vendredi 16 décembre 2011

La coordination des rapatriés du Brakna menace d’organiser une marche de protestation contre l’enrôlement.



C’est la deuxième fois consécutive en moins d’un mois que cette coordination qui regroupe plus d’une trentaine de sites de rapatriés hausse le ton à l’endroit des autorités du pays menaçant la première fois de boycotter les opérations d’enrôlement en cours et cette fois d’organiser une marche de protestation si leurs revendications ne sont pas entendues.

Dans une réunion tenue le 04 décembre 2011 à Boghé, la coordination des rapatriés s’est insurgée contre deux de ses membres, en l’occurrence, MM. Amadou Samba Bidié et Sada Dia qu’elle avait selon elle toujours mandatés pour défendre les intérêts des personnes rapatriés du Sénégal auprès de l’ANAIR.
Ces deux individus, dans une correspondance adressée par la coordination des rapatriés à l’agence dirigée par M. Bâ Madine et dont copie nous est parvenue, sont accusés de trahison par la structure qui se veut représentative des ex-déportés.
Par voie de conséquence, la coordination qui affirme dans cette même lettre qu’ils ont failli à la mission qui leur avait été assignés par les rapatriés, exige de la direction générale de l’ANAIR leur destitution pure et simple de leurs postes.
Les rapatriés vont plus loin dans leur désaveux vis-à-vis de leurs anciens camarades en affirmant que : « Amadou Samba Bidié et Sada Di sont actuellement devenues des ennemis de leurs propres communautés car, ils ne reviennent plus voir leurs communautés ».
Leurs accusations vont encore plus loin contre ceux qu’ils considèrent comme leurs représentants auprès de l’ANAIR lorsqu’ils affirment que ceux-ci « entretiennent des conflits entre les communautés, ne font jamais de comptes rendus, ils confisquent certains dossiers, organisent des soirées artistiques dans le quartier de Niloy pour faire croire à l’opinion que les rapatriés ne souffrent d’aucun problème».
Toujours dans la même correspondance, les rapatriés renouvellent certaines revendications à l’endroit de l’ANAIR, tels l’acquisition de permis d’occuper des terrains qui leurs ont été accordés par l’Etat, la délivrance des documents d’état civil au profit des enfants en âge d’être scolarisés et demeurant sans papier, l’insertion des chômeurs. Ils évoquent également des problèmes liés à leur vécu quotidien et le manque d’eau entre autres.
A la fin de leur missive « ils menacent d’arrêter l’enrôlement si le problème de l’état civil n’est pas réglé dans un délai de 15 jours et de faire appel à une marche pacifique ». La coordination dénonce le non respect selon elle par l’Etat de son engagement à enrôler les rapatriés sur la base du VRF (…………. ?).
Pour sa part, monsieur Sada Dia, l’un des deux agents de l’ANAIR et qui sont directement indexés dans la lettre par la coordination des rapatriés avait réagi au début contre les accusations proférées à son encontre par ses ex-amis lorsque nous l’avons rencontré au CAC de Boghé. Mais quelques heures plus tard, il nous a contacté pour nous demander de ne pas publier le contenu de sa déclaration. Quant à Amadou Samba Bidié, son téléphone ne répondait pas malgré les nombreuses tentatives de le joindre.


La coordination menace de marcher pendant que les rapatriés s’enrôlent massivement !


Malgré les menaces de boycott de l’opération d’enrôlement en cours des citoyens lancées par la coordination des rapatriés ainsi que l’appel à manifester que compte lancer 35 chefs de sites (composant cette coordination), les rapatriés eux, continuent de se rendre massivement au Centre d’Accueil des Citoyens de la Moughatat’a de Boghé en vue de se faire enrôler dans les Registres des Populations et des Titres Sécurisés.

Nous avons été surpris lorsque nous avons franchi le portail du CAC de Boghé, le mercredi 08 décembre 2011 aux environs de 13 heures 41 minutes-TU de la forte mobilisation des rapatriés venus de plusieurs sites pour être enrôlés. Nous n’avons pas pu nous frayer un passage pour accéder à la salle. C’était même la bousculade devant la porte d’entrée qui mène à l’intérieur de la salle d’enrôlement. Vieillards parfois malades, enfants femmes étaient là en attente pour accomplir cette tâche.

Les agents de l’ANAIR que nous avons trouvés sur place ainsi que ceux trouvés dans les locaux de la représentation rivalisaient d’ardeurs pour orienter les rapatriés et faciliter les choses pour eux. Il faut se dire que la tâche n’est pas aisée avec des individus analphabètes.

A la lumière de ce que nous avons observé au CAC de Boghé, on est en droit de se demander si réellement, les mots d’ordre de boycott lancés par la coordination des rapatriés sont entendus par la base ?

L’organisation de la marche annoncée et conditionnée à la satisfaction des revendications de la coordination par l’ANAIR, pourrait également nous édifier sur la capacité de mobilisation de la structure qui représente les rapatriés.

Thièrno Souleymane Cp Brakna



www.cridem.org


Source :
Jules Diop

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