mercredi 29 décembre 2010
Le CSSA préoccupé par le problème foncier dans les wilayas du Trarza, du Brakna du Gorgol et du Guidimakha.
Le Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaire (C.s.s.a.) qui regroupe l’ACORD, l’AMAD et le FONADH s’est élevé lundi, dans une conférence de presse, contre "les attributions des concessions rurales à des investisseurs étrangers sans concertation préalable avec les populations des terres et les populations riveraines des zones demandées", notant aussi que "les collectivités traditionnelles sont régulièrement expropriées de leurs terres par des spéculateurs en complicité avec l’administration territoriale".
"Que deviendrait cette frange de la population si toutes les terres cultivées et tous les espaces pastoraux, aires de développement de leur cheptel, leur seront arrachées et données à d’autres ?", s’est interrogé Ndiaye Seydou Négro, représentant du Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaire au niveau de la moughataa de Bababé.
"Ces terres dont on exige aujourd’hui une justification administrative, faute de quoi elles leur seront arrachées, sont vieilles de plus de 300 années", a-t-il ajouté.
Ndiaye Seydou Négro a précisé qu’ils ne sont pas "hostiles à quelques initiatives de développement" dans la vallée du fleuve Sénégal. "Mais, nous demandons à ce que tout ce qui se décide pour nous soit d’abord correctement informé, que nous soyons impliqués à tous les niveaux sans intermédiaires et autres qu’on aura nous-mêmes choisis", a-t-il déclaré.
Pour sa part, Djigo Moussa Abou qui représente le Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaire dans la commune de Boghé, a indiqué que ce sera une "immense catastrophe" si l’Etat attribuait les terres qui se trouvent dans cette localité. Il a mis en garde contre les "conséquences éventuelles de ces concessions", ajoutant que "les problèmes vont se démultiplier" entre les éleveurs et les cultivateurs.
"Il y’a des zones dans lesquelles l’Etat interdit de donner des concessions. Or, c’est précisément, ce qui est en train de se faire. On ne comprend pas que l’autorité administrative soit la première à bafouer, à piétiner les textes de ce pays", affirme Djigo Moussa Abou.
"Il y’a déjà des concessions qui ont été affectées dans nos localités. Cela nous bloque. On n’arrive plus à accéder nos zones de pâturages, de cultures", révèle Gaye Mamadou Amadou, représentant le Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaire dans la commune de Darel Barka.
Il a affirmé qu’il y’aurait des "sous-traitants mauritaniens à qui on avait donné des terres qui ont affecté leurs terres à des étrangers". "Pour joindre nos villages, on a des problèmes. On a empêché, à Donaye par exemple, des gens d’accéder à leur cimetière pour enterrer leur mort", dit-il.
Le Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaire a exigé d’ailleurs, dans une déclaration sur le problème foncier, l’application du décret n°2010/080 du 31 mars 2010 notamment les dispositions relatives à la non attribution des concessions rurales dans des zones à haute intensité pastorale et le consentement préalable, libre et éclairé des populations ainsi que leur implication dans la prise des décisions concernant la mise en valeur de leurs terres.
Babacar Baye Ndiaye pour Cridem
www.cridem.org
Source :
Babacar Baye Ndiaye pour Cridem
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