mardi 26 avril 2011

Mohamed Ould Abdel Aziz à Kaédi Visite sur fond de plaintes et de complaintes !




C’est désormais officiel, une source proche de l’administration locale indique que le président de la république arrive, ce jeudi, à Kaédi où il procédera au lancement d’importants projets socio-économiques.

Il s’agit notamment du projet d’extension du centre hospitalier régional (CHR) où il est prévu la construction de plusieurs services spécialisés en matière de santé, et de celui de modernisation de la capitale régionale du Gorgol, décidé par le gouvernement suite aux inondations qui ont frappé la ville en août 2010, causant d’importants dégâts matériels et faisant près de 500 familles sans abri, dont 310, parquées au nord de l’aéroport de Kaédi, qui vivent toujours dans le plus grand dénuement (sans eau, ni soins).

Le projet de modernisation de la ville compte trois volets. Il s’agit de la viabilisation du site qui abritera la « nouvelle ville » de Kaédi (ex-ceinture verte au nord de l’aéroport) qui comprend près de 7000 lots à usage d’habitation d’une superficie chacune de 300 m2, d’un poste de santé, d’une école, d’un réseau d’eau et d’électricité ;

Ledit projet comprend aussi l’assainissement de la ville (collecteurs pluviaux, canalisations, bassins de rétention) pour conjurer définitivement les désagréments causés, tous les ans pendant l’hivernage, aux habitants de certains quartiers de Kaédi, et une voirie de 14.5 kms dans les principaux artères de la « vieille ville ».

Plusieurs projets mais les réalisations traînent.


Dans les quatre coins de la wilaya, les états majors politiques des partis de la majorité s’activent pour mobiliser les troupes. Les réunions de sensibilisation se multiplient dans les différentes moughataa que compte le Gorgol. «Nous allons réserver un accueil chaleureux et populaire à la dimension de notre hôte et des nombreux et importants projets qu’il va lancer ce jeudi à Kaédi, ou déjà en cours d’exécution ailleurs au Gorgol» a déclaré Youssouf Tamboura, SG adjoint de la section départementale UPR de Kaédi.

Un satisfécit qui tranche d’avec d’autres réactions plus réservées. Pour ce professeur au lycée de Kaédi, tous les projets lancés au Gorgol sont certes importants et auront, si elles se réalisaient, des retombées socio-économiques considérables pour le développement de la région et l’épanouissement de ses populations mais regrette que leurs réalisations traînent.

Il cite entre autres l’énorme retard accusée dans la réalisation de la route bitumée Kaédi-Mbout-Sélibaby, lancée depuis 2007 par le colonel Ely O. Mohamed Vall pour une durée d’exécution de 30 mois, ou encore le lancement en grande pompe, le 23 novembre 2011, à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du projet de la bretelle Monguel-Lexeiba (23.575 kms) et du désenclavement de l’Aftout (zone de forte pauvreté) par le président de la république et qui n’a toujours pas connu un début d’exécution près de 5 mois plus tard.

C’est aussi le cas du projet agricole (maraîchage, céréales, fruits et foresterie sur 50 ha, extensible à 25 000 ha) de Séyène (18 kms au nord est de Kaédi) lancé par le PM, 48 heures seulement après celui de Monguel, et qui avait fait naître de l’espoir et des espérances chez les populations de la commune rurale de Ganki, avec des promesses de création d’emplois permanents (3000) et temporaires (10 000) entre autres.

D’autres promesses des pouvoirs publics à l’endroit des populations du Gorgol attendent toujours : adduction d’eau potable à Mbout, réhabilitation du réseau eau devenu obsolète et géré par l’ANEPA (souhait des élus transfert gestion à la SNDE) et de la digue reliant Maghama aux autres communes de la moughataa, endommagé depuis l’hivernage dernier, le projet de route bitumée Kaédi-Maghama (120 Kms) dont les études d’avant projet détaillé (APD) sont en cours.

Autre plaidoyer, la vallée du Gorgol recèle de nombreux cadres mais leur nomination aux hautes fonctions de l’Etat demeure encore insignifiante au vu de leurs compétences avérées et variées et de leur nombre important.

