Chapitre 13 : Les filles aînées
Les siècles consécutifs, les grands érudits très célèbres, leurs confréries et autres unités (facultés) d’enseignement traditionnel, de recherche et de formation, firent bien de la fabuleuse Méderdra, l’université islamique notoire en Afrique de l’Ouest…
Elle fut surtout et simultanément, la grande académie militaire de référence et de préférence ! S’agissant de l’exceptionnelle gloire guerrière ascendante de ses nobles et intrépides émirs !! Ses très nombreux guerriers furent tous des héros célèbres et leurs plans de combat réputés tactiquement infaillibles et foudroyants !!!
L’illustre bataille de ghazzi el mounkasse, parmi tant d’autres et beaucoup plus encore ne fut alors qu’une illustration simplifiée d’une très longue et solide tradition, hautement combative ! Laquelle logique n’avait de mesure que son effet propre suscitant, par sa violence destructrice, le spectre de la frayeur, de la crainte et le respect évident et bien à distance.
Ainsi, le rempart, rebutant, du Trarza, fut solidement bien érigé, par l’effet très efficace de la plus redoutable arme qui n’est autre que la dissuasion ! Edifice et socle glorieux !!!
Que dire d’un combattant solidaire, sur une jument qui venait juste de mettre bas, n’ayant qu’une seule bouche à feu, « le fameux el guergar », sur les trousses d’un bataillon de boucaniers aguerris et armés jusqu’aux dents qui infestaient le pays terrorisant les paisibles populations ?! Pourtant, le très vaillant émir alerté et intervenant depuis Saint-Louis du Sénégal ramena tout le butin, en plus de nombreux prisonniers qui reconduisirent les inestimables troupeaux, et, là exactement, où ils les enlevèrent !!!
C’était donc aux environs du piton « n’neich boukhzame », au Nord d’Akjoujt, qu’Ely Ould Mohamed Lehbib rattrapa les assaillants !!! Malgré la longueur d’avance qui les séparait de n’darr, dans l’espace et le temps !!
Certes, la bravoure inégalée du prince, sa parfaite utilisation du terrain et l’effet tactique de la surprise, firent nettement la différence au plan de la valeur militaire intrinsèque…
Que dire aussi de la « terreur » des colons, le sommet de l’intrépidité Ahmed Ould Deid le redoutable système du raisonnement tactique ?! Que dire alors de l’onde de choc terrible et terrifiante qu’entretenait un métissage réussi d’entre les deux rives du fleuve, le roi des monarques Ahmed Salem Ould Brahim Salem !!! Que dire donc de toutes ces célébrités, de leur genre et leurs exploits, tous ?!
Il faut bien plusieurs encyclopédies pour essayer d’en cerner le sujet ! Un passé glorieux méritant l’immortalisation !!! Non loin de cette époque et beaucoup trop loin de notre vaste désert et, à partir d’un autre continent, Léopold Sédar Senghor fut bien député du protectorat qui, plus tard, se métamorphosa en Mauritanie… Pourtant, il n’avait jamais vu son cher fief électoral, que sur carte topographique !
Pire, ses électeurs inconnus, l’avaient extrêmement démocratiquement « élu » !!
Donc, l’incroyable en « l’ailleurs », fut bien vrai chez nous, depuis bien, avant la soi-disant accession à la souveraineté ! Quand Senghor, sans y croire lui-même sûrement, ni bouger d’un pouce, à partir de l’hexagone « irrégulier », réalisa banalement, ce qu’aucun patriote très honnête et, en l’occurrence mauritanien, ne peut réussir aujourd’hui !!!
C’est ce qu’on appelle en jargon « militaire » : LARGAGE, ou BABELISME, puisqu’incompréhensible et, continu !
Et du fait que nous portons ce virus depuis la gestation, il est bien nôtre !
Donc, ce mode de scrutin, toujours de « l’ailleurs », fait bien partie intégrante de nos traditions républicaines !!!
C’était à cette époque de grossesse, sûrement précoce pour la vieille-nouvelle Mauritanie, qu’à Méderdra, la fille aînée des émirs du Trarza, naquit une autre fille, la Médersa !! Elle aussi, aînée de l’enseignement moderne du pays. Bien avant celle des fils des chefs, fondée à Aine Selame, sous une tente en laine, à la veille de la deuxième guerre mondiale et qui fut transférée à Boutilimit.
La nouvelle-née de S’sangue portait sur sa façade en lettres métalliques, le nom de son premier directeur : « Ecole de garçons, monsieur Follenfant » Ainsi, l’enseigne de l’Eparse fut bien la fierté de tout l’univers pédagogique national !
