vendredi 1 juillet 2011

visite de Cissé Mint Cheîkh O Boîdiya à Boghé




Les militants de l'UPR se déchainent contre le pouvoir en place.



Après Aleg et Maghta Lahjar, la ministre en charge de la culture, de la jeunesse et des sports et membre du bureau exécutif de l'Union Pour la République, a tenu une réunion avec les militants de la section départementale du parti à Boghé tout au long de la journée du 26 juin au siège du parti.

La rencontre de la secrétaire exécutive avec les militants de l'UPR s'est tenue en deux phases. D'abord avec les opérateurs politiques locaux du parti au pouvoir (présidents d'unités de base et responsables de sous section et section) ensuite avec les militants de base. La secrétaire exécutive conduisait une délégation comprenant M. Ali Fall et Barikalla O Abdallahi et le fédéral du parti au Brakna, M. Mohamed O Jahloul.

Aux premières loges, on apercevait de hauts cadres comme M. Mohamed El Hadi Macina, membre du bureau exécutif de l'UPR et secrétaire général du ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation; M. Bâ El Hadj Abdoul, sénateur de Boghé;

M. Kane Tidjane, maire de Darel BArka, M. Sy Taha, directeur de la comptabilité centrale au ministère des finances; M. Fari Dièri Bâ, cadre au ministère en charge des TIC, M. Niang Idriss, cadre au ministère des finances, M. Abdoullahi Sarr, cadre à la direction générale des domaines, Sow Moctar, Inspecteur des finances; N'gaîdé Abdarrahmane, président de la sous section de l'UPR de la commune de Boghé, Mohamedou O Bellal, anicien maire de Ould Birome et le colonel médecin Sidi Eli, conseiller à la présidence de la république.

Après les mots de remerciements adressés à l'assistance, Cissé Mint Cheîkh a transmis les salutations du président du parti aux militants avant de décliner l'objet de sa visite dans la Wilaya. Il s'agit entre autres de la préparation des élections locales annoncé pour le mois d'octobre et d'échanger avec les militants du parti sur les préoccupations qui sont les leurs. Elle a indiqué qu'une formation politique doit rester active de façon permanente et non seulement de façon périodique.

L'UPR dit-elle a mis à la disposition de ses structures à Nouakchott comme à l'intérieur la logistique nécessaire pour les mettre dans les conditions adéquates de travail affirmant au passage que chaque adhérent est venu aujourd'hui au parti de lui-même et personne n'a été obligé à y militer. Ce qui reste franchement à vérifier. Pour madame la ministre, il y' a eu certes des progrès dans le pays mais il reste beaucoup de choses à faire.

Sur le plan politique, elle a fixé le cap en annonçant que« l'UPR veut remporter la grande majorité des conseils municipaux ainsi que les députations aux élections municipales d'octobre" afin affirme dit-elle d'accompagner convenablement la politique du chef de l'Etat. Elle a ainsi appelé tous les militants de l'UPR à s'inscrire massivement sur les listes électorales et de travailler pour assurer la victoire à leur parti.

Concernant la traduction en actes du programme du président de la république, les militants entendront de la voix de l’émissaire du parti que l'Etat prône désormais le regroupement des zones d’habitation, les localités à faible densité démographique notamment afin de faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base. Le chômage des jeunes qui s’explique selon elle par l’absence de qualifications de cette frange de notre population, la nécessité impérieuse de contrôler les images négatives diffusées par les mass-médias et qui incitent nos jeunes à la dépravation, la menace terroriste qui pèse sur le pays, le projet d’attribution de 40 mille hectares aux Saoudiens, le système éducatif, les réalisations du chef de l’Etat le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition, l’accord de pêche avec la Chine ont occupé une large place dans son intervention.

Tout en remerciant l’opposition d’avoir accepté le dialogue, elle a par contre déploré l’attitude de cette dernière qu’elle qualifiée de tapageuse vis-à-vis de l’accord de pêche avec les chinois. Sur ce, elle a précisé que notre pays a juste cédé une quantité de 100.000 tonnes de poisson sur un total de 500.000 tonnes annuellement exportés accordés au Mali et au Sénégal.

Accord qui va générer environ 2000 emplois selon elle. Et en plus, elle a fait part de son incompréhension de constater que notre pays ne puisse pas profiter de ses ressources halieutiques contrairement au Maroc ou Sénégal où le secteur de la pêche offre 600 mille emplois aux citoyens de ce pays.