Ville nouvelle sur fond de litige foncier.

A Kaédi, le démarrage du projet de création d’une nouvelle ville débutera avec un litige foncier car le site choisi fait l’objet d’un contrat de partenariat, entre l’Etat mauritanien et les exploitants de ce qui est appelé ceinture verte, à l’issue duquel le site reviendrait aux exploitants. Les exploitants n’auraient pas été informés du projet d’aménagement sur un site qui leur appartiendrait, à en croire M. Amadou Ndiaye, membre du comité des exploitants.

Autre réclamation qui attend le chef de l’Etat, celle des exploitants des 2 périmètres agricoles de Kaédi (PPG1, 2), à qui il avait octroyé de l’aide alimentaire (riz) en août 2010. Cette aide dont la distribution s’était interrompue à la veille de la fête de Korité ne reprendra plus à ce jour et ils s’interrogent sur le sort du reliquat de cette aide.

Par ailleurs, les nombreux ouvriers chômeurs qui font le pied de grue quotidiennement, dans les locaux de l’inspection du travail dans l’espoir d’une embauche, sont désappointés. « La société sénégalaise chargée de l’exécution de la voirie de Kaédi ne veut pas des ouvriers mauritaniens », soutient un des ouvriers chômeurs ; les responsables de cette entreprise de travaux publics justifieraient leur refus de recruter des conducteurs d’engins mauritaniens par le fait qu’aucun des candidats à ce poste ne serait capable de faire fonctionner lesdits engins et ne détiendrait un permis de conduire.

En Mauritanie, il n y aurait pas de permis de conduire pour engins. Du côté des ouvriers chômeurs, on estime qu’il n’existe pas de permis pour la conduite d’engins et que l’embauche se ferait uniquement sur la base de la présentation d’une attestation d’emploi.

Ils dénoncent en outre l’interventionnisme des responsables administratifs locaux, qui feraient, à les en croire, des pressions énormes sur l’inspecteur régional du travail, menaçant même de l’affecter s’il ne recrutait pas leurs protégés, et estiment-ils, cette attitude gêne le recrutement dans la transparence et constituent une source de problèmes.

Apres la prière de Kaédi.


Le président avait choisi la capitale du Gorgol pour lancer le début du règlement du passif humanitaire, prélude à la refondation de l’unité nationale. C’était le 25 mars 2009, date célébrée officiellement tous les ans. Tout un symbole certes, mais là aussi, les victimes gorgoloises, les ayant-droits et autres rescapés de cette période sombre de la page de l’histoire de la Mauritanie jugent maigres les efforts consentis depuis lors, par les pouvoirs publics pour le règlement définitif, concerté et responsable du dossier.

Ils souhaitent l’ouverture d’un dialogue direct avec le pouvoir, avant d’y associer les organisations des droits de l’Homme dont ils saluent l’engagement à leurs côtés. Ils interpellent le chef de l’état à poursuivre cette œuvre salutaire pour la reconstruction d’une unité nationale sincère et inébranlable, qu’il s’était engagé à résoudre il y a déjà deux ans, à Kaédi.

Même si les attentes non encore satisfaites sont nombreuses, il n’en demeure pas moins que le Gorgol a connu plus de projets d’intérêt socio-économique (opération solidarité 2011, projet de routes bitumées, électrification, aménagements agricoles, assainissement, adductions d’eau potable, exploitation prochaine phosphate, projet chemin de fer Kaédi-Nouadhibou, permis de recherche d’or, santé…), sous l’ère Mohamed O. Abdel Aziz, qui serait selon eux, en train de ressusciter la wilaya, que durant ces trente derniers années, clament à qui veut l’entendre les nombreux soutiens du Rais.

Les Gorgolois : élus, hauts responsables, cadres, mettront sans nul doute, à profit la visite du président de la république à Kaédi, pour l’entretenir des préoccupations des populations du Gorgol, premiers soutiens du mouvement de la rectification.

Vieux GAYE
Cp. Gorgol



Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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