mercredi 7 décembre 2011

Aïoun et Kobenni: Les divisions au sein de l’APP marquent les meetings


Quatre partis de l’opposition participationniste – APP, El Wiam, Sawab et Hamam – en campagne de sensibilisation dans les deux Hodhs, ont organisé, à Aïoun, sans tambours ni trompettes, le samedi 3 décembre, un meeting d’explication et d’approfondissement des résultats du dialogue, médiatisé sous l’appellation «dialogue majorité/opposition». Quelques heures plus tôt, c'est-à-dire en début de matinée, les présidents de ces formations politiques, Messaoud Ould Boulkheir, Boydiel Ould Houmeïd, Abdoussalam Ould Horma et Mohamed Ould Lekhal, ont largement abondé en ce sens, lors d’un rassemblement similaire à Kobenni.
Tous ont loué les résultats du dialogue. Chacun, à sa manière et dans le style qui lui convient, a qualifié ces résultats «d’acquis majeurs pour la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit». Certains ont évoqué, sans équivoque, les projets d’amendement de la Constitution, criminalisant les pratiques esclavagistes, comme s’il s’agissait de leur cheval de bataille pour les affrontements électoraux en perspective et dont les contours ne sont pas encore connus.
Visiblement affecté, le leader de l’APP est apparu moins combatif qu’à l’accoutumée et n’a guère paru inspiré. En changeant de ton, il n’a pas (re)trouvé – pour ne pas dire qu’il a perdu –la ferveur et la fougue qui faisaient vibrer les masses, quand il s’en prenait aux régimes et pouvoirs, les accusant du malheur des populations.
L’APP sur lequel misait le cartel de présidents, pour drainer les foules, est en perte de vitesse. Les autres formations politiques, nouvellement fondées, ne disposent pas de présence significative, sur l’échiquier politique local, ni de quelconque capacité de mobilisation. Seul El Wiam a pu – on ne sait à quel prix – drainer des sympathisants. Ont participé, également, aux meetings d’Aïoun et de Kobenni, des militants et figures emblématiques de l’UPR. Une présence qui suscite un certain nombre d’interrogations. Ont-ils reçu la consigne d’augmenter les rangs? Simple curiosité de leur part? Retournement de boubou?
A Aïoun comme à Kobenni, la faible affluence, notamment celle des cadres et militants de l’APP, l’unique parti de masses, le plus ancien et le plus structuré des quatre organisations, et qui, d’habitude, occupent les premières loges, quand il s’agit d’accueillir ou d’écouter le leader Messaoud, a tristement marqué les deux meetings. A l’origine de ce revers, la crise au sommet de l’APP. Les divergences, au sein de la direction du parti, ont, semble-t-il, atteint la base. Affaiblie par la secousse qui a provoqué son éclatement et le départ de plusieurs de ces cadres dont Mohamed Ould Bourboss, l’APP a été mis à rude épreuve. Le groupe, dirigé par l’ancien ministre APP, dans le gouvernement de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a boudé les deux meetings. Un scénario attendu dans les autres wilayas d’où sont issus Oumar Ould Yali et Samoury Ould Beye.
Après le meeting d’Aïoun, les quatre présidents sont reçus par le wali du Hodh El Gharbi avant que ne s’ébranle leur convoi, dirigé par deux belles Toyota V8, avec, à leur bord, les deux grosses pointures, Messaoud et Boydiel: cap sur Kiffa, autre étape du périple, avant le retour à Nouakchott, prévu le 8 décembre, pour se ressourcer. Et ce sera, ensuite, un autre périple qui les conduira, cette fois, dans les wilayas du Nord.

MOUSTAPHA OULD BECHIR
Cp Hodhs

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