La Médersa, appellation à résonance maghrébine, parade et astuce à connotation destinée à atténuer un sentiment de haine et de rejet automatique de tout ce qui est mécréant, chez les maures !
Les premiers enseignants furent presque tous déportés des autres colonies.
Ainsi, le quartier malgache de Méderdra, doit son nom aux enseignants et employés originaires de la grande île. Ils avaient installé leur « popote » sur ce terrain, contigu à la cour de l’école.
Quant aux élèves, ils étaient en majorité enrôlés de force de partout dans le désert, et installés à l’internat, très loin des familles et complètement déboussolés !
Il fallait donc, et à tout prix « franciser » la nouvelle colonie !!! Et voilà que nous y sommes depuis plus d’un siècle justement !! Et comme dit bien l’adage de chez nous : « faîtes de ce qu’on vous impose, un exploit »… Sous d’autres cieux, les vertus de la très belle langue de Molière sont parfaitement bien mises à profit malgré qu’elle soit considérée comme un butin de guerre.
Les premiers enseignants de la médersa étaient de la génération des :
- Ben Moussa l’algérien
- Alioun Kébé le malien
- Séyni N’diaye le sénégalais
- Sall Clédor mauritanien
-Kokou Degbello Rogobert béninois
Etc.
Ce béninois fut le dernier étranger en service à S’sangue.
Après l’indépendance et avant la décomposition, malheureusement très avancée, du système éducatif, les célèbres directeurs de Follenfant furent :
Feu Abdellahi Diallo
N’gaidé Abass
Saw Diouldé
Mohamed ould Bouhoum
Etc. Quelques enseignants illustres :
Seyidne Aly, Zeidoune, Sid’Ahmed ould Abderrahmane (poète), Habib, Soumaré, Syla Allé, mint el Wennane, Aichata Diarra, Mâme Diallo, Vatimetout mint Didi, etc.
Les surveillants :
Dah ould El Bowah, El Moctar Ould Eleye, Mohamed Ould Cheddad…
La cloche était la jante d’une roue d’un camion T46 suspendue au tronc gercé du géant arbre mirobolant. L’arbre à palabre !
En face, à l’Est « Levrig », les tentes de la cantine et la cuisine de Salme, la mère gigogne, avec sa grande pipe sempiternelle ! Elle ne se marrait jamais de manipuler sa pelle-écumoire dans la panse de ses géantes marmites noircies par le feu de bois…
Impassible, elle partageait équitablement son riz, d’une blancheur immaculée, dans des dizaines de gros « T’baçil », alignés en colonnes tortueuses… Ses repas, sans condiments, extrêmement chauds, d’apparences fades, donnaient pourtant beaucoup d’eau à la bouche ! Puisque de grande réputation pour leur saveur succulente ! Oui, très souvent, on trinquait avec nos amis internes ! C’était aux temps où l’originalité et la pureté étaient essentiellement à la base de n’importe quoi et n’importe qui, surtout !
Quant aux engrais et autres O.G.M., ils n’étaient que complètement ignorés !
Parmi les élèves de notre école, il y avait bien des célèbres. Selon que l’individu eût été gros, gourmand, frêle, pachyderme, soigné, brouillon, poreux, fretin ; brillant, ignard, confus, court, n’diol, âne, costaud, moqueur, fripouille, courageux, froussard, con carré, distrait, solitaire, timide… Il y avait aussi et surtout ceux qui ne se mouchaient jamais, d’autres qui ne cédaient au sommeil qu’une fois en classe et bien sûr les victimes de la colique chronique, tout le temps assis sur le trou.
Les sobriquets ne manquaient guère : Kreidich, le hérisson, Diella, Vreighich, la taupe, el var, Keidar, Qneiqenn, jojo, ejmel, kiss-kiss, welbarke, gouchard, tâewerre, Messou-eîdikoum, m’bâlit, etc.
Les deux et seuls faits qu’aucun sujet ne justifiait et qui ne comptaient complètement pas, furent invariablement, la pigmentation de la peau et l’appartenance socioculturelle !!
A ce propos justement, on dirait que la grande inconnue de l’équation nationale mauritanienne demeure toujours et par prédilection au Trarza !!
Notre école comptait de grands poètes dont Bouh Ould Kori : ses boutades nous émoustillaient !!!
Perchés sur une échelle,
J’ai vu deux nourrissons,
Keïdar el mouchekel
Et Dieng le hérisson
Terket el cantine ma’merdi
Avec tout leur brouhaha
Koullou dabetinn vil ardhi
Alel ilahi rizqouha…, etc.
