lundi 7 mai 2012
Mbout : « 50% des enfants n’ont pu bénéficier des avantages de la vaccination… ».
Les activités opérationnelles de la Semaine Africaine de Vaccination SAV(SAV) ont été lancées le 28 avril à Mbout, par le ministre de la santé, Ba Hamady Ousseynou , sous le thème « un enfant vacciné, mieux nourri et bien protégé » Lancées en concomitance avec la journée mondiale de lutte contre le paludisme, ces journées étaient axées sur la vaccination, la nutrition et la distribution de moustiquaire.
Organisée par le ministre de la santé, en collaboration avec l’OMS et l’UNICEF, la semaine africaine de vaccination a été clôturée le samedi 05 mai 2012. La moughataa de Mbout a accueillie le 28 avril 2012, la 2e semaine africaine de vaccination. Ces journées avaient pour but de sauver les vies de nos enfants, grâce à la vaccination ; contre certaines maladies mortelles, telles que la rougeole, la poliomyélite, le tétanos….
Elles avaient aussi pour objectif de rassembler tous les acteurs autour des mêmes actions pour combattre le paludisme.
Au programme de cette journée de lancement: inauguration du centre de santé de Mbout, atelier de sensibilisation des élus locaux, distribution de moustiquaire aux femmes enceintes, lancement de campagne d’administration de la vitamine A et de déparasitage des enfants âgés de moins de 5 ans.
La cérémonie du lancement de la SAV, s’est déroulée au centre de santé de la moughataa de Mbout, sous la présence du ministre de la santé, Ba Hamady Ousseynou , le ministre Secrétaire d’Etat à la présidence et maire de Mbout, Sy Adama, des représentants de l’OMS et de l’UNICEF, des maires des communes environnantes, du représentant de Counterpart, du réseau des journalistes amis de la vaccination…
« On enregistre chaque année, plus de 250000 cas de paludisme avec un taux de mortalité élevé. » Dans son discours le ministre de la santé a rappelé le choix de la commune de Mbout qui selon lui, est lié à son enclavement et son taux de couverture vaccinale très faible et la prévalence d’autres problèmes de santé. Selon lui, la faible couverture de routine ainsi que l’impossibilité d’atteindre un nombre important d’enfants ciblés par les maladies évitables par la vaccination continue de menacer les récents acquis dans l’élimination de la rougeole et l’éradication de la polio dans notre pays.
Ba Hamady Ousseynou a rappelé que la synergie des efforts de l’ensemble des acteurs concernés : gouvernement, société civile, partenaires techniques et financiers, permettra sans nul doute de mobiliser les ressources et de collaborer avec les partenaires locaux et les médias, afin d’assurer le succès de ces journées.
Célébrée cette année, sous le thème « Maintenir les progrès, Sauver des vies : Investir dans la lutte contre le paludisme » le ministre de la santé, a rappelé que le paludisme, demeure un grave problème de santé publique dans notre pays, où il représente la 3e cause de consultation. Il a indiqué qu’au niveau national, on enregistre chaque année, plus de 250000 cas de paludisme avec un taux de mortalité élevé. Selon lui, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes en sont les principales victimes. Ce qui représente selon lui, la frange de population la plus vulnérable avec des répercussions économiques, graves pour notre pays.
le ministre de la santé a indiqué que, c’est à cause de ces chiffres que la Mauritanie a inscrit ses priorités nationales, la lutte contre le paludisme en mettant un programme de lutte et en adoptant en 1997, une politique nationale de lutte antipaludique, basée sur la prise en charge des cas, la lutte anti vectorielle (distribution de moustiquaire), la mobilisation sociale et le développement du partenariat.
Pour faire face à ce fléau, le ministre de la santé a indiqué que son département a pris un ensemble de mesures, telles que : élaboration d’un plan national de développement sanitaire de 2012-2020, élaboration d’un cadre d’accélération des OMDs, élaboration de tous les documents stratégiques de lutte contre le paludisme, distribution de 835.391 moustiquaires de 2010 à 2011, soit une couverture de 73% sur le plan national et enfin la gratuité totale de la prise en charge.
Par ailleurs, le ministre de la santé a rappelé que la SAV sera désormais lancé à partir d’une moughataa de l’intérieur pour renforcer la décentralisation. « Le chemin reste à faire en Mauritanie avec une morbidité et une mortalité hospitalière encore stable »
Le Représentant de l’OMS, Jean Pierre Baptiste, , a pour sa part rappelé que la particularité de la célébration de la SAV, en Mauritanie, réside dans l’intégration à la vaccination d’autres interventions majeures pour le bien être de l’enfant telles que la supplémentation en vitamine A, le déparasitage et la promotion de pratiques familiales à la survie et au développement de l’enfant. Selon lui, la Mauritanie, compte parmi les pays dont le taux de mortalité infanto juvénile est le plus élevé au monde, avec 122/1000 naissances.
