mercredi 9 mars 2011

Démarrage de la campagne de réimplantation de l’UFP à Boghé.




C’est à l’issue d’une réunion marathon qui a duré 5 heures d’horloge, tenue dans la matinée du vendredi, 05 Mars au domicile du député de la Moughata’a de Boghé en présence de la commission régionale chargée de la supervision de cette opération dans les régions du Gorgol et du Brakna que le mot d’ordre à été donné pour accomplir cette tâche dans les quatre communes du département, dans un délai n’excédant pas 30 jours.

La commission d’implantation départementale composée de trois jeunes membres et présidée par Mama Bâ a été également mise en place avant le départ de la commission de supervision dirigée par l’honorable député Kadiata Malick Diallo, la 5ème vice présidente du parti et comprenant comme vice président M. Sidina O Mohamed et Mohamed O Maciré en charge de la trésorerie.

Les membres de la commission ont reçu des consignes claires sur la conduite des opérations de la part des responsables en charge de cette campagne d’adhésion.

La commission d’implantation installée.

La présence physique du candidat à l’adhésion est obligatoire pour obtenir la carte à un prix de 100 UM. Pas question de bourrages. Et la vente des cartes se déroule simultanément avec la mise en place des structures de base du parti. La nouveauté dans le nouvel organigramme, c’est la suppression du comité. La cellule dévient la principale unité de base du parti et qui sera directement liée à la sous section, instance qui va coiffer toutes les structures da base.

L’opération que veut l’UFP sera bien différente de celle qu’on a vu l’année dernière dans la maison UPR. Mais attendons de voir les actes pour ensuite juger. Cependant, la soixantaine de militants et sympathisants présents hier à cette réunion ont déploré le délai imparti à la commission départementale de réimplantation, le jugeant très court pour réaliser correctement le travail dans une aussi vaste Moughata’a comme celle de Boghé. Le parti est claire cette fois-ci : il cherche à recenser et structurer ses militants, au vrai sens du mot dans tout le pays, y compris Boghé.

Pamphlet contre le régime en place.

Avant de se pencher sur la question de la réimplantation qui constitue l’objet de son déplacement à Boghé, madame Bâ, née Kadiata Malick Diallo, après le mot de bienvenue prononcé par le député Samba Ciré Korka Sy qui préside la section de l’UFP à Boghé, a dépeint un tableau très sombre de la situation économique, politique et sociale du pays.

Après une chronologie retraçant les différents coups d’Etat qui se sont succédés en Mauritanie de 1978 jusqu’au putsch du 8 Août 2008 dont l’auteur principal est Mohamed O Abdel Aziz, l’actuel président, la nouvelle "lionne du Fouta" a été particulièrement critique vis-à-vis du putsch de Mohamed O Abdel Aziz qui a renversé le régime de Sidioca dont «l’élection était incontesté et reconnu par tous » a-t-elle affirmé.

« Malheureusement, tous ces coups d’Etats applaudis à chaque fois par le peuple sont illégaux. Jusque là, il y’avait deux moyens de conquête du pouvoir : le putsch ou les urnes fait remarquer madame le député. Mais maintenant, une nouvelle voie de conquête du pouvoir a fait son apparition. Il s’agit de la rue dit-elle, en citant les vagues révolutionnaires qui secouent aujourd’hui le monde arabe de la Tunisie en passant par l’Egypte, la Libye, le Yémen, j’en passe.

Ce vent n’épargnera pas notre pays. S’agissant de Mohamed O Abdel Aziz, elle s’étonne que ce dernier se soit proclamé « président des pauvres » au lendemain de son putsch et de faire la lutte contre la gabegie un credo ». Partant d’une petite comparaison des prix de certaines denrées de consommation depuis l’arrivé de Aziz au pouvoir à nos jours, elle a prouvé à l’assistance que la pauvreté n’a pas reculé mais elle s’est plutôt aggravée dans le pays.

De 6000 Um (en 2008) le sac de sucre a atteint (en 2011) le prix de 13.500 Um. Le sac de riz de 160 UM est passé à 260 Um, le kilogramme de lait en poudre de 800 Um à 1400 Um, et l’assistance de crier en concert 1700 Um à Boghé ; le gas-oil 10 fois plus d’augmentation. Tous les anciens premiers ministres des gouvernements (Sidi Mohamed O Boubacar, Sghaîr O M’Bareck, Ould Ggguig) qui se sont succédés à la tête du pays soutiennent Mohamed O Abdel Aziz.
Idem pour tous les anciens ministres des finances et ceux ayant passés par le MDR également. Et se sont ces gens là qui ont pillé les ressources du pays qui gravitent autour de lui fait elle savoir. En refusant de se soumettre à l’obligation de faire une déclaration de patrimoine comme l’exige la loi nationale, le président de la république viole en premier cette loi et son ministre de la communication en déclarant devant les députés que cette loi n’est pas importante, ils traduisent tous deux le manque d’honnêteté de nos gouvernants et leur mépris du peuple.

Les rapports d’activités présentés par le PM devant le parlement ne sont jamais accompagnés d’un compte de gestion pour éclairer l’opinion sur la façon dont les dépenses ont été effectuées par l’Etat.

Les marchés publics octroyés de gré à gré à des proches du président, les nominations de complaisance dans les hautes fonctions de l’Etat, la destitution de ministres ou la suppression de départements ministériels au gré des humeurs du chef de l’Etat, le blocage des salaires qui n’ont pas connu d’augmentation depuis 2088 sous l’ère Sidioca, la gestion amatrice des dossiers du terrorisme, de l’état civil, l’arrêt de l’opération de rapatriement des déportés du Sénégal et refus de reconnaître les déportés Mauritaniens du Mali, le dossier du passif humanitaire, l’aliénation des terres de la vallée, aucun des sujets d’actualité du moment n’a été occulté par la bête noire du gouvernement de Moulaye O Mohamed Laghdaf qui n’a pas manqué d’indiquer que le contenu des interventions qu’elle présente au parlement sont l’œuvre de son parti, l’UFP notamment qui s’est attaché les consultations d’une commission d’Experts pluridisciplinaires, chargés de préparer finement tous ces dossiers. Dose de modestie ou vérité ?

Dans tous les cas de figure, le mérite lui revient, elle et Mohamed El Moustaphé O Berdredine et l’UFP en tire aujourd’hui des retombées considérables en termes de ralliements comme en atteste les nombreux ralliements provoqués par les prises de positions des parlementaires du parti dirigé par Mohamed O Mouloud à l’assemblée nationale. Signalons que le mot de la fin a été prononcé par M. N’Diaye Djibril, l’adjoint au maire de Boghé. Dans son intervention, il a dit qu’il n’est pas un ancien militant du parti mais ça fait plus une quarantaine d’années qu’il garde de l’admiration pour les dirigeants de l’UFP et le programme qu’ils défendent ; prenant à témoins, M. Sy Mamadou Hamadi, président du conseil national de cette mouvance politique.

Rappelons qu’avant l’étape de Boghé, l’honorable député, Kadiata Diallo a tenu trois réunions successives dans la commune de Darel Barka et plus précisément dans les localités de à Dar Naîm, de Diattar et de Reghbé où au total 213 personnes ont répondu à l’appel du parti. Par la suite, un autre conclave regroupant 158 participants s’est tenu à Olologa, chef lieu de la commune de Ould Birome, toujours autour de la réimplantation du parti et la situation politique du pays.

Jules Diop


www.cridem.org


Source :
L’Eveil Hebdo (Mauritanie)

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