Les siècles consécutifs, les grands érudits très célèbres, leurs confréries et autres unités (facultés) d’enseignement traditionnel, de recherche et de formation, firent bien de la fabuleuse Méderdra, l’université islamique notoire en Afrique de l’Ouest…
Elle fut surtout et simultanément, la grande académie militaire de référence et de préférence ! S’agissant de l’exceptionnelle gloire guerrière ascendante de ses nobles et intrépides émirs !! Ses très nombreux guerriers furent tous des héros célèbres et leurs plans de combat réputés tactiquement infaillibles et foudroyants !!!
L’illustre bataille de ghazzi el mounkasse, parmi tant d’autres et beaucoup plus encore ne fut alors qu’une illustration simplifiée d’une très longue et solide tradition, hautement combative ! Laquelle logique n’avait de mesure que son effet propre suscitant, par sa violence destructrice, le spectre de la frayeur, de la crainte et le respect évident et bien à distance.
Ainsi, le rempart, rebutant, du Trarza, fut solidement bien érigé, par l’effet très efficace de la plus redoutable arme qui n’est autre que la dissuasion ! Edifice et socle glorieux !!!
Que dire d’un combattant solidaire, sur une jument qui venait juste de mettre bas, n’ayant qu’une seule bouche à feu, « le fameux el guergar », sur les trousses d’un bataillon de boucaniers aguerris et armés jusqu’aux dents qui infestaient le pays terrorisant les paisibles populations ?! Pourtant, le très vaillant émir alerté et intervenant depuis Saint-Louis du Sénégal ramena tout le butin, en plus de nombreux prisonniers qui reconduisirent les inestimables troupeaux, et, là exactement, où ils les enlevèrent !!!
C’était donc aux environs du piton « n’neich boukhzame », au Nord d’Akjoujt, qu’Ely Ould Mohamed Lehbib rattrapa les assaillants !!! Malgré la longueur d’avance qui les séparait de n’darr, dans l’espace et le temps !!
Certes, la bravoure inégalée du prince, sa parfaite utilisation du terrain et l’effet tactique de la surprise, firent nettement la différence au plan de la valeur militaire intrinsèque…
Que dire aussi de la « terreur » des colons, le sommet de l’intrépidité Ahmed Ould Deid le redoutable système du raisonnement tactique ?! Que dire alors de l’onde de choc terrible et terrifiante qu’entretenait un métissage réussi d’entre les deux rives du fleuve, le roi des monarques Ahmed Salem Ould Brahim Salem !!! Que dire donc de toutes ces célébrités, de leur genre et leurs exploits, tous ?!
Il faut bien plusieurs encyclopédies pour essayer d’en cerner le sujet ! Un passé glorieux méritant l’immortalisation !!! Non loin de cette époque et beaucoup trop loin de notre vaste désert et, à partir d’un autre continent, Léopold Sédar Senghor fut bien député du protectorat qui, plus tard, se métamorphosa en Mauritanie… Pourtant, il n’avait jamais vu son cher fief électoral, que sur carte topographique !
Pire, ses électeurs inconnus, l’avaient extrêmement démocratiquement « élu » !!
Donc, l’incroyable en « l’ailleurs », fut bien vrai chez nous, depuis bien, avant la soi-disant accession à la souveraineté ! Quand Senghor, sans y croire lui-même sûrement, ni bouger d’un pouce, à partir de l’hexagone « irrégulier », réalisa banalement, ce qu’aucun patriote très honnête et, en l’occurrence mauritanien, ne peut réussir aujourd’hui !!!
C’est ce qu’on appelle en jargon « militaire » : LARGAGE, ou BABELISME, puisqu’incompréhensible et, continu !
Et du fait que nous portons ce virus depuis la gestation, il est bien nôtre !
Donc, ce mode de scrutin, toujours de « l’ailleurs », fait bien partie intégrante de nos traditions républicaines !!!
C’était à cette époque de grossesse, sûrement précoce pour la vieille-nouvelle Mauritanie, qu’à Méderdra, la fille aînée des émirs du Trarza, naquit une autre fille, la Médersa !! Elle aussi, aînée de l’enseignement moderne du pays. Bien avant celle des fils des chefs, fondée à Aine Selame, sous une tente en laine, à la veille de la deuxième guerre mondiale et qui fut transférée à Boutilimit.
La nouvelle-née de S’sangue portait sur sa façade en lettres métalliques, le nom de son premier directeur : « Ecole de garçons, monsieur Follenfant » Ainsi, l’enseigne de l’Eparse fut bien la fierté de tout l’univers pédagogique national !