Il a rappelé que ces décès sont dus à des maladies, évitables qui surviennent souvent à 50% des cas, sur un fond de malnutrition. Le Représentant de l’OMS a indiqué que le pays est en proie à une crise alimentaire et nutritionnelle qui sera à l’origine d’une dégradation rapide de l’état des enfants.
Selon lui, il est urgent de mener des actions efficaces à grandes échelles pour mitiger les effets de cette crise. Il a rappelé que la deuxième édition de la SAV nous offre l’occasion de souligner l’importance de la vaccination pour sauver les vies des enfants, qui selon, lui permet d’éviter chaque année entre 2 à 3 millions de décès. Il a indiqué que 50% des enfants de la moughataa de Mbout, n’ont pu bénéficier des avantages de la vaccination ces trois dernières années, selon les statistiques du Programme Elargi de Vaccination.
Il a appelé le gouvernement, les leaders communautaires et religieux, les agents de santé, le élus locaux… de se mobiliser pour que chaque enfant, où qu’il soit puisse compléter toutes ses vaccinations avant son premier anniversaire. Il a indiqué que la Mauritanie a organisé depuis 2009, 16 campagnes de vaccination, de masse contre la poliomyélite et quelques interventions de riposte dans des foyers de rougeole.
Le Représentant de l’OMS a souligné que la deuxième SAV en Maurétanie, comporte en sus de l’administration des vaccins à plus de 100000 enfants entre 0 à 11 mois, la supplémention en Supplémention en Vitamine A et déparasitage à plus de 500000 enfants Vitamine A, à plus de 560000 enfants âgés de 6 à 59 mois, le déparasitage d’environ 534000 enfants de 12 à 59 mois, la promotion du lavage des mains avec le savon, l’utilisation de moustiquaire imprégnée, l’enregistrement des naissances des nouveaux nés et l’éveil du jeune enfant.
Concernant le paludisme, Jean Pierre Baptiste a déclaré que le rapport de l’OMS sur le paludisme dans le monde indique que 81 % des épisodes palustres du monde surviennent dans la région africaine qui enregistre plus de 90% des décès. Selon ce rapport dira-t-il, 86% des décès frappent les enfants de moins de 5 ans.
Il a rappelé que des efforts ont été menés en Mauritanie, particulièrement la conduite d’une revue externe de performance du PNLP et la mise en jour de politique et de plan stratégique à l’horizon 2016 avec la signature d’un aide-mémoire d’engagement des partenaires autour du ministre de la santé. Selon lui, du chemin reste à faire en Mauritanie avec une morbidité et une mortalité hospitalière encore stable, caractérisé par un diagnostic quasi présomptif, figeant le nombre annuel de cas notifiés autour de 200000 chaque année.
« Les évacuations sanitaires posent de nombreux problèmes aux personnes les plus démunies » Le maire de Mbout, le ministre SG à la présidence de la République, Sy Adama a dans son discours rappeler à la population de sa commune, l’importance de l’acte de vaccination, dans la stratégie d’amélioration du niveau de santé des populations, surtout des tous petits.
Saluant les efforts entrepris par le département de la santé, le maire de Mbout a demandé d’augmenté le dispositif d’accoucheuses, pour en avoir au moins une accoucheuse par poste de santé, dans les communes de l’intérieur et équiper Mbout en chaise dentaire et en matériel de radiographie. Il a indiqué aussi que les évacuations sanitaires posent de nombreux problèmes aux personnes les plus démunies, quoique les communes et particulièrement celle de Mbout, assistent modestement les patients indigents.
Après les discours, le ministre de la santé a donné le coup d’envoi de la campagne nationale d’administration de la vitamine A et de déparasitage des enfants âgés de moins de 5 ans, avant d’inaugurer le centre de santé de la moughataa de Mbout. Au cours de cette cérémonie, le ministre de la santé a distribué des moustiquaires imprégnées aux femmes de la moughataa.
Au cours de cette journée, un atelier de sensibilisation a été organisé au profit des élus locaux.
Jeu public, organisé par le REJAV
Le clou de cette journée a été sans nul doute, le jeu public, organisé par le Réseau des Journalistes Amis de la Vaccination (REJAV), et dont le but était de sensibiliser les populations locales sur les bienfaits de la vaccination. Pour leur première activité, le Rejav avait choisi un concept très facile, mais très efficace et qui n’a pas mis beaucoup de temps pour séduire le public local. Il consistait à poser des anecdotes aux populations sur des sujets liés à la vaccination, avec en prime des cadeaux à gagner.
Une activité qui a drainé une centaine de participants, en majorité des femmes et qui n’a pas manqué d’attirer l’attention du ministre de la santé et des bailleurs de fonds sur son importance. Créé, il ya juste, un mois, le Rejav a tenu à accompagner le ministère de la santé et les bailleurs, lors de cette mission, par l’envoi de 6 de ses membres.
Envoyé spécial à Mbout, Dialtabé
www.cridem.org
Source :
Le Quotidien de Nouakchott
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