mardi 18 octobre 2011

Hivernage 2011/ Les déficits pluviométriques frappent toutes les wilayas




L’eau et les pâturages sont rares…


«Notre pays fait face, cette année 2011, à une sécheresse sévère dont les conséquences s’annoncent catastrophiques pour les populations. Les déficits pluviométriques frappent toutes les wilayas. L’eau et les pâturages sont rares, ce qui met l’élevage et l’agriculture face à de graves difficultés.» Cette alerte émane de l’UFP Elle est confirmée par l’office nationale de la météorologie.»

Le ciel pour cet hivernage n’a pas été genereux . Depuis le début de l’hivernage, quatre précipitations ont été enregistrées dans la capitale, Nouakchott. Pour l’intérieur du pays, il n’a pas beaucoup plu.. Une irrégularité pluviométrique qui devient une menace pour les agriculteurs et éleveurs. Le spectre de la sécheresse commence à planer dans les esprits.

Pour conjurer le mauvais sort, une prière avait été organisée sur l'ensemble du territoire national sur instruction du Président de la République.

Des prières qui n’ont rien changé à la donne car le ciel reste toujours capricieux. Une saison des pluies jugée catastrophique par l’Office National de la Météorologie (l’ONM) par rapport à l’hivernage de 2010 dans son bulletin décadaire de suivi de la saison (septembre 2011). Selon l’ONM , la situation générale de la décade a été caractérisée par la présence de la dorsale de l’Anticyclone des Açores (1015-1022) sur le nord et l’ouest du pays en occasionnant des vents modérés à localement forts sur le nord et le centre du territoire.

L’ONM précise dans son rapport que des précipitations faibles à modérées ont été enregistrées aux Hodhs, au Guidimagha, au Gorgol, à l’Assaba, au Trarza, au Tagant et en Adrar au cours de cette décade. Selon l’ONM, les cumuls les plus importants depuis le début de la saison ont été enregistrés au Guidimagha (Gouraye 586mm, Bouli 421 mm, Bejdour 363 mm, ARR 372mm, Wampou 331 mm), au Hodh El Gharbi (Gogui Zemmal 368mm), et au Gorgol (Diaguily 366mm).

L’Office précise que la situation des cumuls la plus critique a été observée dans la Wilaya du Trarza, le nord et le centre de la Wilaya du Brakna où les cumuls enregistrés au cours de toute cette période sont inférieurs à 50 mm de pluies par endroit (par exemple dans la zone Boutilimit.

L’ONM indique que la séquence sèche est fortement ressentie au niveau de la zone de Nouawdar (entre Oualata et Néma), sur l’axe Egjert – Aioun –Beneaman et la zone de Tamcheket (H.Gharbi) l’ouest de l’Assaba (Boudhlel), le nord et l’ouest du Gorgol, le Brakna et le Trarza.

L’ONM précise que le déficit est très accentué au Gorgol (Diadjebeni - 355, Maghama -306 mm,), au Brakna (Akrich -228 mm), au Guidimagha (Dafort -280 mm) et au Hodh Charghi (Vassala -226mm), ainsi que dans toute la Wilaya du Trarza et le nord et le centre de la Wilaya du Brakna

Situation agricole et pastorale

Un déficit pluviométrique qui risque d’occasionner un impact négatif sur les systèmes de production agricole et pastorale. Selon le rapport de l’ONM, la situation de la végétation s’est nettement dégradée et que le front de la végétation s’est rétréci particulièrement dans les zones agropastorales. « Les pâturages ne pourront en aucun cas supportés toute la charge animale d’ici la soudure prochaine qui sera précoce et rude à moins d’une anticipation de la transhumance et de prises de mesures adéquates de la part des autorités pour pallier aux besoins en aliments bétails et en eaux pour l’abreuvement » note le rapport

Concernant la Situation pastorale, le rapport note que la situation globale est caractérisée par un début de dessèchement avancé dans toutes les zones pastorales du Guidimagha, du Hodh Ech chargui en passant par l’Assaba et le hodh ElGharbi. Selon l’ONM, en dehors de quelques poches de verdure dans les zones dépressionnaire, partout l’herbe est en cours de dessèchement et en fin de cycle prématuré ; « ce qui veut dire que même s’il y’a reprise des pluies, on ne peut pas s’attendre à un changement » note le rapport.

Dialtabé


--------------------------------------------------------------

UFP : Communiqué de presse : Alerte sécheresse.


Pays sahélo-saharien, structurellement fragile, notre pays fait face, cette année 2011, à une sécheresse sévère dont les conséquences s’annoncent catastrophiques pour les populations. Les déficits pluviométriques frappent toutes les wilayas. L’eau et les pâturages sont rares, ce qui met l’élevage et l’agriculture face à de graves difficultés.

Les éleveurs, très inquiets, commencent déjà à brader leur cheptel et les agriculteurs, désespérés, ne savent plus à quel saint se vouer, d’autant plus que les zones habituelles de nomadisme, de transhumance et d’approvisionnement situées au Mali et au Sénégal semblent accuser, elles aussi, le coup de la sécheresse.

Dans une société qui vit principalement de l’élevage et de l’agriculture, pratiqués sous des formes archaïques, les conséquences de la sécheresse sont forcément ruineuses, à l’instar des cycles sinistres que le pays a connus au cours des années 1970 et qui ont fortement déstabilisé la société.

Face à tous ces périls qui pointent à l’horizon, le pouvoir en place reste muet, indifférent et plutôt préoccupé par des calculs qui n’ont comme finalité que la recherche de gains personnels. Ayant épuisé les cartes de la démagogie, du populisme et du mensonge, il est aujourd’hui désemparé, abandonnant, finalement, le pays à son triste sort : déliquescence de l’administration, gabegie, insécurité, sabordage des acquis démocratiques, pillage des ressources naturelles, cherté de la vie, manœuvres de discorde et de divisions du peuple …

L’UFP, attachée aux intérêts des populations et particulièrement les plus démunies, soucieuse de la paix civile et de la stabilité de la Mauritanie :

1. Exige des autorités publiques de prendre les mesures nécessaires pour conjurer les dangers consécutifs à la sécheresse ;

2. Exhorte les populations, en particulier les braves éleveurs et agriculteurs à se mobiliser pour organiser leur propre survie ;

3. Appelle tous les acteurs nationaux et tous les partenaires de la Mauritanie à un sursaut humanitaire pour concevoir et mettre en œuvre une stratégie efficace de lutte contre les effets de la sécheresse.

Nouakchott 16/10/2011
Commission Communication


www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire