mardi 21 septembre 2010
Quai de Rosso Mauritanie : 18 000 ouguiyas pour un voyage à Nouakchott.
La dame OK n’oubliera pas de sitôt son séjour à Dagana. Pour rejoindre Nouakchott, elle a payé à un passeur 18000 ouguiyas de frais de transport pour sa fille mineure, âgée de 12 printemps. Cette dernière avait commis l’erreur de perdre ses papiers d’état civil lors de son séjour à Dagana.
Décidément le poste frontalier de Rosso est loin de se débarrasser de ses mauvaises habitudes. Arnaques, vols, corruptions, seront toujours les maitres mots de ces lieux. Au moment, où les autorités luttent contre la porosité de nos frontières, certaines pratiques peu orthodoxes sont loin de disparaître dans la capitale du Trarza. Sans état d’âme, certaines personnes malveillantes continuent de déplumer les voyageurs au quai de Rosso.
Quitte à les sucer jusqu’à la dernière goutte de sang. Et cette fois ci c’est une mineure de 12 ans, NN qui a fait les frais de leur malhonnêteté. Revenue de voyage (Dagana) avec sa tante nommée OK, cette dernière n’a pas osé affronter les policiers pour expliquer le cas de sa fille, bien qu’elle soit mauritanienne.
Voulant jouer faux jeu avec les policiers, elle choisit la mauvaise option qui est de faire rentrer sa fille clandestinement à Nouakchott. Et c’est à partir de la rive droite du fleuve Sénégal que la tante a marchandé avec un passeur qui se présente comme homme de loi. Sans scrupules, ce dernier lui demande la somme de 18000 ouguiyas. Comme elle n’avait pas la somme dans son sac, elle promet de payer le montant, une fois arrivé à Nouakchott.
Marché conclu, elles s’embarquent avec deux autres passagers, des clandestins à coup sûr, dans une Mercedes 190 à destination de Nouakchott. Sur le chemin, la dame déclare qu’ils n’ont reçu aucunes tracasseries policières et qu’ils ont passé tous les postes sans ambages. Arrivé à Nouakchott, le passeur voulut récupérer son argent, mais c’était sans compter le niet catégorique du père de la mineure (un ex sous-officier). Le père crie à l’arnaque et refuse de payer la somme due.
Sentant l’étau se resserrer autour de son cou et les charges qui pèseront sur lui, une fois le pot aux roses découvert, le passeur mit le gaz et démarra en trombe avec les bagages des deux passagers. S’en suivit une course poursuite entre lui et le père de la mineure dans les rues du carrefour « Madrid ». Quelques centaines de mètres plus loin, il gara sa voiture pour se débarrasser des bagages encombrants. L’ex sous officier, mort de rire, le rejoint et lui remet, finalement la somme convenue, 18000 ouguiyas. Comme le ridicule ne tue pas, il empoche son argent et disparait à coups d’accélérateurs.
Qu’ils soient, civils ou hommes de loi, ils sont nombreux à Rosso à s’enrichir par ce genre de corruption. Une grande lessive s’impose dans ces lieux pour lutter contre l’immigration clandestine d’une part et contre ces personnages véreux qui s’enrichissent sur le dos des gens d’autre part.
Dialtabé
www.cridem.org
Source :
Le Quotidien de Nouakchott
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