Le maire de Tidjikja livre ses impressions, au lendemain de sa première édition à la tête de la mairie: «Le festival a été un succès, en termes de notoriété, d’affluence, d’organisation et d’impact sur les producteurs de la ville».
Quelques dix jours après la clôture de la 6ème édition du Festival des dattes de Tidjikja, son maître d’œuvre et maire de la commune, Saleck Ould Saleck, a accepté de livrer ses impressions aux lecteurs du Calame.
Le Calame : Il y a dix jours que les rideaux ont été tirés sur la 6ème édition du Festival des dattes de Tidjikja. Quelle évaluation en faites-vous ?
Saleck Ould Saleck : Cette 6ème édition aura été une réussite à tous les points de vue. D’abord, en notoriété. En effet, c’est la première fois que cette manifestation a été parrainée par le président de la République. Ensuite, en affluence.
Nous avons reçu plusieurs personnalités nationales et internationales, notamment la ministre de la Culture et de l’artisanat qui a ouvert et clôturé la manifestation ; celui de l’Agriculture, celui du Commerce et, enfin, celui de l’Urbanisme et de l’habitat et de l’aménagement du territoire.
A ces hôtes, il faut également ajouter le directeur général de l’agence Tadaamoun et le coordinateur du Système des Nations Unies (SNU) en Mauritanie. Trois de ces ministres et Tadamoun ont expliqué, devant l’Association des Maires du Tagant pour le Développement (AMTD), à Rachid, localité située à 45 kilomètres à l’ouest de Tidjikja, leur différentes stratégies et programmes de leur département.
Ils répondaient à l’invitation des maires du Tagant qui ont déroulé, devant eux et le public, leur plan de développement intercommunal.
A cela s’ajoute, la mobilisation des citoyens de la ville et ses cadres qui ont bien voulu sacrifier leur temps et leurs moyens, pour accompagner et soutenir la manifestation, hélas marquée cette année, comme vous le savez, par une mauvaise production de dattes qui n'a, cependant, en rien diminué l'engouement et l’enthousiasme des populations et des festivaliers. En termes d’organisation, tout s'est bien passé, il n'y a eu aucun incident, aucun désagrément à déplorer.
Enfin, l’impact sur la ville et ses populations. Cette 6ème édition aura aussi été une réussite à cet égard, dans la mesure où elle a permis, aux producteurs locaux, malgré la modestie de leur rendements et ceux venus d’ailleurs, d’écouler leur production, au cours de la foire des dattes, organisée à cette occasion.
Je signale que la foire des dattes, organisée, par le passé, au marché central et dans la Batha, n’a jamais connu de succès comparable à celui de cette année. Les vendeurs de bétail ont également profité de la manifestation, ainsi le commerce local en général.
Autre impact direct du festival, la rencontre des ressortissants de la ville de Tidjikja a conduit à la naissance, sous l’égide de Sidi ould Choumad ould Zeïne d’une initiative citoyenne : « Tidjikja, ville propre ». Vous avez remarqué que cette initiative a connu un début d’exécution, sur financement des ressortissants de la ville. Je peux donc me permettre d’affirmer que cette 6ème édition a connu un plein succès.
- On a noté, cependant, l’absence de vos collègues des autres wilayas oasiennes, alors qu’il existe une association des maires des communes oasiennes. Peut-on savoir pourquoi ?
- Les maires de l’Adrar étaient attendus ; ils ne sont pas venus à cause, je crois, de leur calendrier. Cependant, vous aurez remarqué la présence, à la foire des dattes, des producteurs de l’Adrar venus de façon organisée.
- Que répondez-vous à ceux qui ont qualifié le festival d’« initiative UPR », et à ceux qui vous accusent de n’avoir pas « démocratisé la gestion du festival, d’avoir tout concentré entre les mains des membres de votre famille » ?
- Vous savez, dans ce genre de manifestions, il y a des attentes diverses. Certains y viennent par curiosité ; d’autres, pour tirer un profit matériel égoïste, et d’autres, enfin, pour un échange d’expérience, pour découvrir d’autres contrées, d’autres us et coutumes ; certains pour répondre à une invitation d’un ami… On ne peut donc répondre à chacune de ces préoccupations, du reste humaines.
Vous avez l’avantage de connaître Tidjikja et ses habitants. Je ne vous apprends rien, de ce point de vue. On ne peut empêcher les gens de dire ce qu’ils pensent. En ce qui me concerne, j’estime que nous avons fait l’essentiel, pour rassembler les hommes et les femmes de Tidjikja à la réussite de cette manifestation. Le festival est pour l’ensemble des populations de la commune, ce n’est pas une affaire du maire ou de sa famille, de son clan politique…
Je ne peux pas me reconnaître dans ces considérations. Je suis le maire de tous. Je considère que les Tidjikjois ont tous contribué à la réussite de leur festival, de près ou de loin.
