mercredi 17 février 2010

Kiffa: La réunion de la discorde

Habité essentiellement par des populations autochtones, le quartier « El Ghadima » occupe une position particulière dans l’échiquier politique de la ville de Kiffa. En effet, l’historique de ce quartier, dont sont issus de nombreux cadres et intellectuels ouverts et acharnés à l’instauration d’un véritable multipartisme devant conduire à une démocratie réelle, en dit long sur la place qu’occupent ces populations au niveau de la scène politique locale. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la réunion qu’a tenue Mohamed Ould Boilil, ministre de l’intérieur et de la décentralisation lors de son passage à Kiffa avec certains des notables de ce quartier. D’ailleurs, à la suite de cette audience, le ministre a, parait-il, proposé aux participants la constitution d’une délégation qui devrait le suivre à Nouakchott en vue de rencontrer d’abord le secrétaire général de l’Union pour la République (UPR), ensuite le président de la République.
Seulement, c’est cette initiative qui a mis le feu aux poudres, car un groupuscule de notables rivaux s’est vite démarqué des siens en stigmatisant le rôle joué par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation et en annonçant au wali de l’Assaba, au hakem de Kiffa et au directeur régional de la sûreté leur stricte opposition à ce qui s’est passé.
Aussi, ces notables ont-ils demandé au hakem une réunion à laquelle participeraient leurs partisans, une sorte de démonstration de force. Mais, dès que la rumeur a circulé, le second clan a, lui aussi, présenté une demande similaire, mettant ainsi le hakem dans une situation inconfortable, au moment où il a déjà fixé une date pour les retrouvailles avec le groupe des frondeurs.
Alors, l’entité El Ghadima, déchirée par les divergences claniques, infiltrée profondément par le monopole et l’hégémonie tribaux est, ces jours-ci, secouée et traverse une période où les querelles et divisions politiques viennent de gagner du terrain.
En somme, en attendant l’évolution des faits, l’on peut dire qu’à la « Ghadima » le répit est rompu momentanément.
Cheikh Ould Ahmed
CP Assaba
Le Calame

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire