vendredi 16 décembre 2011

M’Bagne: Une AG de l’UPR se transforme en foire empoignades.




Les cadres et acteurs politiques de la moughataa de M’Bagne se sont réunis, le samedi 10 décembre, à l’îlot D, leur siège habituel. Il s’agissait de déterminer une riposte à l’entrée, fracassante, de l’UDP dans le département. Visiblement, la dernière descente du parti de Naha Mint Mouknass et l’accueil populaire dont il a fait l’objet, le 19 novembre, trouble le sommeil des stratèges de l’UPR.

Pour nombre d’orateurs, en effet, l’UDP et Tawassoul ont, désormais, pignon sur rue dans les communes de Niabina, de Bagodine et, surtout, de M’Bagne, pour le premier, et dans la commune de Hijaj, pour le second. Ils ont mis en garde les cadres de l’UPR sur la menace réelle que représente la conquête progressive de ces partis. «Onze partis politiques sont présents, aujourd’hui, dans le département, c’est une donnée qu’il ne faut pas négliger», conseille Bâ Khalil, cadre à la SOCOGIM.

Face à cette menace, «il faut réagir, en organisant la descente, sur le terrain, d’une caravane, parcourant les quatre communes, avec, bien entendu, la direction du parti et des ministres, afin de saisir, à vif, la situation et de recueillir les doléances de la moughataa», exige Bâ Bocar Soulé.

Mais, pour Diop Abdoulaye, «il n’y a pas feu dans la maison, la situation n’est aussi dramatique qu’on voudrait le faire croire, sinon, où sont les M’Bagnois?» Et le sénateur de proposer d’y aller progressivement, en ciblant, d’abord, les villages tombés dans l’escarcelle des partis cités. «Envoyons-y», dit-il, «leurs ressortissants, pour déblayer le terrain, avant d’organiser la caravane et un meeting à M’Bagne».

Allait-on accorder les violons sur une stratégie commune? Que nenni! La réunion s’est vite transformée en foire empoignades. Invectives et critiques au menu, sur fond de querelle de préséance, entre Bâ Bocar Soulé, principal baron du parti, dans la moughataa, et Diop Abdoulaye, un «sénateur bien peu visible et presque inactif» dans l’arène politique, selon certains. L’intéressé rétorque: «je n’assiste pas à des réunions pour raconter du n’importe quoi, je travaille dans la discrétion et l’efficacité».
Un de ses proches note que c’est, tout de même, grâce à l’action du sénateur que la centrale électrique vient de démarrer, à M’Bagne, et que la bretelle, reliant Niabina à M’Bagne, censée désenclaver la capitale départementale, a progressé. Les dénégations fusent.

Le comble est atteint quand certains orateurs se sont mis à charger, vertement, le sénateur, accusé de n’avoir rien fait pour la moughataa, depuis son élection. «Tant que le lion Bocar Soulé est à leur tête, ils n’ont peur de rien», enfonce un m’bagnois, ce qui n’a, évidemment, pas plu à l’intéressé qui a élevé, lui aussi, le ton. Malgré diverses tentatives du président de séance, Diop Mamadou Ousmane, et de Bâ Khalil de mettre de l’ordre dans les débats, la réunion s’est terminée en queue de poisson.

Comment ces querelles de clochers, cette absence de synergie, pourraient-elles répondre aux nombreuses attentes des populations d’un des départements les plus peuplés du pays?

La moughataa de M’bagne, on ne le dira jamais assez, est la plus oubliée du pouvoir actuel. «Aucun des nombreux cadres de cette contrée ne dispose», note Bâ Bocar Soulé, «d’un téléphone à trois chiffres, ni de budget. Pourtant la moughataa a voté, massivement, pour l’actuel président de la République. J’en ai parlé avec celui-ci, le lundi 5 novembre, au cours d’une audience qu’il m’a accordée». Une entrevue intervenue, apprend-on, quelques jours après celle accordée au sénateur…

DL
www.cridem.org


Source :
Le Calame (Mauritanie)

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