Je profite d’ailleurs de l’occasion que vous m’offrez pour remercier les autorités administratives et sécuritaires, tous nos sponsors sans lesquels cette manifestation n’aurait pas connu ce succès. En tout cas, le résultat est là et nous ferons une évaluation objective du travail qui a été abattu devant tous les Tidjikjois. On jugera sur pièces.
- L’eau constitue une grave préoccupation de la ville et de son oued. D’ailleurs, un atelier a été consacré à la problématique de l’eau à Tidjikja. Qu’entendez-vous faire pour y trouver une solution durable ?
-Vous avez parfaitement raison, Tidjikja connaît un véritable problème d’eau, aussi bien pour les populations (eau potable) que pour l’oued, fondement économique de la ville. Comme vous le savez, des sécheresses successives ont fortement abaissé le niveau de la nappe phréatique.
Du coup, nombre de palmeraies sont menacées de disparition, si ce n’est déjà fait. Face à cette situation préoccupante, nous avons en effet organisé, avec les ONG Ecodev et Tenmiya, un atelier autour de cette problématique. Vous avez assisté aux débats, importants, entre les cadres et notables de la ville, sur les propositions préconisées par les experts.
Et au terme des échanges nous avons mis en place une commission de suivi qui devra rapidement plancher sur la réalisation d’une étude sur les voies et moyens de trouver l’eau pour Tidikja et son oued. Je salue, au passage, la décision de la Fondation Mohamed Abdallahi ould Zeïne qui a décidé d’investir ses moyens pour aider à trouver une solution au problème.
Et j’espère que cette annonce va susciter une émulation, parmi d’autres bonnes volontés, bailleurs de fonds, structures de l’Etat, etc., afin de nous permettre d’atteindre notre objectif commun, celui de régler définitivement cet épineux problème d’eau.
C’est ce à quoi je m’attèle. D’ailleurs, nous pouvons compter sur le soutien du président de la République qui n’a pas manqué d’exprimer sa détermination à nous aider en ce sens. Je souhaite, d’ici là, que l’hivernage de cette année soit très pluvieux, que l’orage qui a perturbé la cérémonie d’ouverture du festival, le vendredi 31 Juillet, soit signe annonciateur d’une bonne saison de pluie, cette année.
Propos recueillis par Athié
Le Calame
Quelques dix jours après la clôture de la 6ème édition du Festival des dattes de Tidjikja, son maître d’œuvre et maire de la commune, Saleck Ould Saleck, a accepté de livrer ses impressions aux lecteurs du Calame.
Le Calame : Il y a dix jours que les rideaux ont été tirés sur la 6ème édition du Festival des dattes de Tidjikja. Quelle évaluation en faites-vous ?
Saleck Ould Saleck : Cette 6ème édition aura été une réussite à tous les points de vue. D’abord, en notoriété. En effet, c’est la première fois que cette manifestation a été parrainée par le président de la République. Ensuite, en affluence.
Nous avons reçu plusieurs personnalités nationales et internationales, notamment la ministre de la Culture et de l’artisanat qui a ouvert et clôturé la manifestation ; celui de l’Agriculture, celui du Commerce et, enfin, celui de l’Urbanisme et de l’habitat et de l’aménagement du territoire.
A ces hôtes, il faut également ajouter le directeur général de l’agence Tadaamoun et le coordinateur du Système des Nations Unies (SNU) en Mauritanie. Trois de ces ministres et Tadamoun ont expliqué, devant l’Association des Maires du Tagant pour le Développement (AMTD), à Rachid, localité située à 45 kilomètres à l’ouest de Tidjikja, leur différentes stratégies et programmes de leur département.
Ils répondaient à l’invitation des maires du Tagant qui ont déroulé, devant eux et le public, leur plan de développement intercommunal.
A cela s’ajoute, la mobilisation des citoyens de la ville et ses cadres qui ont bien voulu sacrifier leur temps et leurs moyens, pour accompagner et soutenir la manifestation, hélas marquée cette année, comme vous le savez, par une mauvaise production de dattes qui n'a, cependant, en rien diminué l'engouement et l’enthousiasme des populations et des festivaliers. En termes d’organisation, tout s'est bien passé, il n'y a eu aucun incident, aucun désagrément à déplorer.
Enfin, l’impact sur la ville et ses populations. Cette 6ème édition aura aussi été une réussite à cet égard, dans la mesure où elle a permis, aux producteurs locaux, malgré la modestie de leur rendements et ceux venus d’ailleurs, d’écouler leur production, au cours de la foire des dattes, organisée à cette occasion.
