mercredi 8 août 2012

« Ligha Chaab » du Président de la République : de la banalisation des événements de Maghama et d’Akjoujt à la théâtralisation de Boidiel.

Au cours de son « ligha chaab », a Atar et dans le mois béni du Ramadan, mois de Rahma, de communion et tout simplement de pardon, le président de la République a désagréablement surpris plus d’un mauritanien par sa banalisation des événements de Maghama, notamment l’assassinat froide et au grand jour du jeune mauritanien Mangane Lamine. A la réponse aux questions des journalistes sur la politique de répression du régime et de l’enrôlement, le président n’a trouvé comme réponses que la négation de la répression de la part du pouvoir en soutenant sans gêne que « ce qui s’est passé à Maghama est simple, le centre d’enrôlement fut saccagé et quand la foule s’est dirigée vers ce centre la gendarmerie a tiré et par conséquent Mangane Lamine en a succombé. » Selon lui, l’on ne doit pas laisser le désordre régner. Voilà comment un chef d’Etat justifie la mort d’un jeune mauritanien qui manifestait contre la dépossession de sa nationalité et de celle de bons nombres de ses compatriotes. Cette réponse du chef de l’Etat montre tout simplement que la mort de Mangane Lamine ne préoccupe nullement ce dernier et mieux l’on peut considérer que cet assassinat est implicitement cautionné par les plus hautes autorités. En tant que premier magistrat de la République et chef suprême des forces armées censé incarner les valeurs républicaines, le président de la république devait se montrer magnanime et regretter d’abord les événements de Maghama, d’Akjoujt et ceux de Nouakchtott qui ont causé la mort de paisibles citoyens, ensuite condamner ces actions commises par des éléments de sécurité contre leur concitoyens en prononçant publiquement les sanctions sévères prises contre ces éléments et enfin en présentant en pleine l’émission dans ce mois béni du ramadan ses condoléances aux familles éplorées . Tel devait être l’attitude d’un chef d’Etat face à la réponse des journalistes. Mais sa banalisation de ces événements malheureusement ne fera qu’encourager nos éléments de sécurité à multiplier leurs bavures contre leurs concitoyens au profit de la protection d’un système. Mais que ces éléments de sécurité n’oublient pas que tout système politiqué est finissant et que par contre l’histoire reste. Et comme dit l’adage « ton protecteur d’aujourd’hui peut ne pas être là demain. N’oublions toujours pas que ceux qui ont les mains tachetés de sang pour protéger d’anciens dictateurs sont aujourd’hui poursuivis par des juridictions nationales et internationales. Il faut défendre des valeurs républicaines et l’intégrité territoriales et pas des hommes, pour asseoir leur pouvoir. Dans tout cela, nous regrettons fort la sortie théâtrale de Boidiel Ould Houmeid en tant que signataire de l’accord politique concrétisé par l’une des lois qui condamne toute forme de torture et toute répression d’une manifestation. L’on s’attendait à ce que Boidiel condamne et dénonce dans son intervention la politique de répression du régime, c’était pour lui une occasion d’or pour nous prouver la sincérité de leur dialogue et le respect des engagements issus de ce dialogue et surtout que Boidiel est un ancien syndicaliste et comment peut- il fermer les yeux devant l’assassinat d’un ouvrier syndicaliste qui manifeste pour défendre ses droits. Cette sortie de Boidiel soutenant aveuglement Aziz et contredisant la démarche Dialogue Bis de Messoud montre combien cet homme joue au cinéma en se cachant derrière son slogan favori « opposition responsable », slogan opportuniste. Boidjel n’aurait il pas fait mieux de contredire Aziz qui s’est évertué a critiquer la gestion gabegiste de celui qui fut son idole, Mouawiya Ould Sid’Ahmed Taya dont il fut ministre dans plusieurs départements. C’est une bonne occasion pour Boidjel de rappeler dans son intervention à Aziz qu’il est fier d’appartenir aux deux régimes de Mouawiya et de Sidi Ould Cheikh Abdallahi qu’il a renversé par des coups d’Etat alors que ce même Boidjel était ministre sous ces deux chefs d’Etat. Cette attitude de Bodjel est malheureuse et condamnable et dénote d’un certain rabais. C’est vraiment honteux pour un responsable de ce rang de prendre la parole en faisant table rase sur des sujets véritables de dignité humaine, de droits de l’homme, de l’unité nationale et de cohésion sociale à travers l’assasinat des mauritaniens à Maghama, Akjoujt, et Nouakchott, la répression des manifestants, la condamnation de Biram oud Dah Ould Abeid, le licenciement du journaliste de l’Ami, le reniement par le président de la république de la question de l’esclavage, Tels sont de vrais sujet auxquels Boidiel aurait du véritablement interpeller le président s’il est vraiment sincère dans son attachement à la paix sociale dans le pays dont il dit être le défenseur dans son dialogue. Dans sa sortie, paradoxalement Boidiel récuse tout autre dialogue au moment ou Messoud Ould Boulkheir dans sa nouvelle démarche engage une initiative pour un dialogue inclusif dans l’intérêt de la Mauritanie réconciliée. Face à cela, il faut saluer le sens de patriotisme de Messaoud qui multiplie les efforts pour une solution consensuelle de sortie de crise en évitant une approche réductrice du Dialogue. C’est dans ce même esprit également qu’il faut saluer le sens élevé de patriotisme de Ibrahima Moctar Sarr qui gelé sa participation aux activités de la majorité lorsque en plein Dialogue National Magane Lamine fut assassiné. Il est louable que d’avoir des hommes politiques corrects et patriotes. L’unité nationale et la cohésion sociale ne doivent pas être des choses a monnayer et en revenant au grand oral du chef de l’Etat, cette question mis en exergue par le Directeur du journal Dia Cheikh Tidjane, notamment dans la disparité constatée dans l’accès aux postes administratifs et concours de l’état, l’enrôlement, le président de la république dans ses réponses nous a laissés dans notre soif. Ce grand oral pouvait être une grande occasion d’apaiser en ce mois béni de Ramadan les tensions politiques, la réponse aux incertitudes d’intérêt national la promotion de l’amour de la patrie à travers des orientations de nature à ce que chaque mauritanien et mauritanienne se retrouve dans les interventions du président en tant que citoyen rassuré dans son pays. Kalss Hamadi Cridem

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