politique, a été vivement dénoncée par les structures locales de plusieurs partis de l’opposition, au travers de communiqués distribués, la semaine passée, à Kiffa. Nous voici rendus à l’ère Maaouya sans Maaouya, avec tout ce que cela induit de dérives potentielles. UPR, le retour à la case départ.
La coordination du parti en Assaba a organisé, ce dimanche 18 avril 2010, un meeting de sensibilisation, devant les locaux de la wilaya. Malgré les moyens déployés, la manifestation s’est soldée par une très faible affluence militante. Un échec lamentable, selon certains. Mais n’est-ce pas, plutôt, le signe d’une lassitude fataliste?

Cheikh Ould Ahmed

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