Je signale que la foire des dattes, organisée, par le passé, au marché central et dans la Batha, n’a jamais connu de succès comparable à celui de cette année. Les vendeurs de bétail ont également profité de la manifestation, ainsi le commerce local en général.
Autre impact direct du festival, la rencontre des ressortissants de la ville de Tidjikja a conduit à la naissance, sous l’égide de Sidi ould Choumad ould Zeïne d’une initiative citoyenne : « Tidjikja, ville propre ». Vous avez remarqué que cette initiative a connu un début d’exécution, sur financement des ressortissants de la ville. Je peux donc me permettre d’affirmer que cette 6ème édition a connu un plein succès.
- On a noté, cependant, l’absence de vos collègues des autres wilayas oasiennes, alors qu’il existe une association des maires des communes oasiennes. Peut-on savoir pourquoi ?
- Les maires de l’Adrar étaient attendus ; ils ne sont pas venus à cause, je crois, de leur calendrier. Cependant, vous aurez remarqué la présence, à la foire des dattes, des producteurs de l’Adrar venus de façon organisée.
- Que répondez-vous à ceux qui ont qualifié le festival d’« initiative UPR », et à ceux qui vous accusent de n’avoir pas « démocratisé la gestion du festival, d’avoir tout concentré entre les mains des membres de votre famille » ?
- Vous savez, dans ce genre de manifestions, il y a des attentes diverses. Certains y viennent par curiosité ; d’autres, pour tirer un profit matériel égoïste, et d’autres, enfin, pour un échange d’expérience, pour découvrir d’autres contrées, d’autres us et coutumes ; certains pour répondre à une invitation d’un ami… On ne peut donc répondre à chacune de ces préoccupations, du reste humaines.
Vous avez l’avantage de connaître Tidjikja et ses habitants. Je ne vous apprends rien, de ce point de vue. On ne peut empêcher les gens de dire ce qu’ils pensent. En ce qui me concerne, j’estime que nous avons fait l’essentiel, pour rassembler les hommes et les femmes de Tidjikja à la réussite de cette manifestation. Le festival est pour l’ensemble des populations de la commune, ce n’est pas une affaire du maire ou de sa famille, de son clan politique…
Je ne peux pas me reconnaître dans ces considérations. Je suis le maire de tous. Je considère que les Tidjikjois ont tous contribué à la réussite de leur festival, de près ou de loin.
Je profite d’ailleurs de l’occasion que vous m’offrez pour remercier les autorités administratives et sécuritaires, tous nos sponsors sans lesquels cette manifestation n’aurait pas connu ce succès. En tout cas, le résultat est là et nous ferons une évaluation objective du travail qui a été abattu devant tous les Tidjikjois. On jugera sur pièces.
- L’eau constitue une grave préoccupation de la ville et de son oued. D’ailleurs, un atelier a été consacré à la problématique de l’eau à Tidjikja. Qu’entendez-vous faire pour y trouver une solution durable ?
-Vous avez parfaitement raison, Tidjikja connaît un véritable problème d’eau, aussi bien pour les populations (eau potable) que pour l’oued, fondement économique de la ville. Comme vous le savez, des sécheresses successives ont fortement abaissé le niveau de la nappe phréatique.
Du coup, nombre de palmeraies sont menacées de disparition, si ce n’est déjà fait. Face à cette situation préoccupante, nous avons en effet organisé, avec les ONG Ecodev et Tenmiya, un atelier autour de cette problématique. Vous avez assisté aux débats, importants, entre les cadres et notables de la ville, sur les propositions préconisées par les experts.
Et au terme des échanges nous avons mis en place une commission de suivi qui devra rapidement plancher sur la réalisation d’une étude sur les voies et moyens de trouver l’eau pour Tidikja et son oued. Je salue, au passage, la décision de la Fondation Mohamed Abdallahi ould Zeïne qui a décidé d’investir ses moyens pour aider à trouver une solution au problème.
Et j’espère que cette annonce va susciter une émulation, parmi d’autres bonnes volontés, bailleurs de fonds, structures de l’Etat, etc., afin de nous permettre d’atteindre notre objectif commun, celui de régler définitivement cet épineux problème d’eau.
C’est ce à quoi je m’attèle. D’ailleurs, nous pouvons compter sur le soutien du président de la République qui n’a pas manqué d’exprimer sa détermination à nous aider en ce sens. Je souhaite, d’ici là, que l’hivernage de cette année soit très pluvieux, que l’orage qui a perturbé la cérémonie d’ouverture du festival, le vendredi 31 Juillet, soit signe annonciateur d’une bonne saison de pluie, cette année.
Propos recueillis par Athié
Le Calame
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