dimanche 11 juillet 2010

Boghé : Les Taximen mettent en danger la vie des citoyens:




Au mois d’Avril dernier, un jeune chauffeur a fauché Abou Sy (un quinquagénaire) en pleine circulation. La victime s’était retrouvée avec les deux membres inférieurs fracturés.

Après quelques jours passés au CNH (Nouakchott), il décéda. La famille de Abou ne porta pas plainte et le jeune après quelques jours de détention a été libéré. Ce même jeune avait percuté quelques jours auparavant un autre garçon à Kaédi et son permis avait été saisi par la police.

En 2008, un "chauffard " qui roulait à vive allure à la hauteur du carrefour a perdu le contrôle de son volant pour foncer dans la boutique d’un nommé Amadou Maham. Ce dernier était entrain de déjeuner vers 14 heures lorsque le mur s’est effondré sur lui à l’intérieur. Il a miraculeusement survécu Quelques jours après, un autre chauffeur fonce encore dans une autre boutique située à une dizaine de mètres de la boutique de Amadou.

Tout récemment, c’est un taxi roulant à tombeau ouvert qui a ravagé entièrement le mur du domicile du chef du village de Boghé Dow, Amadou Oumar Dia. Une autre Mercedes a elle aussi percuté violemment un poteau électrique en plein jour au point de provoquer le détachement des fils électriques connectés à la ligne de basse tension.

C’est en 1999 que les premiers taxis ont fait leur apparition dans la ville de Boghé. A cette période là, ces taxis desservaient uniquement le carrefour de Boghé et le quartier administratif et commercial de Boghé Escale. Nombreux sont ceux qui avaient parié sur une durée de vie éphémère des taxis. Le billet valait en ce moment 30 UM pour une seule rotation entre les deux axes. Les R12 constituaient la majorité des véhicules du secteur.

Au fur et à mesure, les Boghéens ont fini par adopter ce mode de transport plus rapide que la charrette. Avec la réhabilitation de la voirie communale en 2006 et l’apparition d’un nouveau pôle commercial au carrefour (dans le quartier de Nioly), le secteur du transport automobile s’est frayé une bonne place dans le trafic routier. Ainsi, les Mercedes 190, naguère opérant sur l’axe interurbain (Boghé-Nouakchott-Kaédi) débarquèrent en masse dans la ville pour faire la concurrence aux R12 et autres voitures.

Face à cette rude concurrence menée par des véhicules rapides, offrant souvent plus de confort et relativement en bon état, bon nombre parmi les anciens propriétaires de charrettes décident de se reconvertir dans le transport automobile. Dans la foulée, les minis bus aussi sont venus grossir les rangs du secteur automobile local. Avec cette nouvelle donne, chaque localité dans le département s’est dotée d’un voire de plusieurs minicars.

A Boghé ville seulement, on dénombrait pas moins d’une centaine de minicars (entre 2000 et 2008). Sans compter ceux qui étaient dans les localités environnantes. A M’Bone, on ne comptait plus les minicars. Dans leur majorité, les conducteurs de ces voitures détiennent des permis de conduire acquis avec la complaisance de certains cadres travaillant à la direction des transports terrestres. Il n’est pas rare de rencontrer une personne munie d’un permis de conduire sans qu’elle n’ait jamais touché au volant d’une voiture.

Plusieurs instituteurs et professeurs également pour boucher les trous à la fin du mois avec les différentes crises que le pays a connu ont investi le secteur, souvent sans passer par les étapes prévues par la loi. Malheureusement cette situation a instaurée une véritable pagaille dans le secteur du transport routier local. Il ne se passe pas presque un jour sans qu’une voiture ne percute violemment une personne, une charrette, un mur, un bâtiment.

Les excès de vitesse de ces véhicules et qui sont l’œuvre de chauffeurs dont la seule préoccupation est de gagner à tout prix de l’argent (60 UM ou 300 UM pour une course) ont causé beaucoup de dégâts dans la ville et emporté beaucoup de vies humaines.

L’autre problème, c’est l’impolitesse de certains chauffeurs qui quelques fois même conduisent des véhicules non dédouanés, sans aucun papiers (permis, assurance, vignette). Les autorités doivent agir et mettre de l’ordre dans ce secteur afin que les citoyens Mauritaniens d’une manière générale et ceux de Boghé en particulier retrouvent la quiétude.

En attendant le démarrage des activités de la nouvelle agence chargée de la sécurité routière, la mairie doit impérativement ériger des ralentisseurs (gendarmes couchés ou dos d’ânes) sur la route pour diminuer les excès de vitesse.

Thièrno Souleymane cp Brakna


www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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