La Médersa, appellation à résonance maghrébine, parade et astuce à connotation destinée à atténuer un sentiment de haine et de rejet automatique de tout ce qui est mécréant, chez les maures !
Les premiers enseignants furent presque tous déportés des autres colonies.
Ainsi, le quartier malgache de Méderdra, doit son nom aux enseignants et employés originaires de la grande île. Ils avaient installé leur « popote » sur ce terrain, contigu à la cour de l’école.
Quant aux élèves, ils étaient en majorité enrôlés de force de partout dans le désert, et installés à l’internat, très loin des familles et complètement déboussolés !
Il fallait donc, et à tout prix « franciser » la nouvelle colonie !!! Et voilà que nous y sommes depuis plus d’un siècle justement !! Et comme dit bien l’adage de chez nous : « faîtes de ce qu’on vous impose, un exploit »… Sous d’autres cieux, les vertus de la très belle langue de Molière sont parfaitement bien mises à profit malgré qu’elle soit considérée comme un butin de guerre.
Les premiers enseignants de la médersa étaient de la génération des :
- Ben Moussa l’algérien
- Alioun Kébé le malien
- Séyni N’diaye le sénégalais
- Sall Clédor mauritanien
-Kokou Degbello Rogobert béninois
Etc.
Ce béninois fut le dernier étranger en service à S’sangue.
Après l’indépendance et avant la décomposition, malheureusement très avancée, du système éducatif, les célèbres directeurs de Follenfant furent :
Feu Abdellahi Diallo
N’gaidé Abass
Saw Diouldé
Mohamed ould Bouhoum
Etc. Quelques enseignants illustres :
Seyidne Aly, Zeidoune, Sid’Ahmed ould Abderrahmane (poète), Habib, Soumaré, Syla Allé, mint el Wennane, Aichata Diarra, Mâme Diallo, Vatimetout mint Didi, etc.
Les surveillants :
Dah ould El Bowah, El Moctar Ould Eleye, Mohamed Ould Cheddad…
La cloche était la jante d’une roue d’un camion T46 suspendue au tronc gercé du géant arbre mirobolant. L’arbre à palabre !
En face, à l’Est « Levrig », les tentes de la cantine et la cuisine de Salme, la mère gigogne, avec sa grande pipe sempiternelle ! Elle ne se marrait jamais de manipuler sa pelle-écumoire dans la panse de ses géantes marmites noircies par le feu de bois…
Impassible, elle partageait équitablement son riz, d’une blancheur immaculée, dans des dizaines de gros « T’baçil », alignés en colonnes tortueuses… Ses repas, sans condiments, extrêmement chauds, d’apparences fades, donnaient pourtant beaucoup d’eau à la bouche ! Puisque de grande réputation pour leur saveur succulente ! Oui, très souvent, on trinquait avec nos amis internes ! C’était aux temps où l’originalité et la pureté étaient essentiellement à la base de n’importe quoi et n’importe qui, surtout !
Quant aux engrais et autres O.G.M., ils n’étaient que complètement ignorés !
Parmi les élèves de notre école, il y avait bien des célèbres. Selon que l’individu eût été gros, gourmand, frêle, pachyderme, soigné, brouillon, poreux, fretin ; brillant, ignard, confus, court, n’diol, âne, costaud, moqueur, fripouille, courageux, froussard, con carré, distrait, solitaire, timide… Il y avait aussi et surtout ceux qui ne se mouchaient jamais, d’autres qui ne cédaient au sommeil qu’une fois en classe et bien sûr les victimes de la colique chronique, tout le temps assis sur le trou.
Les sobriquets ne manquaient guère : Kreidich, le hérisson, Diella, Vreighich, la taupe, el var, Keidar, Qneiqenn, jojo, ejmel, kiss-kiss, welbarke, gouchard, tâewerre, Messou-eîdikoum, m’bâlit, etc.
Les deux et seuls faits qu’aucun sujet ne justifiait et qui ne comptaient complètement pas, furent invariablement, la pigmentation de la peau et l’appartenance socioculturelle !!
A ce propos justement, on dirait que la grande inconnue de l’équation nationale mauritanienne demeure toujours et par prédilection au Trarza !!
Notre école comptait de grands poètes dont Bouh Ould Kori : ses boutades nous émoustillaient !!!
Perchés sur une échelle,
J’ai vu deux nourrissons,
Keïdar el mouchekel
Et Dieng le hérisson
Terket el cantine ma’merdi
Avec tout leur brouhaha
Koullou dabetinn vil ardhi
Alel ilahi rizqouha…, etc.
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