mercredi 30 novembre 2011

Coup d’envoi du projet Bofal Loubeîra à Edebaye Hijaj dans la Moughata’a de M’Bagne.


C’est un vieux rêve du peuple et des pouvoirs publics Mauritaniens qui est en passe de devenir réalité. Il s’agit de l’exploitation enfin, de la minerai de Bofal Loubeîra qui se situe précisément entre la commune de Edébaye Hijaj (Moughata’a de M’Bagne) et celle d’El Vrah (Moughata’a de Bababé) dans la région du Brakna. Mais la mine continue jusque dans la Wilaya du Gorgol.

La commémoration du 51ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance a été la date finalement choisie par la société Indonésienne Bofal Indo Mining Compagny-SA et l’Etat Mauritanien pour procéder au lancement officiel du projet. Seulement, le ministre du Pétrole et des Mines qui était attendu à Edébaye Hijaj pour donner le coup d’envoi du projet a fait faux bon à la dernière minute sans qu’on ait la moindre explication sur cette absence.

Finalement, c’est les Hakems de M’Bagne ; M. Mohamed Lemine O Tatah et celui de Bababé ainsi que le Wali Mouçaîd du Gorgol qui ont représenté le ministre à cette cérémonie qui a regroupé les maires de Boghé, de M’Bagne, de Niabina, de Bagodine et celui de Kaédi ainsi que plusieurs personnalités de marque de la Wilaya.

C’est aux alentours de 14 heures après l’arrivé du préfet de M’Bagne que les différentes délégations ont quitté les tentes dressées pour accueillir les invités pour assister à la cérémonie de levée des couleurs organisée prés du futur restaurant de l’entreprise. Là, un gendarme a éprouvé toutes les difficultés pour lever seul les couleurs nationales.

N’eut été l’intervention du Commandant de Brigade de Bababé, les écoliers de Hijaj auraient répété sans arrêt l’hymne national qu’ils entonnaient pour accompagner la cérémonie. Les populations sorties massivement pour réserver un accueil chaleureux et populaire à leurs hôtes ont chanté l’hymne nationale lors de la levée des couleurs.

Bofal Indo Mining Compagny SA rassure les populations


Après cette cérémonie de levée du drapeau national qui rassemblé autant de monde, marquant ainsi le lancement officiel des travaux d’exploitation de la mine de Bofal Loubeîra, le Directeur général de la société, M. Hi, un ressortissant Indien accompagné de M. Haroune O Moustapha (co-directeur de l’entreprise) a présenté aux autorités les bâtiments, les containers ainsi que le groupe électrogène en cours d’installation et destinés à abriter les différents services et loger les travailleurs de Bofal Indo Mining Compagny-SA.

A cette occasion, le Dg de Bofal après avoir souhaité la bienvenue à l’assistance a indiqué que ce projet demeure très important pour le développement du pays en général et les localités qui gravitent autour du site en particulier. « Bientôt, ce projet sera une réalité » a dit monsieur Hi. Il a indiqué qu’une route de 22 kilomètres a déjà été réalisée pour désenclaver le site et elle connaîtra des améliorations dans le futur a-t-il dit.

Toujours dans le même registre, il a fait savoir que la société qu’il dirige a aussi construit un pont submersible dans le but de faciliter le désenclavement des populations autochtones du terroir. « Les emplois seront réservés à hauteur de 98% à la main d’œuvre locale si celle-ci est disponible dans les Moughata’a qui abritent le projet.

A défaut de retrouver les profils recherchés sur place, l’entreprise ira les chercher ailleurs » a affirmé M. Hi. En plus dit-il, des retombées sanitaires, sociales, éducatives et agricoles sont attendues après le démarrage du projet. Pour l’instant, Bofal a creusé un forage qui permet à la population de s’approvisionner en eau à partir de ce point d’eau et les femmes ont bénéficié d’un périmètre maraîcher pour produire des légumes que la société s’engage à racheter pour la consommation de ses employés.

Les jeunes sans qualification bénéficieront d’un appui pour leur formation selon M. Hi. Un dispensaire dirigé par un médecin ainsi que l’organisation périodique de caravanes médicales pour soigner les pathologies dont souffrent les habitants de la localité font partie de l’agenda de Bofal a déclaré Hi.

Les élus et les populations entre espoir et doute!

Quant au maire de Edébaye Hijaj, M. Oumar O Ahmed Salem, il s’est réjouit du démarrage du projet Bofal, affirmant au passage que l’évènement était à la fois grand et historique pour les populations qu’il a l’honneur de représenter. Les populations fondent beaucoup d’espoir dans le projet et placent en lui d’énormes attentes a-t-il indiqué. Il a demandé à la société d’aider les populations vivantes dans ces communes qui sont très pauvres.

Il a dénoncé les recrutements effectués dans l’opacité selon lui par la société Bofal. Celle-ci ne doit pas travailler sans associer les représentants de la collectivité, les maires en l’occurrence a martelé le premier magistrat de Hijaj tout de blanc vêtu. Il a exhorté la société à respecter les lois et les autorités du pays et accorder aux fils du terroir la priorité dans les emplois. Les actions déjà déployés en faveur des femmes demeurent insuffisantes fait remarquer Oumar.

Il a également fustigé le tâcheronnat et réclamé une transparence dans la les recrutements de l’entreprise et de bons traitements pour les employés. Son collègue d’El Vra a abondé dans le même sens. A l’en croire, l’Etat Mauritanien et la société Bofal savent déjà à quoi s’en tenir mais les populations locales elles, restent dans l’ignorance totale des tenants et aboutissants de ce projet d’exploitation des minerais de phosphates. « Le maire a dénoncé le recrutement sous les arbres qui est l’œuvre de la nouvelle entreprise Bofal ».

Il a insisté sur la nécessité d’accomplir des réalisations concrètes au profit des populations des communes d’accueil du projet avant de demander la mise en place d’un comité de suivi du projet impliquant les communautés locales. En somme, le maire exige des retombées immédiates pendant que l’entreprise s’installe.

D’autres intervenants, tels le maire de Niabina, M. Sao Abdoulaye et l’Inspecteur du travail basé à Kaédi ont pris la parole. Le premier tout en saluant le projet a posé une question pertinente relative au mode de transport (train ou camion benne) qui sera adopté pour acheminer les minerais vers les ports du pays alors que le second a insisté sur la nécessité de respecter la législation du travail de notre pays.

Et heureusement ou malheureusement (selon), la question pertinente du maire de Niabina ne trouera pas de réponse à cause de la gourmandise ou de la faim insupportable des invités qui ont sauté comme des loups sur les plats de michoui servi sous les tentes. C’est sur cette image digne des Sisibé, Diengdiengbé, Diakbé et N’Diaybée qu’a pris fin la cérémonie de lancement du projet Bofal.

Jules Diop
Cp Brakna

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