L’enrôlement sévèrement dénoncé et le projet Saoudiens de 40.000 hectares rejetés de nouveau Quant aux interventions des militants, elles ont essentiellement tourné autour du projet d’attribution de 40.000 hectares aux investisseurs Saoudiens, l’opération d’enrôlement (le recensement), les tiraillements au sein de l’UPR entre autres. Les deux premiers points ont dominé pratiquement les 53 interventions enregistrés lors de cette réunion publique.

Les notables de Boghé et non des moindres, mais aussi les jeunes qui se sont exprimés devant Mint Boîdiya (Alassane Djigo, Kayou Diop, Brahim O Siyid, Aliou Boun Housseîn Lam, Sy Hamidou, , Ineîgih, Mariata N’Diaye, N’Diaye Daouda, Tidjani Mamoudou, M’Barek O Amar, Ala Indé Boye, Doudou Abdarrahmane M’Bingue, Ismail O Shak n’ont pas hésité pour la plupart à critiquer de façon virulente le déroulement du recensement en cours qui se passe selon eux dans l’opacité la plus parfaite.

Les accusations portées sur l’opposition à qui certains cercles politiques du pouvoir attribuent la responsabilité de se livrer à l récupération à des fins politiques voire électoralistes des dossiers du recensement et du projet d’attribution de 40 mille hectares aux Saoudiens ont été balayés d’un revers de main par l’essentiel des intervenants. Alassane Djigo et Kayou Diop sont deux septuagénaires dont le premier est né à Boghé et le second à Boutilimit. Tous deux affirment avoir été rejetés par l’agent recenseur pour des motifs qui ne tiennent pas alors qu’ils ont présentés les dossiers exigés (copie intégrale, copie du RANVEC et la carte d’identité).

L’ex agent de la Somelec, Kayou Diop s’appelle officiellement Aliouseînou Diop sur ses papiers alors que sur la carte d’identité, il est mentionné Aliouseîni Diop. C’est la terminaison de son nom par la voyelle i qui a été le motif du rejet. Pour Alassane Djigo, le beau frère également de Aliouseîni ou Aliouseînou ( ??? ?), la barbe toute blanche, il n’est pas compréhensible qu’on l’empêche lui, qui est Mauritanien avant l’accession de la Mauritanie à l’indépendance d’être recensé. Pour ces deux comme la majorité de ceux qui les ont précédés, l’opération est mal partie et ils invitent les autorités à rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard et qu’il n’engendre « mort d’homme » pour reprendre l’expression même de Kayou.

D’autre part, les intervenants dans leur quasi-totalité à l’exception notable de Niang Idriss (venant de Nouakchott) ont rejeté le projet d’attribution de 40.000 hectares aux Saoudiens dans le département de Boghé. Lam Aliou, directeur des études eu lycée de Boghé et directeur de la plaine de Boghé a sonné la charge dès l’entame de ses propos. « Pas question pour les populations de Boghé d’accepter un projet dont ils ne connaissaient les tenants, ni les aboutissants ».
Un sentiment disons unanimement partagé par les autres intervenants. En toute franchise, nous avons rarement assisté à une réunion du parti au pouvoir de e niveau. Les discours laudatifs, la langue de bois semblent désormais relégués aux calendes grecques par les militants de l’UPR. Tard dans la soirée, lors du huit clos entre la secrétaire exécutive de l’UPR et les responsables locaux du parti, M. Bâ Alassane Adama, président de la section départementale de l’UPR a fait part de son opposition farouche à la réalisation de ce projet des Saoudiens dans la Moughata’a de Boghé.

Suffisant pour que le colonel médecin Sidi Eli, conseiller du président prenne le contre pied de son camarade pour défendre le projet. « De source autorisées, rien ne se fera sans une concertation avec les populations » a-t-il lâché. Et pourquoi l’avoir dit seulement maintenant et pas avant ?
Dans ses réponses, Mint Boîdiya a dit que pour ce qui relève de son domaine de compétence, elle peut répondre à certaines interpellations mais pour le reste, il transmettra à qui de droit. La réunion a trainé en longueur, jusque tard dans la soirée.

Thièrno Souleymane CP
Quotidien de Nouakchott au Brakna

www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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